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Liberté d'expression

Plaidoyer pour une véritable liberté d’expression

Dans La Nef, Pierre Louis salue la parution de Cette France qu’on oublie d’aimer, écrit par Andreï Makine. Ce Russe met les pieds dans le plat sachant bien qu’il y a dans notre pays certains sujets qui fâchent. Tel est le cas de ce brillant académicien qui, au cours d’une réception, lui enjoint, "agacé et gêné", de se taire lorsqu’il questionne ingénuement :

"En France ? Des sujets interdits ? Lesquels ?"

De même, un journaliste branché le rabroue alors qu’il tente de parler d’un fait divers de banlieue vu de ses propres yeux, à tel point que le journaliste "ressemble maintenant à un schéma : posture figée, regard de verre, intonation mécanique". Finalement, pour Makine, les Français sont devenus des robots, c’est-à-dire que leur pensée se réduit à un mode de fonctionnement : Ai-je ou bien n’ai-je pas le droit de penser et de dire cela ? Puis-je dire en public ce que je pense dans mon for intérieur ? :

Makine "Le décalage entre le discours officiel et les commentaires que les Français se permettaient en privé me rappelait la situation dans ma patrie soviétique : le même double langage, la même schizophrénie collective. […] La force de la francité, cette liberté avec laquelle la pensée abordait l’homme, la cité et l’histoire, cette furie intellectuelle française, si peu cartésienne, a cédé la place aux prudentes approches de déminage. Oui, c’est ainsi qu’apparaît, de nos jours, le Français pensant : une intelligence affublée d’innombrables couches de protection et qui tâtonne, se faufile entre les interdits, rampe sur un champ de mines, toute effrayée d’une possible explosion."

A la suite d’Andreï Makine, nous pouvons plaider : "Et si on pouvait se relever et parler à voix haute ?"

Michel Janva

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6 commentaires

  1. Ne cherchez pas trop loin les coupables à l’omerta obligatoire : les lois communistes, les associations communistes habilitées à se porter parties civiles et les juges communistes issus de l’Ecole Nationale de la Magistrature technocratico-gauchiste.
    Le système soviétique est mort, mais le communisme assassin de la liberté est toujours bien vivant. Il organise le système répressif de la pensée, comme toujours.

  2. Potemkine, l’un des favoris de Catherine II de Russie, faisait fabriquer lors de certains déplacements de l’impératrice des décors de maisons fleuries, bien tenues par des paysans tout propres pour cacher la réalité de la misère , d’où l’expression “villages Potemkine”.
    Voilà ce qu’est devenue la France : un village Potemkine de 550 000 km2 !

  3. Excellent petit livre de Monsieur Makine. Le chapitre sur le jeune métis, fils d’un couple d’avenir typé France multiculturelle – avec le grand-père pétainiste – est très bon aussi.
    Mais ça fait déjà un moment que c’est paru… ;-)

  4. Une occasion de dire tout le bien que je pense de la Nef qui allie l’excellence de ses articles de fond à un véritable engagement politique (ce dernier point manquant cruellement à un hebdo comme famille chrétienne)

  5. la démarche d’Andreï Makine est louable, mais il aurait pu gagner du temps en ne parlant que des rares libertés qui nous restent.

  6. Ne cedons pas au desespoir, si les russes ont reussi à se debarasser du communisme nous y arriverons bien nous aussi; au besoin demandons so aide à W.W.Poutine

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