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Contrairement à ce que certains osent aujourd’hui l’affirmer, et même parmi les prélats de l’Église, celle-ci n’a jamais autorisé les prêtres à vivre maritalement. La question de l’ordination d’hommes mariés continue à être soulevée, notamment, après le synode sur l’Amazonie, en celui d’Allemagne. Des théologiens avancent jusqu’à l’autorité du Magistère pour affirmer que le célibat relèverait de la discipline de l’Église ‒ et serait donc modifiable ‒ et non pas de la nature du sacerdoce, lequel, étant participation à celui, éternel, du Christ, n’est pas modifiable.
Les contestations et malaises relatifs à la question du célibat des prêtres trouvent à s’abreuver non seulement à des considérations diverses évoquées par la magnifique encyclique de Paul VI, Sacerdotalis Caelibatus, mais aussi à d’autres textes du Magistère … Comment des textes du Magistère peuvent-ils être ainsi utilisés ? Il me semble que cela vient, pour une part, de ce qu’ils entretiennent, certainement involontairement, l’amalgame entre les notions de célibat, continence et virginité. Rappelons en effet que si le célibat ―qui est “l’état d’une personne en âge d’être mariée mais qui ne l’est pas“― implique la continence, il n’implique pas la virginité, tandis que la continence n’implique ni la virginité ni le célibat, et que si la virginité implique la continence elle n’implique pas nécessairement le célibat. Ainsi, parce que certains lisent que le célibat n’a pas été exigé par Jésus (de fait, certains de ses Apôtres étaient mariés), ils en déduisent que la continence ne l’était pas non plus. Et parce que le célibat n’appartient donc pas à la nature du sacerdoce, ils en déduisent que la continence perpétuelle ne lui appartiendrait pas non plus…
Je vais maintenant montrer comment il est possible, dans quelques textes récents du Magistère, de faire les amalgames que je dénonce, sachant qu’il faut distinguer dans un document magistériel, l’objet sur lequel porte l’enseignement de ce qui relève de l’argumentation, l’illustration, du commentaire, ou des conséquences. Seul l’objet jouit de l’infaillibilité ou de l’assistance spéciale propre au magistère simplement authentique, tandis que les « éléments explicatifs, exhortatifs, etc. n’exigent pas (au moins de soi et habituellement) l’adhésion du fidèle mais la docilité et la prise en compte respectueuse ».
Collapsus
Cette remise en question du célibat et de la continence des prêtres trouve ses origines et son inspiration chez les protestants et particulièrement les luthériens qui ont toujours cherché à atteindre la figure du prêtre agissant en la personne du Christ, le modèle suprême, et par là même attaquer la sainte messe et le Saint Sacrifice.
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Cette “religion” existe déjà… C’est le protestantisme !
TontonJean
“Sacerdos, alter Christus”: Le Christ était-il marié? Non; tout est dit……
AnneR
Oui, CQFD TontonJean, bravo!
Et aussi: “Sacerdos, alter Christus”: Le Christ était-il une femme? Non; point barre!
AnneR
Dans l’essai remarquable sus-mentionné (ouvrir le lien) , nous pouvons lire:
“Le Décret conciliaire Presbyterorum ordinis du concile Vatican II nous enseigne que : « La pratique de la continence parfaite et perpétuelle pour le Royaume des cieux a été recommandée par le Christ Seigneur ; tout au long des siècles, et de nos jours encore, bien des fidèles l’ont acceptée joyeusement et pratiquée sans reproche. Pour la vie sacerdotale particulièrement, l’Église l’a tenue en haute estime.”
C’est factuel!
Par ailleurs, pourquoi actuellement des fidèles (enfin, ce nom commun est de moins en moins adéquat), ne se demandent-ils pas pourquoi les innombrables saints et saintes qui, pour certains étaient docteurs de l’Eglise, n’ont JAMAIS remis en question le célibat des prêtres?
Idem pour la question surréaliste du sacerdoce des femmes. (précision: je suis une femme.)
Mon interprétation: un biais cognitif crapuleux qui trouve son origine dans ce que les enfants de Dieu sont devenus capricieux, rebelles à leur Père (le “ni Dieu ni maître” est un mantra qui hypnotise même les chrétiens) et qu’ils veulent bien continuer à appartenir à l’Eglise à condition de la modeler à leur guise tel un vulgaire chewing-gum.
L’humilité confiante et respectueuse au plus haut degré de la volonté de Dieu se réduit comme peau de chagrin, mais l’Eglise, telle qu’Elle a été voulue par Jésus-Christ, ne sera pas détruite: Il l’a déclaré solennellement.
Chouan85
Un prêtre est marié à Jésus par son sacerdoce. Il se donne ou devrait se donner tout entier à Lui. Il ne peut donc être marié à quelqu’un d’autre. Ce serait en quelque sorte un “adultère” envers Dieu.
Meltoisan
Je comprends ce que vous voulez dire (on l’entend ailleurs) mais c’est tiré par les cheveux car le mot “marié” n’a pas le même sens dans les deux parties de la phrase.
D’où votre “en quelque sorte” !
Charlot
Et n’oublions pas des Orthodox, les maronites et l’Eglise Catholique avant le concile d’Elvire en 305…
AmpuriasTempio
Un avis terre à terre : comment un prêtre marié aurait-il le temps de se consacrer à son sacerdoce : salaire insuffisant pour faire vivre une famille, la femme serait obligée d’avoir une activité rémunérée, donc partage des tâches à la maison, éducation des enfants, etc …… alors que c’est tout juste si certains ont le temps d’assurer les messes dominicales, les confessions (aux grandes fêtes…), et jamais de messe, encore moins une simple bénédiction aux enterrements ? Un prêtre doit être totalement disponible pour Dieu et pour “les Âmes”.