Le texte de Benoît XVI a suscité un certain nombre de commentaires, dont certains sont franchement outranciers, comme celui d’Isabelle de Gaulmyn (“L’intervention de Benoît XVI pose la question du statut du pape émérite. Si on veut que les papes démissionnent alors ils doivent ensuite observer un devoir de réserve. Sinon on va au schisme“). Jeanne Smits recense ces réactions et propose quelques réflexions intéressantes. Extraits :
A gauche, on reproche à Benoît de prendre le contre-pied du pape François. Comment, il ose accuser l’idéologie de mai 68 ? Le tweet d’Isabelle de Gaulmyn de La Croix est emblématique : « Abus sexuels, un texte troublant de Benoît XVI : au final, le P.Marie-Dominique Philippe serait un dangereux soixante-huitard. »
A droite, on lui reproche plutôt de ne pas en faire assez, de se borner à des réflexions théologiques qui ne vont pas au cœur du sujet, et de ne pas s’opposer assez frontalement à la confusion semée par le pape François – même si l’explication de celui-ci sur les agressions sexuelles, le « cléricalisme », est remarquablement absente du texte du pape émérite.
D’autres, plus iréniques, jugent qu’il y a une complémentarité entre l’un et l’autre : si François aborde l’affaire des agressions de la part des prêtres depuis l’angle du pouvoir, Benoît le fait depuis la perspective théologique.
A moins que son texte n’ait été dans une certaine mesure manipulée par d’autres – c’est ce que semble croire Louis Daufresne à propos de la dénonciation de « cliques homosexuelles dans différents séminaires (en fait Benoît XVI a évoqué des « clubs homosexuels » dans le texte d’origine), qui écrit : « Benoît XVI emploie un vocabulaire inhabituel qui pourrait laisser penser que ce texte n’est pas de lui, même si on ne peut pas le prouver. »
En Italie, le théologien Massimo Faggioli est allé plus loin : « Si l’entourage de Benoît XVI n’est pas démantelé ou mis dans la condition de ne pas faire de mal après ce qui s’est passé dans les deux derniers jours, je ne sais pas quel genre d’incident il faudrait. »
Cela rejoint cet autre tweet d’Isabelle de Gaulmyn : « L’intervention de #BenoîtXVI pose la question du statut du pape émérite. Si on veut que les papes démissionnent alors ils doivent ensuite observer un devoir de réserve. Sinon on va au schisme. » Cette analyse se distingue par l’adhésion à la thèse selon laquelle le pape émérite a voulu faire un rappel à l’ordre quant aux causes de l’immoralité qui a sévi dans le clergé, liées à la révolution sexuelle plutôt qu’au « cléricalisme », et en ce sens je l’estime intéressante, car elle reconnaît l’insatisfaction de tout un pan de l’Eglise face aux réponses officiellement apportées.
Le risque serait de voir certains s’accrocher à un pape qui ne l’est plus. Risque réel, fomenté à la fois par la renonciation du pape Benoît et la confusion semée par le pape François qui à l’inverse du précédent, n’a pas abordé les questions morales avec clarté. Il faut lire à tout prix la note de Peter Butler sous l’article consacré par mon confrère Yves Daoudal à l’affaire qui propose la traduction d’une information donnée par Sandro Magister en italien : Benoît XVI destinait ce texte aux participants à la rencontre des évêques réunis à Rome pour évoquer la crise des abus du 21 au 24 février, mais François n’a pas consenti à ce qu’il fût distribué. Une autre lectrice du blog d’Yves Daoudal commente : « C’est bien ce que j’avais compris en lisant son introduction, mais comme personne ne semblait l’avoir remarqué, j’ai cru m’être trompée… » La relecture des premières lignes du texte de Benoît XVI semble lui donner raison ; cette interprétation permet en tout cas une lecture cohérente.
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Les explications proposées par Benoît XVI de l’explosion des agressions sexuelles méritent qu’on s’y arrête. Il ne s’agit évidemment pas de trouver une cause unique à tous les crimes commis : les comportements immoraux de la part de prêtres ne datent ni d’hier, ni de 1968. Il semble clair que le pape émérite se soit intéressé à la soudaine montée des cas répertoriés et du nombre de prêtres impliqués, d’après les statistiques des Etats-Unis : la courbe augmente visiblement dès le début des années 1950, pour s’élever très vite à partir de 1960 à un pic atteint en 1980 ; la courbe descend ensuite encore plus brusquement.
Que s’est-il donc passé ? On s’amuse de ce que Benoît XVI évoque la révolution de mai 1968, date à laquelle la multiplication des abus avait déjà commencé, et de fait il évoque d’emblée les films d’éducation sexuelle » réalisés en Allemagne à la demande du ministre des affaires familiales, Käte Strobel – c’était en 1967, 1968 et 1969. Mais il souligne bien que « tout commence » avec l’éducation sexuelle promue par l’Etat.
Sous sa forme radicale elle a commencé dans les écoles en 1919 en Hongrie à la faveur de la révolution bolchevique de Béla Kuhn. La première révolution sexuelle, il ne faut pas l’oublier, date de la révolution communiste en Russie qui prônait l’amour libre et rejetait le modèle familial – et qui dépénalisa l’homosexualité et l’avortement dès ses premières années.
Quant à la justification de tous les comportements possibles – y compris ceux lié à la sexualité infantile – elle a été (frauduleusement) apportée par Alfred Kinsey, dès la fin des années 1940, dans plusieurs best-sellers dont le but était de montrer que tout ce qui était considéré comme déviant par la morale traditionnelle et judéo-chrétienne était pratiqué par le plus grand nombre.
Autrement dit, la révolution sexuelle qui a éclaté si visiblement à Paris en Mai 68 était en gestation depuis des décennies. Et elle était soutenue par la culture populaire : le cinéma d’après-guerre ne prônait sans doute pas systématiquement l’adultère et le libertinage, mais il montrait avec une insistance croissante l’intimité physique – fût-elle légitime, dans le cadre du scénario – qui apparaissait comme le passage obligé pour un couple amoureux. […]
Ce lien entre ce que l’on pourrait appeler l’explosion publique de la sexualité et l’irruption de la violence, entre révolution sexuelle et Révolution tout court, caractérisée par son rejet de toute norme inscrite au cœur de l’homme, Benoît XVI le met également en évidence dans son texte. Cet effondrement moral caractéristique de ces années-là était également étroitement lié à une propension à la violence.
Et il est même allé jusqu’à oser la mise en cause d’« excès dans le domaine de l’habillement » : l’indécence, la disparition de la modestie – concept devenu largement incompréhensible et même rarement évoqué depuis les années 1970 – ont contribué à changer les regards et les comportements.
Aujourd’hui, les médias se focalisent sur les abus sexuels commis par des prêtres, et il est vrai qu’ils sont particulièrement répugnants dans la mesure où le prêtre est supposé communiquer la grâce confiée à l’Eglise par le Christ et conduire ceux dont il a la charge vers Lui. Il semble que ce type de comportements soit aujourd’hui moins fréquents ; on peut dire en tout cas que le cardinal Ratzinger lui-même, alors qu’il était à la tête de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, a beaucoup fait pour que l’impunité ne fût plus de mise.
Mais le climat de licence, lui, n’a fait que progresser et s’aggraver. Les statistiques relatives aux contacts sexuels non désirés – allant de la caresse à la sodomie – dans les écoles américaines font état de 3.300 victimes entre 2013 et 2014, et encore sont-elles incomplètes, n’étant basées que sur les signalements d’une partie des Etats. Plus de la moitié des étudiants britanniques – 56 % ! – disent avoir fait l’objet d’avances explicites non désirées et d’agressions allant jusqu’au viol, au terme d’une enquête réalisée auprès de 5.649 personnes, dont les résultats ont été publiés au début de 2019. Près de la moitié des femmes précisaient qu’elles avaient déjà été touchées de manière déplacée ; les deux tiers des étudiantes interrogées ont avoué qu’elles n’osaient pas dire non à des avances ou à des actes sexuels de peur de subir des violences.
Où est le tollé ? Où est la mise en cause des autorités éducatives ?
Le curseur a été déplacé : aujourd’hui, on se focalise sur le consentement, même si à l’évidence ce consentement peut être faussé. Tout est permis, pourvu qu’on soit d’accord. C’est en ce sens que la révolution sexuelle évoquée par Benoît XVI est véritablement entrée dans les mœurs du plus grand nombre. C’est une victoire du démon autrement plus grande et insidieuse que celle des « agressions cléricales », pour abominables qu’elle soit. Et même celles-ci ne pourront véritablement être évitées, signalées, punies que dans un contexte où l’exercice de la sexualité humaine sera remise à sa juste place ; où la promiscuité ne sera plus favorisée par les pouvoirs publics ; où la prévention ne se bornera plus à l’évitement de la grossesse ou des infections sexuellement transmissibles. C’est l’éducation à la chasteté qui est urgente.
Dans la deuxième partie de cette réflexion sur l’état de la morale, le pape émérite évoque l’effondrement de la théologie morale catholique. Benoît XVI désigne une volonté qui s’est traduite notamment par les efforts du concile Vatican II de fonder la morale sur la Bible plutôt que sur la loi naturelle. Il me semble qu’il faut notamment voir ici le rejet d’une « morale de l’interdit » – c’est la morale du Décalogue qui fulmine : tu ne tueras pas, tu ne voleras pas, tu ne feras pas de faux témoignages, tu ne convoiteras pas la femme de ton voisin, tu ne feras pas d’impureté… Morale qui est inscrite au cœur de l’homme et qui constitue son bien et donc son bonheur. Et il est vrai qu’on nous a parlé d’une morale plus « positive », axée sur la bienveillance, plus ouverte, fondée sur les valeurs. J’ai entendu des exégètes opposer la négativité du Décalogue au Sermon sur la montagne. Mais la morale des béatitudes, chemin de sainteté et de ressemblance à Dieu, n’abolit pas la loi et les interdits. La morale chrétienne à sa dimension propre mais elle assume la loi naturelle.
L’idée de revenir à ce socle indispensable qu’est la loi naturelle est une préoccupation de longue date du cardinal Ratzinger, puis de Benoît XVI. Dans notre monde déchristianisé elle est même un préalable à tout redressement moral et intellectuel. La loi naturelle s’oppose radicalement au relativisme moral, par lequel on en arrive à proclamer que les interdits fondamentaux peuvent varier selon les civilisations, les époques, les religions.
Benoît XVI écrit, décrivant l’époque qui a suivi le concile Vatican II et la pensée d’une majorité de théologiens d’alors : « Finalement, c’est dans une large mesure l’hypothèse selon laquelle la morale devait être exclusivement déterminée en vue des fins de l’action humaine qui devait prévaloir. La vieille expression “la fin justifie les moyens” n’était certes pas affirmée sous cette forme grossière, mais la manière de penser qui y correspond était devenue déterminante. Par voie de conséquence, plus rien ne pouvait désormais constituer un bien absolu, pas plus qu’il ne pouvait y avoir quelque chose de fondamentalement mauvais, mais seulement des jugements de valeur relatifs. Le bien n’existait plus, mais seulement le mieux relatif, dépendant du moment et des circonstances. »
Le pape émérite décrit comment il s’est battu à l’époque, avec Jean-Paul II, contre cette idée selon laquelle il n’y a pas d’acte qui soit toujours et en toutes circonstances mauvais. Cette question est au cœur des « Dubia » présentées, à ce jour sans réponse, au pape François, à la suite des interprétations relativistes d’Amoris laetitia.
On peut dire que ce relativisme moral est au cœur de la culture mondiale aujourd’hui, après l’avoir été dans le communisme pour qui la vérité et le bien intrinsèque n’existent pas, n’étant bon que ce qui sert la Révolution où le Parti. L’avortement ? Cette mise à mort d’un petit d’homme est aujourd’hui légalement tolérée voire proclamée comme un droit, quand elle n’est pas une obligation, dans un grand nombre de pays : l’Europe, l’Amérique du Nord, la Russie, la Chine… Peu de pays osent encore interdire ou compliquer l’accès au divorce. L’homosexualité jouit d’une nouvelle « normalité », elle est même considérée comme une espèce de plus-value dans les sociétés occidentales. Contester tout cela vous classe irrémédiablement parmi les ringards, les inquisiteurs, les coupables de discrimination, crime suprême de notre époque. Il n’y a plus de norme généralement acceptée. Il n’y a plus de vérité.
On a pu gloser sur le fait que Benoît XVI, abordant la douloureuse affaire des abus sexuels de la part de prêtres, se soit égaré dans une sorte de hors sujet qu’il apportait à déplorer le relativisme moral, y compris au sein de l’Eglise. Mais c’est le cœur du sujet. Ce relativisme est avant tout une manière d’ouvrir les vannes. Notre époque est particulièrement sensible aux abus commis par des prêtres majeurs sur des mineurs, et il s’agit de fait d’un scandale sans nom. Mais elle permet d’attenter à l’innocence des petits par une multitude de moyens, et comme le dit Benoît XVI, cette réalité est aussi le fait des pouvoirs publics. Des organismes publiquement subventionnés sont autorisés à inciter à la débauche dans les salles de classe. Et cela forme un tout.
A cet égard un passage particulièrement intéressant du texte du pape émérite est celui-ci :
« La foi est un voyage et une façon de vivre. Dans l’Eglise ancienne, le catéchuménat fut créé comme un lieu de vie face à une culture de plus en plus démoralisée, où les aspects particuliers et nouveaux de la manière de vivre chrétienne étaient mis en pratique, et en même temps protégés de la manière de vivre ordinaire. Je pense qu’encore aujourd’hui il faut quelque chose qui ressemble à des communautés catéchumènes, de telle sorte que la vie chrétienne puisse s’affirmer à sa propre façon. »
Comment comprendre cela : comme un appel à vivre dans des réserves ou des ghettos communautaristes ? A défaut de précision, on peut au moins répondre à cette question en soulignant que dans une culture relativiste et hyper-sexualisée comme celle qui nous entoure, il importe de créer des environnements moralement sains, à la fois du point de vue de la simple morale naturelle et de la pratique ordinaire de la religion, pour protéger l’innocence et la vie droite. Cela vaut évidemment particulièrement pour les plus jeunes, pour les institutions de formation.
On pourrait objecter que c’est souvent dans de telles institutions religieuses ou organisations pour jeunes que les abus cléricaux ont été perpétrés. Ce qui est sûr, c’est que la prise de conscience à leur égard pourrait permettre une meilleure protection de la jeunesse.
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La deuxième grande partie du texte de Benoît XVI évoque les « réactions ecclésiales initiales ». De manière intéressante, il évoque un « processus, préparé de longue date est toujours en cours de réalisation, de la liquidation de la conception chrétienne de la morale ». On comprend qu’il y a eu selon le pape émérite une démarche délibérée visant à détruire la morale chrétienne, y compris à l’intérieur de l’Eglise.
Voilà qui fait penser, au moins indirectement, à la volonté des marxistes « de corrompre la jeunesse, à la focaliser sur le sexe, à l’éloigner de la religion » évoquée par un ancien du KGB, Youri Bezmenov, passé à l’ouest en 1970, et pour ce qui est de l’Eglise catholique elle-même, à Bella Dodd, convertie en 1952 grâce à Fulton Sheen, qui a témoigné devant le Sénat américain de l’infiltration de plus de 1.000 membres du Parti dans les séminaires dans les années 1930. Dans le même ordre d’idées, un ancien agent du FBI, W. Cleon Skousen, détaillait en 1958 dans The Naked Communist le plan de démoralisation marxiste qui visait à libérer la pornographie, promouvoir l’homosexualité, discréditer la famille, et à favoriser de toutes les manières les comportements immoraux. Ainsi l’Occident serait-il affaibli par l’affaissement des mœurs.
Rien ne dit que Benoît XVI ait eu ce type de réflexion à l’esprit, mais elle me semble éclairante.
Il affirme en revanche qu’il y a eu un grave problème de formation au sacerdoce, et évoque à ce propos l’existence de « clubs homosexuels » dans « divers séminaires », et dans un séminaire allemand, la projection de films pornographiques prétendument pour aguerrir les jeunes hommes face aux agressions du monde moderne. Ailleurs, c’était la promiscuité de jeunes hommes se préparant à une vie de célibat chaste avec des couples mariés et des laïques engagés accompagnés de leurs « petites amies », qui créait une atmosphère peu propice à un engagement durable. La question qui se pose est évidemment de savoir comment tout cela a pu se produire. Mais que les faits soient dits ouvertement par un homme qui fut pape est important.
Dans son développement sur la réponse apportée par l’Eglise au cas de « pédophilie », le pape émérite cite la phrase de Jésus : « Mais si quelqu’un scandalisait un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu’on lui mît autour du cou une de ces meules que les ânes tournent, et qu’on le jetât dans la mer » (Marc, 9, 41).
Il tient à en redonner le sens premier : « L’expression “ces petits” dans le langage de Jésus signifie les fidèles ordinaires qui peuvent être amenés à chuter par l’arrogance intellectuelle de ceux qui se pensent intelligents dans leur foi. » On comprend qu’au-delà du mal fait aux enfants et aux jeunes par des prêtres qui agissent mal, il y a quelque chose de fondamentalement plus grave : la présentation faussée de la foi et de ses exigences qui amènent les fidèles ordinaires à commettre le mal parce qu’on leur dit ou qu’on leur permet de le considérer comme un bien.
C’est tout le mal de notre époque : ainsi, pour prendre l’exemple le plus extrême, l’homosexualité est aujourd’hui présentée comme un bien, une expression légitime d’un amour conçu comme une « valeur », cette approche étant aujourd’hui exprimée par des religieux, des prêtres, des évêques, et même par un cardinal tel Reinhard Marx qui plaide pour une vision renouvelée de la morale sexuelle. On pense au Dominicain Adriano Oliva qui justifie les actes homosexuels des personnes ayant cette « orientation », et dont Frédéric Martel affirme que ces travaux ont été encouragés en haut lieu dans l’Eglise, voire par le pape François lui-même.
Tout ce qu’écrit l’auteur de Sodoma est à prendre avec des pincettes, puisqu’il s’agit d’un idéologue qui s’exprime au nom de son activisme homosexuel, mais on est bien obligé de constater qu’Oliva peut tenir ce discours sans être officiellement retoqué ni par son ordre ni par les autorités ecclésiastiques au sens plus large.
L’insistance du pape émérite sur le détournement de la foi, utilisée pour justifier le péché, me porte à penser que son utilisation du mot « pédophilie » – qui au sens strict, n’est justifiée que de manière extrêmement marginale aujourd’hui – est peut-être une manière de prendre la partie pour le tout. Il était bien placé à la Congrégation pour la Doctrine de la foi pour savoir que les crimes de pédophilie visant des garçons et des filles prépubères ne représentaient qu’une minorité des agressions contre les mineurs ; environ 80 % concernaient des garçons adolescents, relevant donc de l’éphébophilie.
Si des comportements extrêmes se sont multipliés, c’est qu’au sens large, le péché grave n’a plus été dénoncé comme tel. […]
professeur Tournesol
Je suis dubitatif quant au “complot marxiste” visant à la dissolution des moeurs ; en URSS, après quelques années de “libération sexuelle”, on est vite revenu à la morale traditionnelle, et l’homosexualité était réprimée, de même qu’en Chine ou à Cuba. L’homosexualité était présentée par les communistes comme une perversion bourgeoise et occidentale, le PCF était pendant longtemps aussi conservateur sur le sujet que la droite.
En ce qui concerne la place du pape émérite, si François venait à renoncer, je ne suis pas sûr qu’il réussisse à garder la même discrétion que Benoît XVI, vu sa tendance au bavardage …
Collapsus
Si Vatican II a basé la morale chrétienne non plus sur la loi naturelle mais sur une lecture stricte des Écritures, alors il faut remettre en question ce Concile qui par son aggiornamento n’a fait que se plier aux tendances funestes de notre époque.
Mais là, on touche au sacré, à l’intouchable, à une conquête des progressistes et subversifs de tous poils qui, par la canonisation ou la béatification des trois papes y ayant participé, ont pensé avoir gravé dans le marbre l’immuabilité de ses principes destructeurs.
Tant que ce Concile sera ainsi sacralisé, l’Église sera incapable d’accomplir complètement son mea culpa rédempteur.
Heracles
Bon, on commence enfin à s’intéresser aux causes profondes, aux causes réelles de tout ça.
C’est bien tardif et bien faible, au regard de tout le mal qui a été fait et qui continue de se faire.
Mieux vaut très tard que jamais, il faut maintenant que le cardinal Barbarin et que tous les prélats de bonne volonté s’organisent, se regroupent, analysent les choses et ouvrent leurs bouches. Beaucoup connaissent les faits, il faut mettre de l’ordre et du rationnel, rassembler les preuves, aller au bout de la cohérence, et exprimer tout ça d’une voix unie et claire. Et enfin et surtout, désigner et éliminer tous les instigateurs et les complices.
DUPORT
Vous considérez Barbarin comme un prélat de bonne volonté ?
Classico
Dire que la complémentarité est irénique serait une erreur et revient en fait donner raison à Isabelle de Gaulmyn qui voit un pape contre l’autre .
De plus ce n’est certainement pas la volonté de Benoit XVI qui respecte la hiérarchie et ne s’oppose certainement pas à des mesures pratiques que le pape François met en œuvre
DUPORT
Certes la révolution de 68 a une lourde responsabilité.
Certes les choses étaient en germe depuis des années
Mais la rupture de digue c’est Vatican II et le raz de marée qui a tout emporté c’est Vatican II.
C’est cela la bonne analyse et tant qu’elle ne sera pas actée on n’en sortira pas !
Heracles
Il n’a plus le choix. C’est le seul fruit positif qui peut ressortir de tout ce qui lui arrive.