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7. Une pensée généalogique : SOPK et épigénétique
Epigénétique et transmission transgénérationnelle
Dans son article Génétique et transmission transgénérationnelle (Cahiers de psychologie clinique 2014/2 (n° 43)), Nelle Lambert rappelle que les périodes périconceptionnelle et de développement prénatal sont particulièrement sensibles aux perturbations épigénétiques et que l’environnement peut avoir différents effets sur le placenta et l’embryon. Le développement précoce constitue également une période sensible durant laquelle l’expérience (stress, PTSD, dépression, perturbations alimentaires ou hormonales) semble avoir des effets épigénétiques conséquents à long terme. Il faut cependant noter que les modifications épigénétiques observées pourraient en partie être réversibles. Il y a donc une programmation épigénétique maternelle transmise de manière transgénérationnelle, et de possibles modifications épigénétiques par effets transgénérationnels.
Dans une étude publiée en 2021, Transmission du SOPK de mère en fille : l’épigénétique en cause , les chercheurs Paolo Giacobini (Inserm) et Anne-Laurence Boutillier (CNRS) ont mis en évidence le rôle de l’épigénétique dans le mécanisme de transmission du SOPK de mères à filles. Ces travaux sont particulièrement prometteurs dans les perspectives de guérison qu’ils ouvrent.
Même s’il s’agit dans le cas précis d’une expérience menée sur des souris : « Les chercheurs ont ensuite traité les femelles de la troisième génération de souris avec un produit capable d’ajouter des groupes méthyles sur l’ADN : une disparition des traits associés au SOPK a été obtenue, ainsi que la restauration de l’expression normale de plusieurs gènes impliqués dans la reproduction, l’inflammation, et le métabolisme. »
Exode 34:7 L’Eternel qui ne tient point le coupable pour innocent ; qui punit l’iniquité des pères sur les enfants et sur les enfants des enfants, jusqu’à la troisième et à la quatrième génération.
Dans un contexte d’explosion de l’utilisation de la contraception chimique depuis maintenant deux générations de femmes, doit-on s’étonner de cette forte progression des SOPK que nous donnent à observer certains tableaux Billings ?
Il y aurait là une piste de travail à explorer pour la science et les femmes qui se questionnent sur ce mal. La Bible et sa pensée souvent généalogique ne nous donne-t-elle pas ici une clef de travail ?
https://www.cairn.info/revue-cahiers-de-psychologie-clinique-2014-2-page-11.htm#no4
Transmission du SOPK de mère en fille : l’épigénétique en cause
8. La gratuité de Billings
Psaume 1:1-2. Heureux l’homme qui prend son plaisir dans la loi de l’Éternel et la médite jour et nuit.
Il nous faut réfléchir au cadre d’apprentissage de la méthode Billings comme outil pastoral d’aide aux couples. L’évolution récente de certains groupes de praticiens Billings qui ont voulu associer un trade mark à la méthode et rendre les formations payantes est un non-sens.
Depuis sa genèse, cette méthode s’est toujours enseignée gratuitement dans le cadre du témoignage d’un couple pratiquant à un couple apprenant. Cette pédagogie associe formation et témoignage et articule ainsi la théorie de la méthode à la sagesse de sa pratique. Rendre payante cette formation avec un trade mark, c’est laisser penser que la seule connaissance théorique suffit et c’est contrôler la diffusion de ce corpus anthropologique gratuit par un groupe qui se donne un pouvoir en voulant communiquer une exclusivité de savoir et de transmission.
En décidant de poser un trade mark à cette méthode libre et gratuite depuis sa date de reconnaissance par l’OMS en 1971, ce groupe de praticiens manifeste une volonté de prise de contrôle d’un outil qui ne lui appartient pas, ni dans son élaboration, ni dans sa diffusion jusqu’ici.
Par ailleurs, l’unité des praticiens de la méthode ne se fait pas sur la validation d’une formation théorique, mais plus profondément sur une unité de valeurs, à savoir Humanae vitae pour les catholiques, et la sagesse séculaire de la tradition chrétienne explorant la pensée biblique chez les protestants et qui a pendant dix-neuf siècles condamné les pratiques anticonceptionnelles – position parfaitement résumée par le grand livre de John Thomas Noonan, Contraception et mariage. Evolution ou contradiction dans la pensée chrétienne ?
Bien sûr cette gratuité n’exclut pas un travail important de formation, d’études approfondies et d’échanges permanents entre moniteurs, scientifiques, médecins, philosophes et théologiens. La difficulté de ces situations de couples tient à la complexité du vivant, à sa nature multidimensionnelle. Dans Matthieu 19, Jésus nous invite à considérer les Origines et la situation du premier couple en Genèse 2 et 3. La signification du corps sexué exprimée dans le cycle féminin et les lois de la fertilité du couple doivent rester un objet d’étude dans le cadre de pensée de la Création, de la Chute et de la Rédemption. La sagesse des couples moniteurs Billings consiste à maintenir un questionnement permanent des règles de la méthode face aux situations concrètes des couples rencontrés. Cette réflexion ne peut pas se satisfaire d’une formation payante validée par un examen. La méthode Billings est particulièrement intéressante parce qu’elle place le couple formateur ou apprenant au cœur d’un combat métaphysique, celui de la reconnaissance d’un cadre créationnel qui appelle l’obéissance de notre conscience qui reconnait les lois fines du vivant et s’y soumet.
La déconstruction de cette métaphysique biblique est au cœur des enjeux de sanctification des couples et de leur sexualité, couples soumis à une intense propagande contraceptive et procréative et sa vision médicamenteuse réductionniste de la complexité du vivant. Les travaux du théologien et penseur chrétien Jean-Marc Berthoud sont à ce jour les travaux les plus aboutis sur l’histoire de cette déconstruction de la métaphysique chrétienne amorcée lors de la révolution nominaliste dès le XIVème siècle. Le désintérêt de certains milieux chrétiens, en particulier protestants charismatiques, pour ces enjeux éthiques de sexualité conjugale s’explique par l’incompréhension de l’articulation de l’Evangile avec la Loi, de l’Evangile avec une éthique fondée sur une métaphysique et non selon une intuition mystique. Cette mystique subjective est le terreau d’une mentalité contraceptive profondément enracinée. Elle se révèle par là-même radicalement antichrétienne.
Compte-rendu présentant ce livre important rédigé par Jean-Louis Flandrin (Annales de Démographie Historique, Année 1970, pp. 337-359) :
https://www.persee.fr/doc/adh_0066-2062_1970_num_1969_1_1055
Histoire alliancielle de l’Église dans le monde (Jean-Marc Berthoud), en 5 tomes.
Conclusion
On ne peut que souhaiter – à l’heure où certains veulent privatiser la méthode Billings dans une logique sectaire et financière – que les milieux chrétiens au sens large se réapproprient cette méthode qui est un art de vivre manifestant la sagesse chrétienne, l’expression pratique et concrète de l’immuable loi de Dieu dans la sexualité vécue du couple.