C’est l’objectif d’un nouvel ouvrage écrit par un dominicain et intitulé Le bien commun. Joie commune. En ces temps d’individualisme, de revendications communautarismes et catégoriels, le terme de « bien commun » est employé souvent comme l’argument infaillible des causes les plus diverses. Pour les uns, tout citoyen devrait voter Monsieur Untel, qui serait un « moindre mal ». « pour le bien commun ». Pour un autre, tout bon chrétien devrait se faire injecter des vaccins « pour le bien commun ». « Pour le bien commun », il faudrait rejoindre un giron unique (“le phare de la Tradition” ?) sans le moindre risque.
Il serait temps, peut-être, de se poser un peu et de tâcher de définir ce fameux « bien commun ». Le bien commun, le réalisme politique seraient-ils un palais interdit ou un conte de fées ?
L’auteur critique notamment le personnalisme et l’absolutisation de la dignité de la personne humaine
La dignité de la personne humaine n’est donc pas un absolu. Elle est relative à l’agir de celle-ci et donc à son ordination au bien commun. Est digne celui qui est ce qu’il est et qui agit selon ce qu’il est. La dignité prétendument absolue du personnalisme est la dignité de la puissance, la richesse de ce qui n’est pas encore.
En définitive, en voulant majorer la dignité de la personne humaine, l’objection apporte de l’eau au moulin du réalisme. Certes, la personne doit chercher la dignité. Mais elle ne peut le faire qu’en se dévouant au bien commun de toutes les communautés auxquelles elle appartient. Le bien particulier n’est en acte, il n’est achevé et réel, que s’il est réellement ordonné au bien commun.