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L'Eglise : Vie de l'Eglise

Aujourd’hui, nombre de prêtres et d’évêques sont littéralement ensorcelés par des questions politiques ou sociales

Aujourd’hui, nombre de prêtres et d’évêques sont littéralement ensorcelés par des questions politiques ou sociales

Encore un entretien sans langue de buis donné par le cardinal Sarah, à lire dans Valeurs actuelles :

Je crois fermement que la situation que nous vivons au sein de l’Eglise ressemble en tout point à celle du Vendredi saint, quand les apôtres ont abandonné le Christ, que Judas l’a trahi, car le traître voulait un Christ à sa manière, un Christ préoccupés par des questions politiques. Aujourd’hui, nombre de prêtres et d’évêques sont littéralement ensorcelés par des questions politiques ou sociales. En réalité, ces questions ne trouveront jamais de réponses en dehors de l’enseignement du Christ. Il nous rend plus solidaires, plus fraternels ; tant que nous n’avons pas le Christ comme grand-frère, le premier-né d’une multitude de frères, il n’y a pas de charité solide, pas d’altérité véritable. Le Christ est la seule lumière du monde. Comment l’Eglise pourrait-elle se détourner de cette lumière ? Comment peut-elle passer son temps à se perdre dans des questions purement matérialistes ?

Certes, il est important d’être sensibles aux personnes dans la souffrance. Je pense en particulier aux hommes qui quittent leur pays. Mais pourquoi s’éloignent-ils de leur terre ? Parce que des puissances sans foi, qui ont perdu Dieu, pour qui il n’y a que l’argent et le pouvoir qui comptent, ont déstabilisé leurs nations. Ces difficultés sont immenses. Mais, je le répète, l’Église doit d’abord redonner aux hommes la capacité de regarder vers le Christ : « Quand je serai élevé, j’attirerai tous les hommes ». C’est le Christ crucifié qui nous apprend à prier et à dire : « Pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ». C’est en regardant le Fils de Dieu que l’Eglise pourra apprendre à porter les hommes vers la prière et à pardonner comme le Christ. Ce livre veut essayer de redonner à l’Église le sens de sa grande mission divine. Pour qu’elle puisse porter les hommes au Christ qui est l’Espérance. Voilà la signification du titre de notre livre : aujourd’hui tout est sombre, difficile, mais quelles que soient les difficultés que nous traversons, il y a une seule personne qui peut venir à notre secours. Il faut qu’il y ait une institution pour conduire à cette personne : c’est l’Eglise.

Rappeler l’Eglise à sa vraie mission : c’est une manière de dire qu’elle s’en écarte parfois. Vous allez jusqu’à dénoncer les pasteurs qui trahissent leurs brebis, ce que beaucoup de catholiques ont du mal à croire…

Votre remarque n’est pas propre à notre temps : regardez l’ancien Testament, qui abonde en mauvais pasteurs, ces hommes qui aiment bien profiter de la viande ou de la laine de leur brebis, sans prendre soin d’elles ! Il y a toujours eu des trahisons dans l’Eglise. Aujourd’hui, je ne crains pas d’affirmer que des prêtres, des évêques et même des cardinaux ont peur de proclamer ce que Dieu enseigne et de transmettre la doctrine de l’Eglise. Ils ont peur d’être désapprouvés, d’être vus comme des réactionnaires. Alors ils disent des choses floues, vagues, imprécises, pour échapper à toute critique, et ils épousent l’évolution stupide du monde. C’est une trahison : si le pasteur ne conduit pas son troupeau vers les eaux tranquilles, vers les prés d’herbe fraîche dont parle le psaume, s’il ne le protège pas contre les loups, c’est un pasteur criminel qui abandonne ses brebis. S’il n’enseigne pas la foi, s’il se complait dans l’activisme au lieu de rappeler aux hommes qu’ils sont faits pour prier, il trahit sa mission. Jésus dit : « Je frapperai le berger, et les brebis seront dispersées. » C’est ce qui se passe aujourd’hui. On ne sait plus vers qui se tourner.

N’y a-t-il pas aujourd’hui, plus spécifiquement, la tentation chez certains d’aligner l’Eglise sur les valeurs du monde, afin de ne plus être en contradiction avec lui ?

À l’évidence, il existe une forte majorité de prêtres qui restent fidèle à leur mission d’enseignement, de sanctification et de gouvernement. Mais il y a aussi un petit nombre qui cède à la tentation morbide et scélérate d’aligner l’Eglise sur les valeurs des sociétés occidentales actuelles. Ils veulent avant tout que l’on dise que l’Église est ouverte, accueillante, attentive,…

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6 commentaires

  1. La fidélité au Christ est effectivement le seul critère d’une Église bien orientée. Aujourd’hui beaucoup de contre exemples existent. Mais Notre Dame a d’ores et déjà vaincu le démon et le Christ triomphera aux fins dernières.

  2. @ Madeleine, le cardinal s’est élevé contre le politiquement correct, mais cela ne vous empêche pas de rallier la FFSPX car il parle comme eux, agit comme eux et veut la grandeur de l’Eglise comme eux, l’église officielle tenue par les tenants du modernisme à tout crin les a mis sur la touche parce qu’ils combattent exactement ce que le Cardinal Sarah reproche aux responsable de cette pseudo-église. Quant au sédévacantistes non car ils ne veulent pas reconnaître le Pape, la FFSPX si et ils prient pour lui et ils ont des relations avec lui, d’ailleurs il (le Pape n’a pas hésité à dire qu’ils étaient catholiques) même si les tenants de l’église qui est plus protestante que catholique disent le contraire et il leur a donné tous les pouvoirs (sacrements) il ne manque plus que la reconnaissance officielle qui est en train de se préparer par de longues discussions théologiques

  3. “Vatican II ce n’est ni Hans Kung, ni Mgr Gaillot ! Ceux qui vont vers les intégristes bien entendu croient le contraire – mais ils se trompent.” Mais qu’est-ce qu’un intégriste? Par exemple:

    Il y a aussi ceux qui veulent que l’on retrouve le véritable Vatican II, et non pas sa caricature comme par exemple sur la liturgie où V2 dit explicitement que le chant grégorien est le chant propre de l’église latine alors qu’il est de nos jours très souvent banni des offices paroissiaux. Intégriste celui qui réclame des offices en latin et grégorien?

  4. la meute aigrie des bien pensants ne va tarder à le traiter de ”complotiste” ; son origine et la couleur de sa peau sont une vraie bénédiction ; et dire qu’il a été formé par l’église africaine dirigée à l’époque par Mgr Lefèvre, j’en suis explosé de rire, ce qui ne doit pas être le cas de la CEF qui ne l’aime pas du tout ; il doit y avoir des grincements de dents chez certains évêques français !

  5. Aujourd’hui, comme le fait Mgr Ribadeau-Dumas, certains évêques non seulement ne condamnent plus l’homosexualité mais en font la promotion : https://www.riposte-catholique.fr/archives/150600
    Le mal dans l’Église est vraiment très profond. Quel Pape aura la force d’âme de l’éradiquer ? Sûrement pas François.

  6. Gaudete: il n’est pas nécessaire de rallier telle ou telle chapelle; la foi se vit là où on est.
    Oui c’est beaucoup plus confortable de se retrouver entre soi pour se conforter, et ce n’est pas nécessairement mauvais; mais cela devient un mal si on en fait un principe, si on se coupe de ceux à qui on est appelé à apporter la parole, la contradiction parfois.
    Oui c’est un combat de lutter dans sa paroisse, avec des fidèles peu soucieux de se laisser bousculer, et parfois même un curé qui en oublierait de prier. Mais si notre foi ne nous conduit pas à les interpeler, fraternellement mais fermement parfois, par des services (liturgie, baptême, caté…) où l’on peut déployer tout notre appel, qui les guidera? Et que répondrez-vous au Seigneur qui vous en demandera compte?
    Et je peux témoigner que la prière quotidienne pour son curé, les fidèles… et les services liturgiques qu’on anime en les recentrant progressivement sur le Christ, en réintroduisant petit à petit un ordinaire de messe en latin si on veut, porte du fruit au long des mois. Cela requiert patience et ténacité, et aussi de se garder de la tentation de “l’élitisme”.
    (Re)lisez l’excellent ouvrage de CS. Lewis: “Tactique du diable”.

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