De Nicolas Lecaussin à propos de la dernière lubie d’Aurore Bergé :
“Dans un monde où Netflix, Google et Facebook dictent leur loi, celle de 1986, qui régit l’audiovisuel français, se révèle de plus en plus dépassée.”
Cette phrase a été prononcée par la députée Aurore Bergé à l’occasion de la présentation de son rapport sur la réforme de l’audiovisuel. Elle résume parfaitement la mentalité étatiste de la personne qui l’a prononcée et son incompréhension totale du fonctionnement de l’économie. On ne change pas une loi pour s’opposer à Netflix, Google ou Facebook. On crée les conditions pour avoir les mêmes innovations ou d’autres qui puissent les concurrencer ou les compléter. Malheureusement, le rapport de Mme Bergé est du même acabit. Son objectif est de « protéger et soutenir la création cinématographique et audiovisuelle française ». Pour y arriver, contrôle et réglementations accrues, quota d’œuvres européennes sur les plateformes américaines, et surtout « l’extension de la redevance à tous les foyers ». Une taxe pour tous, même pour ceux qui ne regardent pas la télévision !!! Il est question aussi de fusionner la Hadopi (Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet) avec le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) « pour créer une autorité unique de régulation des contenus audiovisuels » et même de renforcer la Hadopi en la dotant d’un « pouvoir de transaction pénale, c’est-à-dire la possibilité d’infliger une sanction pécuniaire sans passer par le juge pour ceux qui utilisent les sites de streaming et de téléchargement ». Le rapport plaide aussi pour que l’autorité indépendante puisse bloquer temporairement les liens de live streaming (« diffusion en direct »).
Il est évident qu’avec toutes ces mesures, on créera sûrement en France les futurs Google, Netflix ou Facebook. Contrôler et taxer plus n’a jamais encouragé ni l’innovation, ni l’esprit entrepreneurial. Dans un monde de l’audiovisuel où la concurrence est forte et les attentes du public de plus en plus exigeantes, l’Etat et les politiques n’ont plus leur place. Il faudrait rendre les gens responsables et faire payer les contenus qui les intéressent. C’est le principe même de la liberté et de choisir ce qui nous plait. Le rapport de Mme Bergé démontre une nouvelle fois à quel point les politiques sous-estiment les Français et sont complètement incapables de concevoir le fonctionnement du marché libre.