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"Après avoir ressuscité, l'an dernier, les jardins anglais qui ornaient son parc au XIXe siècle, Chambord s'apprête à donner une nouvelle existence à cet autre jardin tel qu'il était au XVIIIe siècle. Un chantier ambitieux, entamé cette année, mais qui devrait être court puisque le jardin accueillera les visiteurs dès le printemps 2015.
Conçu par François Ier, Chambord, établi sur un terrain de marécages et soumis aux crues du Cosson voisin, est dépourvu de jardin. C'est Louis XIV qui, le premier, en 1680, commande les plans d'un espace ornemental pour le parterre nord du château. Pourtant, les six hectares de ce «jardin à la française » n'émergent qu'un demi-siècle plus tard, en 1734, sous les ordres du maréchal de Saxe et après de longs travaux de canalisation de l'affluent et d'assainissement des marécages.
Reconstituer presque trois siècles aprè sa création un jardin disparu depuis bien longtemps s'apparente à une enquête policière. […]
Les travaux de restructuration devraient débuter cette année. Ils ont un coût : 2 millions d'euros, financés pour un tiers par le ministère de la Culture, un tiers par Chambord et le reste par des mécènes. Ce montant n'effraie pas les équipes du château, conscientes du manque à gagner pour le domaine qui, malgré une affluence de 750.000 visiteurs par an, peine encore à retenir les touristes dans son parc. Cette initiative s'inscrit d'ailleurs dans une stratégie plus large de dynamisation des revenus du site, qui, outre deux gîtes de charme au sein de ses murs, prévoit d'accueillir un hôtel de luxe en face du château. Redonner au parterre nord du château l'aspect qu'il avait lors du règne du Roi-Soleil devrait attirer plus de touristes étrangers, friands de ce genre de voyages dans le passé – et plus largement, de tout site portant la mention «à la française »."
Michel
Apporter un sens historique à un monument est intéressant, surtout lorsqu’il est aisé de retrouver une époque précise dans la conception d’un jardin. Toutefois, ici nous touchons au tourisme de consommation, qui doit apporter plus de visiteurs, plus d’argent, plus de moyens pour que le domaine tende vers son autonomie financière, parce que la Culture demande à ses établissements davantage d’autofinancement. C’est positif pour la fiscalité, mais une fois de plus la France s’enlise dans une activité de loisirs, de fête, de produits dérivés et dans une augmentation des coûts de fonctionnement ; maintenir en bon état un patrimoine qui va recevoir un million de visiteurs alors qu’il est conçu pour en recevoir 5 fois moins, c’est l’usure accélérée, le vieillissement précoce, heureusement l’euthanasie n’existe pas encore pour le patrimoine culturel.
Anger
Bizarre, votre chronologie. D’abord le XVIIIe siècle, ensuite le roi Soleil… Etes-vous sûr de vos sources?
Philibert
Un hôtel de luxe en face du château ??
Estienne80
Enfin une bonne nouvelle ! Contrairement à Michel, je suis très enthousiaste en faveur de ce genre d’initiative qui revalorise les sites historiques et nos jardins. Regardez par exemple Villandry, la fréquentation n’altère pas le lieu, bien au contraire ! C’est infiniment plus constructif pour notre économie que le bétonnage de nos plus beaux espaces agricoles par les golfs, les parcs de loisirs ou autres zones commerciales qui enlaidissent villes et campagnes.