Du père Olivier Bonnewijn, à propos des couples confrontés à l'épreuve de la stérilité :
"Certains couples se tournent alors vers ce qui est communément désigné par l’expression « procréations médicalement assistées » (PMA). Ils apportent à des techniciens de la vie du matériel génétique, du « matériel idéologique » (un projet parental) et de l’argent. Ils chargent des gens de laboratoire de réaliser ce qu’eux-mêmes n’arrivent pas à accomplir : la procréation de leur enfant. Nous sommes ici dans une toute autre logique que celle des soins ou de l’assistance médicale. Des procédures techniques prennent la place de la rencontre amoureuse des époux pour tenter de donner la vie. […]
Même si les conjoints n’osent pas toujours se le dire à eux-mêmes, cette substitution les blesse profondément. Leur intimité conjugale leur est en quelque sorte confisquée pour un temps. Leur paternité et leur maternité sont « transférées » à des hommes et des femmes en blouse blanche. Bien sûr, l’enfant qui en résultera – si l’opération réussit – fera leur joie et, comme tout enfant, les comblera au-delà de leur désir et de leur imagination. Il n’en reste pas moins vrai que le moment de la conception de cet enfant est objectivement marqué par une certaine violence pour le couple. […] En outre, les époux perçoivent de façon plus ou moins vive qu’une telle conception « artificielle » n’est pas « idéale » pour le petit enfant lui-même. Bien évidemment, cela ne signifie nullement que la vie de celui-ci ne possède pas exactement la même grandeur, la même bonté, la même dignité et la même vocation que la vie de tous les autres enfants. Mais à l’origine même de sa vie conçue par des scientifiques, il y a comme un manque, une blessure. […]
C’est ici qu’apparaît une divergence majeure entre le discernement de l’Eglise et celui d’une partie importante de la culture occidentale actuelle. Selon le discernement de l’Eglise en effet, le seul « moyen » qui convient à la conception d’une nouvelle personne humaine est la donation amoureuse réciproque des époux dans la totalité de ce qu’ils sont, corps et âmes. La relation conjugale est en quelque sorte « non déléguable », non substituable, incontournable, indépassable. Soigner celle-ci dans la mesure du possible, mille fois « oui » ! La remplacer, « non », même si une telle opération est matériellement réalisable. La procréation d’une nouvelle personne ne peut se passer de la donation corporelle et réciproque des époux dans l’amour."
chevalbleu
Merci pour ce sujet. je lis et relis les positions de l’Eglise et franchement je trouve qu’il s’agit de charabia incompréhensible pour l’homme ou la femme lambda qui au quotidien, vit et fait les choses simples liées à sa nature. “Le seul « moyen » qui convient à la conception d’une nouvelle personne humaine est la donation amoureuse réciproque des époux dans la totalité de ce qu’ils sont, corps et âmes.” Oups ! On sait bien que de manière très concrète, un enfant peut naître de bien autre chose que cette “donation réciproque” (à entendre les discussions de certains couples sur et que, comble de malchance, des couples pourtant profondément dans cet esprit n’auront pas la joie d’une naissance. On sait aussi que l’Eglise “autorise” l’acte conjugal en ayant en tête d’éviter l’arrivée d’un enfant (on reste alors dans la totalité du don de soi ?). Tant de questions douloureuses et délicates qui peinent à trouver des réponses…en tant que catholique je fais confiance à l’Eglise mais…sans vraiment comprendre!