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Agnus Dei et le rite de la paix dans la liturgie traditionnelle

Tribune libre

Cet article est disponible sous forme de vidéo à cette adresse : https://youtu.be/VSPdrtHjciA
Le site internet de l’association La Phalange liturgique vous propose un certain nombre d’articles liés à la liturgie ou à la féminité : https://laphalangeliturgique.com/

Le chant de l’Agnus Dei est intimement lié à la communion.

Après avoir recouvert le calice de la Pale, le prêtre fait la génuflexion. Ensuite il joint les mains et profondément incliné, il se frappe trois fois la poitrine en disant « Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, miserere nobis », une deuxième fois, et à la fin « Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, dona nobis pacem. »

Le Christ est l’agneau de Dieu, la victime sans tâche, douce, patiente et paisible, préfigurée par Isaïe, désignée par le précurseur saint Jean-Baptiste, offerte d’une manière sanglante sur la croix, ré-offerte d’une manière non sanglante à la messe, glorifiée sur le sublime autel du ciel.
Par l’effusion de son sang à l’état naturel, l’agneau de Dieu a mérité que soient effacés tous les péchés du monde. Par l’application de son sang à l’état eucharistique, il les efface de fait, en chaque communion.

Aujourd’hui on chante l’Agnus Dei après la Fraction. Jadis il servait d’accompagnement. L’Agnus Dei était au milieu du rite, il y avait trois fractions et deux mélanges. Dans cette disposition là, l’Agnus Dei était au milieu. En outre le pain rompu chez les grecs porte le nom suggestif d’Agnos (ἁγνός) qui signifie “agneau”.

Il est probable historiquement qu’on répétait jusqu’à la fin de la durée de la fraction qui durait un certain temps Agnus Dei plusieurs fois. Au XIIe siècle, la répétition triple de l’Agnus Dei, et non plus multiple, est fixée. Déjà au XIe siècle et surtout au XIIe, à cause des troubles de l’époque, on chantait “Dona nobis Pacem”. Dans les messes des défunts on chante depuis cette même époque “Dona eis Requiem”.
Sur l’ordre d’un certain pape Serge, l’Agnus Dei doit être chanté à la fois par le clergé et par le peuple.

Le Rite de la Paix

Le rite de la paix qui lui succède est d’une vénérable mémoire et avait dans la tradition de l’église quelque chose de plus vertical.
Dans le rite de Paul VI, il a quelque chose de vraiment horizontal, c’est à dire que tous les fidèles les uns envers les autres se donnent la main et ils se prennent parfois dans les bras.
Alors il y en a qui se serrent la main à distance quand ils sont d’un côté et de l’autre de l’allée centrale. C’est ridicule, et ça n’a jamais existé.

A l’origine, tout ceci est plus ordonné, le célébrant se trouve alors en haut des marches, le sous-diacre au pied des marches, et le diacre entre les deux.
Le célébrant est tourné vers l’autel et l’embrasse et c’est de-là qu’il tire, on va dire, la puissance de la paix.
Il dit une courte prière par laquelle il demande cette paix. Le diacre vient le rejoindre, se tourne vers lui et donc il y a un rite particulier. Le prêtre donne la paix au diacre, donc par une sorte d’accolade. Celui qui est plus digne met ses mains sur les épaules de celui qui est moins digne.
La personne d’en face qui est moins digne met ses mains sous les coudes et ils se touchent l’un l’autre la tempe.
Celui qui donne dit « Pax Tecum », l’autre répond « Et cum spiritu tuo ».
Le diacre descend vers le sous-diacre et il fait la même chose. Le diacre va donner au cérémoniaire la paix de la même manière. Le cérémoniaire va le donner à chacun des enfants de cœur selon l’ordre de dignité, donc le plus digne en premier, etc.

Il a existé pendant longtemps, ça c’est ce qui existe toujours à la messe solennelle, il a existé pendant longtemps et en fait jusqu’aux années soixante, un rite de paix pour les fidèles. Et en fait, une fois qu’on avait fait tout ce petit tour et qu’on s’était donné la paix l’un à l’autre, le célébrant descendait jusqu’au banc de communion et amenait avec lui un objet qui s’appelait le baiser de paix ou Osculatorium.

Une sorte d’objet un peu oblong, un blason à l’envers sur lequel il y avait l’agneau de Dieu avec une petite anse derrière qui permettait de l’attraper. Comme pour la communion, les fidèles venaient au banc de communion, venaient s’agenouiller, embrasser l’agneau de Dieu et repartaient. L’économie de temps a fait penser aux clergé du XXème siècle qu’il fallut l’abandonner.

Domine Jesu Christe

Juste avant de faire ce petit rite, il y a cette prière de préparation dans le missel.
On a donc « Domine Jesu Christe » et que le célébrant dit à voix basse. « Domine Jesu Christe qui dixisti apostolis tuis, etc. » : « Seigneur Jésus Christ qui avait dit à vos apôtres, je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix. Ne regardez pas mes péchés mais la foi de votre église et daignez selon votre volonté lui donner la paix et l’unité. Vous qui étant en Dieu, vivez et régnez dans tous les siècles et siècles, Ainsi soit-il. »

Cette belle prière renvoie l’écho fidèle du discours d’adieu du Christ à la dernière Cène. Remarquons cette supplication du prêtre, ne regardez pas mes péchés mais la foi de votre Église. C’est l’Église, en effet, qui avec le Christ est la première oblatrice, la première à offrir le sacrifice. La messe, sort bien plus des mains de l’Église que de celles de son ministre. « Ab ecclesia per sacerdotes immolandum », c’est un adage théologique latin. Donc « par l’église, par les prêtres, il est sacrifié. » Et en fait, en latin, on utilise deux mots différents qu’on traduit par « par » en français. « Ab ecclesia » c’est l’origine, « per » c’est la transition, le point de passage. L’église apporte, est un intermédiaire pour l’oblation du sacrifice.

Jamais l’indignité du ministre ne pourrait attenter la dignité de l’acte oblatoire de l’église qui elle, est toujours sainte (retrouver ceci dans le Concile de Trente). Si le célébrant est en état de péché mortel, la messe reste valide et la messe pourrait même être d’une certaine manière licite. Elle est licite en tant que oblation, donc la messe en tant que sacrifice, mais elle est illicite, dans sa cérémonie on peut dire. Parce que c’est tout à fait illicite, (illicite veut dire : qui déplaît à Dieu).
Elle déplaît tout à fait à Dieu dans sa cérémonie puisqu’il est tout à fait indécent qu’un prêtre en état de péché mortel célèbre le sacrifice. Il y a un deuxième péché mortel alors qui est réalisé.
Si le prêtre étant en état de péché mortel célèbre la messe il commet un péché mortel.

Voilà en tout cas ce qui peut être dit de cette partie de la préparation à la Communion, qui fait entrer la paix en nos âmes.

Louis Djeddi

La vidéo qui reproduit le contenu de cet article :

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