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Il y a beaucoup de confusion en ce moment à propos de l’enseignement catholique sur les actes homosexuels. Lors d’une récente rencontre de jésuites au Portugal, le sujet a été évoqué ( https://www.laciviltacattolica.fr/ici-leau-a-ete-bien-remuee-francois-en-conversation-avec-des-jesuites-au-portugal/). Comme cela arrive parfois, on évoque des changements dans la morale au cours des âges, mais tout n’a pas changé et il y a une série d’enseignements qui ne changent pas, notamment parce que c’est bien ancré dans la Bible depuis trois millénaires. Et l’enseignement sur l’homosexualité fait partie de ces enseignements. Dans la «LETTRE AUX ÉVÊQUES DE L’ÉGLISE CATHOLIQUE SUR LA PASTORALE À L’ÉGARD DES PERSONNES HOMOSEXUELLES» du Dicastère pour la Doctrine et la Foi, au § 5, on lit:
«Toutefois ce qu’il faut remarquer, c’est que, en présence de cette diversité notable, il n’y a pas moins, au sein des Ecritures elles-mêmes, une évidente harmonie sur le comportement homosexuel. C’est pourquoi la doctrine de l’Eglise sur ce point ne s’appuie pas seulement sur des phrases isolées dont on peut tirer des arguments théologiques discutables, mais bien sur le fondement solide d’un témoignage constant de la Bible. La Communauté croyante d’aujourd’hui, en continuité ininterrompue avec les Communautés juives et chrétiennes au sein desquelles les anciennes Ecritures ont été rédigées, continue à se nourrir de ces mêmes Ecritures et de l’Esprit de Vérité dont elles sont la Parole. Il est tout autant essentiel de reconnaître que les textes sacrés ne sont pas réellement compris quand on les interprète d’une manière qui contredit la Tradition vivante de l’Eglise. Pour être correcte, l’interprétation de l’Ecriture doit être en accord effectif avec cette Tradition.»
Il est arrivé qu’on cite Saint Vincent de Lérins pour justifier de possibles changements au niveau de la doctrine. Mais il y a eu plusieurs réactions à cette utilisation (par exemple https://www.catholicculture.org/commentary/sin-today-but-not-tomorrow-curious-doctrine-pope-francis/), notamment celle du Père Thomas G. Guarino, théologien qui rappelle que Saint Vincent de Lérins ne soutenait en aucun cas le renversement de la doctrine (https://www.firstthings.com/web-exclusives/2022/08/pope-francis-and-st-vincent-of-lrins). Il parlait d’un certain «progrès» mais il se faisait au niveau de la recherche théologique, surtout pour clarifier la doctrine et mieux la présenter.
D’un autre côté, nous vivons à une époque où l’on voit les conséquences de l’acceptation de beaucoup de pratiques liées aux actes homosexuels. Par exemple le “mariage pour tous” conduit à la PMA, à la GPA, etc, ce qui prive des enfants d’un père ou d’une mère. Et l’on voit toutes ces campagnes pour parler des sexualités LGBTQ+ même dans les écoles.
Le problème des actes homosexuels et des idéologies du genre est qu’ils s’opposent fortement au plan de Dieu fixé lors de notre création. En réalité, créés hommes et femmes, nous sommes appelés soit à procréer dans le cadre d’un mariage homme-femme, soit à vivre dans la chasteté. Ce n’est pas par hasard que le pape émérite Benoît XVI avait affirmé que le «mariage gay» était l’oeuvre de l’antéchrist (https://www.valeursactuelles.com/societe/pour-benoit-xvi-le-mariage-gay-est-loeuvre-de-lantechrist). Et c’est de ce plan que vient la loi naturelle. Rappeler ces enseignements bibliques et même biologiques n’est point “se servir d’idéologies”: au contraire, l’idéologie (antinaturelle) apparaît lorsqu’on s’oppose à la loi naturelle.
Bien sûr, on peut toujours faire évoluer la pastorale, améliorer l’accueil des personnes LGBTQ+, etc. Mais la doctrine elle-même ne peut pas changer et le but de la pastorale doit être de guider les gens vers la vie que propose l’Evangile, ce qui suppose souvent un chemin de croix. Et dire cela n’est pas “s’attacher au passé”. Il y a des vérités qui demeurent, il y a des vérités immuables concernant l’être humain comme il y a des vérités immuables dans les sciences. Dire que 2+2=4 comme il y a 3000 ans ne fait pas de nous des personnes attachées au passé…
Chouan85
Je n’aurais pas mis un point d’interrogation au titre de l’article, mais un point d’exclamation car il s’agit d’une affirmation qui doit être clairement et fermement exprimée.
JVTorresHeredia
Merci de votre commentaire. Tout à fait, nous devons affirmer clairement que cet enseignement sur les actes homosexuels ne change pas et ne peut pas changer. Le point d’interrogation vient du fait que je m’inspirais des titres sous forme de questions dans la “Somme Théologique” de Saint Thomas d’Aquin, ou des questions du “COMPENDIUM DU CATÉCHISME DE L’ÉGLISE CATHOLIQUE”.
Janot
C’est tellement évident qu’on se demande vraiment comment des hommes d’Eglise (en supposant qu’ils soient honnêtes et de bonne foi – ce qui n’est pas assuré) peuvent aujourd’hui défendre l’indéfendable et prétendre que ce qui était moralement inacceptable hier pourrait devenir moralement acceptable aujourd’hui.
Irishman
Bien d’accord avec Chouans ! Notre Église doit se relever, se remettre debout et dire clairement, à voix haute, la morale naturelle qui vient tout droit du message du Christ !
Les gens sont ensuite libres de suivre ou non cette morale…
Michel
Il y a des prélats comme Mgr Koch, archevêque de Berlin. qui ignorent la doctrine catholique ou plutôt qui s’en affranchissent sans hésiter et avec l’accord tacite de François, puisque l’évêque de Rome ne les sanctionne pas…
Décidément, “le poisson pourrit bien par la tête”…
PadreGruber
Lorsque je travaillais pour le Saint-Père saint Jean-Paul II à Rome, le Cardinal Grand Pénitencier (un des grands saints que j’ai rencontré), en un entretien privé, avait abordé cette question et m’avait dit: “Dites-vous bien que tous ceux, évêques, prêtres, qui parlent et militent en faveur d’une ouverture quant à la doctrine pérenne sur l’homosexualité, mais aussi ceux qui veulent marier les Prêtres, sont tous (il avait vigoureusement insisté sur le “tous”) concernés personnellement par ce péché : c’est pour cela qu’ils espèrent “changer” la foi.