Benoît XVI a tracé ce matin, devant les 25.000 fidèles de l'audience générale, un portrait de sainte Angèle de Foligno (1248 – 1309). Née dans une famille aisée, elle reçut une éducation mondaine, se maria jeune et eut plusieurs enfants. Mais sa vie fut marquée par des drames, le violent séisme de 1279, la guerre de sa ville contre la voisine Perugia, qui remirent en question sa vie même. En 1285, elle eut une vision de saint François qui la porta à accomplir une confession générale. Après la disparition rapide de sa famille, 3 ans plus tard, elle quitta ses biens pour entrer dans le tiers ordre franciscain. Son histoire est connue grâce à la biographie de son confesseur, qui rapporte sa
"terreur initiale de l'Enfer. Cela correspondait au type de foi qu'elle avait au moment de sa conversion, encore pauvre de charité et d'amour de Dieu. Crainte, repentance et pénitence avaient poussé Angèle vers la douloureuse perspective de la croix. Sa conversion la mit sur la voie de l'amour… Elle se sentit en devoir d'offrir quelque chose à Dieu afin de racheter ses péchés, comprenant peu à peu qu'elle n'avait rien d'autre à donner, se sentant nulle face à lui. Elle comprit que ce ne serait pas sa volonté mais son amour qui lui donnerait l'amour de Dieu. La volonté ne pouvait qu'offrir son vide… Ainsi comprit-elle la profondeur de la réalité centrale qui était se sauver de l'indignité et de la peine de l'Enfer, et que …cela ne viendrait pas de la connaissance de la vérité mais du Christ crucifié pour elle. La conversion de saint Angèle de Foligno grandie par son immersion dans les souffrances du Crucifié, est parvenue à maturation lorsque le pardon divin lui apparut comme don gratuit de l'amour du Père… Dans son cheminement spirituel, le passage de la conversion à l'expérience mystique, où l'inexplicable s'explique, s'est produit à travers le Christ en croix. Toute sa vie mystique tendit à la parfaite ressemblance avec lui, par des transformations et des purifications de plus en plus profondes… Son identification au Christ signifia également vivre dans la prière et le secret ce que Jésus vécut, la pauvreté, le mépris, la souffrance".
bergstein
De grands saints, qui n’étaient pas pauvres de charité, ont eu jusqu’à leur mort la peur d’être damnés.
D’ailleurs, le péché de présomption (qui a comme principe de méconnaître la justice divine et comme effet de se croire sauvé d’avance) est une des formes du péché contre l’Esprit, lequel péché ne peut être remis (selon les paroles de notre Seigneur).
C.B.
“Ce n’est pas pour rire que je t’ai aimée”
paroles du Christ à Angèle de Foligno.
Denis Merlin
Compendium de la doctrine sociale :
“120 La doctrine du péché originel, qui enseigne l’universalité du péché, revêt une importance fondamentale: « Si nous disons: “Nous n’avons pas de péché”, nous nous abusons » (1 Jn 1, 8). Cette doctrine conduit l’homme à ne pas rester dans la faute et à ne pas la prendre à la légère, en cherchant continuellement des boucs émissaires chez les autres hommes et des justifications dans le milieu environnant, dans l’hérédité, dans les institutions, dans les structures et dans les relations. Il s’agit d’un enseignement qui démasque ces tromperies.
La doctrine de l’universalité du péché ne doit cependant pas être séparée de la conscience de l’universalité du salut en Jésus-Christ. Si on l’en isole, elle engendre une fausse angoisse du péché et une considération pessimiste du monde et de la vie, qui conduit à mépriser les réalisations culturelles et civiles de l’homme.”
http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/justpeace/documents/rc_pc_justpeace_doc_20060526_compendio-dott-soc_fr.html
Comme quoi la doctrine sociale peut aussi être une doctrine spirituelle.