Devant la multiplication des qualificatifs associés au terme "catholique", Isabelle de Gaulmyn se sent perdue :
"On avait déjà les catholiques « traditionnalistes », les catholiques « intégristes » ou encore les « fondamentalistes ». Voici désormais les « ultra-catholiques ». L’expression fait fureur depuis quelques semaines, pour désigner les catholiques qui ont manifesté ces derniers jours contre la représentation de pièces de théâtre […] Comment s’y retrouver ? Le fondamentalisme que l’on colle aussi parfois à l’islam, est plutôt une création du protestantisme anglo-saxon. […] En revanche, le terme « intégriste » est, lui, historiquement lié au catholicisme [et La Croix est ne se prive pas de l'utiliser abondamment, NDMJ] Nul doute que l’institut Civitas, à l’origine des manifestations contre les pièces de théâtre ces dernières semaines, ne s’inscrive directement dans cette filiation […]. Mais il est vrai, aussi, qu’une partie de ceux qui protestaient devant les théâtres n’étaient ni des tenants d’un « ordre chrétien », ni des nostalgiques de l’époque prérévolutionnaire… Peut-on pour autant les qualifier d’ultra-catholiques ? Pas si sûr. […] La différence, au fond, c’est que « l’ultra-catholicisme » renvoit le catholique « sans rien » à une forme de vide coupable. Celui qui n’est pas « ultra », peut-il dès lors être « seulement » catholique, sans se voir traiter de « catholique mou », ou de « catholique tiède » ?…"
Le problème a été résolu par une citation du cardinal Ratzinger, rappelée par benoît-et-moi :
"Croire qu'il existe réellement une vérité, qui s'impose et demeure valide dans l'histoire elle-même, de la figure de Jésus-Christ et de la foi de l'église, est considéré par la pensée dominante comme une sorte de fondamentalisme, qui apparaît comme le véritable agresseur de l'esprit de la modernité et la menace fondamentale contre ses bienfaits suprêmes, la tolérance et la liberté".
Le véritable problème ne réside donc pas dans le choix du qualificatif, mais dans le rejet de la foi catholique par le monde. A nous, catholiques, d'assumer notre foi, à temps et à contretemps, sous les injures et les quolibets.