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L'Eglise : L'Eglise en France

Responsabilité institutionnelle, kézako? [Add.]

Responsabilité institutionnelle, kézako? [Add.]

Alors que nos évêques sont réunis à Lourdes pour leur assemblée plénière, nous avons appris par l’AFP qu’ils avaient reconnu une “responsabilité institutionnelle” de l’Eglise de France dans les abus sexuels sur mineurs. Voici ce que dit exactement la dépêche AFP:

Les évêques de France, réunis à Lourdes, ont décidé vendredi de “reconnaître la responsabilité institutionnelle de l’Église” dans les agressions sexuelles subies par des milliers de victimes [au passage, je note que l’AFP n’assume pas le chiffre de 216 000 victimes, que tout le monde ressasse sans trop comprendre d’où il sort, note de GT] et la “dimension systémique” de ces crimes, a annoncé vendredi leur représentant, Mgr Eric de Moulins-Beaufort.

Et, un peu plus bas, l’AFP ajoute que Mgr de Moulins-Beaufort aurait précisé que ces actes pédocriminels “ont été rendus possible par un contexte général, des fonctionnements, des mentalités, des pratiques au sein de l’Église”.

Disons-le tout net: je butte sur cette “dimension systémique” et cette “responsabilité institutionnelle”. J’avoue que je ne comprends pas ce que cela signifie – ou plutôt que j’ai peur de trop bien comprendre!

Si l’on entend par là, que tous les diocèses et paroisses de France seraient collectivement responsables des crimes commis par moins de 2% des clercs, ce serait évidemment à la fois absurde et monstrueux. Comment rendre responsable une écrasante majorité d’innocents de crimes aussi abominables? La justice consiste à condamner les coupables et à réparer le préjudice subi par les victimes, pas à condamner en bloc des innocents – et trop de prêtres amis ou inconnus m’ont dit leur douleur d’être ainsi cloués au pilori par une opinion publique manipulée par des personnes profondément hostiles à l’Eglise (dont le moins que l’on puisse dire est que le souci des victimes n’est pas toujours la priorité).

De façon générale, je crois beaucoup plus à la responsabilité personnelle qu’à la responsabilité “systémique”. Ce sont les idéologies totalitaires, notamment nazie ou communiste, qui voyaient des culpabilités collectives de race ou de classe, pas les gens civilisés!

Alors que peut-on vouloir dire par cette “responsabilité institutionnelle”? Peut-être veut-on dire par là que la fraternité sacerdotale a empêché un certain nombre de dénonciations et donc empêché de mettre un terme aux agissements criminels de certains clercs. Pour le coup, c’est bien possible. Encore que ma petite expérience de séminariste me laisse supposer que la charité sacerdotale peut aussi s’accompagner d’une profonde détestation: dans tous les milieux où des hommes sont proches les uns des autres, ils nouent des amitiés très profondes, rendant psychologiquement difficile une dénonciation, mais aussi parfois de solides animosités. Et j’ai peine à croire qu’un prédateur, qui aurait bénéficié de protections de la part de ses confrères ou de ses supérieurs, n’ait jamais rencontré un confrère beaucoup moins amical… Si M. Sauvé se souvient de son expérience de noviciat, je doute qu’il soit dupe de cette présentation qu’il entretient d’une sorte de “corporation ecclésiastique” totalement unie et formant un bloc soudé face au monde extérieur!

En tout cas, de toute évidence, la plupart des chacals médiatiques ont compris la notion de “responsabilité institutionnelle” comme un engagement solidaire à dédommager les victimes. Mais cela pose au moins deux problèmes.

Le premier, c’est de savoir comment nous saurons que telle personne a réellement été victime de tel clerc. Dans la situation actuelle, je ne vois que la justice pénale séculière qui soit à même de trancher ce genre de questions. Mais ladite justice ne connaît pas de “responsabilité institutionnelle”: elle connaît des victimes, des coupables et éventuellement des complices. Pour ma part, je trouve plus que normal que les coupables paient pour leurs crimes. Je ne vois pas davantage d’inconvénient à ce que les clercs qui auraient dissimulé les crimes de leurs confrères ou subordonnés soient condamnés pour complicité. Mais je ne peux pas imaginer une situation où n’importe qui se disant victime pourrait demander réparation à n’importe quel diocèse ou paroisse. Je dis: “se disant”, non pour minimiser le préjudice subi par les véritables victimes, mais parce que, sans le passage de la justice, nous ne pouvons pas savoir si une personne est réellement victime ou affabulatrice ou encore détestant l’Eglise et voulant la faire “cracher”! Je rappelle que, parmi les innombrables problèmes méthodologiques du rapport Sauvé, figure le fait que les quelques 3000 victimes que l’on présente comme avérées se sont, pour la plupart, auto-déclarées. Cela ne signifie pas qu’elles ne soient pas victimes; cela signifie juste que nous n’avons que leur parole – sans rien savoir de la parole de la défense (qui peut même ignorer totalement être ainsi accusée). Comme disait l’abbé Viot dans une émission que j’animais récemment sur TV Libertés, il ne suffit pas de balancer des nombres, il faudra bien donner des noms (de coupables et de victimes) et des faits.

Le deuxième problème, c’est que les biens de l’Eglise n’appartiennent pas aux clercs. Si l’on admettait – quod Deus advertat! – qu’il soit juste que les innocents paient pour les coupables, on ne pourrait se tourner, que je sache, que vers deux sources de financement: le denier du culte ou le patrimoine de l’Eglise. Mais le denier du culte, comme son nom l’indique, sert à permettre aux clercs de nous donner les sacrements. Il permet que le prêtre vive de l’autel, selon la plus antique tradition, non seulement chrétienne, mais même juive et païenne. Il serait insensé de priver des prêtres innocents de leurs moyens de vivre pour dispenser des coupables de répondre de leurs actes criminels! Au passage, je puis sans grand risque prophétiser que l’Eglise de France, qui a déjà un grave problème de denier du culte en ce moment (les recettes se sont effondrées avec la crise sanitaire), connaîtrait un effondrement pire encore. Pour ce qui me concerne, il est clair que, si, demain, j’apprenais que mon denier servait à financer les conséquences des turpitudes de certains clercs, je ne le donnerais plus et le transformerais en dons directs à certains prêtres de confiance – et évidemment, c’est mon diocèse qui en serait instantanément pénalisé. L’autre source de financement serait le patrimoine de l’Eglise. Ou plutôt ce qu’il en reste après les spoliations révolutionnaires et républicaines, notamment celles de 1790 et de 1905. D’abord, je doute que cela suffise. Je suis d’ailleurs étonné que personne ne parle d’ordre de grandeur: si l’on admet le chiffre de 216 000 victimes et en supposant que la moitié soit encore vivantes, et même si l’on admettait que l’indemnité moyenne soit de 15 000 euros, ce qui semble l’ordre de grandeur des réparations obtenues devant la justice civile, cela impliquerait des dépenses de réparation de l’ordre de 1,6 milliard d’euros. Croit-on vraiment que les diocèses de France disposent d’un tel patrimoine, alors que la moitié sont déjà en faillite ou proches de la faillite? Au passage, je rappelle aussi que la commission Sauvé, qui fut si généreuse sur le nombre de victimes, n’a fait que 22 signalements à l’autorité judiciaire – le chiffre a assez peu circulé, mais il me semble très significatif du nombre de cas réellement avérés que la commission a eu entre les mains. Mais, même si l’on admettait que les diocèses avaient les moyens financiers de payer de telles sommes à un tel nombre de victimes, il y a un droit: le patrimoine de l’Eglise a été légué en vue d’une fin cultuelle, charitable ou autre. Si l’on détourne le leg de sa fin, la justice exige qu’il revienne aux héritiers du légataire.

En un mot, il serait sage de dire au plus vite que l’interprétation médiatique commune de cette “responsabilité institutionnelle” est infondée. Sans quoi nous nous avançons vers des problèmes sans fin. En tout cas, chers amis, prions pour nos prêtres, ils en ont grand besoin – de façon générale, mais tout spécialement en ce moment! Et prions pour que notre Sainte Mère l’Eglise (même ainsi défigurée par les péchés de ses enfants et les crachats de ses ennemis, elle reste sainte!) sorte purifiée de cette effroyable épreuve.

Guillaume de Thieulloy

Add.: Un lecteur me fait remarquer que les 22 signalements correspondent aux “nouveaux cas” repérés par la CIASE au cours de son travail de recherche. Cette remarque me fait songer d’abord que mon texte n’était pas clair. Je ne pense évidemment pas que la commission n’a eu que 22 cas avérés entre les mains. De toute évidence, il y a eu des centaines de cas avérés étudiés. Je considère cependant comme très significatif qu’un nombre assez faible ait été transmis au parquet. Cela implique logiquement, me semble-t-il, que la plupart des cas avérés soit sont déjà entre les mains de la justice, soit sont prescrits (et donc remontent loin dans le temps, ce qui contredit l’idée que certains ont tenté de mettre en circulation que la situation était aussi grave aujourd’hui que dans les années 1970), soit encore sont insuffisamment étayés pour être transmis à la justice. Mais j’en ai profité pour regarder de plus près ce que disait le rapport sur le sujet. J’avais noté le chiffre de 22 de la bouche de Jean-Marc Sauvé lui-même (voir par exemple ici). En réalité, ce n’est pas tout à fait ce que dit le rapport. Le §0135 affirme: “Au total, il a été procédé à 21 signalements aux parquets et 42 à l’Église.”

Add. 2: Un meilleur connaisseur que moi de la situation financière de l’Eglise me dit que, contrairement à ce que j’écris, le denier du culte a progressé de 10% en 2020 par rapport à 2019. J’avais en tête, en écrivant cela, les 90 millions de recettes perdues par l’Eglise pendant le confinement, mais je n’avais pas réfléchi à la part respective de la quête, du casuel, du denier et des autres recettes. Mea culpa pour cette erreur (mais qui, hélas, ne change rien à la pointe de mon raisonnement: s’il y a le moindre soupçon que le denier soit détourné de sa fin, son montant s’écroulera).

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32 commentaires

  1. C’est exactement l’analyse que j’avais en tête. Merci de l’avoir si bien exprimée par votre texte.

    Il est probable aussi que les chiffres annoncés sont très exagérés et invérifiables. Mais il faut que la justice passe. La seule possibilité est de recevoir la plainte de chaque plaignant individuellement et que celui-ci désigne nommément le coupable qu’il met en accusation ainsi que les faits (auteur, lieux, dates, durée, …).

    Nos jugent seront alors bien occupés et devront gérer des priorités face aux crimes et délits du quotidien…

    Enfant, je suis passé par une école religieuse catholique (frères). Des rumeurs circulaient sur des cas de pédophilie mais je n’ai jamais été inquiété personnellement ni aucun de mes amis d’enfance. Nous imaginions alors, mais sans preuves, qui étaient probablement les deux ou trois prédateurs possibles sur des dizaines d’enseignants dont des laïcs.

    Enfin, en parallèle avec ces milliers de procès, il faudra aussi s’attaquer aux autres institutions, écoles publiques, centres de sports et de loisirs, colonies de vacances, mouvements de jeunesse, … laïcs ou pas ou le ratio doit être malheureusement du même niveau sur la même période !

    Allez, Messieurs les politiques et les juges : Un peu de courage : Il va falloir se retrousser les manches.

    Conclusion : L’Église ne doit pas rentrer dans le jeu idéologique du procès globalisé ou alors il faut le faire pour toutes les institutions !

  2. Le denier du culte est déductible fiscalement au titre de l’association diocésaine qui émet les certificats fiscaux.
    Or son objet social est l’entretien et le financement des cultes.
    Par conséquent il ne peut servir à dédommager une “prestation” qui ne ressort ni de l’entretien ni du financement d’un culte.
    Il n’y a aucune responsabilité institutionnelle mais uniquement la responsabilité personnelle de clercs qui ont trahi leur mission et en premier lieu la responsabilité de chacun de évêques qui ont couvert ces faits.

    • Le denier du culte doit devenir fléché. Il est évident que je ne veux pas payer un sou pour ces affaires qui ne me concernent pas personnellement. Nous savons quel évêque a proposé de retenir M. Sauvé. Un bon berger baptise et n’entre pas dans ces sordides affaires de repentance sur la coulpe des autres et leur bas de laine. Qu’a fait le bon samaritain ? Il paie avec ses deniers personnels. Sa charité ne passe par une institution. Ces clercs sont aveugles ; le gouvernement et sa secte ont fermé les églises en 2020 et ont fait les poches des quêtes et deniers. M. Sauvé le socialiste et ses collaborateurs de rapport continuent le job. Toutes ces affaires délirantes liées à la CEF sont bonnes pour couler les cols romains et favoriser les soutanes. Lisons ce que dit Benoît XVI au cardinal Pell, c’est parlant. Les loups se déguisent parfois en berger, mais ‘le petit reste’ leur est inaccessible.

  3. Il n’existe pas de “responsabilité institutionnelle” de l’Eglise. Cette expression relève de la justice expéditive, partisane, colective et inique des régimes totalitaires, liberticides et génocidaires. En droit, la responsabilité ne peut être qu’individuelle.

    Et pour moi, les principaux responsables sont tout trouvés : puisque ce rapport parle de “dimension systémique” cela signifie que certains évêques ont, pour ainsi dire, systématiquement, voire méthodiquement, couvert ces crimes abominables d’agressions sexuelles sur mineur, sur adolescent et sur des séminaristes, commis par des sodomites pervers et criminels infiltrés dans le sacerdoce. Des sodomites déguisés en col romain qui n’avaient, n’ont et n’auront jamais aucune part, aucune légitimité dans le sacerdoce. Le sacerdoce est réservé aux bons prêtres qui ont vocation à être d’autres Christ et à mener une vie de sanctification. Un sodomite en est totalement incapable car il vit une vie de péchés graves et pervers. Il ne peut et ne doit jamais, sous aucun prétexte, être admis dans le sacerdoce. C’est très gravement pécher contre Dieu que de laisser des sodomites pervers et criminels entrer au séminaire et encore davantage de les ordonner prêtres. Un sodomite ne sera jamais un prêtre authentique et il souillera toujours le sacerdoce et, plus grave, la Messe et l’Eucharistie. C’est donc en réalité le procès d’homopédérastes criminels qu’il faudrait instruire. Mais nous savons tous que cette minorité perverse et criminelle ne sera jamais inquiétée et encore moins poursuivie car elle est surprotégée par notre justice rouge, elle aussi, systémique.

    Ce sont ces évêques, coupables de négligence criminelle, qu’l faut sanctionner, pénalement et financièrement, et non pas l’Eglise tout entière, composée, très majoritairement, d’innocents qui n’ont strictement rien à voir avec ces crimes abjects. Que certains évêques, grossièrement et criminellement coupables de négligence, d’incompétence, d’indifférence, de complicité, au moins passive, et d’une médiocrité abyssale, démissionnent immédiatement de leur charge et se livrent à la justice rouge systémique pour répondre de leurs actes scélérats.

    Les vrais coupables, ce sont certains évêques et c’est eux, ainsi que les sodomites criminels infiltrés dans le sacerdoce et qu’il faut renvoyés de l’état clérical sans ménage, qu’il faut sanctionner ! Pas l’Eglise. Il est hors de question que mes deniers aillent alimenter un fond d’indemnisation. Les fidèles laïcs n’ont pas à payer pour l’incompétence crasse des évêques qui ont laissé sévir, en toute impunité, ces homoprédateurs criminels !

    • Une statistique sur laquelle on jette un voile pudique parce que politiquement très incorrecte: Plus de 80% des enfants et ados abusés par les prêtres pédophiles sont des garçons. Chacun en tirera la conclusion qui s’impose sur l’infiltration d’un petit nombre de pervers homosexuels dans la prêtrise dans le but unique évident de faire rejaillir dans l’opinion nationale cette abomination sur l’ensemble de la communauté catholique.

  4. Bravo pour cet article qui mérite une large diffusion.
    Ne rajoutons pas de l’injustice à l’injustice.
    Et ne soyons pas dupes des intentions de ce rapport qui n’a d’autres intentions que de continuer à spolier et détruire l’Eglise catholique.
    La France non contente d’avoir la droite la plus bête du monde, pourrait se demander si l’Esprit Saint habite encore celle qui se prétend être son Eglise.

  5. Entièrement d’accord avec cette analyse, sur tous les points abordés

  6. Prions surtout pour nos évêques, qui face à des problèmes complexes, choisissent trop souvent une solution pour son apparence et non la vérité. J’ose espérer qu’il n’y a pas d’intention maligne derrière leur trop fréquentes erreurs de communication.
    Il faut absolument cesser de vouloir plaire au monde. Ce n’est pas ainsi qu’on remplira nos églises vidées par la dictature du relativisme.
    Peu importe notre sensibilité et le modus operandi de notre pratique. Tant qu’elle est en ligne avec notre foi.
    A notre époque, les évêques feraient mieux de se soucier des paroisses où la messe est un (mauvais) remake de sister act ou un (mauvais) concert de rap (vécus) plutôt que de perdre leur temps en actions de communications qui seront toujours retournées contre l’Eglise par un monde renégat qui hait les croyants.
    Après tout, les apôtres ne faisaient pas autre chose: ils ne cherchaient pas à argumenter de leur us (accusations de cannibalisme par exemple), mais témoignaient de ce en quoi ils croyaient.

  7. et la responsabilité institutionnelle des évêques dans la dispersion du troupeau de France avec leur “pastorale de Vatican II” , leur ouverture aux folies du monde , leur persécution de Mgr Lefebvre ?
    à quand la repentance et la réparation pour ce crime énorme ?

  8. La responsabilité institutionnelle ne signifie évidemment pas que tout le monde est coupable et que tout le monde devra payer (avec quel argent, au fait, Seigneur?).
    C’est ce que St Jean Paul II appelait une “structure de péché”, à propos de l’avortement : Indépendamment de telle ou telle responsabilité personnelle, c’est l’organisation sociale dans son ensemble qui produit mécaniquement des situation où le péché fleurit.
    Dans le cas de pédophilie cléricale, la responsabilité individuelle est évidente, mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt: s’il faut lutter contre ce mal, c’est avant tout au niveau systémique qu’il faudra le faire.
    Ça ne sert à rien d’éponger le sol pour combattre la fuite si le robinet de l’inondation n’est pas fermé.

    • Qu’on parle de responsabilité collective… peut-être; mais pas de l’Église qui est le corps du Christ et que d’aucun parle déjà de dissoudre (article dans l’imMonde). On va faire quoi? fermer le Ciel???

      Les règles institutionnelles de l’Église militante sont contenus dans le Droit canon et divers documents officiels. Ainsi, la condamnation de ces crimes a toujours été ferme et sans équivoque, dès 1922 avec la lettre _Crimen sollicitationis_, dont une nouvelle version a été publiée en 1962, mais visiblement avec peu d’effet. Le code de Droit Canon prévoit aussi la réduction à l’état laïc des prêtres indignes.

      Je croirais plus facilement à l’existence d’un réseau au sein du clergé qu’a une responsabilité collective, tout comme il a pu exister des réseaux d’éducateurs pervers dans certains foyers de l’enfance sans que cela soit une faille de l’institution.

  9. en voyant tous ces “gens” agenouillés sur le parvis de Lourdes, j’ai eu un mal être: que l’on prie pour les victimes, pour les vilains afin qu’ils s’améliorent ou qu’ils se repentent, oui, mais s’accuser collectivement … de quoi ? qui savait et n’a rien dit ? nous retrouvons Barbarin et son pseudo procès, où il est accusé de faits aillant eu lieu avant qu’il existe dans son diocèse
    On oubli que la justice en France est personnelle, qu’il faut un accusé et une victime : cet article reçoit tout mon adhésion

  10. Me vient à l’esprit que la CEF dirige peut-être une ONG et que cette ONG n’est pas l’Eglise du Christ mais une infiltration dans l’Eglise, Eglise pourvue par ailleurs du Droit canonique. Pourquoi et comment l’Eglise commanderait un rapport laïc ou laïciste sur Elle-même ? Est-elle sécularisée et soumise à une autre autorité que celle de la Trinité ? Par analogie imprécise, pour me faire comprendre, c’est un peu comme si on demandait à Mélenchon et LFI et les antifas de faire un rapport sur la Police et le ministère de l’Intérieur, étude commandée par le président de la République et le ministre de l’Intérieur ? Conclusion : la CEF est infiltrée. Demandons à chaque évêque de quitter cette ONG et de gouverner son diocèse en baptisant jour et nuit ! Un autre exemple pour montrer une autre facette de la dérive ONG de la CEF : Que vient trôner depuis des décennies la laïc Marie-Noelle Thabut pour commenter l’évangile à sa sauce personnelle foncièrement anti-théologie de Benoît XVI ? N’y a-t-il pas d’âme consacrée et marquée par le sacerdoce pour assurer ce commentaire hebdomadaire ? La CEF est une ONG encombrée d’apparatchiks, souvent sans Foi. Il faut abaisser et supprimer les salaires de ces gens employés pour retrouver la gratuité évangélique. Il faut déSECUlarisé la CEF, il faut la démembrer, l’écarteler, la clouer au pilori, la mettre en croix au nom de la grâce. C’est une question d’immunité collective surnaturelle et de Salut. Solution : financer des monastères qui nous plaisent, financer par des chèques nominatifs ou des espèces les prêtres qui nous plaisent, se moquer des déductions fiscales.

    • Un certain nombre d’instituts délivre des reçus fiscaux : FSVF, ISCRSP, FSSP…

      • Oui je donne à FSVF. Mais je crois qu’il faut abandonner le collier et la laisse du reçu fiscal. J’en suis arrivé à : Je ne pense pas qu’un lien avec César, donc une trace, permette le repos de l’âme. Le fisc nous enserre dans son filet. Il va nous falloir faire circuler les espèces et peut-être les cryptomonnaies.

    • J’aime beaucoup écouter la cohérence entre les textes de « Marie-Noëlle Thabut » qui est d’une grande culture et j’aime beaucoup aussi notre bon Pape Benoît XVI ! Où est le problème ?

      • MN Thabut n’a pas du tout la même théologie que Benoît XVI. Ce serait trop long à vous expliquer les nuances. En gros elle voit un Dieu simplifié qui pardonne et elle élude ainsi le mystère du Fils (Homme et Dieu) sur la Croix qui entre dans le rachat. Elle ne supporte pas le ‘rachat’ ; pour dire les choses grossièrement comme un bûcheron abat le bois.

  11. Paradoxalement la Ciase demande à l’Eglise de rendre justice. Or ce n’est pas son rôle. Mais on comprend pourquoi : la justice ne dedomagerait que quelques victimes. L’idée de la Ciase est de dédommager plusieurs milliers car sans débat contradictoire. Immonde procédé qui dénonce le clericalisme mais demande aux clercs de faire le sal boulot

  12. Situation burlesque crée par le cardinal Barbarin qui mis en difficulté , âgé et malade a été un artisan de la commission sauvé, j’ai signé la pétition le concernant au même titre que celle concernant le cardinal PELL.
    Que dire des départements du concordat sauf erreur de ma part, les pr^tres sont fonctionnaires, donc l’état va être amené à indemniser les victimes ,personne n’en parle.
    Prendre Sauvé est une erreur monumentale ,comment ne pas s’attendre à un tel désastre avec un frère Maçon,
    Barbarin sauvé et apréS ?

    • l’Évêque de Marseille a conseillé Sauvé. Mais il faut voir que la CEF est noyautée de l’intérieur, tout est grandement pipé. L’erreur est de s’occuper de pédophilie au lieu de baptiser nuit et jour, village par village, rue par rue. Croyez-vous que l’obligation de port du masque à l’école obligatoire par des enfants de sept ans ou 14 ans ne soient pas une maltraitance de type pédophile ?

    • @dany
      “âgé et malade” ?
      Archevêque de Lyon et Primat des Gaules à 52 ans, fait Cardinal à 53 ans, il a été guéri de son cancer à 57/58 ans et en a solennellement remercié Notre-Dame de Fourvière qui est à Lyon ce que Notre-Dame de la Garde (la “Bonne Mère”) est à Marseille : la protectrice de la ville suite à un vœu des dirigeants de l’époque.

  13. Cette “responsabilité institutionnelle” de l’Église de France me fait penser au “racisme systémique” de la Police.
    Deux piliers de la société qui doivent être abattus pour finir de détruire la France.
    Et la malhonnêteté intellectuelle de la bien-pensance font d’une infime minorité de coupables une généralité.

  14. Merci monsieur de Thieulloy pour cette mise au point.
    La responsabilité de l’Église institution ne peut être que morale.

    En effet l’Église n’existe pas juridiquement. Elle n’est qu’un faisceau de personnes morales voulu par le législateur, particulièrement depuis la fin du 19ème siècle.
    Chaque évêque est le délégué du pape sur un territoire déterminé, le diocèse.
    La CEF n’est qu’une instance de réflexion et dialogue, sans lien hiérarchique avec les évêques.
    Son président est le « primus inter pares », sans pouvoir de décision. Ses déclarations faites à Lourdes n’engagent personne.

    Le droit pénal repose sur la responsabilité individuelle.
    Pour engager civilement celle des maîtres et commettants il faut établir qu’au moment des faits le ou les auteurs dépendait d’une des personnes morales.
    On est dans la preuve quasi impossible vu l’ancienneté des faits.

    Je vis hors de France mais continue à faire des dons à telle ou telle association ecclésiale ou caritative pour subventionner des actions que je choisis.
    Je le cesserai si mon argent est détourné à d’autres fins.

  15. Magnifique et rigoureuse mise au point de GdT. Merci mille fois.

  16. J’ai un problème de vocabulaire. Le mot “systémique” sent un peu trop la ‘novlangue’.
    Les mots existent et sont librement à disposition: “structure”, comme dans “structure de péché”; ou “institution”, comme “organisation”.
    La leçon des études sur le langage est bien qu’un nouveau mot, voisin d’un existant, a pour but de se situer en opposition du premier. Par exemple: si une “structure” est défaillante (par ex. une chaine de commandement), la solution consiste soit à changer les hommes (fautes personnelles) soit introduire un mécanisme de contrôle (faille des procédures). Lorsqu’on parle de “système”, on suggère que l’organisation elle-même est viciée – en l’occurrence l’Église, qu’il faudrait donc supprimer.
    Tiens, ça me rappelle la vision protestante, notamment calviniste…

    • Très intéressant. J’ai écouté sur Fréquence Protestante une des membres du comité Sauvé. Ses propos étaient protestants, tordus, donc profondément anticatholique.

  17. Ayant entendu parler « d’indemnités » qui seraient versées aux victimes par l’Eglise en vendant des biens immobiliers, je me permets de protester énergiquement: Ces biens immobiliers sont en général des legs de fidèles catholiques maintenant décédés qui seraient horrifiés de voir l’usage que veut en faire l’Eglise.
    Ces généreux donateurs et les fidèles catholiques d’aujourd’hui n’ont eu AUCUNE part, AUCUNE complicité ni même AUCUNE complaisance avec les crimes qui sont reprochés à certains ecclésiastiques scélérats; Je dirais même plus: Bien des parents d’enfants abusés sont ou furent eux-mêmes parmi ces donateurs qui contribuent à la vie de l’Eglise, à ses frais de fonctionnement et à ses oeuvres charitables.
    Avec eux je me désolidarise totalement de ces criminels et de ceux qui les ont couverts, contrairement aux propos lénifiants de Mgr de Moulins Beaufort: Cette prétendue “responsabilité institutionnelle” n’est qu’un mot creux destiné à diluer la terrible responsabilité d’un petit nombre de prêtres ou d’évêques pervers en reversant cette ignoble tache écarlate indélébile sur l’ensemble de la communauté des chrétiens catholiques.
    Ce sont ces criminels, et eux seuls, qui doivent supporter sur leurs biens personnels, quand ils en ont, l’intégralité de la réparation de leurs crimes.
    L’argent que l’Eglise de France se propose de verser ne lui appartient PAS. Le faire serait un abus de pouvoir insupportable comparable à un vol pur et simple.
    Point final

  18. J’approuve sans restriction la dernière phrase de cet article en la complétant: “S’il y a le moindre soupçon que le Denier (du Culte) et les dons et contributions de toutes sortes soient détournés de leurs fins, leurs montants s’écrouleront”.
    Il est impératif que chaque fidèle catholique conscient de cette réalité la répercute au niveau de son diocèse par un message clair et sans ambigüité à l’évêque.
    Si les évêques s’entêtent dans leur projet, je ne donnerai plus un centime ni au Denier du Culte ni aux quêtes, réservant ma générosité au curé de notre paroisse par des dons directs en liquide ou en nature pour qu’il ne manque de rien.

    • Je suis sur la même ligne de pensée. Nous avons plusieurs saints prêtres ou communautés en tête. Le mieux que puisse faire la CEF, c’est de vendre son siège (plusieurs millions d’euros) et de s’autodissoudre. De nombreux évêques respireront mieux, enfin. La CEF doit redonner la clef.

  19. Si ce que vous dites est prouvé alors je vous remercie car depuis longtemps cette Véronique énerve ma face.

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