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Lettre ouverte à Messieurs Zemmour et Bock-Côté, et à tous eux qui ne supporte pas d’entendre « Vous n’aurez pas ma haine ».
Je ne partage pas votre aversion contre la déclaration « vous n’aurez pas ma haine » faite par Antoine Leiris lorsqu’il a perdu sa femme dans les attentats de 2015 et reprise plus récemment par Vincent Jeanbrun, maire de L’Haÿ-les-Roses, dont la maison a été incendiée et prise d’assaut lors des récentes émeutes.
Pour ma part, je ne vois là rien de choquant mais plutôt l’expression laïque, dans la bouche de personne qui ne sont pas des chrétiens revendiqués, du pardon chrétien.
Pardonner, même à la manière laïque « vous n’aurez pas ma haine », aux assassins de sa femme ou aux assaillants aux relents meurtriers de sa maison, est à mes yeux tout à fait admirable et édifiant comme l’avait été le pardon de Jean-Paul II à Ali Ağca.
Le pardon quand on parvient à le donner, nous libère du ressentiment délétère qui nous enfonce dans une colère stérile et sans fin. Ne pas haïr est une conséquence du pardon.
Le pardon libère également celui qui le reçoit, lui permettant, en regrettant sa faute, de pouvoir réparer et repartir d’un meilleur pied.
Ce qui vous conduit au rejet viscéral de l’expression « vous n’aurez pas ma haine », n’est-il pas que vous croyez que le pardon s’oppose à la justice et conduit à l’oubli ?
Pourtant, le pardon n’exclut pas la justice c’est-à-dire que le coupable paye sa dette et que la société soit protégée. Le pardon n’entraine pas nécessairement le laxisme.
Le pardon n’est pas non plus l’oubli et il n’exonère nullement de prendre les moyens d’éviter la répétition des mêmes crimes.
Vous parlez souvent de « défendre l’identité chrétienne de la France ».
C’est en vivant l’identité chrétienne qu’on la défend.
Le pardon est constitutif de l’identité chrétienne.
En pardonnant, à leur façon laïque, Messieurs Leiris et Jeanbrun ont défendu l’identité chrétienne de la France.
Ne vous en déplaise.
Jean-Marie Toulet, électeur d’Éric Zemmour à la présidentielle et auditeur assidu de Mathieu Bock-Côté dans « face à l’info »
Gaudete
le seul problème c’est que cette expression est utilisée à tout bout de champ sauf qu’elle ne veut plus rien dire. Le deuxième problème c’est que les malfrats et autres voyous ou racailles au choix ne purge quasiment jamais de peine ou si peu avec une justice laxiste où déjà les sinistres sont exonérés malgré leurs turpitudes, quant aux autres après un très bref séjour au commissariat ils sont relachés ^lus vite que les policiers n’ont mis de temps pour les interpeller . Par contre les honnêtes gens risquent plus facilement de croupir en prison lorsqu’ils expriment leurs opinions
Jean Marie Toulet
Je suis d’accord avec vous. Si cette expression est admirable dans la bouche de quelqu’un qui a été gravement touché par un meurtre ou une tentative de meurtre envers sa famille, elle devient insupportable lorsqu’elle est répétée ad nauseam, par des journalistes ou des responsables politique qui n’ont subi aucun préjudice et qui s’en servent pour excuser les voyous et continuer une politique laxiste.
Michel
L’expression “vous n’aurez pas ma haine” est trop souvent réservée à un type de criminels, présumés “chances pour la France”, que l’on classe ensuite comme “déséquilibrés” pour expliquer leur geste et surtout pour ne pas dénoncer l’idéologie qui les font agir, suivez mon regard…
Bernard Mitjavile
Pas ma haine, d’accord. Mais cela doit aller avec la recherche de justice et faire en sorte que ce genre de crime (terrorisme, “jeunes” d’origine immigrée qui tuent pour “un regard”) ne se reproduise pas. Chacun fait ce qu’il peut mais on peut s’engager concernant la réforme de la politique d’immigration, la réforme de la justice et l’amélioration de la sécurité avec le souvenir des personnes assassinées. Comme le dit la couverture du JDD, il ne s’agit pas de “faits divers” devant lesquels nous devons rester passifs.
lefleuriste
« En pardonnant, à leur façon laïque, Messieurs Leiris et Jeanbrun ont défendu l’identité chrétienne de la France. »
Les chrétiens n’ont pas de copyright sur le pardon. Il faut arrêter de croire qu’un athée qui dit pardon, c’est un chrétien refoulé ou un chrétien qui s’ignore. Ce n’est pas parce que le christianisme va mal en ce moment qu’il faut déformer la réalité pour essayer de voir des coreligionnaires planqués de partout.
« Jean-Marie Toulet, électeur d’Éric Zemmour à la présidentielle et auditeur assidu de Mathieu Bock-Côté dans « face à l’info » ».
Qui signe de cette manière là dans la vrai vie ?
C’est comme si moi je signais tous mes commentaires « Le Fleuriste, passionné d’électronique et de planche à voile ». Tout le monde s’en fout. Idem pour votre adulation Zemmour/Bock-Coté.
« C’est en vivant l’identité chrétienne qu’on la défend. »
Pour être Vivant, il faut en passer par le Pain de Vie. Les quatre personnes que vous citez dans votre article vont à la messe dominicale ?
Jean Marie Toulet
Monsieur le Fleuriste, passionné d’électronique et de planche à voile,
Si j’ai signé ainsi, c’est parce que cette lettre ouverte est adressée avant tout à ces messieurs Zemmour et Bock-Coté que j’apprécie souvent mais avec qui je suis en profond désaccord sur ce point précis. Ma réaction ayant été déclenchée par la vigoureuse diatribe de Matthieu Bock-Coté début juillet dans « face à l’info » sur Cnews à propos de cette expression.
Je n’ai pas fait d’enquête, mais je suppose que MM. Leiris et Jeanbrun ne se revendique pas chrétiens.
Pourtant, peut-être à leurs corps défendants, ils ont eu une attitude chrétienne.
Il me semble que cela illustre bien les racines chrétiennes de la France : même loin de la foi, des Français peuvent avoir une attitude inspirée par l’Evangile, même sans le savoir, même en étant des athées purs et durs.
Un peu comme la devise de la République « liberté, égalité, fraternité », la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, le mariage civil (avant le mariage pour tous !), la morale de Jules Ferry enseignée jadis dans les écoles ont été fait contre le christianisme et pour pouvoir se priver de la religion et sont pourtant très inspirés par plus de mille ans de chrétienté.
Pour autant les droits de l’homme ne peuvent remplacer la Bible ni la morale de Jules Ferry le catéchisme.
lefleuriste
@ Jean Marie Toulet
J’ai lu votre réponse et vos autres commentaires. Publier des lettres ouvertes, c’est s’exposer à l’opinion publique et la plèbe est rarement tendre (la démocratie est une connerie). Il faut vous endurcir si vous voulez être convaincant.
PS : Je n’ai aucune passion pour l’électronique ou la planche à voile, c’était juste des exemples.
Jean Marie Toulet
Sans rancune.
Où autrement dit, “vous n’aurez pas ma haine!”
Elda
Très beau texte…on voudrait y croire. Sauf que le pardon “républicain” non chrétien a montré moultes fois, voire quasiment toujours que si, au contraire, il conduit au laxisme et à l’oubli. Alors oui, je comprends qu’on déteste cette formule perverse qui “couvre” tant de méfaits et d’injustices !
Classico
En tant que chrétien je comprends votre réaction saine face à Zemmour et consorts mais vous devriez aussi souligner l’ambiguïté de ceux qui utilisent cette expression. C’est très bien de ne pas crier vengeance, mais c’est grave de nier le projet de colonisation islamique qui se fait par la violence qui initimide beaucoup de monde. Certes une minorité est violente mais cette violence va dans le sens de la majorité qui souhaite naturellement islamiser la France
remycoll
Puisqu’on parle de christianisme, le pardon est donné par Dieu, lorsque :
– celui qui a fauté (ici, on parle de meurtres, …), regrette sincèrement …
– lorsqu’il répare sa faute, lorsque c’est possible, effectivement pour un meurtre, il ne pourra nécessiter sa victime;
– lorsqu’il a l’intention ferme de ne pas recommencer, et fait en sorte de conduire sa vie en ce sens, …
Lorsque le pécheur (ici, le meurtrier d’un innocent, …), n’est pas dans cette attitude, il ne peut être pardonné, même par Dieu! C’est le catéchisme catholique, toujours en vigueur.
L’homme pour pardonner prend modèle sur le pardon de Dieu.
Dans les meurtres et autres crimes concernés, les accusés sont-ils dans cette disposition d’esprit ? L’homme pardonnant ce que même Dieu ne pardonne pas, quelle prétention et quelle hérésie !
Après rien n’empêche, et c’est souhaitable, de prier pour que ces personnes soient touchées par la grâce de Dieu, regrettent leurs actes, et se convertissent, ça oui.
Jean Marie Toulet
Je crains que vous ne fassiez confusion entre les conditions pour recevoir l’absolution après une confession et le pardon que nous devons exercer envers ceux qui nous ont offensés.
Le Seigneur ne nous demande-t-il pas de pardonner soixante-dix fois sept fois (c’est-à-dire toujours) et de pardonner à nos ennemis ?
Le pardon est inconditionnel et ne dépendant pas de l’attitude de celui qui nous a fait du mal : je ne dois pas attendre qu’on me demande pardon pour pardonner.
Le pardon n’est ni excuse, ni oubli, ni absence de justice mais bien renoncement à la haine.
De même, le pardon de Dieu envers nous est inconditionnel et acquis d’avance.
Ce qui nous reste à faire, c’est de recevoir ce pardon en reconnaissant nos fautes, en les regrettant et en faisant pénitence. Alors nous recevons l’absolution qui efface nos fautes.
Le père de l’enfant prodigue a déjà pardonné lorsqu’il guette son enfant sur le chemin, mais c’est lorsqu’il se jette dans les bras de son père que l’enfant prodigue reçoit ce pardon.
Le pardon que nous donnons peut lui aussi être reçu, ou pas.
Pardonner est difficile et souvent impossible sans la grâce de Dieu.
J’ai la foi et pourtant, sans la grâce de Dieu, je serais sans doute incapable de pardonner si j’étais victime des mêmes drames que MM. Leiris et Jeanbrun.
Michel
Je comprends tout à fait la position de Irishman : pourquoi et comment pardonner à quelqu’un qui ne demande pas le pardon ?
Ici, j’ai le sentiment que ce pardon laïc déguise une position politiquement correcte du style ” Non à l’islamophobie ! Pas d’amalgame !”…
Coulomb
Tout à fait d’accord avec Monsieur Toulet.
Comme il dit:”…le pardon n’exclut pas la justice c’est-à-dire que le coupable paye sa dette et que la société soit protégée. Le pardon n’entraine pas nécessairement le laxisme.
Le pardon n’est pas non plus l’oubli et il n’exonère nullement de prendre les moyens d’éviter la répétition des mêmes crimes.”
Toujours d’accord quand il dit:
“Vous parlez souvent de « défendre l’identité chrétienne de la France ».
C’est en vivant l’identité chrétienne qu’on la défend.”
La France ne redeviendra la France que quand elle redeviendra chrétienne.
Qu’attendent ceux qui la défendent?
Que la Sainte Vierge Marie, Patronne principale de notre pays, que nous allons fêter bientôt, le 15 août, obtienne aux Français la Lumière et la Force dont ils ont besoin.
Merci Monsieur Toulet
Irishman
Le pardon ne devrait être accordé que lorsque le “fautif” le demande, après avoir bien entendu réalisé l’ampleur de sa faute et s’être engagé à ne pas la recommencer…
C’est ce qu’a fait le fils prodigue ! La beauté bouleversante du célèbre tableau de Rembrandt en témoigne…
Quand à “vous n’aurez pas ma haine”, cela signifie “vous pouvez recommencer, je ne ferai rien contre vous”… en tout cas, c’est comme cela que ça sera interprété par les assassins islamistes !
philippe paternot
ils auraient ma haine si …
Antoine Vaudey
Je trouve aussi ce pardon bien fallacieux, parce qu’il vient au secours de la propagande menée en faveur des assassins. Même si c’est involontaire.
Emmanuel
Je ne suis pas d’accord avec ce texte.
Et ce pour une raison très simple : c’est un exemple type de « christianisme » sans Dieu.
Monsieur l’auteur de ce texte, relisez-vous bien.
Vous enjoignez à pardonner, ne pas haïr, etc… et en quoi cela vous différencie t’il des païens, des gauchistes engineers, des menteurs du petit écran qui ne cessent de dire autre chose ? Et on voit le résultat.
Vous défendez ici un christianisme de façade qui n’est qu’un leurre, et vous brandissez une fausse lumière qui mène trop de gens à leur perte.
Jean Marie Toulet
Je vois avec tristesse que les vertus chrétiennes devenues folles ne sont pas seulement celles qui sont récuperées et déformées par les païens mais aussi le pardon qui est incompris et déformé par nombre des lecteurs du Salon Beige qui s’expriment ici…
Hélène Champagne
Ne pas haïr ce n’est pas nécessairement pardonner. Cela peut être seulement : ne pas vouloir de mal à celui qui nous a fait du mal, ne pas avoir un esprit de vengeance (ce qui est déjà bien, et ce qui n’empêche pas le désir de justice). Ce n’est pas nécessairement chrétien. Mais cet état d’esprit peut être inspiré par Dieu, même si on n’en est pas conscient.
La loi du talion, que l’on trouve dans l’Ancien Testament, était un progrès de civilisation (“Œil pour œil, dent pour dent” : ne fais pas à l’autre pire que ce qu’il t’a fait). “Aimez-vos ennemis” (Évangile) c’est encore davantage : il s’agit de vouloir leur bien (objectif, ce qui ne signifie pas ce qui leur fait plaisir). Ne pas leur vouloir de mal c’est entre les deux. Si c’est de l’indifférence, cela peut être une attitude psychologique constructive par laquelle on se protège ( je ne me laisse pas atteindre par celui qui me veut du mal ) : c’est une forme de sagesse humaine.