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France : Société

“On n’est pas à l’abri d’émeutes comme en novembre 2005”

Mohamed Douhane, commandant de police et membre du bureau national de Synergie officiers, déclare à Atlantico :

"Toutes les violences qui touchent les chauffeurs de bus, les employés de la Poste, les médecins, le Samu… sont récurrentes et ne datent pas d’aujourd’hui. Elles ont commencé au début des années 1980, dans un contexte d’apparition des violences urbaines, en  particulier dans la région lyonnaise. Les villes de Vénissieux et de Villeurbanne ont été particulièrement touchées. Depuis, elles n’ont cessé de se développer sur tout le territoire national. […]

Les émeutes urbaines s’inscrivent dans la durée et dans un contexte d‘insécurité généralisée. Elles sont un peu une cocotte-minute qui explose, après un contexte d’insécurité marqué par une petite et moyenne délinquance enracinée dans la vie quotidienne de ces quartiers.

Toutes ces violences qui touchent les policiers, les postiers ou les chauffeurs de bus s’inscrivent dans un cycle de défi à l’autorité. C’est un moyen pour ces jeunes délinquants d’affirmer leur autorité sur un quartier. Cette hostilité se caractérise par des caillassages, des échauffourées, des agressions… Ca touche principalement les pompiers et les policiers, mais les employés de la Poste sont aussi victimes de l’insécurité au quotidien, et certains médecins urgentistes refusent d’entrer dans ces quartiers. […]

En fait, ils cherchent à mettre en coupe réglée un quartier. Ils cherchent à substituer leur loi à celle de la République, par la violence. C’est une logique de terre brulée.

[…] Aujourd’hui, toutes les villes de France sont susceptibles d’être frappées par des scènes de violences urbaines. Toutes. Grandes, moyennes ou petites. Voyez une ville comme Méru, dans l’Oise, qui fait partie des quinze Zones de sécurité prioritaires (ZSP) annoncées par Manuel Valls. Quand vous voyez Méru, ville classée en zone gendarmerie, vous ne vous dites pas qu’il y a un problème. Et pourtant… 

Des scènes de violence comme à Amiens, il y en aura d’autres, et on n’est pas à l’abri d’émeutes comme en novembre 2005. Il ne faut pas oublier qu’on a eu ensuite Villiers-Le-Bel ou les affrontements de la Gare du Nord en 2007. Pendant la campagne, les médias n’en ont pas beaucoup parlé, pour ne pas doper la droite ou l’extrême droite, mais ce n’est pas pour autant qu’elles ont disparu. Il ne se passe pas une soirée en France sans violences urbaines. Pas une soirée sans que des policiers soient pris à partie, que des poubelles soient brûlés. C’est un phénomène récurrent et inquiétant et qui n’est pas prêt d’être réglé. […]"

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