D'Aymeric Pourbaix dans Famille chrétienne :
"Après la victoire du Front populaire, en 1936, Gustave Thibon s’interrogeait : « Reste-t-il encore, dans les institutions sociales, un vestige de christianisme sain ? » Au lendemain des élections législatives de 2012, il est ainsi tentant de se demander combien la nouvelle Assemblée compte encore de chrétiens. Il ne s’agit pas, bien sûr, de sonder les reins et les cœurs. Mais de savoir si, parmi les nouveaux élus, il en demeure qui sont susceptibles de s’opposer à des lois illégitimes, auxquelles un chrétien ne peut apporter son concours sans se renier.
Car il est à craindre que ces cas de conscience ne se produisent dans les mois à venir : déjà des signes s’en font voir au Sénat, à travers des propositions de loi sur l’euthanasie et sur la remise en cause des subventions communales aux écoles privées…
Mais le nombre de députés n’est pas tout. Il arrive qu’une minorité très cohérente et déterminée se fasse entendre en haut lieu, même si les sondages ne lui donnent pas raison. Il suffit parfois d’une seule voix, forte, prophétique, pour inverser le cours des événements, comme un diamant, par sa dureté, peut faire dérailler les rouages d’un mécanisme bien rôdé. C’est l’exemple de Daniel refusant de sacrifier aux dieux perses, et qui finit par convaincre le roi Darius.
Certes aujourd’hui, la pression médiatique et la pensée unique peuvent donner le sentiment que la bataille est perdue d’avance. Pourtant, dans l’Histoire contemporaine, un Lech Walesa en Pologne, ou un Vaclav Havel en Tchécoslovaquie, sont des preuves tangibles qu’« il n’y a jamais lieu de désespérer de la liberté intérieure » (dixit Libération !). Cette liberté est certainement un des biens les plus précieux que les catholiques auront à cultiver à l’avenir, pour le bénéfice du plus grand nombre. Car l’Église a cette chance de ne tenir sa légitimité ni de la souveraineté populaire, ni du bon vouloir du Prince. « L’Église est libre, car elle vient d’En-Haut », affirmait ainsi le dominicain Serge-Thomas Bonino en 2002. Ce qui permet au chrétien, ajoutait-il, « quand la tête tourne à César et qu’il se prend pour Dieu », d’entrer « en résistance, sans provocation, mais avec une détermination inflexible ».
Les boulangers le savent bien : le levain, pain fermenté, est en soi immangeable. Ce n’est que placé au cœur d’une masse de farine qu’il peut faire lever toute la pâte et donner sa pleine mesure… À condition, bien sûr, que ces « levains » dans la « pâte » parlementaire donnent les pleins pouvoirs au Christ dans leur vie !"
cril17
Est-ce que Famille Chrétienne pourrait nous dire qui, au sein de l’Assemblée Nationale, a été “le diamant” qui a empêché le vote des lois sur l’avortement et plus récemment celui de la loi sur le travail du dimanche et des lois de bio-éthique ? …
Et s’il n’y en a pas eu – ainsi qu’il semblerait si on en croit la version officielle de l’Histoire … – compte tenu des enseignements de ces diverses expériences, est-ce que FC pourrait nous dire quel fait nouveau l’autorise à croire qu’il pourrait y avoir aujourd’hui ” un diamant ” au sein de l’AN ( voire même un nouveau Daniel … ) qui va s’opposer au vote des ” lois sociétales “, programmées par la gauche et l’extrême gauche ?
Eulalie
Merci ! Merci et merci !
Et regardez ça et là, il y a actuellement de ces belles âmes. Et comme nous le rappeler une moniale dernièrement : la plus petite flamme a toujours raison des ténèbres !
ALM
Il y a déjà des laïcs courageux et nous nous battrons. Mais, le problème : quid de l’épiscopat, des “grosses mitres”. Comme a dit en son temps Mme Veil, si l’épiscopat avait réagi, la loi sur l’avortement ne passait pas. Ils n’ont rien dit et, pourtant, ils venaient en quasi totalité de voter au Concile que “l’avortement est un crime abominable” ! Alors, que ferons-nous s’ils sont encore timorés en majorité…?
Tibo
@ALM
Vous avez raison : ce qu’il nous faut, avant même des parlementaires résolus et courageux, ce sont des ÉVÊQUES résolus et courageux.
C’est ce qui nous a manqué dans le combat contre l’avortement (Simone Veil elle-même a avoué que la loi ne serait jamais passée si l’épiscopat français s’y était fermement opposé).
Nos évêques vont-ils se réveiller ???
HV
On a bien note l’engagement de M. de Mazieres pendant la campagne: “je me battrai sur les grandes questions sociétales” https://twitter.com/demazieres2012/status/211177124315402240
tien
Quels élus sauront s’opposer à des lois illégitimes ?
Quand on voit l’état de l’Europe actuellement, l’espoir est mince ! Car les élus français n’ont plus d’autorité !
http://effondrements.wordpress.com/2012/06/20/leurope-des-tricheurs/
Nos députés ne font qu’entériner des lois venant de Bruxelles ! Et le président ne peut en fait que jouer sur les impôts ! Le reste, il est décidé par la haute finance !
PK
@ Tibo
On est d’accord mais la plupart des évêques sont des gens inaccessibles.
Si vous voulez changer les choses, changez les prêtres :
1. Ils sont potentiellement des évêques
2. Ils sont proches de nous.
Qui s’occupe des choses de l’église – et du monde – en dehors de la messe avec des prêtres de sa paroisse ?
Jean Theis
Comme les cathos de gauche ont voté pour cette gauche (et par conséquent ses “valeurs), on ne voit pas de diamant briller à l’Assemblée, ni au Sénat, ni nulle part sauf au sein de nos petites communautés comme celle du SB.
Patience: ce sera la génération victime des changements qui réagira ( et nous aurons balisé le terrain).