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L'Eglise : Foi

Replacer le débat sur la messe sur le terrain de la doctrine

Replacer le débat sur la messe sur le terrain de la doctrine

De Cyril Farret d’Astiès pour Le Salon beige :

Renaissance Catholique et sa maison d’édition Contretemps ont de la suite dans les idées. En rééditant une nouvelle fois le Bref examen critique, c’est au cœur de la dispute liturgique qu’elles nous invitent à nous plonger.

Ces derniers mois, dans le sillage des pèlerinages de Pentecôte, un vif débat a ressurgi sur l’attrait de la liturgie traditionnelle et le succès pastoral des communautés et associations qui vivent de ce trésor. Pourquoi ? Comment ? Faut-il l’accueillir ? Faut-il s’en réjouir ? Faut-il l’accepter ? Il existe plusieurs approches pour comprendre l’indéfectible attachement à la tradition liturgique de la messe.

La première est une approche pastorale, pragmatique : alors que tout s’écroule dans l’Église, la vitalité du monde traditionnel interroge et attire.

Une autre, sans considération numérique ou pratique, est de voir dans ce missel traditionnel l’expression rituelle la plus parfaite pour enchâsser le sacrifice eucharistique par tous les artifices que la liturgie catholique a déployés au cours des siècles.

La troisième est une approche plus intellectuelle et fondamentale : la messe de Paul VI présente des faiblesses, une ambiguïté originelle qui (quels qu’en soient les fruits escomptés ou la qualité du missel traditionnel) présente un problème structurel dont l’Église doit se saisir.

Cette troisième voie est la plus délicate à emprunter car elle va chirurgicalement pointer son scalpel sur des questions théologiques qui ne peuvent laisser indifférent et suscitent des débats graves et fondamentaux. Le Bref examen critique réédité début juin est ce scalpel. Rédigée en 1969 par un groupe de théologiens de premier rang et adressé d’abord privément au pape Paul VI avec une préface des cardinaux Ottaviani et Bacci, cette étude serrée est et demeure une base essentielle pour saisir tout l’enjeu de la question et sa profondeur.

On reproche beaucoup cette critique théologique comme une preuve de désobéissance ou d’indépendance. Admettons qu’à l’opposé il n’est pas rare, et le pape François dans une certaine mesure ne dit pas autre chose, de lire que la messe traditionnelle serait un danger pour l’Église. Sauf que l’on ne voit pas comment ce qui a été théologiquement exact pourrait être aujourd’hui théologiquement dangereux. Mais probablement ne parlons-nous pas de la même chose: d’un côté théologie et de l’autre la “marche ensemble”. Deux conceptions bien difficilement conciliables qui confortent précisément la pertinence du Bref examen critique.

Pour conclure, précisons que les trois approches que nous avons évoquées se rejoignent : s’éloignant de la théologie catholique la nouvelle messe à l’œuvre depuis plus de cinquante ans produit ses fruits : le relativisme doctrinal contamine à présent tout l’édifice qui s’écroule ; pour maintenir le peu qui reste et reconstruire cet édifice, la messe traditionnelle est la meilleure solution pastorale. Ce n’est cependant pas d’abord comme un remède que nous sommes attachés à cette liturgie mais pour les trésors qu’elle renferme et qui offrent perfection de la louange que nous adressons à Dieu, transmission de la foi à notre prochain, vie intérieure et progrès spirituel.

Bonne lecture.

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