Nous remercions l’association Una Voce de nous autoriser à publier des extraits des excellents commentaires des cinq pièces grégoriennes du dimanche ou de la fête à venir.
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Introït : Jubiláte Deo, omnis terra
Les deux premiers versets du psaume 65 qui fournissent le texte de l’introït de ce dimanche sont une éclatante invitation à louer Dieu.
Jubiláte Deo, omnis terra psalmum dícite nómini ejus, date glóriam láudi ejus.
Poussez des cris de joie pour Dieu, toute la terre, chantez un psaume à son nom, rendez glorieuse sa louange.
« La mélodie exprime bien cette hymne de louange à Dieu. Tout sonne clair, soit dans le quasi syllabisme du début, soir dans les belles courbes mélodieuses de la deuxième phrase. Et c’est pour finir le triple alléluia qui, après une descente au grave, se redresse soudain et jaillit comme une splendide acclamation ». (Dom Joseph Gajard)
C’est le verset suivant du psaume 65 qui est ensuite psalmodié.
Dícite Deo, quam terribília sunt ópera tua, Dómine ;
Dites à Dieu, Seigneur, que vos œuvres sont redoutables ;In multitúdine virtútis tuæ mentiéntur tibi inimíci tui.
Devant l’étendue de votre puissance vos ennemis vous mentent.
Précisons que ce mensonge est dû au fait que les ennemis du Seigneur seront obligés de le louer !
INTROIT: Jubiláte Deo, omnis terra, allelúja . . . from Corpus Christi Watershed on Vimeo.
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Alléluia 1 : Redemptiónem misit Dóminus
Les dimanches du temps pascal ne comportent pas de graduel mais deux alléluias qui sont généralement très différents l’un de l’autre, le second étant en particulier beaucoup plus long que le premier. C’est le cas en ce IIIe dimanche après Pâques où le 1er alléluia est très court. Le texte du verset est tiré du psaume 110, Confitébor, psaume d’action de grâces que l’on chante aux vêpres du dimanche.
Redemptiónem misit Dóminus pópulo suo.
Le seigneur a envoyé la Rédemption à son peuple.
C’est le thème central du mystère pascal, et l’objet de notre reconnaissance qui sont ici résumés en ces quelques mots. La mélodie de l’alléluia est une mélodie type que nous avons déjà entendue plusieurs fois, notamment au temps de Noël, mais la mélodie du verset n’est pas ici celle qui va habituellement avec cet alléluia. Elle est originale et débute par un bel élan sur le mot Redemptiónem, puis s’apaise sur Dóminus en une cadence élargie pleine de révérence pour le nom du Seigneur, et elle reprend pour finir la mélodie de l’alléluia.
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Alléluia 2 : Oportébat pati Christum
Oportébat pati Christum et resúrgere a mórtuis, et ita intráre in glóriam suam.
Il fallait que le Christ souffrît et ressuscitât des morts, et qu’ainsi il entrât dans sa gloire.
Vous aurez reconnu, j’en suis sûr, dans ce texte du second alléluia de cette messe du IIIe dimanche après Pâques, les paroles du Christ à ses compagnons d’Emmaüs lorsqu’il leur expliquait les Écritures. Nous les avons entendues en début d’émission dans l’antienne du Bénédictus de vendredi. Elles sont complétées par la mention de la résurrection, tirée des explications données par Notre Seigneur aux apôtres réunis au cénacle au soir de ce même jour.
Reprenons pour la mélodie de cet alléluia, les commentaires de Dom Gajard :
« Exemple typique d’un alléluia où l’on chercherait vainement la joie. Aussi est-ce bien une méditation sur la Passion du Christ considérée comme la rançon obligée de sa gloire.
Aucun mode n’était plus indiqué que le 4e, le mode extatique par excellence. Impossible d’entendre sans être impressionné monter cette vocalise serrée, lourde, alourdie encore par les répétitions.
Le verset reprend à peu près les mêmes thèmes avec, pour mettre l’idée en valeur, la descente au grave de resúrgere et la double insistance à l’aigu sur les mots essentiels : et ita, in glóriam ».
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Offertoire : Láuda ánima mea Dóminum
L’offertoire du IIIe dimanche après Pâques est encore un chant d’action de grâces dont le texte est formé des premiers versets du psaume 145, cantique de louange au Seigneur pour sa bonté et sa toute-puissance.
Láuda ánima mea Dóminum ;
Mon âme loue le Seigneur ;Laudábo Dóminum in vita mea,
Je louerai le Seigneur toute ma vie,Psallam Deo meo quámdiu ero.
Je chanterai un psaume à mon Dieu tant que je vivrai.
Mais ici la mélodie n’est pas éclatante et enthousiaste comme dans l’introït. Elle possède le caractère de méditation intérieure et contemplative commun à la grande majorité des chants d’offertoire.
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Communion : Módicum et non vidébitis me
Achevons les chants du propre de ce IIIe dimanche après Pâques avec l’antienne de communion.
Módicum et non vidébitis me ;
Un peu de temps et vous ne me verrez plus !ĺterum módicum et vidébitis me, quia vado ad Patrem
Puis encore un peu de temps et vous me reverrez, car je vais vers mon Père.
Ces paroles, rapportées par saint Jean, ont été prononcées par N.S. après la Cène.
Il prédisait là sa mort et sa glorieuse Résurrection, mais aussi son retour, à la fin des temps pour son triomphe complet et définitif.
La mélodie, en ce temps pascal, s’oppose à la gravité du discours de la Cène et est légère et pleine d’allégresse, à peine voilée par l’évocation de la Paternité divine qui évoque la séparation.