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France : Politique en France

Selon que vous serez puissant ou misérable…

Selon que vous serez puissant ou misérable…

Le “deux poids, deux mesures” a atteint, dans la dissociété contemporaine, des sommets vertigineux. Voici ce que nous lisons sur le compte Twitter de François Asselineau:

De quoi s’agit-il?

D’une résolution reprenant les principes de la conférence de Durban, qui est régulièrement déposée chaque année par la Russie et plusieurs pays alliés, pour – officiellement – lutter contre la “glorification du nazisme”. Cette année, les pays déposant cette résolution étaient: l’Afrique du Sud, l’Azerbaïdjan, la Biélorussie, le Cambodge, Cuba, la Russie, la Guinée équatoriale, le Mali, le Nicaragua, le Pakistan, la Syrie, la République centrafricaine, le Laos, la Corée du Nord, le Soudan, le Venezuela et le Viet Nam.

Naturellement, il n’a échappé à personne que cette résolution visait notamment, de la part de la Russie, à critiquer l’Ukraine et les Pays baltes. C’est l’une des raisons pour lesquelles les Etats-Unis votent contre cette résolution depuis sa première présentation en 2005 et l’Ukraine, après s’être abstenue de 2005 à 2014, a depuis rejoint cette position.

De façon plus générale, je trouve extrêmement problématique cette utilisation de l’histoire pour des intérêts politiques immédiats (d’autant qu’elle s’accompagne toujours d’une “hypermnésie” sur les crimes nazis – dénoncés à juste titre – et d’une amnésie sur les crimes communistes – volontiers oubliés par les “bien-pensants”) et je ne suis donc certainement pas un dévot de cette conférence de Durban.

Cette année, la guerre en Ukraine a rendu le vote de cette résolution particulièrement chahuté. Le compte rendu à destination de la presse de la séance par les Nations Unies vaut son pesant de cacahouètes:

La Troisième Commission, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, a commencé, ce matin, à se prononcer sur ses projets de résolution en faisant siens huit textes, dont sept par consensus.  Un vote a cependant été requis pour entériner celui relatif à la « lutte contre la glorification du nazisme, du néonazisme et d’autres pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée ».

En vertu de ce projet de résolution présenté par la Fédération de Russie, et adopté par 105 voix pour, 52 voix contre et 15 abstentions, l’Assemblée générale se déclarerait profondément préoccupée par la glorification, quelle qu’en soit la forme, du mouvement nazi, du néonazisme et des anciens membres de l’organisation Waffen-SS.

Mais la pomme de discorde est née de l’adoption, par 63 voix pour, 23 voix contre et 65 abstentions, d’un amendement présenté par l’Australie, lequel stipule que la Fédération de Russie a cherché à justifier son agression territoriale contre l’Ukraine en invoquant l’élimination du néonazisme, et souligne qu’invoquer le néonazisme comme prétexte pour justifier une agression territoriale compromet sérieusement les mesures prises pour combattre réellement ce fléau.

Au nom de l’Union européenne (UE), la République tchèque a estimé que le projet de texte dans son ensemble s’inscrit « en contrepied » dans la mesure où la Fédération de Russie a supprimé le paragraphe qui prend note du rapport de la Rapporteuse spéciale du Conseil des droits de l’homme sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée, libellé réintroduit par la délégation russe lors d’un amendement oral.  L’Australie a précisé pour sa part que son amendement est tiré du rapport de ladite Rapporteuse spéciale.  Il s’agit d’une réaction à l’instrumentalisation grave et évidente des droits humains par la Russie, et c’est pourquoi « nous reprenons mot pour mot » le passage du rapport, a souligné la délégation.

La Macédoine du Nord et le Libéria ont estimé que cet amendement permet de corriger l’interprétation de la résolution selon laquelle l’auteur a souhaité officiellement justifier son invasion pour procéder à ce qu’il appelle une « dénazification » de l’Ukraine.  Une telle position mine gravement les efforts de lutte contre le nazisme et le néonazisme, ont estimé ces délégations, l’Ukraine décriant de son côté « le comble de l’hypocrisie ».

Pour la Fédération de Russie, l’amendement, dont elle s’est dissociée, visait tout simplement à empêcher l’adoption de la résolution.  Il ne s’agit pas d’une approche constructive, a-t-elle regretté.  La République arabe syrienne et la Chine, ainsi que par le Burundi et l’Égypte, entre autres, ont regretté pour leur part que l’incorporation de l’amendement vienne « politiser » une résolution thématique.

La France s’est associée à l’amendement en question et a voté contre la résolution finale.

Mais, quoi que l’on pense des équivoques ou des arrière-pensées perverses des uns et des autres dans ce vote, François Asselineau a manifestement raison de dénoncer le double langage de la Macronie. Si cette dernière voit (à juste titre) une politisation de l’histoire dans la résolution russe, comment ne voit-elle pas que sa propre attitude contre le député RN Grégoire de Fournas est au moins autant une instrumentalisation politique de l’histoire? Et, accessoirement, comment ne comprend-elle pas que l’accusation de “fascisme”, si chère aux vieux bolcheviques pour qui tout non communiste est nécessairement un fasciste (moyen commode de faire oublier le pacte germano-soviétique…), pourra aisément être retournée contre elle par les mélenchonistes une fois que les “idiots utiles” du centre-gauche auront contribué à la légitimer contre le RN? Mais il est vrai qu’à l’ONU ou l’Assemblée, la politique n’est plus qu’un mauvais théâtre!

Guillaume de Thieulloy

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2 commentaires

  1. Comme dit darmanin : nos n’avons pas les mêmes voleurs ( ou valeurs .. c’était mal écrit )

  2. selon que vous soyez avec ou contre la doxa gouvernementale… que vous osez penser par vous même…

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