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Médias : Désinformation

Quand l’épidémie du coronavirus fait perdre (une partie de) la tête aux esprits les plus brillants : Nicolas Baverez

Quand l’épidémie du coronavirus fait perdre (une partie de) la tête aux esprits les plus brillants : Nicolas Baverez

M.Nicolas Baverez, éminent économiste, chroniqueur et fervent admirateur d’un esprit qui fut libre, Raymond Aron, consacre dans le numéro d’Eté 2020 de Commentaire un article intéressant aux libertés au temps du coronavirus.

Insistant sur ce qu’il appelle pour la France une débâcle sanitaire et économique (version M.Macron dans son adresse télévisée du 14 juin, ça donne « La période a montré que nous avions du ressort, de la ressource. Que, face à un virus qui nous a frappés plus tôt et plus fort que beaucoup d’autres, nous étions capables d’être inventifs, réactifs, solides. Nous pouvons être fiers de ce qui a été fait et de notre pays »), M.Baverez détaille l’ensemble des atteintes à cet état de droit, dont on nous rabat si souvent les oreilles, qui ont été organisées par le pouvoir macronien pendant cette période :

  • La loi d’urgence sanitaire du 23 mars 2020 qui permet au Premier ministre par décret simple de restreindre, supprimer des libertés essentielles, sans véritable contrôle du Parlement ou de la justice.
  • La décision de l’Assemblée nationale de siéger en comité restreint, régime n’ayant aucune base juridique et remettant en cause de facto le vote personnel des parlementaires. Par exemple, le plan de soutien à l’économie n’a, pour l’essentiel, pas été discuté par le Parlement, à l’inverse de toutes les autres démocraties, y compris les Etats-Unis :

« La France a ainsi décidé le confinement général de sa population et engagé des dépenses et garanties à hauteur de 20% de son PIB qui porteront la dette publique à 120% du PIB en l’absence de toute discussion parlementaire et de tout réel débat public».

  • La justice a été pour l’essentiel suspendue : « le confinement s’est transformé en grandes vacances judiciaires».
  • Le Conseil constitutionnel lui-même a validé la loi organique du 26 mars en violation de la Constitution car cette loi a été votée le lendemain de son dépôt au Parlement alors que l’article 46 de la Constitution prévoit un délai minimal de quinze jours.
  • Quant au Conseil d’Etat, censé être le gardien des libertés publiques, « il n’a pas hésité, dans une ordonnance de référé du 22 mars, à délivrer des injonctions au gouvernement en se substituant à lui, non pour proportionner les atteintes aux droits individuels aux objectifs de la sécurité sanitaire, mais pour durcir les règles du confinement » !

Bref, un vrai palmarès qui permet à M.Baverez de conclure : « Au total, la France se trouve placée sous un régime l’exception qui transfère l’intégralité des pouvoirs à l’exécutif ».

Alors pourquoi, sinon par réflexe pavlovien, M.Baverez a-t-il cru bon d’écrire :

« Les autocrates, tel Viktor Orban, n’ont pas manqué d’utiliser la crise pour renforcer la concentration du pouvoir entre leurs mains, désarmer l’Etat de droit, affermir encore leur emprise sur l’économie et la société » ?

Surtout quand on se rappelle aussi que M. Macron avait affirmé avoir nationalisé de fait la moitié des emplois salariés (via la procédure de chômage partiel) ? M.Macron devrait donc lui aussi être classé dans cette catégorie d’autocrates.

Mais là où M.Baverez devient encore plus incohérent, c’est quand, tout à son exercice, il relève :

« Force est de constater que les pays qui affichent les meilleures performances [sur le plan sanitaire comme sur le plan économique] sont ceux qui ont choisi de respecter l’Etat de droit ».

L’occasion de juger sur pièces entre France de M.Macron et Hongrie de M.Orban. Rapporté au nombre d’habitants (65M en France, 10M en Hongrie), le nombre de morts par COVID-19 au 15 juin 2020 est respectivement de 460 par million d’habitants pour la France (30000 morts) et de 56 pour la Hongrie (565 morts).

460 contre 56 : devrions-nous en conclure que la Hongrie a respecté huit fois mieux l’Etat de droit que la France ?

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5 commentaires

  1. Je ne vois pas ce que vous trouvez de si bien à ce Baverez, toujours politiquement correct. Baverez, deuxième personne du futur pluriel du verbe baver.

  2. Nicolas Baverez, brillant magistrat à la Cour des comptes, planque lui ayant permis de se lancer dans une brillante carrière de pourfendeur de la connerie institutionnelle dans la presse, au lieu de tout simplement exercer ses talents si affutés comme simple magistrat financier…
    Il est vrai qu’avec Moscovicidose comme 1er Président, cela garantit la septicémie cérébrale et que, dans ces conditions, il vaut mieux aller se confiner ailleurs. C’est la preuve par l’absurde que cette illustrissime maison bien placée et bien chauffée ne sert que de refus pour politicards sans-abris en attente de reclassement…sans doute au nom de la séparation des pouvoirs. Magistrat ou chômeur, il faut choisir…
    Donc monsieur le 1er de la classe si fort en dissertations, ne crachez pas dans la soupe et ne persifflez pas vos petits camarades de classe.
    Le propre des imposteurs est de se contenter de servir à une clientèle le discours qu’elle veut entendre, tout cela sans ne jamais rien faire de concret, à part des bouquins, des discours et des plateaux-télé.

    Si monsieur voulait bien retrousser les manches de ta belle chemise Figaret, sans la salir…

  3. Encore un qui essaye de se placer en vue du remaniement

  4. Nicolas Baverez est typique d’une droite bien raisonnable et bien polie, celle avec laquelle la gauche accepte de parler. Mais, pour cela, il faut donner des gages comme, par exemple, dire que Victor Orban est celui d’un autocrate.

  5. Quoiqu’il s’en défende, Nicolas Baverez est un bénéficiaire et chantre de la mondialisation, un homme de la jet set se partageant entre Paris et Los Angeles, les colonnes des journaux et les plateaux des médias audiovisuels, les dédicaces de livres, ne sachant plus quelle langue il parle, connaissant mieux son correspondant de Sydney que son voisin de palier, qu’il ne peut rencontrer que fortuitement dans l’ascenseur ou un avion.
    Tout cela ne fait pas un grand penseur de la droite.
    Son exemple Raymond Aron était-il vraiment de droite ?
    Trump, Bolsonaro et Orban ne peuvent pas trouver grâce à ses yeux. Trop simplistes pour lui, car trop conscients des intérêts basiques de leurs pays.

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