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Pas de liberté sans loi naturelle

De Christophe Geffroy dans La Nef :

"Face à ces dérives qui nous enfoncent chaque jour davantage dans une situation de plus en plus inextricable, un nombre croissant de nos contemporains commence peu à peu à réaliser que l’Église seule est en mesure, non pas de régler nos problèmes qui relèvent du temporel et dont beaucoup dépendent de mesures prudentielles pour lesquels plusieurs options sont sans doute possibles, mais de redonner un sens à la vie, et ainsi faire renaître les valeurs les plus fondamentales qui fondent la vie en société – à commencer par l’Amour et la fraternité qu’il implique. Aujourd’hui, la question centrale n’est plus comme jadis celle du régime : quelle alternative existe-t-il d’ailleurs concrètement à la démocratie ? Bon an, mal an, les seuls pays où existe un État de droit allié aux libertés publiques fondamentales sont des démocraties (« couronnées » ou non). La question centrale est désormais la conception que l’on se fait de la liberté : la veut-on, comme c’est le cas maintenant conformément à la doxa libérale, sans limite autre que la « liberté » du voisin ? Ou veut-on la guider, ainsi que Benoît XVI nous y invite, par la recherche de la vérité et donc la modérer par des valeurs stables éprouvées – appuyées sur la loi naturelle – qu’il n’est pas au pouvoir de l’homme de changer au gré de ses humeurs et des majorités parlementaires de circonstance ? La première conception finit toujours par aboutir à la liberté du loup dans la bergerie ; pour l’éviter, il faut forcément accepter la seconde : encore combien de crises faudra-t-il pour le comprendre ?"

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4 commentaires

  1. La ”doxa libérale” : toujours ce vieux poncif qui date du XIX ème, quand les bourgeoisies installées au pouvoir à la place de la noblesse, se réclamaient du ”libéralisme” politique pour justifier leur main-mise sur l’Etat au détriment des autres classes sociales, d’où l’émergence des courants catholiques sociaux, dont est issue la démocratie chrétienne avec tou ses avatars et tares.
    Le libéralisme aujourd’hui est avant tout une doctrine de libération de la société civile contre l’étatisme socialisant : il ne peut y avoir de défense de la loi naturelle sans restitution préalable à tous les corps sociaux naturels (familles, professions entreprises, communautés locales) de leurs libertés, et de leur autonomie.
    Se réclamer de l’Etat pour demander la loi naturelle, revient à demander au loup (qui n’est plus le grand capital seul, mais tous les lobbys utilisant les états contre les sociétés et les nations) de s’occuper de la bergerie.
    Il serait temps que la DSE soit examinée par les catholiques selon les réalités de 2011 et non de la seconde moitié du XIX ème siècle.

  2. PG, je crois que vous n’avez pas compris grand chose à ce que vous avez lu. Où avez-vous vu qu’on en appelle à l’Etat comme panacée ? Dès qu’on touche à votre sacro-saint marché, à votre dieu-libéralisme, vous ressortez vos arguties contre l’Etat. Belle intelligence.

  3. @ JG
    Apostrophe qq peu excessive sur le ton et faible dans la démonstration.
    ll est évident que ce qui menace aujourd’hui la loi naturelle, particulièrement en France, ce n’est pas la liberté excessive des corps sociaux intermédiaires, et particulièrement les familles et l’école, mais un ensemble de législations et de cadres de fonctionnement étatiques élaborées selon une idéologie de l’Etat comme créateur de morale.
    En ce sens le mot relativisme conviendrait mieux que le mot libéralisme. Car il faut regarder l’histoire : ce qu’on appelait libéralisme au XIX ème n’a rien à voir avec ce que les libéraux définissent comme rôle accordé à l’Etat et à la loi. Les libéraux demandent précisément que les corps sociaux soient libres de se déterminer sans l’Etat, seule manière de revenir à la loi naturelle.
    J’observe simplement que le pays où l’avortement a le plus reculé est celui qui est dit ”ultralibéral” ; c’est aussi celui où dans de nombreux Etats, parce que les familles ont des droits légaux sur le contrôle du contenu des écoles comté par comté, (nous dirions ici, canton par canton, ou communauté de communes par communauté de communes) la théorie du ”dessein intelligent” est enseignée à égalité du darwinisme, vérité d’Etat en France.
    Je ne divinise pas le marché, qui n’est qu’une partie de la question : je remarque que la liberté est plus riche d’avancées pour la loi naturelle, et de reconquête démocratiques par le peuple contre l’Etat et ses élites, si les consciences sont éclairées, que ne le permet le bloc Etat-Administration-Nation comme seule définition de la société.
    La DSE en ce sens est dans la continuité du principe thomiste de la liberté spirituelle, qui est à l’origine d’une revendication de liberté créatrice d’harmonie dont l’Europe chrétienne et particulièrement catholique a fait la preuve dans l’histoire : la prééminence du droit privé sur le droit public, théorie aujourd’hui dite ”libérale” ou ultralibérale”, fut celle de l’Europe avant les XVII et XVIII ème et leurs théories de l’absolutisme puis du Contrat social.
    Pour ce qui est de la crise, la perte des valeurs morales collectives a été très largement aggravées par les manipulations sans limites des Etats sur les monnaies, les budgets, les systèmes financiers, afin de satisfaire par la dette ou l’emprunt le désir de consommation ou de redistribution matérialiste. Où est le libéralisme en cela ? La plupart des libéraux demandent que l’Etat n’ait plus accès à la gestion de la monnaie, et que les référendums populaires soient opposables aux lois centrales, que le don et l’initiative privée soient favorisées contre la taxation et le centralisme. Regardez le tea partisme et sa revendication ”ultralibérale”, mais aussi anti fiscaliste, anti protection sociale étatisée, anti fédérale, anti avortemnt pro famille, anti homosexualisme, etc…. et comparez avec l’étatisme jacobin qui sert de structuration mentale à tous les partis français. En quoi le libéralisme est-il générateur de tares collectives ? Je le pense beaucoup plus proche de la DSE actuellement que le rêve d’un état arbitre mais tout puissant e t hors contrôle.
    Le césaro -étatisme est une religion de substitution aux libertés que préconise la DSE.

  4. PG, vous confondez avec ardeur le libéralisme et le régime médiéval de libertés, qui n’ont aucun rapport. Veuillez d’abord noter que l’absolutisme royal, et donc le renforcement de l’Etat naissent exactement en même temps que le libéralisme politique – qui deviendra ensuite économique pour la plus grande gloire de Mammon.
    Beaucoup plus que l’Etat jacobin, c’est le libéralisme de la Révolution française, revendiqué sans cesse par le patronat et les propriétaires au cours du XIXème qui ont ruiné les corps intermédiaires libres (voyez les Canuts à Lyon). Il est évident, et l’histoire le prouve, que le libéralisme mène au monopole et à l’oligopole, à l’écrasement des classes populaires, à la perte de leur identité, à l’oubli de leurs traditions et de leur “common decency”, enfin à leur expropriation. Le socialisme originel, qui était le fait de chrétiens – Buchez et Leroux – est précisément une réaction face à cet individualisme et, relayé par des Lammenais, Lacordaire et Ozanam, il donné naissance à la DSE. Je ne vous ferai pas l’injure de vous rappeler que l’expression Etat-Providence que vous haïssez tant a été forgée par Léon XIII, le Pape qui si je ne m’abuse a formalisé la DSE.
    Quant au magnifique libéralisme intellectuel et politique du XIXè que vous aimez tant, il se résume parfaitement dans l’expression de Toqueville, ce grand communiste : extraire de l’égoïsme individuel le bonheur de tous”.
    Voilà qui est fort chrétien, comme les slogans à la Friedman de votre Tea Party : “Greed is good”.

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