Partager cet article

Tribune libre

Recension de “La raison est pro-vie” de Matthieu Lavagna

Recension de “La raison est pro-vie” de Matthieu Lavagna

Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.

Avec 50 ans de recul, il est possible de dire que l’opposition à l’avortement en France s’est fourvoyée de nombreuses années. Elle n’a affiché que des marqueurs religieux dans une société en voie de sécularisation à marche forcée. Une aubaine pour les partisans de l’avortement, ils pouvaient s’en donner à cœur joie et ringardiser à gogo ces cathos sortis de la naphtaline du XIX° siècle (*1). Pourtant, les raisons anthropologiques de s’y opposer suffisent. Le « tu ne tueras pas » est universel, seule sa formulation est israélite.

Matthieu Lavagna, comment ne pas penser au Cid de Corneille en le lisant ou en regardant une de ses vidéos ? Il est jeune, il est vrai, mais aux têtes bien faites et correctement et abondamment nourries, la valeur n’attend pas le nombre des années. Artège a publié son livre dans lequel il démontre scrupuleusement, méthodiquement et logiquement l’exactitude de son titre : la raison est pro-vie. La raison, pas le dogme. Bien que catholique assumé publiquement, il use pendant l’essentiel de son livre de la seule raison et de la morale naturelle pour démontrer au fil des pages que l’avortement est moralement indéfendable (et qu’il devrait être par conséquent illégal). Il en profite aussi pour se livrer à une analyse très critique et minutieuses des arguments des deux camps, les pro-vie et les pro-choix. Il dénonce avec la même rigueur intellectuelle les limites ou les erreurs manifestes des arguments de chaque camp. J’ai pu y découvrir que de nombreux militants pro-choix sont conscients des faiblesses de leurs discours, mais qu’ils persistent. Il analyse avec pertinence et en détail ce qui constitue une personne et dès lors confère une dignité ontologique sans doute irréfragable. C’est effectivement le nœud gordien du problème. Il n’élude pas les cas difficiles : viol, inceste, tentation eugéniste du bébé parfait, choix exclusif entre la vie de la mère et celle de l’enfant. Il évoque très rapidement la position de l’Église catholique et conclut opportunément sur la responsabilité individuelle. Si un couple de personnes de sexes opposés a des relations sexuelles, ils doivent accepter d’assumer ensemble toutes les conséquences possibles de cette relation, y compris l’engendrement et la responsabilité d’éduquer l’enfant.

Un léger regret : Il aurait été souhaitable que Matthieu Lavagna écrive brièvement aussi sur les positions des autres églises, du judaïsme et de l’islam face à l’avortement. Peut-être pour une réédition future augmentée ?

Je les ai boycottés, mais je tiens d’une source digne de foi que le narcisse parasite qui se sert plus qu’il ne nous sert comme président aurait, lors de la présentation de ses vœux et dans une autosatisfaction béate, glorifié son action de 2024 : l’inscription de l’avortement dans la constitution (pour quoi y faire ?), les Jeux Olympiques (Ouverts par un spectacle pédo-sataniste woke, blasphématoire et insultant, mais sous prétexte d’inclusivité) et la ré-ouverture de Notre-Dame de Paris (Devenu un pitoyable évènement mondain quand ça aurait du être une célébration catholique du diocèse pour le diocèse et par le diocèse). Triste collision en forme d’épitaphe pour une triste année. Il serait bon de revenir aux principes, aux fondamentaux avec d’abord le respect de la vie. La culture de mort ambiante et triomphante sous toutes ses formes est insupportable. Alors, même si l’hystérie est souvent le premier réflexe des « pro-choix » qui ne sont qu’un avatar moderne des eugénistes rêvés par Margaret Sanger, il faut inlassablement sur le métier remettre nos ouvrages et tenter de convaincre avec des arguments de raison que l’avortement est moralement indéfendable. Merci à Matthieu Lavagna de nous donner un outil précieux pour nous y aider.

(*1) La Manif pour Tous devenue le Syndicat de la Famille a su éviter cet écueil, et ça lui a réussi.

La raison est pro-vie: Arguments non religieux pour un débat dépassionné

 

 

 

Partager cet article

Publier une réponse

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services