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L'Eglise : L'Eglise en France

“Pourquoi ne pas accueillir le succès de notre pèlerinage comme un signe de la Providence ?”

“Pourquoi ne pas accueillir le succès de notre pèlerinage comme un signe de la Providence ?”

Jean de Tauriers, président de Notre-Dame de Chrétienté, a été interrogé dans La Nef. Extrait :

[…] Que retenez-vous plus particulièrement de cette édition 2023, quel bilan en tirez-vous ?

Le nombre exceptionnel, la ferveur, la piété, l’amitié mais aussi les inquiétudes devant la situation de l’Église, de notre pays, les attaques contre la vie, les écoles, les familles.

Parmi les satisfactions, je voudrais mentionner le développement rapide de nos anges gardiens, les pèlerins non marcheurs, cette année plus de 6000. Le dimanche sur le lieu de messe dit des Courlis, nous avons érigé un calvaire avec l’association SOS Calvaires. Depuis sa création, le long de sa route, Notre-Dame de Chrétienté parsème son chemin de croix.

Le chapitre Emmaüs a poursuivi ses actions d’évangélisation autour de la colonne de pèlerins afin d’expliquer aux passants ce que nous faisons et recueillir leurs intentions de prières.

La présence des reliques de saint Thomas d’Aquin cette année placée sous le thème de « l’Eucharistie, salut des âmes » a été une grande joie pour les pèlerins. Nous remercions de tout cœur le père Philippe-Marie Margelidon de sa confiance.

Le Père Benoît de Sinety a, en quelque sorte, jeté un pavé dans la mare en soulevant une question légitime peu connue du grand public : l’obligation pour les prêtres accompagnateurs de célébrer leur messe privée, seul, dans la « forme extraordinaire » ; pourquoi une telle obligation qui empêche certains prêtres sympathisants de venir marcher avec vous – alors même que vous manquez de prêtres eu égard au monde présent –, dès lors où les trois messes publiques sont célébrées dans la « forme extraordinaire » selon le charisme propre et reconnu de ce pèlerinage ?

Cette question est, tout au contraire, très bien connue au sein de notre association puisque nos statuts spécifient que la seule liturgie célébrée lors du pèlerinage est la liturgie traditionnelle. Nous n’interdisons aucune liturgie mais une seule forme est célébrée, la forme extraordinaire. Comment comprendre cette exigence ? Depuis le premier jour, notre pèlerinage a voulu répondre à l’appel de Jean-Paul II au Bourget en 1980 et rechristianiser notre pays. Nous sommes missionnaires grâce à la messe tridentine. Nos méditations reviennent souvent sur cette question au centre des charismes de notre pèlerinage. Les prêtres qui participent au pèlerinage connaissent bien ces spécificités et les aiment d’ailleurs. Ils viennent pour célébrer la forme extraordinaire, ils nous soutiennent et nous encouragent comme de très nombreux catholiques de toutes les préférences. Parmi les prêtres, particulièrement nombreux cette année (environ 200), le clergé diocésain était en hausse de plus de 10 %. Cette progression montre leur courage dans le climat actuel de persécutions.

Dans notre fonctionnement un prêtre n’est pas affecté à un groupe marchant de pèlerins mais appelé à circuler dans les régions en fonction des besoins. Il sera ainsi amené à commenter des méditations, à répondre aux pèlerins. Comment un prêtre ne connaissant pas la liturgie traditionnelle, ne la célébrant pas, pourrait-il répondre aux différentes questions des pèlerins sur un thème fondamental de notre œuvre ?

Quand un prêtre ne sait pas célébrer la messe traditionnelle et souhaite participer au pèlerinage en adhérant à sa spiritualité, il lui est proposé de l’apprendre. Tout se passe très bien, notre pèlerinage étant très connu.

Rappelons que participer au pèlerinage de chrétienté n’est en rien une obligation. Un prêtre voulant absolument célébrer le Nouvel Ordo trouvera certainement un autre excellent pèlerinage catholique.

L’autorisation cette année – pour la première fois ? – donnée à un prêtre de célébrer sa messe privée selon le nouvel Ordo inaugure-t-elle une nouvelle règle sur ce plan pour l’avenir ?

Encore une fois, nous sommes une association de laïcs et nous ne donnons aucune autorisation. Nous expliquons aux prêtres qui ne nous connaissent pas encore ce que nous sommes et le sens de notre exclusivité liturgique. Nous avons constaté que nos choix, bien expliqués, étaient très bien compris et acceptés.

Quant à savoir si une messe privée (300 sont célébrées lors de chaque pèlerinage) a été célébrée cette année sur le pèlerinage selon le nouvel Ordo, mes services n’en ont pas entendu parler. Je ne vois pas comment cela serait possible d’ailleurs si mon explication sur le choix des prêtres au pèlerinage a été claire et bien reçue.

Alors que les « tradis » vivent une période difficile avec de très sévères mesures de Rome contre la messe traditionnelle – que l’on peut juger injustes et disproportionnées en faisant des « tradis » un bloc homogène –, au prétexte, selon le pape François, qu’ils rejettent la messe de Paul VI et le concile Vatican II, en quoi la grande popularité du pèlerinage de Chartres peut-elle favoriser une paix liturgique si nécessaire dans l’Église ?

Comme le dit le pape François « la réalité est plus importante que l’idée » : Pourquoi ne pas accueillir le succès de notre pèlerinage comme un signe de la Providence ? Pourquoi ne pas croire que toutes ces vocations décidées chaque année au pèlerinage sont l’œuvre de Dieu ? Pourquoi vouloir changer les charismes d’une œuvre qui porte à l’évidence du fruit grâce à Dieu en exigeant la célébration du Nouvel Ordo pour les messes privées ? Pourquoi ne pas montrer un minimum de considération, de prudence et de charité pour les organisateurs de ce pèlerinage « extraordinaire » ? Nous sommes désolés de cette guerre liturgique, de ces incompréhensions, de ces sacrements refusés dans certains diocèses. Les persécutions actuelles marqueront durablement les intelligences et les cœurs, notamment des jeunes générations.

Comment pourrions-nous favoriser cette paix liturgique à notre petite place ? Dans son dernier article, le père Benoist de Sinéty proposait une discussion fraternelle. Nous le remercions de ce geste auquel nous répondrons avec joie.

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