Aymeric Pourbaix nous donne le ministre pakistanais Shabbaz Bhatti, mort en raison de sa foi, pour exemple en politique :
"son testament politique prend une résonance particulière, en Orient comme en Occident, à l’approche d’importantes élections où les chrétiens peinent à trouver leur place. C’est le cas dans les pays du « printemps arabe », où la charia islamique menace de devenir l’unique source du droit, au détriment des chrétiens. C’est aussi vrai aux États-Unis, où la liberté religieuse est remise en cause par un projet de loi sur la santé, dont nous avons déjà parlé. La France elle-même n’est pas épargnée, quand sont envisagées dans cette campagne 2012 des conceptions très restrictives de la laïcité et de la liberté de conscience.
D’abord, écrivait Shabbaz Bhatti dans ce magnifique testament, « je ne cherche pas la popularité, ni de position de pouvoir ». Pour un homme politique, quel qu’il soit, voilà qui n’est pas si fréquent… Car, poursuivait-il, « je veux seulement une place aux pieds de Jésus », pour Le suivre et en témoigner par son action. L’objectif est clair, mais à ce haut niveau où l’homme était parvenu, il est pourtant rare de conserver une telle pureté d’intention. De fait, expliquait-il, « on m’a demandé d’abandonner la bataille », en échange de plus grandes responsabilités. S’il a refusé, quitte à risquer sa vie, c’est pour « servir Jésus en tant qu’homme du peuple », et non se servir lui-même.
Où a-t-il trouvé la force de cette abnégation rare ? Dans sa famille, qui l’a toujours encouragé dans sa mission, et surtout dans la prière […] Par ces quelques mots qui pèsent le poids du sang, voici dressé le portrait d’un homme politique qui est allé jusqu’au bout de son engagement de chrétien, en portant les contradictions que cela suppose, dans la fidélité à la vérité. Il y a là une dimension sacrificielle, qui n’est pas forcément sanglante, mais sans doute inhérente à qui ne veut pas ignorer la dimension transcendante de la politique. Ainsi Charles Péguy considérait-il que le christianisme était non pas une religion du progrès, mais « un équilibre, parfait, rigoureux ajustement de deux pièces », la spirituelle et la temporelle ; ajustement qui n’a été que très rarement harmonieux dans l’Histoire. Si entre deux excès s’assied le sage, dit le proverbe, de là vient aussi qu’il sied souvent par terre. Ou sur la croix…"
Michèle
Une profession de foi lumineuse, signée avec son sang.
On a, parait-il, les dirigeants que l’on mérite. Si c’est vrai, nous pouvons faire un triste et sombre diagnostic sur l’état de la France, et un pronostic assez inquiétant. Qu’avons-nous fait, que faisons-nous du message et de la mission qui nous sont confiés?
pascalbriard
Bienheureux Shabbaz Bhatti priez pour nous et donnez la force à tous nos frères persécutés