“Laisser partir, ce n’est pas la même chose que provoquer la mort”
Le docteur Patricia Jourdain, médecin de l’équipe mobile de soins palliatifs dans le Cotentin depuis plus de 20 ans, a été interrogée sur France Bleu :
Est ce que dans vos services, chez vos patients, il y a une attente par rapport à l’aide au droit à mourir ?
Alors sincèrement, ça fait 20 ans maintenant que je suis médecin des équipes mobiles de soins palliatifs que j’arpente tout le Cotentin. Je n’ai pas forcément de nombreuses demandes d’euthanasie. Je pense sincèrement que le développement des soins palliatifs a permis justement d’éviter ce genre de demande. Alors certes, nous avons, avec la loi Léonetti, la possibilité de faire une sédation profonde et continue jusqu’au décès. C’est ce que nous faisons de temps en temps, et il n’y en a pas tant que ça. En gros, j’en fais à peu près cinq 5 à 6 par an, ce qui n’est pas énorme étant donné la population que nous avons à notre charge, en tout cas que nous rencontrons. Donc c’est vrai que c’est quelque chose de compliqué et je ne doute pas qu’il y ait des situations complexes pour lesquelles nous n’avons pas forcément de réponse. Mais c’est vrai que dans notre quotidien, je n’ai pas l’impression, en tout cas dans le mien, que ce soit vraiment quelque chose de si si important, si imposant en tout cas. Peut être quand on est bien portant, ce qu’on veut, c’est pouvoir maîtriser sa fin de vie, et ça, je l’admets tout à fait. Et c’est vrai que je pense que c’est important qu’on puisse se dire si un jour je suis dans telle situation, je peux agir. Mais quand on arrive en fin de vie, quand on sent que la mort se rapproche, eh bien les choses parfois sont un peu plus compliquées et les certitudes s’effondrent. Et nous, notre rôle de soignant, c’est d’être là justement pour accompagner ces patients, cheminer avec eux, les accompagner jusqu’à leur départ pour leur vie soit le plus sereine possible. Et puis surtout aussi accepter, écouter leurs doutes et et les accompagner et les laisser partir. Laisser partir, ce n’est pas la même chose que provoquer la mort.
Alors provoquer la mort, justement, c’est ce que prévoit le texte en tout cas d’aider à mourir dans des cas très précis : dans le seul cas d’une infection grave et incurable qui engage le pronostic vital en phase avancée ou terminale. Ce sont des notions assez claires pour la soignante que vous êtes ?
Ce n’est pas si clair que ça : phase avancée ou terminale, qu’est ce qu’on entend par là? Moi, mes patients, ils sont tous là pour une maladie incurable avancée dont la fin est sans doute le décès. Quand? Je ne sais pas toujours. Parce que c’est très difficile d’évaluer finalement quand est ce qu’arrive la fin de vie. Parfois, il y a des rebondissements. Je suis un patient depuis 2019. En 2019, les choses étaient compliquées. Et puis, grâce à certains traitements, il est toujours en soins palliatifs. Mais pour l’instant, il a plus besoin de mes services parce qu’il continue son traitement. Il reste plus ou moins stationnaire. Si à un moment donné, de nouveau, certaines problématiques arrivent les symptômes, l’inconfort de la douleur, de l’angoisse. Je serai là et pour l’instant il va mieux. Alors qu’à une période il allait moins bien.
La Haute Autorité de Santé dit d’ailleurs que plutôt que d’évaluer cette quantité de vie qui reste, il faudrait pouvoir évaluer la qualité du reste à vivre.
Qualité que nous, on essaye d’évaluer à chaque fois. C’est notre travail justement, cette qualité de vie. Plus un patient est pris en soins palliatifs tôt dans sa maladie, plus on essaie de préserver cette qualité de vie et parfois plus il vit plus longtemps parce que justement, on est toujours dans cette démarche. Qu’est ce qui nous paraît le mieux pour lui aujourd’hui en fonction de ses souhaits
Quand il y a une situation difficile, en tout cas, cette responsabilité, elle revient, elle retombe un peu sur le dos des soignants ?
Et ça, c’est une question extrêmement délicate. Donner la mort pour un soignant, c’est aller contre toute sa vocation quelque part. Et encore une fois, j’insiste beaucoup, accompagner, cheminer, laisser partir, ce n’est pas la même chose que de dire aujourd’hui à telle heure je permets à quelqu’un de mourir et je provoque cette mort. Ce n’est pas la même chose. Il faut vivre après avec ça. Je vais vous parler de sédation profonde et continue. A chaque fois, c’est un moment émotionnel très fort pour le patient et sa famille, mais aussi pour les soignants. Je me souviens de chacune des sédations que j’ai accompagnées, donc ça reste quand même quelque chose de délicat, qui ne doit pas être quelque chose d’anodin et quelque chose que l’on fait, enfin en tout cas que l’on garde avec soi, c’est sûr, parce que chaque heure, chaque événement, on le gardera avec soi. Et pour un soignant, je pense que c’est délicat par la suite, oui. […]
Les seniors vont devenir des euthanasiés volontaires pour le bien des vivants
Dans le JDNews, Laurence Ferrari dénonce la légalisation de l’euthanasie, dans une tribune intitulée Soleil vert :
Elle aura été la vigie nous alertant depuis des mois sur les dangers de la loi relative à la fin de vie adoptée en commission à l’Assemblée nationale. Claire Fourcade, présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs, s’est s’étranglée en voyant ce que les députés ont voté en commission des affaires sociales.
« Vérifier que le discernement de la personne n’est pas altéré. » Rejeté. « Vérifier que la personne ne fait l’objet d’aucune pression. » Rejeté. « Interdiction d’appliquer l’euthanasie ou le suicide assisté aux personnes déficientes intellectuellement. » Rejeté. « Évaluer le risque d’abus de faiblesse. » Rejeté. « Si le médecin a un doute sur la liberté du patient qui demande à mourir et l’absence de pressions extérieures, il sollicite le procureur. » Rejeté. « Possibilité d’étendre la clause de conscience aux infirmiers, aides-soignants et auxiliaires médicaux. » Rejeté. « Possibilité pour un pharmacien de ne pas délivrer la préparation létale à un praticien. » Rejeté. « Clause de volontariat pour les professionnels de santé voulant intervenir dans ce processus létal. » Rejeté. « Si le médecin a des doutes sur le caractère libre et éclairé de l’expression de la demande du patient, il peut saisir un psychiatre. » Rejeté. « Décision d’euthanasie prise dans la collégialité. » Rejeté. « Faire valider la procédure par un magistrat. » Rejeté. « Possibilité d’intervention du juge des tutelles pour les majeurs protégés. » Rejeté. « Délit d’incitation au suicide assisté ou à l’euthanasie. » Rejeté.
En revanche, délit d’entrave adopté – avec, à la clé, amende et prison pour celui qui essayerait de dissuader une personne d’avoir recours à l’euthanasie. Vous avez le vertige ? Moi aussi. Attendez la suite. « L’euthanasie devient le principe et non l’exception. » Adopté. « L’avis de tous les professionnels qui interviennent auprès de la personne n’est plus requis. » Adopté. « La mort administrée doit être considérée comme une ‘‘mort naturelle’’. » Adopté. « Suppression de toute mention spécifique au handicap. » Adopté. « Indifférenciation entre suicide assisté et euthanasie. » Adopté.
Voilà, nous sommes arrivés au point de bascule où une civilisation abandonne ses principes de soins aux plus fragiles, aux handicapés, aux malades et aux plus âgés, tout cela au nom du progressisme. Ce point où l’État pourrait décider de dire qui va mourir et comment, puisqu’il en aurait le droit et le pouvoir. Où l’on serait, selon que l’on coûte trop cher à la société, que l’on soit un handicap pour sa famille, que la pression soit trop forte en cas de maladie, poussé à accéder à la demande de se faire… supprimer. Je ne m’y résous pas. Je refuse l’idée d’une société où, comme dans la dystopie Soleil vert, de Richard Fleischer – sur fond de surpopulation, pollution et famine –, les seniors deviennent des euthanasiés volontaires pour le bien des vivants.
« Nul ne peut retirer la vie à autrui dans une démocratie », disait Robert Badinter en 2008, lui qui fit voter l’abolition de la peine de mort. Aujourd’hui, ce que l’on nous propose, c’est la possibilité que le droit à mourir se transforme un jour en une obligation à mourir. Puissent les députés réaliser ce qu’il y a de révoltant dans les amendements de cette loi, au moment de voter le 13 mai prochain.
Happenings dans une cinquantaine de villes pour réclamer des soins et refuser l’euthanasie
Aujourd’hui,
des happenings ont lieu dans une cinquantaine de villes en France pour réclamer des soins et refuser l’euthanasie.
Ici, à Paris la mobilisation commence #DesSoinsPasLeuthanasie pic.twitter.com/nLmGjnCwxK— Alliance VITA (@allianceVITA) May 12, 2025
A Paris, nous sommes rassemblés pour dire NON à l’#euthanasie et au #suicideassisté ! Allongés sur le sol pour symboliser la crise du système de santé, nous réclamons des soins accessibles à tous.#DesSoinsPasLeuthanasie pic.twitter.com/l3M0sp6P5a
— Alliance VITA (@allianceVITA) May 12, 2025
A Saint-Omer (62), nous sommes là pour dire NON à l' #euthanasie et au suicide assisté. Allongés sur le sol, comme notre système de santé est à terre, nous exigeons des soins accessibles à tous.#DesSoinsPasLeuthanasie pic.twitter.com/4pbqe564rS
— Loridan Erik (@ErikLoridan) May 12, 2025
À ANNECY, nous sommes rassemblés pour dire NON à l'#euthanasie et au suicide assisté ! Allongés sur le sol pour symboliser la crise du système de santé, nous réclamons des soins accessibles à tous. #DesSoinsPasLeuthanasie @allianceVITA pic.twitter.com/F5c89LgM2J
— Alliance Vita 74 (@VitaAnnecy) May 12, 2025
« 6 mois d’attente pour un rdv chez le dermatologue alors que j'ai un cancer de la peau » . Ce dont les personnes ont besoin, c’est d’avoir accès aux médecins, pas à l’#euthanasie ! #DesSoinsPasLeuthanasie @allianceVITA pic.twitter.com/MRPetmnkib
— Alliance Vita 74 (@VitaAnnecy) May 12, 2025
#DesSoinsPasLeuthanasie #FindeVie @allianceVITA à #Vannes nous sommes rassemblés pour dire NON à l #euthanasie et au suicide assisté… pic.twitter.com/MmLMye3kbd
— Alliance VITA 56 (@AllianceVITA56) May 12, 2025
A #Grenoble rassemblés pour dire OUI aussi soins palliatifs et NON à l’#euthanasie et au suicide assisté ! Allongés sur le sol pour
symboliser la crise du système de santé, nous réclamons des soins accessibles à tous. #DesSoinsPasLeuthanasie pic.twitter.com/MOCGvc8vFX— Augustin (@Guscath) May 12, 2025
A #LeMans, nous sommes rassemblés pour dire NON à l'#euthanasie et au suicide assisté ! Allongés sur le sol pour symboliser la crise du système de santé, nous réclamons des soins accessibles à tous. @allianceVITA #DesSoinsPasLeuthanasie pic.twitter.com/lEFkibvgV9
— Gene (@genecoste) May 12, 2025
Allongés sur le sol pour symboliser la crise du système de santé, nous réclamons des #soins accessibles à tous #DesSoinsPasLeuthanasie #vannes pic.twitter.com/HQRvqQL7ZF
— Alliance VITA 56 (@AllianceVITA56) May 12, 2025
Dans cet hôpital de fortune, s'etendent des patients de toutes conditions. Que veulent-ils ? Des soins ! Nous incarnons les milliers de témoignages reçus par @allianceVITA
On veut #DesSoinsPasLeuthanasie pic.twitter.com/XuDY8HcFim— VITA 64-40 (@Alliancevita64) May 12, 2025
A #Brive, nous sommes rassemblés pour dire NON à l’#euthanasie et au suicide assisté ! Allongés sur le sol pour
symboliser la crise du système de santé, nous réclamons des soins accessibles à tous. #DesSoinsPasLeuthanasie@allianceVITA pic.twitter.com/L25AGOx8Pc— Thomas Darmendrail (@TDarmendrail) May 12, 2025
L’euthanasie exprime la pulsion suicidaire de l’Occident
De Roland Hureaux, haut fonctionnaire et essayiste:
Le débat sur la proposition de loi sur l’euthanasie (qu’on l’appelle suicide assisté ou autrement pour en atténuer l’horreur) dépasse largement la morale entendue au sens étroit. Sa légalisation représenterait une révolution anthropologique de première grandeur, un changement de notre rapport à la mort. Elle s’inscrirait dans cette vaste pulsion suicidaire qui touche particulièrement l’Europe occidentale, voire tout l’Occident et le reste du monde.
Elle n’est ainsi pas sans lien avec le déclin de la fécondité à l’œuvre en Europe . La France qui semblait épargnée ne l’est plus : depuis le covid, elle a vu son taux de fécondité tomber aussi bas que celui de ses voisins : 1,62 enfants par femme et même, si on ne compte que les indigènes, environ 1,4.
Personne n’ose y penser tant la chose est énorme : au niveau actuel de la fécondité, la population française tombera de 99 % en 300 ans ! La situation n’est pas meilleure chez nos voisins. Le phénomène s’étend au reste du monde, avec seulement un temps retard pour l’Afrique. Ce serait la fin acceptée à terme relativement rapproché de notre héritage. Aux optimistes qui pensent que la tendance peut se renverser, on rappellera qu’aucun pays tombé au-dessous du seuil de remplacement des générations n’y est remonté.
Qu’a-t-on fait chez nous pour inverser la tendance ? Les classes moyennes ont été privées de prestations familiales en 2014, le « droit » à l’avortement été inscrit dans la constitution en 2024. De nouvelles mesures tendant à le faciliter sont en préparation.
Autre forme de suicide : l’écologie dure. Partant du souci légitime de préserver la nature, elle est devenue une doctrine sectaire qui s’en prend à toutes les activités humaines. L’Union européenne, relais du GIEC ou du Forum de Davos, a fixé l’objectif d’une neutralité carbone en 2050. A ceux qui applaudissent à cet objectif, on rappellera que sa réalisation passe par la suppression progressive des élevages en plein air, la disparition des véhicules à essence et donc la disparition de la plus belle part de l’agriculture et de l’industrie automobile, avec des effets induits désastreux sur les autres secteurs. L’écologie bureaucratique génère des milliers de règlements qui étouffent peu à peu les activités. Le reste du monde, qui ne croit guère au réchauffement climatique et rejette 90 % du carbone échappe à cet étranglement.
D’ autres secteurs économiques seront obérés par ces tendances restrictives : outre les mines et l’extraction des ressources du sous-sol que l’on craint d’épuiser, l’ énergie nucléaire qui fait l’objet d’une hostilité hystérique , hors de proportion avec ses risques réels. Le tourisme et les échanges entre les peuples pâtissent des entraves mises au trafic aérien. Par des règles d’urbanisme toujours plus contraignantes (ZAN, zéro artificialisation nette) l’homme est dissuadé d’occuper l’espace ; il y devient un intrus. Certains fanatiques voudraient qu’il disparaisse.
Les hautes sphères internationales qui orientent l’opinion des hommes et les actions des gouvernements , au moins en Occident (Forum de Davos, Bilderberg, Trilatérale, etc.) font entendre à bas bruit la petite musique de la décroissance.
Certains vont plus loin. Le courant néo-malthusien croit souhaitable que la population mondiale soit réduite des 9/10e. Comment ? Peut-être par une vaccination stérilisante comme en rêve Bill Gates?
L’autre moyen de réduire la population est la guerre. Après 1945 et l’apparition de l’arme atomique le monde a été inspiré par la peur de l’arme nucléaire et l’idée que la dissuasion interdirait les guerres. Aujourd’hui, on l’a vu avec la guerre d’Ukraine, la possibilité d’une guerre nucléaire est caressée par certains avec quelque inconscience.
La guerre a toujours existé. Elle sélectionnait, disait-on, les meilleurs. Avec l’atome, elle est devenue aujourd’hui, pour reprendre une expression du président français, une « menace existentielle ». Cette menace en fascine plus d’un. Les mêmes qui demandent tant d’insistance l’instauration de l’euthanasie ?
Est-ce un hasard si le chef du IIIe Reich lança, pour la première fois dans l’histoire, un programme d’euthanasie des malades mentaux deux mois (juin 1939) avant de commencer la IIe Guerre mondiale?
De tous temps, les civilisations se sont organisées, au moins sur le plan intérieur, pour garantir leur survie. Ce qui impliquait qu’au sein de la même tribu, elles protégeaient la vie.
A ce moment critique où l’humanité a les moyens de se détruire elle-même (comme on invite les moribonds à le faire), où, après 80 ans de paix, reviennent dangereusement à l’ordre du jour « la guerre et les rumeurs de guerre » (Mt 24,6) , il est vital pour la France de conjurer cette pulsion de mort qui s’exprime au travers d’un projet que rejette la quasi-totalité de nos soignants qui savent, eux, ce qu’est la vie et la mort.
Cidre, caramel… 4000 produits de l’abbaye de Landévennec à vendre en une semaine
Les moines de l’abbaye de Landévennec présentent fièrement leurs produits 100% monastiques ! © Abbaye de Landévennec
Résumé de l’opération en cours
Les moines de l’abbaye de Saint-Guénolé de Landévennec, dans le Finistère au fond de la rade de Brest, ont lancé de grands travaux de rénovation et d’agrandissement bien nécessaires : nouveaux réfectoire, salle de réunion, librairie, bâtiments d’accueil etc…
Cet immense chantier a déjà commencé, mais suite à une réévaluation du devis initial, ils doivent rajouter une grosse enveloppe, ce qui n’était pas du tout prévu dans leur budget…
Pour pouvoir payer une partie de la facture, ils lancent donc une grande vente en ligne de leurs produits 100% bretons et monastiques : cidre, pâtes de fruits, caramel au beurre salé, et jus de pommes. Le défi est de vendre au moins 4000 produits, avant ce dimanche 18 mai à minuit !
- Les précommandes se font ici : https://divinebox.fr/landevennec/ jusqu’au dimanche 18 mai 23h59 (commandez vite !)
- Et la livraison se fera entre le 3 et le 13 juin à domicile ou en point relais.
Et pour aider les moines à atteindre leur objectif en vendant pleins de bons produits, envoyez l’info à vos proches grâce à ce lien de partage WhatsApp (modifiable avant envoi), merci pour eux !
Les fameux jus de pommes et pot de caramel au beurre salé de l’abbaye de Landévennec ! © Abbaye de Cîteaux
Un peu plus sur l’abbaye de Landévennec
L’abbaye de Landévennec est située en Bretagne, et a été fondée par saint Guénolé en 485. C’est donc le 3e plus ancien monastère de France ! Après avoir été pillés par les vikings en 913, les bâtiments sont vendus comme biens nationaux à la Révolution, et les moines partent en exil … Mais en 1875, grâce au Comte de Chalus qui rachète les ruines, l’abbaye renaît enfin et à quelques kilomètres de là, le nouveau monastère bénédictin de Kerbénéat prend vie, avec l’espoir de restaurer l’abbaye de Landévennec… ! C’est finalement en 1950 que les moines achètent le terrain et en 1958 la communauté s’y installe pour de bon !
Aujourd’hui, la communauté de Landévennec compte 21 frères bénédictins qui vivent selon la règle de saint Benoît : « prie et travaille ». Ils prient sept offices par jour dont le premier commence à 5h20 du matin. Et entre deux temps de prière, les moines excellent dans la fabrication de pâtes de fruits, caramel beurre salé, et même de jus de pommes et de cidre issus de leur verger. Alors, si vous voulez goûter ces délicieux produits 100% monastiques et bretons, vous avez jusqu’au dimanche 18 mai 23h59 pour commander en ligne, sur la boutique monastique de Divine Box. Attention, les stocks partent vite !
3 événements historiques : de la visite de Macron chez les franc-maçons à la loi sur l’euthanasie, en passant par l’élection de Léon XIV
Reçu d’un lecteur :
- 5 mai 2025 : visite historique d’Emmanuel Macron au siège de la Grande Loge de France (GLDF)
- 8 mai 2025 : élection de notre nouveau pape Léon XIV
- 12 mai 2025 : le texte sur « le droit à l’aide à mourir » arrive en discussion à l’Assemblée nationale
Pourquoi rapprocher ces trois événements qui peuvent sembler n’avoir aucun rapport ?
Alors que le combat pour l’euthanasie semble inarrêtable, Emmanuel Macron vient de se rendre à la Grande Loge de France (GLDF), une semaine avant l’arrivée du texte sur « le droit à l’aide à mourir » à l’Assemblée nationale, pour un vote le 27 mai (lire le décryptage de ce texte « d’une grande violence », « le plus permissif au monde »). Cette visite est la première d’un président français à la GLDF, nos présidents ayant plutôt l’habitude de se rendre au Grand Orient de France (GODF), comme Emmanuel Macron le fit d’ailleurs le 8 novembre 2023. La GLDF fut jadis présidée par Pierre Simon, promoteur déterminé de l’euthanasie (et bien d’autres choses) dont Emmanuel Macron a souvent honoré la mémoire, comme par exemple ce 5 mai 2025, ou devant le GODF en 2023. Voilà ce que disait Pierre Simon sur France Culture le 8 Octobre 2007, quelques mois avant de mourir :
Depuis 40 ans, le combat que nous menons a toujours été le même : contraception, libération des comportements sexuels, avortement, homosexualité et euthanasie… Nous avions l’appui d’une grande fraternelle parlementaire souhaitant arracher l’homme à l’obscurantisme multiséculaire et le faire descendre du ciel à la terre.
Le discours d’Emmanuel Macron devant la GLDF, de première importance, est à écouter attentivement ici.
En quoi l’élection du nouveau pape Léon XIV apporte-t-elle un éclairage utile aux deux autres événements ?
En choisissant le nom de Léon XIV, notre nouveau pape nous fait immédiatement regarder vers le premier à avoir porté ce nom, Saint Léon le Grand (440-461), qui devint pape pendant la période de grand trouble qui précéda la chute de l’Empire romain.
En choisissant le nom de Léon XIV, notre nouveau pape nous fait également regarder vers le dernier à avoir porté ce nom, le grand Léon XIII (1878-1903), pape bien connu de la doctrine sociale de l’Église qu’il mit en forme dans l’encyclique Rerum novarum et enrichit de réponses novatrices aux enjeux pressants du temps.
Dans les premiers mots qu’il nous adresse depuis la loggia, Léon XIV se présente en « fils de Saint Augustin » et fait un vibrant appel à la paix et à la charité, nous rappelant que Dieu nous aime tous et que « le mal ne prévaudra pas ». La triple référence à Léon XIII, à Saint Augustin et au combat que mène le mal, fait écho à une autre encyclique magistrale de Léon XIII, Humanum genus, et le lien avec les deux autres événements mentionnés. Publiée le 20 avril 1884 et devenue l’encyclique de référence de condamnation de la franc-maçonnerie, Léon XIII renouvelle ainsi, comme ses prédécesseurs, la première condamnation du pape Clément XII en 1738.
Dès les deux premiers paragraphes, il explicite avec une très grande clarté la nature du combat qu’illustrent les deux cités définies par Saint Augustin :
Depuis que, par la jalousie du démon, le genre humain s’est misérablement séparé de Dieu auquel il était redevable de son appel à l’existence et des dons surnaturels, il s’est partagé en deux camps ennemis, lesquels ne cessent pas de combattre, l’un pour la vérité et la vertu, l’autre pour tout ce qui est contraire à la vertu et à la vérité. Le premier est le royaume de Dieu sur la terre, à savoir la véritable Église de Jésus Christ, dont les membres, s’ils veulent lui appartenir du fond du cœur et de manière à opérer le salut, doivent nécessairement servir Dieu et son Fils unique, de toute leur âme, de toute leur volonté. Le second est le royaume de Satan. Sous son empire et en sa puissance se trouvent tous ceux qui, suivant les funestes exemples de leur chef et de nos premiers parents, refusent d’obéir à la loi divine et multiplient leurs efforts, ici, pour se passer de Dieu, là pour agir directement contre Dieu.
Ces deux royaumes, saint Augustin les a vus et décrits avec une grande perspicacité, sous la forme de deux cités opposées l’une à l’autre, soit par les lois qui les régissent, soit par l’idéal qu’elles poursuivent ; et, avec un ingénieux laconisme, il a mis en relief dans les paroles suivantes le principe constitutif de chacune d’elles : “Deux amours ont donné naissance à deux cités : la cité terrestre procède de l’amour de soi porté jusqu’au mépris de Dieu ; la cité céleste procède de l’amour de Dieu porté jusqu’au mépris de soi.” Dans toute la suite des siècles qui nous ont précédés, ces deux cités n’ont pas cessé de lutter l’une contre l’autre, en employant toutes sortes de tactiques et les armes les plus diverses, quoique non toujours avec la même ardeur, ni avec la même impétuosité.
A notre époque, les fauteurs du mal paraissent s’être coalisés dans un immense effort, sous l’impulsion et avec l’aide d’une Société répandue en un grand nombre de lieux et fortement organisée, la Société des francs-maçons. Ceux-ci, en effet, ne prennent plus la peine de dissimuler leurs intentions et ils rivalisent d’audace entre eux contre l’auguste majesté de Dieu. C’est publiquement, à ciel ouvert, qu’ils entreprennent de ruiner la sainte Église, afin d’arriver, si c’était possible, à dépouiller complètement les nations chrétiennes des bienfaits dont elles sont redevables au Sauveur Jésus Christ.
Dans les derniers paragraphes de l’encyclique, s’adressant à l’épiscopat (et aux fidèles), le pape Léon XIII nous exhorte, avec grande force, à la vérité et à la charité, comme pour souligner que les deux sont indissociables l’une de l’autre (réédition de l’encyclique).
Dans ce contexte d’une gravité historique, toutes ces références autour de l’élection du pape Léon XIV prennent un relief particulier, et lire ou relire l’encyclique Humanum genus est essentiel pour comprendre la nature du combat auquel nous sommes confrontés et ce à quoi notre baptême nous engage.
Enfin, 1884 est aussi l’année de la grande vision que Léon XIII eut à la fin de la messe qu’il célébrait, le 13 octobre, et qui lui fit rédiger immédiatement et diffuser dans toute l’Église la prière à Saint Michel pour la confier à sa protection :
Saint Michel Archange, défendez-nous dans le combat, soyez notre secours contre la malice et les embûches du démon.
Que Dieu exerce sur lui son empire, nous vous le demandons en suppliant.
Et vous, Prince de la Milice Céleste, repoussez en enfer par la force divine Satan et les autres esprits mauvais qui rôdent dans le monde en vue de perdre les âmes.
Ainsi soit-il.
Léon XIV face aux médias : “seuls des peuples informés peuvent faire des choix libres”
Léon XIV a reçu ce matin les journalistes pour une conférence de presse, sans question :
Bonjour, et merci pour cet accueil formidable ! On dit que les applaudissements au début n’ont pas beaucoup d’importance… Si vous êtes encore réveillés à la fin et que vous avez encore envie d’applaudir… Merci beaucoup !
Frères et sœurs !
Je vous souhaite la bienvenue, représentants des médias du monde entier. Je vous remercie pour le travail que vous avez accompli et que vous accomplissez en ce moment, qui est essentiellement un temps de grâce pour l’Église.
Dans le « Discours sur la montagne », Jésus a proclamé : « Heureux les artisans de paix » (Mt 5, 9). Il s’agit d’une béatitude qui nous interpelle tous et qui vous concerne particulièrement, appelant chacun à s’engager à promouvoir une communication différente, qui ne recherche pas le consensus à tout prix, qui ne se revêt pas de mots agressifs, qui n’épouse pas le modèle de la compétition, qui ne sépare jamais la recherche de la vérité de l’amour avec lequel nous devons humblement la rechercher. La paix commence par chacun de nous : par la manière dont nous regardons les autres, dont nous les écoutons, dont nous parlons d’eux ; et, en ce sens, la manière dont nous communiquons est d’une importance fondamentale : nous devons dire « non » à la guerre des mots et des images, nous devons rejeter le paradigme de la guerre.
Permettez-moi donc de réaffirmer aujourd’hui la solidarité de l’Église avec les journalistes emprisonnés pour avoir recherché à rapporter la vérité, et par ces paroles, de demander la libération de ces journalistes emprisonnés. L’Église reconnaît dans ces témoins – je pense à ceux qui racontent la guerre au prix de leur vie – le courage de ceux qui défendent la dignité, la justice et le droit des peuples à être informés, car seuls des peuples informés peuvent faire des choix libres. La souffrance de ces journalistes emprisonnés interpelle la conscience des nations et de la communauté internationale, nous appelant tous à préserver le bien précieux que sont la liberté d’expression et la liberté de la presse.
Merci, chers amis, pour votre service à la vérité. Vous avez été à Rome ces dernières semaines pour raconter l’Église, sa diversité et, en même temps, son unité. Vous avez accompagné les rites de la Semaine Sainte ; vous avez ensuite raconté la douleur causée par la mort du pape François, survenue cependant dans la lumière de Pâques. Cette même foi pascale nous a introduits dans l’esprit du Conclave, qui vous a vu particulièrement engagés pendant ces journées fatigantes ; et, même en cette occasion, vous avez su raconter la beauté de l’amour du Christ qui nous unit tous et fait de nous un seul peuple, guidé par le Bon Pasteur.
Nous vivons des temps difficiles à traverser et à raconter, qui représentent un défi pour nous tous et que nous ne devons pas fuir. Au contraire, ils exigent de chacun, dans nos différents rôles et services, de ne jamais céder à la médiocrité. L’Église doit relever le défi de son temps et, de la même manière, il ne peut y avoir de communication et de journalisme hors du temps et de l’histoire. Comme nous le rappelle saint Augustin, qui disait : « Vivons bien, et les temps seront bons. Nous sommes les temps » (Discours 311).
Merci donc pour ce que vous avez fait pour sortir des stéréotypes et des lieux communs à travers lesquels nous lisons souvent la vie chrétienne et la vie même de l’Église. Merci d’avoir su saisir l’essentiel de ce que nous sommes et de l’avoir transmis par tous les moyens au monde entier.
Aujourd’hui, l’un des défis les plus importants est de promouvoir une communication capable de nous faire sortir de la « tour de Babel » dans laquelle nous nous trouvons parfois, de la confusion des langages sans amour, souvent idéologiques ou partisans. C’est pourquoi votre service, avec les mots que vous utilisez et le style que vous adoptez, est important. En effet, la communication n’est pas seulement la transmission d’informations, mais aussi la création d’une culture, d’environnements humains et numériques qui deviennent des espaces de dialogue et de confrontation. Et si l’on considère l’évolution technologique, cette mission devient encore plus nécessaire. Je pense en particulier à l’intelligence artificielle, avec son immense potentiel, qui exige toutefois responsabilité et discernement pour orienter les outils vers le bien de tous, afin qu’ils puissent produire des bénéfices pour l’humanité. Et cette responsabilité concerne tout le monde, proportionnellement à l’âge et aux rôles sociaux.
Chers amis, nous apprendrons avec le temps à mieux nous connaître. Nous avons vécu – nous pouvons le dire ensemble – des jours vraiment particuliers. Nous les avons partagés avec tous les moyens de communication : la télévision, la radio, le web, les réseaux sociaux. Je souhaite vivement que chacun de nous puisse dire qu’ils nous ont révélé un peu du mystère de notre humanité et qu’ils nous ont laissé un désir d’amour et de paix. C’est pourquoi je vous répète aujourd’hui l’invitation lancée par le pape François dans son dernier message pour la prochaine Journée mondiale des communications sociales : désarmons la communication de tout préjugé, rancœur, fanatisme et haine ; purifions-la de toute agressivité. Nous n’avons pas besoin d’une communication bruyante, musclée, mais plutôt d’une communication capable d’écouter, de recueillir la voix des faibles qui n’ont pas de voix. Désarmons les mots et nous contribuerons à désarmer la Terre. Une communication désarmée et désarmante nous permet de partager un regard différent sur le monde et d’agir en cohérence avec notre dignité humaine.
Vous êtes en première ligne pour raconter les conflits et les espoirs de paix, les situations d’injustice et de pauvreté, ainsi que le travail silencieux de tant de personnes pour un monde meilleur. C’est pourquoi je vous demande de choisir avec conscience et courage la voie d’une communication de paix.
Merci. Que Dieu vous bénisse ! Et au revoir.
Un éclairage sur la fin de vie et les soins palliatifs
La Clinique Sainte-Elisabeth, à Marseille, est l’un des deux établissements spécialisés en soins palliatifs de la région Sud. Elle a envoyé un argumentaire aux parlementaires pour les informer sur la fin de vie et les soins palliatifs et répondre à quelques idées reçues :
Les combats politiques et métapolitiques sont complémentaires
Né en 1948, père de 4 enfants, énarque, haut-fonctionnaire à Beauvau, élu politique, lanceur d’alerte et théoricien de la préférence nationale, co-fondateur de l’Institut Iliade, des Bobards d’or, de la Fondation Polemia, Jean-Yves Le Gallou vient de publier ses Mémoires identitaires. 1968-2025 : les dessous du Grand Basculement.
Après soixante années d’engagements pour la France, son identité et la liberté d’expression, Jean-Yves Le Gallou nous livre la somme de ses souvenirs et réflexions à contre-courant, de 1954 et son entrée à l’École « républicaine » à 2024 et la débâcle des « valeurs républicaines ». De la guerre culturelle de mai 68 à la révolution woke, de Pompidou-Giscard à la Nouvelle Droite, des fraudes de la gauche à l’émergence du Front national, de la manipulation de Carpentras aux dessous de l’« affaire du détail » ou de la scission de Bruno Mégret en 1998, c’est le théâtre de la vie politique, économique, judiciaire, idéologique et sociétal que décrypte Jean-Yves Le Gallou à l’appui de son expérience et de portraits de ses contemporains : Georges Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing, Raymond Marcellin, Michel Poniatowski, Jean-Marie Le Pen, Jean-Pierre et Marie-France Stirbois, Bruno Gollnisch, Bruno Mégret, Philippe de Villiers, Marine Le Pen, Marion Maréchal, Eric Zemmour et ceux de ses compagnons de route : Alain de Benoist, Guillaume Faye, Dominique Venner, Yvan Blot, Bernard Lugan…
Nous avons interrogé l’auteur sur quelques points de ses mémoires :
– Vous avez combattu à la fois sur le plan politique, engagé dans un parti et menant des campagnes électorales et une vie d’élu, et sur le plan métapolitique, en menant le combat des idées. Selon votre expérience, qu’est-ce qui est le plus important, le combat politique ou le combat métapolitique ?
Les deux, mon colonel. Les deux formes de combat sont complémentaires. Le combat métapolitique, le combat d’idées, pose les problèmes, déplace le champ idéologique, ouvre la fenêtre d’Overton (le spectre des idées acceptables), en ce sens il prépare le terrain au combat politique et électoral qui doit (ou devrait) permettre à son tour de nouvelles avancées.
Chaque acteur – politique ou métapolitique- doit accepter les règles de l’autre. Moins d’auto censure dans le champ métapolitique. De la prudence – mais pas de la trahison – dans le champ politique. Même si certains l’oublient, il est nuisible de tirer dans le dos de ses frères d’armes. Lorsqu’il a du sens le combat électoral participe aussi du combat métapolitique. Dans les années 1990 la revue doctrinale du FN – Identité – a participé de l’éclosion postérieure du courant identitaire. Plus près de nous la campagne présidentielle de Zemmour a fait connaître du grand public les thématiques du Grand Remplacement et de la remigration.
– Vous constatez la diffusion des idées identitaires, avec la création d’organes médiatiques comme TV Libertés, Frontières, la droitisation du JDD, de Valeurs Actuelles, d’Europe 1, et une croissance électorale du mouvement national, en France comme à l’étranger… Selon vous, assistons-nous à un mouvement dextrogyre, selon la terminologie de Guillaume Bernard ?
Il y a vingt ans, en matière d’information, il n’y avait rien d’autre ou presque (à l’exception de Présent et de Radio courtoisie, honneur leur soit rendus !) que les médias de grand chemin. Aujourd’hui une plus grande pluralité s’impose avec les réseaux sociaux, les médias alternatifs, de plus en plus nombreux, les podcasts et les médias de transition.
Qu’appelez-vous médias de transition ?
Les médias qui ont accès aux grands financements privés et publicitaires, tout en faisant une place aux opinions dissidentes (Valeurs actuelles, le JDD, Europe 1, CNews,etc…). Cela permet un désenclavement des hommes et des idées et contribue à ouvrir la fenêtre d’Overton. C’est extraordinairement positif. D’autant que ces médias de transition concurrencent et par là même finissent par influencer les médias mainstream. Reste néanmoins que le centre de gravité politique médiatique et idéologique reste à gauche.
Pourquoi ?
À cause du cordon sanitaire : sur le champ politique, en France mais pas seulement, les voix nationales sont gelées. Elles ne pèsent pas, donc elles ne comptent pas. Mais une fois effacé (cancellisé) le tiers droit de l’hémicycle et la partie droite du « camembert » de l’opinion, le centre de gravité de la vie politique et idéologique est déporté à gauche. Et c’est la gauche qui domine et intimide l’ensemble de la droite.
Ce cordon sanitaire existe aussi dans les administrations, les entreprises et les universités. Extrême gauche et extrême centre ont droit de cité mais nationaux, identitaires, conservateurs et catholiques doivent souvent faire profil bas. Et laisser les autres tenir le haut du pavé sans trop oser répondre. Comme la gauche a le monopole du crachoir, à chaque événement, elle créé des cascades d’opinion favorables aux thèses des minorités antiracistes, alarmistes climatiques, immigrationnistes ou LGBTQX.
– Vous évoquez à plusieurs reprises dans votre ouvrage la présence de francs-maçons, en politique comme dans les rouages de l’administration. Comment évaluez-vous leur influence ?
Elle est d’abord idéologique : on le voit sur les lois sociétales, les lois sur la vie et sur la mort, dont ils restent les inspirateurs. Mais ce sont eux aussi – c’est moins connu – qui interdisent ou valident, autorisent ou réglementent, les atteintes aux libertés et l’usage des avancées technologiques. En voici un exemple. A la fin des années 2000 les forces de sécurité ont vu ce que l’ADN pouvait apporter à la police scientifique. D’où l’idée de créer un fichier des empreintes génétiques : ce fut alors Ramiro Riera qui en fut chargé, il était inspecteur général de l’administration mais surtout représentant de l’amicale maçonnique du ministère de l’Intérieur. Un ministère où les « frères » sont très présents, dans les syndicats de police notamment. Et à chaque alternance politique place Beauvau, le Grand Orient et la Grande loge nationale de France (GLNF) roquent pour les grands postes préfectoraux (et inversement !). Ceci étant il y a aussi des préfets catholiques. L’un d’entre eux m’a raconté une anecdote plaisante. L’ancien directeur de cabinet de Jacques Chirac, Bertrand Landrieu, lui avait proposé de devenir secrétaire général du comité économique social et environnemental (CESE). Un endroit où il y autant de francs-maçons que de rats dans une meule de fromage.
Objection du pressenti :
[- « Mais que vais-je aller faire là-bas vous savez bien que suis talla »
-« Justement vous serez neutre, vous pourrez arbitrer impartialement les luttes d’obédiences et de coteries »]
– Vous écrivez que vous êtes baptisé, que c’est toujours avec émotion que vous entrez dans les églises, que le mystère chrétien vous trouble mais que l’Ancien Testament vous rebute et vous expliquez même que Dieu ne vous a pas donné la grâce, alors qu’Il ne la refuse pas à ceux qui la lui demande. Pouvez-vous développer ce qui vous gêne dans la foi catholique ?
A question directe. Réponse directe et…nuancée. Je me sens assez étranger à Yahweh, le Dieu jaloux de la bible. Et, malgré les souvenirs du catéchisme, les lieux saints et la Palestine ne sont pas au cœur de ma géographie imaginaire. Pour autant je sais qu’à la différence des autres grands monothéismes, le christianisme, l’helléno christianisme est une religion de l’incarnation, où Dieu se fait homme et où on trouve le culte des saints, le culte marial avec ses madones et ses piéta. On trouve même des « paternités » : Joseph avec l’enfant Jésus dans ses bras et, plus rare, dans certaines églises baroques de Bavière, Dieu le père portant dans ses bras son fils sacrifié.
Mais nous ne pouvons, ni les uns, ni les autres, échapper à une contradiction. Élément clé de l’histoire et de l’identité de l’Europe, le christianisme est aussi une religion universelle, voire, dans sa forme sécularisée, une religion de l’universel (Marcel Gauchet). Ce qui fut une force pour l’Europe se retourne contre elle au moins depuis Vatican 2. Voyez le discours des évêques et des papes sur l’immigration et pas seulement les propos irresponsables de François à Lampedusa mais aussi les textes de Jean-Paul II et de Benoît XVI, tels qu’ils ont été magistralement analysés par Laurent Dandrieu dans L’église et l’immigration : le grand malaise. Voyez aussi à chaque conclave la tentation, a minima médiatique, de chercher un pape hors d’Europe même si François et Léon XIV sont encore des Européens.
Dans le même temps c’est une démarche identitaire qui motive les born again d’Academia Christiana tout comme la progression du nombre des baptêmes d’adultes et d’adolescents, en partie conséquence d’une communautarisation des enfants à travers des troupes scoutes et des écoles privées. La meilleure synthèse reste l’enseignement des humanités traditionnelles. Qu’il reste souvent à se réapproprier et à réacquerir.
Face à la tentative de légalisation de l’euthanasie, nous ne pouvons taire nos réticences ni nos inquiétudes
La Croix a recueilli des réactions épiscopales face à la loi sur l’euthanasie. Mgr de Moulins-Beaufort :
« Face à ce moment grave pour le pays, nous ne pouvons taire nos réticences et nos inquiétudes à l’égard d’un texte qui utilise des termes ambigus pour mieux édulcorer les réalités qu’il prépare. Au départ, le président et le gouvernement affirmaient vouloir une loi qui s’applique à quelques rares cas de malades dans l’impasse. La suite a montré qu’il s’agit d’instaurer un droit à demander et à donner la mort qui va avoir un impact extrêmement dangereux pour l’ensemble de la société ».
Mgr Rougé, évêque de Nanterre et l’un des porte-parole désignés par la CEF sur ce dossier :
« Qu’on nous comprenne bien : nous ne sommes pas là pour défendre une position confessionnelle mais un principe d’humanité. Certes, comme croyants, notre attachement à la vie comme don reçu nous stimule. Mais nous ne parlons pas en défense du dogme. Notre souci, partagé avec beaucoup d’autres – malades, soignants, éthiciens, juristes, philosophes, responsables d’associations – est de mettre en garde contre une fuite en avant qui fait tomber les uns après les autres les garde-fous qu’on prétendait ériger. »
« Cette première lecture à l’Assemblée nationale n’est qu’une étape. Avant l’adoption de la loi, le parcours législatif est encore long et l’on ne peut exclure qu’il y ait entre-temps un sursaut de sagesse. Mettons ce temps à profit pour continuer à expliquer et à convaincre, à s’impliquer toujours plus au service des plus fragiles et de la société. »
Il rappelle la parole du cardinal André Vingt-Trois :
« L’important n’est pas de manifester mais de se manifester. »
Euthanasie : La stratégie de lobbying qui consiste à mettre un « pied dans la porte » est consciente et éprouvée
Lu sur Gènéthique :
Les adversaires de l’euthanasie mettent souvent en garde contre une « pente glissante » vers de nouveaux amendements considérés comme inacceptables. De fait, lorsque la légalisation de l’euthanasie connait une « avancée » dans un pays, cette « avancée » est suivie par des actions de lobbying pour étendre ce « droit » à de nouvelles catégories de la population. Aux Pays-Bas, le « droit à l’euthanasie » en vigueur depuis 2002 a été étendu en avril 2023 pour inclure les enfants de moins de 12 ans.
Cependant, l’image d’une pente glissante laisse entendre que le mouvement vers le bas est inéluctable. On glisse sans pouvoir s’accrocher à quoi que ce soit pour se retenir dans sa chute. Personne n’en porte la responsabilité.
Or ici, l’évolution que l’on constate dans chaque pays qui a légalisé l’euthanasie est le fruit d’actions concertées. La stratégie de lobbying qui consiste à mettre un « pied dans la porte » est consciente et éprouvée.
Lors des discussions au sein de la Commission des Affaires sociales du 11 avril 2025, il apparait que si le rapporteur général de la proposition de loi, Olivier Falorni (Les Démocrates) s’oppose à l’amendement qui prévoit d’euthanasier des personnes l’ayant mentionné dans leurs directives anticipées, c’est surtout pour éviter les blocages et obtenir l’approbation du texte dans ses grandes lignes.
En revanche Guillaume Trichard, Grand Maître du Grand Orient de France, a réclamé avec vigueur que soit autorisé l’accès à l’euthanasie pour les enfants. Le député LR Patrick Hetzel reconnait que cette position existe au sein de la commission parlementaire, cependant il comprend ses partisans qui n’insistent pas : « ils ont conscience que, stratégiquement, ils n’ont pas intérêt à la mettre en avant ». Comme Olivier Falorni, ils avancent pas à pas, sans dévoiler immédiatement leurs véritables intentions, ce qui risquerait de dresser l’opinion publique contre eux.
« Nous devons être astucieux et ne pas sembler excessifs », écrivait l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) dans un mail adressé à ses adhérents en septembre 2022. « Nous devrons accepter des concessions qui ne seront que temporaires, transitoires. Car dès lors que le principe même de l’aide active aura été voté, le front des anti-choix aura été brisé et nous pourrons enfin avancer rapidement et faire évoluer la loi vers ce que nous souhaitons tous : une loi du libre choix qui ne comporte aucune obligation pour quiconque ».
C’est pourquoi les déclarations du ministre de la Santé Catherine Vautrin dans Le Parisien d’aujourd’hui sur l’encadrement “strict” de cette loi sont tout à fait mensongères. Les fameux garde-fous avancés (le patient devra être atteint d’une maladie incurable, avec un pronostic vital « en phase avancée ou terminale », être majeur, conscient et capable d’exprimer une volonté libre et éclairée, la substance létale sera administrée par le patient lui-même dans l’immense majorité des cas, délai de réflexion de 48 heures, exclusion de toute directive anticipée ou demande venant d’un tiers) sont destinés à être abrogés, une fois la loi adoptée.
L’euthanasie, stade terminal de la décomposition familiale
Jean Gauthier, cardiologue réanimateur et chercheur en thérapie cellulaire, dénonce dans la revue Ombres et Lumière le manque de soins palliatifs et insiste sur la nécessité de renforcer la cellule familiale pour accompagner la fin de vie :
[…] J’ai scruté de près les chiffres des soins palliatifs en France : la Cour de Comptes évalue à 350 000 les Français qui en ont besoin, l’OMS pose une estimation à 450 000, quand l’annuaire du Ministère 2023 parle de 150 000 prises en charge effectives. Si on se projette avec les critères de l’OMS, les besoins vont s’étendre : en 2050, 1 million de Français en auront besoin, contre seulement 500 000 prises en charge, si l’on poursuit sur notre ligne. Il faudra que cette moitié des personnes, pour lesquelles le système public ne pourra rien faire, puisse être accompagnée à domicile. Des équipes devront se former autour du médecin traitant, avec bien sûr plus de relais des associations. Mais le problème principal, ce sont les familles, sur lesquelles les attentes vont reposer de plus en plus. Aujourd’hui, la famille nucléaire existe moins : les proches sont loin les uns des autres. Il va falloir qu’elle se rapproche, communique plus, mutualise son action. L’Etat n’en n’a pas conscience, mais c’est le renforcement du noyau familial auprès des patients qui va être la solution.
Les Français touchés de près par le handicap n’en font-ils pas déjà l’expérience ?
Ceux qui sont confrontés au handicap vivent quelque chose de prémonitoire : d’une part, les familles ne sont pas préparées à ce qui leur arrive, d’autre part, la difficulté d’assumer la charge est très difficile pour les familles monoparentales. Quant aux familles nombreuses, elles ne sont pas forcément bien organisées : c’est là que doit intervenir l’Etat de manière plus importante. On n’a pas besoin d’une loi, mais d’un budget ! La famille va devenir encore plus aidante, et pour cela, elle aurait besoin d’être salariée. L’Etat le fait dans certaines situations, mais sur des périodes courtes. Malheureusement, les patients en fin de vie, ou les personnes handicapées, ne peuvent pas bloquer les autoroutes, mettre du fumier devant les préfectures… A l’heure des restrictions budgétaires, la variable d’ajustement, c’est eux.
De quelle manière avez-vous perçu l’attitude des familles, lors d’hospitalisations ou de fin de vie, auprès de vos patients ?
Beaucoup de mes patients, avec des insuffisances cardiaques, étaient ré-hospitalisés régulièrement, et j’ai assisté à toutes sortes de situations : le cercle familial qui peu à peu se reforme autour du patient, et prépare avec soin le retour chez lui, ou, au contraire, le désintérêt progressif, le retour compliqué, le découragement des proches. J’ai connu des patients qui incarnaient la théorie du déchet : voyant que la famille rencontrait des difficultés à suivre, ou exprimait un désagrément, ils lâchaient psychologiquement. Pour beaucoup, la demande d’euthanasie est liée à un environnement familial moins fort. Si la famille lâche, le patient lâche. La personne ne supporte pas d’être déchue ; beaucoup disent « je ne veux pas être une charge pour ma mère », ou « pour mes enfants ». J’ai vu des proches, pendant que leur parent était hospitalisé, vendre la maison de ce dernier, qui a ressenti comme un rejet de sa famille. Alors cet homme a demandé de ne plus être soigné pour ne pas gêner son entourage. L’Eglise catholique a nommé cela, avec justesse, la culture du déchet.
Comment éviter que n’émerge, au sein même des familles, cette culture du déchet ?
Au milieu de tout cela, il est déjà important que la famille prenne conscience du problème, et anticipe la fin de vie des parents. Est-ce que certains vont donner une aide financière, participative, physique ? Il faut cependant se méfier de retomber dans le travers d’une discrimination familiale homme / femme, sous prétexte d’améliorer les choses. L’idée, c’est que la famille constitue une équipe avec ses membres, et plus largement avec les aidants extérieurs et les bénévoles. Il faut signer des conventions, simplifier au maximum le quotidien. Aujourd’hui, on est tellement à l’opposé de ça : on est parfois plus en famille sur les réseaux sociaux qu’avec sa propre famille. Ce n’est pas en votant cette loi que les députés français trouveront une issue, mais en soignant la famille qui est la première préoccupation des Français.
Le gouvernement italien conteste la loi sur l’euthanasie adoptée en Toscane
Vendredi 9 mai, le gouvernement italien a contesté la loi adoptée en mars par la région de Toscane qui autorise le suicide assisté. Il s’agissait de la première région italienne à prendre de telles dispositions. L’opposition a déjà fait appel de la loi.
Une première personne est décédée après un suicide assisté vendredi.
Aide active à mourir : lettre ouverte d’un simple citoyen aux députés
Mesdames et Messieurs les députés,
En tant que simple citoyen, je tenais à vous alerter sur le fait que la loi sur « l’aide active à mourir » ne relève ni de la compassion, ni de la fraternité, ni de la liberté, ni de la remédiation à la souffrance et au désespoir. C’est même tout le contraire.
Pour tenter de vous en convaincre, je vous propose cette analogie toute simple :
Imaginez qu’une loi sur « l’aide active à mourir politiquement » soit proposée. Une loi qui permettrait de précipiter activement la chute d’un élu qui souhaiterait en finir avec la vie politique. Non pas en l’aidant à se reconvertir, mais bien en l’achevant politiquement (par exemple, en montant de toutes pièces une affaire de corruption ou de mœurs, que les médias seraient tenus de relayer, en guise d’injection létale.).
Cette loi vous paraîtrait-elle abjecte ? De mauvais goût ? Inconvenante ? Irrespectueuse ? Ce serait bien normal, et ce serait bon signe. Cela signifierait simplement que vous êtes conscients de la grandeur de votre tâche, et que vous êtes attachés à la valeur, à la dignité, à la noblesse de la vie politique, qui dépasse votre propre personne.
Cette loi vous paraîtrait-elle dangereuse ? Vous sentiriez-vous plus ou moins menacé par elle, même si vous n’êtes pas concerné a priori ? Vous auriez bien raison. Il n’est pas difficile d’imaginer toutes les dérives possibles qu’entraînerait une telle loi, et les menaces qu’elle ferait rapidement peser sur les élus les plus vulnérables.
Cette loi serait-elle, selon vous, une loi de fraternité ? Une loi de compassion ? L’élu qui ne parviendrait plus à supporter la pression et les moqueries des médias, la cruauté des opposants, le poids écrasant de ses responsabilités, trouverait-t-il dans cette loi réconfort, fraternité, compassion à son égard ? Ne serait-ce pas tout le contraire ? La compassion ne consisterait-elle pas plutôt dans une écoute attentive et bienveillante, et dans le fait de pallier autant que faire se peut les difficultés rencontrées ?
Cette loi serait-elle, selon vous, une loi de liberté ? Pensez-vous qu’un élu qui demanderait de faire appliquer cette loi à lui-même le ferait en toute liberté ? Ne serait-il pas au contraire entièrement contraint par les difficultés qu’il rencontre, parce qu’il ne voit plus aucun autre choix et que sa volonté capitule ? Est-ce faire usage de sa liberté que de prendre une telle décision dans de telles conditions ? Ne serait-ce pas plutôt en étant soutenu, dans un accompagnement aussi humble et démuni soit-il, que sa liberté aurait des chances de pouvoir s’exprimer vraiment ?
Cette loi diminuerait-elle un tant soit peu les souffrances, le désespoir, que peut parfois occasionner la vie politique ? Non, bien sûr. Bien au contraire, en légitimant le fait de pouvoir provoquer activement la mort politique, c’est l’ensemble du corps politique qui s’en trouverait grandement fragilisé, sentant en permanence le poids de cette terrifiante épée de Damoclès au-dessus de sa tête.
Ainsi en va-t-il de la loi sur « l’aide active à mourir ». Les personnes véritablement attachées à la vie, et conscientes de sa valeur, savent que cette loi est une ignominie dont les conséquences seront dévastatrices. Soyez bien certain que ce vote sera le plus important de votre mandat.
En vous remerciant pour l’attention que vous voudrez bien accorder à cette lettre, je vous prie d’agréer, Mesdames et Messieurs les députés, l’expression de ma respectueuse considération.
Un simple citoyen.
Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.
Léon XIV élu, vive l’Eglise !
Suite à l’élection du nouveau Souverain Pontife, tous les pronostics sont ouverts et nombreux sont ceux qui s’évertuent à annoncer la couleur de ce prochain pontificat. N’y aurait-il pas pourtant autre chose à voir ou à dire ? Du père Danziec dans Valeurs Actuelles :
A la mort du pape François, j’avais publié pour Valeurs Actuelles une chronique intitulée Le pape est mort, vive l’Eglise ! Quelques jours après l’élection du 267ème successeur de saint Pierre, je reprends à bon compte la formule pour le nouveau pontife, découvert le 8 mai dernier : « Léon XIV élu, vive l’Eglise ! »
Le jour de la fin de la seconde guerre mondiale, faut-il y voir un clin d’œil de la Providence suggérant que le nouveau pape apportera la paix à l’Eglise. Comme l’écrivait Laurent Dandrieu, « ramener la paix dans l’Eglise est la condition sine qua non pour que l’Eglise puisse la prêcher au monde ».
Oui, l’Eglise est singulière et divine. Elle est au-dessus du temps. Au-dessus de la faiblesse des hommes. Au-dessus de leurs éventuels calculs ou combinaisons d’appareils. Au-dessus de tel ou tel pape. Qui pourrait prétendre sauver l’Eglise, alors que c’est elle qui a la responsabilité, dans l’histoire du monde et des hommes, d’être le sel de la terre. Suprême, exigeante et noble mission que celle de donner du goût ! La mission de l’Eglise ? Faire entendre cette “bonne nouvelle” à tous les hommes, afin d’éclaircir le grand mystère de leur vie.
Une immense charge
Dès l’apparition du nouvel homme en blanc au balcon des bénédictions, place Saint-Pierre, les spéculations allaient bon train. Léon XIV serait-il le continuateur de François ? Le fossoyeur de la gouvernance du précédent pontificat ? De quel parti ce pape inattendu était-il le candidat ? Quels arrangements ou quelles alliances ont été articulés pour lui permettre de revêtir la soutane blanche ? Cette vision, politique et humaine, est évidemment trop tentante pour ne pas se laisser surprendre à y succomber. Et si bien entendu ces réalités d’appareils n’échappent pas aux sociétés composées d’hommes – qu’il s’agisse de l’Eglise elle-même – il n’empêche, l’on se perd en de telles conjectures. Il n’y a pas à se réjouir que Léon XIV soit un « pape synodal » ou qu’il ait pris un nom en continuité d’un pontife antérieur au concile Vatican II. Il y a, pour les baptisés, à recevoir ce successeur de Pierre et à prier pour lui. Immense charge en effet que de gouverner l’Eglise dans le contexte actuel de déséquilibres géopolitiques majeurs, d’une révolution numérique dont on ne perçoit pour le moment qu’une partie des bouleversements critiques qu’elle obère.
La force du silence
Pour le moment, trois gestes successifs laissent apparaître le début d’une physionomie pontificale. Premièrement, il est apparu au monde, le jour de son élection, à la fois ému et avec une certaine dignité verticale, vêtu de la mosette et de l’étole pétrinienne. En faisant prier la foule le Je vous salue Marie, en lisant un discours préparé, Léon XIV frappait sa première intervention du sceau du contrôle et de la prière. Deuxièmement, le lendemain de son élection, à l’occasion de sa première homélie publique, le pape rappelait combien le manque de foi entraîne souvent des drames et avertissait des dangers de l’athéisme de fait et des faux bonheurs qu’il promet « la technologie, l’argent, le succès, le pouvoir, le plaisir ». Troisièmement, hier samedi, Léon XIV retrouvait les cardinaux pour une séance à huis clos, sorte de discours de politique générale à l’aube de son pontificat. Auprès d’eux il insistait sur les vertus du silence et de la retenue : « Dieu aime se communiquer, plus que dans le fracas du tonnerre et des tremblements de terre, dans le murmure d’une brise légère, ou comme certains le traduisent, dans une voix subtile de silence. » Cette force du silence, le cardinal Sarah en avait fait un livre au succès retentissant.
Ces signaux faibles, il est possible de les noter, d’en dresser le constat. Pour le reste, bien malin celui qui sait ce qui se déroule dans le cœur et l’âme du pontife. Plutôt que de « parler à la place de », il est plus sage de se mettre à l’écoute de Léon XIV. Et de souhaiter de grand cœur un grand apaisement pour une Eglise dont la mission est bousculée en interne par la faiblesse de ses membres et au dehors par un monde vivant comme si Dieu n’existait pas. L’unité intérieure au service de la mission extérieure. A la grâce de Dieu.
Le presbytère de l’église Saint-Maurice, dans le 10e arrondissement de Marseille, a été cambriolé
Le presbytère de l’église Saint-Maurice, dans le 10e arrondissement de Marseille, a été cambriolé dans la nuit du dimanche 4 au lundi 5 mai. Les habitants du quartier Pont-de-Vivaux sont choqués.
L’église Saint-Maurice est à l’abandon, fermée depuis 2019 et sans prêtre pour la paroisse depuis autant d’années. Le bâtiment, construit en 1964, est en mauvais état et le diocèse n’a pas la capacité financière de restaurer et d’entretenir un tel bâtiment, à l’architecture dépassée. Le diocèse souhaite la vendre.
La Promenade « Philippe de Villiers » inaugurée aux Sables-d’Olonne
Mêlant l’émotion à la reconnaissance, quelques centaines de Vendéens et de Sablais ont accompagné ce samedi 10 mai Yannick Moreau, maire des Sables et Alain Leboeuf, président de la Vendée, entourant Philippe de Villiers qui découvrait la plaque à son nom. Même si Philippe de Villiers s’est félicité d’avoir, comme Victor Hugo, une voie à son nom de son vivant, Les Sables-d’Olonne poursuivait ce jour là une tradition déjà solidement établie : tous les vainqueurs du Vendée Globe et son co-créateur Philippe Jeantot ont déjà leur rue aux Sables ! Car c’est bien à l’autre créateur du Vendée Globe et à son succès planétaire que Yannick Moreau dédiait cette Promenade ensoleillée, entre le Lac de Tanchet et la mer en la baptisant « Philippe de Villiers ».
Le lauréat du jour a d’ailleurs raconté son souvenir du Boc Challenge, remporté en 1983 par Philippe Jeantot, et le film « Le Grand Sillon » que son sponsor avait chargé Le Puy du Fou et la radio Alouette de réaliser. L’une de ses premières décisions après son élection à la présidence du Conseil Général de la Vendée en 1988 fut la rencontre avec Philippe Jeantot et la création du Vendée Globe, «sans escale et sans assistance». Un an après, la première édition partait des Sables et les voiliers portaient sur les mers du monde le double cœur vendéen, emblème toujours affiché par les quarante skippers de la dernière épreuve qui recevaient ce même jour leurs récompenses.
Après le dévoilement, Yannick Moreau et Alain Leboeuf ont rivalisé de remerciements pour décrire l’action de Philippe de Villiers, pendant vingt-deux ans à la tête du Département «devenu Province». Action dans les domaines économiques, routiers, culturels, mémoriels… Et nombre des participants à cette cérémonie y retrouvaient la fierté d’y avoir participé, les anciens conseillers généraux, collaborateurs territoriaux retraités, élus et chefs d’entreprises. Et bien sûr un fort contingent de Puyfolais, acteurs et responsables, anciens et actuels, car les deux intervenants, fidèles spectateurs du Puy du Fou, ont rappelé cette création unique, au succès mondial, par la détermination de celui qui voulait «que les Vendéens relèvent la tête, accusés qu’ils étaient d’être du mauvais coté de l’Histoire».
Avec un sommet indépassable, la présence modeste et imposante d’Alexandre Soljénitsyne pour le bicentenaire du soulèvement vendéen et de sa répression sanglante. Yannick Moreau avait rappelé son recrutement qui changeait la destinée dans laquelle il s’était engagé tandis qu’Alain Leboeuf confirmait que, succéder à Philippe de Villiers, quinze ans après, «l’obligeait aujourd’hui encore». Comme tous les Vendéens fidèles !
Henry Renoul
« On va brûler ton église », « Allah Akbar » : à Avignon, un prêtre menacé dans son église
Un prêtre de la paroisse de Montfavet à Avignon dans le Vaucluse a été menacé, samedi 10 mai au soir. Vers 19h50, quatre jeunes adultes l’ont contacté et lui ont demandé à entrer dans l’église. À l’intérieur, ils ont insulté le curé et déclaré vouloir mettre le feu à l’édifice avant de prendre la fuite.
“Ils ne m’ont pas insulté moi personnellement, c’était de la provocation et des propos injurieux, à l’encontre de la religion catholique”.
La victime a depuis déposé plainte. Une enquête a été ouverte.
Portrait de Léon XIV sur En quête d’esprit
L’émission de ce jour est dirigée par Véronique Jacquier avec Aymeric Pourbaix en duplex de Rome. Invités :
- Christophe Dickès, historien
- L’abbé Vincent de Mello, prêtre parisien,
- Le Père Xavier Lefevre, qui a travaillé au Vatican avec le futur pape
Le Bon Pasteur
Du pape Léon XIV lors de la prière du Regina Caeli :
Je tiens pour un don de Dieu que le premier dimanche de mon service comme Évêque de Rome soit celui du Bon Pasteur, le quatrième du temps pascal. On proclame toujours en ce dimanche, lors de la messe, l’Évangile de Jean au chapitre dix, où Jésus se révèle comme le vrai Pasteur qui connaît et aime ses brebis et donne sa vie pour elles.
Ce dimanche, depuis soixante-deux ans, est célébré la Journée mondiale de prière pour les vocations. De plus, Rome accueille aujourd’hui le Jubilé des fanfares et des spectacles populaires. Je salue avec affection tous ces pèlerins et je les remercie car, par leur musique et leurs représentations, ils égayent la fête, la fête du Christ Bon Pasteur : oui, c’est Lui qui guide l’Église par son Saint-Esprit.
Jésus, dans l’Évangile, dit qu’il connaît ses brebis, et qu’elles écoutent sa voix et le suivent (cf. Jn 10, 27). Comme l’enseigne en effet le Pape saint Grégoire le Grand, les personnes « répondent à l’amour de celui qui les aime » (Homélie 14, 3-6).
Aujourd’hui, frères et sœurs, j’ai donc la joie de prier avec vous et avec tout le peuple de Dieu pour les vocations, en particulier sacerdotales et religieuses. L’Église en a tant besoin! Et il est important que les jeunes, hommes et femmes, trouvent dans nos communautés accueil, écoute, encouragement dans leur cheminement vocationnel, et qu’ils puissent compter sur des modèles crédibles de don généreux de soi à Dieu et aux frères.
Faisons nôtre l’invitation que le Pape François nous a laissée dans son Message pour cette Journée : l’invitation à accueillir et à accompagner les jeunes. Et demandons au Père céleste d’être les uns pour les autres, chacun selon son état, des pasteurs « selon son cœur » (cf. Jr 3, 15), capables de nous aider mutuellement à marcher dans l’amour et dans la vérité. Et je dis aux jeunes : n’ayez pas peur ! Acceptez l’invitation de l’Église et du Christ Seigneur !
Que la Vierge Marie, dont toute la vie a été une réponse à l’appel du Seigneur, nous accompagne toujours dans la suite de Jésus.
De l’importance de l’autorité du Pape, protecteur de la doctrine, face aux attaques du Malin
A l’heure où le nouveau Pape Léon XIV a été élu, il faut rappeler pourquoi il est important d’avoir une personne à la tête de l’Église qui soit «le principe perpétuel et visible et le fondement de l’unité qui lie entre eux soit les évêques, soit la multitude des fidèles» («Lumen Gentium», §23). En effet, depuis quelques décennies, beaucoup souhaitent voir ce rôle affaibli pour diverses raisons, notamment afin de faciliter l’adoption de certaines réformes.
Et justement, le 4 mai dernier le journal «Le Monde» publiait une interview intitulée «Robert Ageneau, théologien : « Il est urgent de réformer, voire d’abolir, la papauté »» (https://www.lemonde.fr/le-monde-des-religions/article/2025/05/04/robert-ageneau-theologien-il-est-urgent-de-reformer-voire-d-abolir-la-papaute_6602793_6038514.html). Dans cette interview, ce théologien affirme, entre autres, que le rôle du Pape, même avec le Pape François, bloque des initiatives telles que l’ordination des hommes mariés, ou des initiatives concernant le contrôle des naissances, etc.
Or, déjà en 1975, suite à la publication du livre «Un nouvel âge de la mission» dont le théologien mentionné plus haut était l’un des auteurs, il y avait des critiques face à ses propositions concernant la structure de l’Église. Dans un compte rendu de Maurice Cheza publié par la «Revue Théologique de Louvain» (https://www.persee.fr/doc/thlou_0080-2654_1975_num_6_2_1397_t1_0231_0000_4), on pouvait lire des critiques du P. Henry :
«Tout d’abord, concernant «l’Église et la théologie populaire», Henry note que les auteurs ont raison d’insister sur l’Église comme peuple de Dieu, mais il se demande s’ils respectent suffisamment la structure apostolique de l’Église. « Combien d’affluents de l’Esprit, au cours des siècles … se sont coupés du fleuve de Vie parce qu’ils ont rompu le lien avec le corps apostolique (= épiscopal) et se sont perdus dans les sables?» En unilatéralisant le vécu de l’Église comme « lieu théologique » au détriment de la structure apostolique, quel critère garde-t-on pour discerner la communauté qui demeure chrétienne et celle qui ne l’est plus? «
Voilà la question : «quel critère garde-t-on pour discerner la communauté qui demeure chrétienne et celle qui ne l’est plus?».
Il est donc important d’avoir un critère pour discerner la communauté qui demeure chrétienne et celle qui ne l’est plus. Et ce critère existe, il est basé sur la Bible, sur l’enseignement du Magistère, sur la Tradition, etc. Et tout cela doit être, bien sûr, protégé par le Pape et les évêques.
Et le Pape lui-même, comme l’explique le Catéchisme de l’Église Catholique au §880, est le successeur de Saint Pierre qui a été mis à la tête des Douze par le Christ lui-même :
«880 Le Christ, en instituant les Douze, ” leur donna la forme d’un collège, c’est-à-dire d’un groupe stable, et mit à leur tête Pierre, choisi parmi eux ” (LG 19). ” De même que S. Pierre et les autres apôtres constituent, de par l’institution du Seigneur, un seul collège apostolique, semblablement le Pontife romain, successeur de Pierre et les évêques, successeurs des apôtres, forment entre eux un tout ” (LG 22 ; cf. ⇒ CIC, can. 330).»
Et il est important ce citer aussi le §881, car contrairement à ce qu’affirme le théologien interviewé par «Le Monde», le rôle de Pierre est fixé non seulement dans l’évangile de Saint Mathieu mais aussi dans celui de Saint Jean :
«881 Le Seigneur a fait du seul Simon, auquel Il donna le nom de Pierre, la pierre de son Église. Il lui en a remis les clefs (cf. Mt 16, 18-19) ; Il l’a institué pasteur de tout le troupeau (cf. Jn 21, 15-17). ” Mais cette charge de lier et de délier qui a été donnée à Pierre a été aussi donnée, sans aucun doute, au collège des apôtres unis à leur chef ” (LG 22). Cette charge pastorale de Pierre et des autres apôtres appartient aux fondements de l’Église. Elle est continuée par les évêques sous la primauté du Pape.»
Le Christ lui-même a rappelé aussi l’importance de loi et de son enseignement (Mt 5, 19) :
«Celui donc qui violera l’un de ces moindres préceptes, et enseignera aux autres à faire de même, sera tenu pour le moindre dans le Royaume des Cieux ; au contraire, celui qui les exécutera et les enseignera, celui-là sera tenu pour grand dans le Royaume des Cieux.»
L’ensemble des évêques avec le Pape joue donc un rôle important pour garder le dépôt de la foi et l’unité. Sans leur assistance, l’Église se diviserait en une multitude de groupes aux normes distinctes. Et le Christ n’a pas voulu cela.
Mais que (ou qui) se cache derrière ces revendications pour affaiblir le rôle du Pape ? Ces dernières décennies on a vu beaucoup de catholiques réclamer des changements au niveau de l’enseignement sur les relations homosexuelles, sur la contraception, sur le mariage. Certains exigent même la reconnaissance du «mariage homosexuel». D’autres catholiques exigent même une reconnaissance du «droit à l’avortement» (!). Ils disent que la société a «évolué», que nous vivons des temps «nouveaux» et que l’Église doit s’y adapter, sous peine de disparaître…
En réalité ces revendications pour plus de «libertés» n’ont rien de nouveau et sont même très anciennes ! Certains soutenaient les relations homosexuelles dans l’Antiquité, l’avortement se pratiquait aussi (et d’ailleurs le serment d’Hippocrate l’interdisait aux médecins), etc. Le christianisme avait justement beaucoup fait pour conduire les gens à une vie selon les desseins de Dieu. Et en suivant la loi morale, les gens sont conduits vers la béatitude promise, comme l’enseigne le Catéchisme de l’Église Catholique.
Donc derrière ces revendications il y a quelque chose qui s’oppose au christianisme. Et le Pape Benoît XVI l’a dit clairement, comme on le voit dans un article de «Valeurs Actuelles» (https://www.valeursactuelles.com/societe/pour-benoit-xvi-le-mariage-gay-est-loeuvre-de-lantechrist):
«Réputé (et souvent critiqué) pour son traditionalisme, Benoît XVI renforce ses positions en réitérant notamment son opposition au mariage gay, qu’il estime être l’œuvre de « l’antéchrist », cette force maléfique cherchant à se substituer à Jésus-Christ. « Il y a cent ans, on aurait jugé encore absurde de parler de mariage homosexuel, aujourd’hui, on est excommunié quand on s’y oppose », déplore-t-il dans l’ouvrage. « C’est la même chose pour l’avortement ou la création des humains en laboratoire », ajoute-t-il, avant de poursuivre : « La société moderne est en train de formuler un credo antéchristique qui vaut d’être excommunié de la société lorsqu’on s’y oppose ». À ses yeux, «la vraie menace pour l’Église » c’est d’ailleurs « la dictature mondiale d’idéologies prétendument humanistes ». «
Il faut déplorer que des catholiques demandent de telles «libertés». Et justement, Saint Pierre parlait déjà d’eux il y a 2000 ans (2P 2, 19-22, Bible de Jérusalem) :
«Ils leur promettent la liberté, mais ils sont eux-mêmes esclaves de la corruption, car on est esclave de ce qui vous domine. En effet, si, après avoir fui les souillures du monde par la connaissance du Seigneur et Sauveur Jésus Christ, ils s’y engagent de nouveau et sont dominés, leur dernière condition est devenue pire que la première. Car mieux valait pour eux n’avoir pas connu la voie de la justice, que de l’avoir connue pour se détourner du saint commandement qui leur avait été transmis. Il leur est arrivé ce que dit le véridique proverbe : Le chien est retourné à son propre vomissement, et : ” La truie à peine lavée se roule dans le bourbier. “»
Et qui dit antéchrist dit Malin. Il n’y a rien de nouveau dans ces «libertés» demandées, c’est en réalité l’œuvre du vieux serpent… Il faut l’affirmer avec courage aujourd’hui.
Le Pape Léon XIII avait eu vision le 13 octobre 1884 où Satan affirmait qu’il pouvait détruire l’Église (https://infocatho.fr/la-vision-du-pape-leon-xiii-a-lorigine-de-la-priere-a-saint-michel/). Il disait qu’il lui fallait de 75 à 100 ans. Et c’est suite à cela que Léon XIII composa la “Prière à saint Michel Archange”. Certains ont remarqué ce qui s’est passé 75 et 100 ans plus tard. 75 ans plus tard c’était l’année 1959. Et en 1972 le Pape Paul VI affirmait: « Les fumées de Satan sont entrées dans le peuple de Dieu » (https://www.france-catholique.fr/les-fumees-de-satan.html). Et 100 ans après 1884, c’était 1984. L’année suivante, en 1985, le projet de rédaction du Catéchisme de l’Église Catholique naît ( Cf. Constitution Apostolique Fidei Depositum, introduction, https://www.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/apost_constitutions/documents/hf_jp-ii_apc_19921011_fidei-depositum.html). Certains y ont vu la fin de l’action destructrice du démon et un retour d’une plus grande protection de la doctrine. Bien sûr, si le démon avait beaucoup détruit, il allait rester des traces pendant des années. Durant les 40 années qui ont suivi, les Papes Saint Jean-Paul II et Benoît XVI ont lutté contre les déviations doctrinales. L’encyclique «Fides et Ratio» fut publiée en 1998 et rappelait l’importance du thomisme, ce qu’avait fait aussi Léon XIII. On a vu aussi éclater les scandales des abus sexuels. Benoît XVI expliquait que c’était dû aux oppositions à l’enseignement de l’Église en matière de morale sexuelle après 1960 (https://terredecompassion.com/2019/04/18/texte-du-pape-emerite-benoit-xvi-sur-la-crise-des-abus-dans-leglise/). En 2019 le Pape François dénonçait aussi la main de Satan derrière la crise des abus sexuels (https://www.lepoint.fr/societe/pedophilie-dans-l-eglise-le-pape-denonce-la-main-de-satan-24-02-2019-2295896_23.php). Et 40 ans après 1985, le Pape Léon XIV est élu. Et l’on sait que le nombre 40 est hautement symbolique. Peut-être que nous arrivons à une nouvelle période de reconstruction.
Bref, il est important de démasquer le Malin derrière ces revendications pour plus de «libertés». Cela a été clairement vu par des Papes. Et il faut réaffirmer l’autorité du Pape et des évêques. Il s’agit d’une autorité liée, bien sûr, au dépôt de la foi. Le Pape et les évêques doivent continuer à protéger la foi transmise par les Apôtres.
Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.
Terres de Mission : Alerte au nouveau programme sur l’éducation sexuelle à l’école
(enregistré avant la mort du pape)
Eglise universelle : Colloque sur la co-rédemption de la Sainte Vierge
Organisatrice d’un colloque sur la co-rédemption de la Sainte Vierge qui aura lieu les 23 et 24 mai prochains à la Cité universitaire de Paris, Karen Darantière nous rappelle d’abord quels sont les quatre dogmes mariaux déjà définis à propos de la Sainte Vierge. Elle nous présente ensuite le programme de ce colloque ainsi que ses principaux intervenants : Mgr Schneider, pères Lanzetta et de Nadaï, abbés Barthe, Grodziski et Troadec, Pr Roberto de Mattei, M Manfred Hauke.
Eglise en France : Résister au programme scolaire EVARS
Le 6 février a été publiée une circulaire sur les programmes scolaires traitant de l’Education à la Vie Affective, Relationnelle et Sexuelle” (EVARS). Présidente du Syndicat de la Famille, Ludovine de La Rochère, analyse ce document qui exclut les parents du processus et véhicule les lieux communs du wokisme sur l’homosexualité, les différents types de “familles”, le genre, etc.
Eglise en Marche : Inauguration de la dîmerie
Infatigable animateur de l’association Mémoire du Futur, Reynald Secher nous présente le programme de la journée du 17 mai à La Chapelle-Basse-Mer : messe, inauguration de la dîmerie, concert, colloque sur le totalitarisme avec Anne Brassié, Jeanne Smits, Philippe Maxence, Guillaume de Thieulloy, etc., son et lumières.
Tigran Arakelian, le Président de la CCI France Arménie, hisse les couleurs du développement économique
Par Antoine Bordier, auteur de la trilogie Arthur, le petit prince
La CCI France Arménie s’est rendue cette semaine en visite officielle à Gyumri, la deuxième ville du pays. Tigran Arakelian était accompagné de l’homme d’affaires Hrayr Hakobyan. Sur place, ils ont rencontré le maire, Vardan Ghukasyan, et son équipe. Au programme : des projets d’investissement dans le secteur hôtelier, dans celui de l’énergei, dans le stockage en transit, et dans la maintenance aéronautique. Nous les avons suivis pendant 24h. Interview-reportage aux couleurs des deux drapeaux tricolores, hissez haut.
Bonjour Tigran Arakelian, comment va la CCI France Arménie que vous présidez depuis 2020 ?
Depuis notre dernière entrevue, il y a trois ans, je suis toujours le Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie Française à l’étranger, et cette fonction continue de me passionner.
En mars 2024, j’ai été reconduit à l’unanimité dans mes fonctions, pour un nouveau mandat de trois ans. Depuis sa création en 2011, à Erevan, la CCI France Arménie n’a jamais compté autant de membres, ce qui entraîne une charge de travail croissante et nécessite l’élargissement de notre équipe. À la rentrée de septembre, deux nouvelles personnes viendront renforcer nos rangs.
J’ai cru comprendre que vos activités avaient réellement commencé en 2014. Que s’est-il passé entre 2011 et 2014 ? Est-ce que cela correspond à une période transitoire d’accréditation auprès de votre organisme de tutelle ? D’ailleurs, de qui dépendez-vous statutairement ?
La structure originelle a commencé ses activités en 2011 sous la forme d’un club d’affaires, puis, après une période probatoire de deux ans, elle a été accréditée par le réseau officiel de CCI France dont elle dépend sous l’appellation Chambre de Commerce et d’Industrie France-Arménie. Je suis arrivé à la présidence de l’institution fin septembre 2020, quelques jours avant le commencement de la guerre de 44 jours d’Artsakh.
Combien d’adhérents avez-vous ? Pouvez-vous nous citer quelques noms et nous décrire leurs activités et leur histoire ? Je crois savoir que Nork Group va bientôt vous rejoindre.
Au 30 avril 2024, nous étions 96. Un an plus tard, nous avons dépassé les 100 membres. Parmi eux, j’ai pour habitude de citer Amundi-ACBA Asset Management. C’est une vrai success story française en Arménie, bien connu du grand public par le nom mais moins pour ses activités. Depuis leur création en 2014, Amundi-ACBA est le principal gestionnaire du fonds de pension de retraite d’Arménie avec des actifs sous gestion dépassant le milliard de dollars. L’entreprise, par son activité de mécénat, est aussi très impliquée dans les domaines éducatifs et culturels.
Renault, fleuron de l’industrie française, est présent en Arménie par l’intermédiaire d’un distributeur exclusif depuis 2005, est se hisse en deuxième place des ventes de véhicules neufs en Arménie.
Arc Informatique, éditeur français de logiciels industriels innovant dans les domaines de l’énergie, des transports de l’industrie et de la ville intelligente, a choisi de relocaliser sa filiale PcVue en Arménie pour la zone des pays de la CEI suite au déclenchement de la guerre en Ukraine en 2022.
Nork Group a déjà rejoint la CCI France Arménie, c’est un groupe arménien disposant d’une holding au Canada. Ils sont spécialisés dans le prêt-à-porter de luxe en Arménie et Géorgie ainsi que dans la construction, domaine dans lequel ils souhaitent augmenter les acquisitions de matériels français.
Vous ne citez plus Veolia et Pernod-Ricard. Sont-ils encore membres de la CCI France Arménie ?
Plus précisément, Pernod Ricard est présent en Arménie à travers sa filiale arménienne, Yerevan Brandy Company, dont elle détient intégralement la propriété.
La CCI France Arménie soutient Veolia en Arménie et souligne le travail de sa direction.
Ces deux entreprises sont familières au public arménien, leur nom et leurs activités étant largement reconnus. Cependant, il est aussi important de mettre en avant d’autres succès français en Arménie. En effet, la diversité et l’inclusivité des membres de la CCI France Arménie représentent un vaste éventail de domaines d’activités et d’expertises.
Quels sont vos liens avec la CCI Franco-Arménienne, la CCIFA ? Pourquoi, d’ailleurs, l’existence de deux chambres ? L’une serait plus ancienne et marseillaise et la vôtre plus parisienne, c’est ça ?
L’association locale de Marseille, que vous évoquez, réunit essentiellement des entrepreneurs de la diaspora arménienne et n’est pas accréditée par le réseau des CCI dont nous dépendons. Nous n’avons pas de lien, si ce n’est celui de la courtoisie, bien entendu.
Notre institution est d’envergure internationale et fait partie de l’une des 120 CCI Françaises accréditées à l’étranger. Ce réseau mondial de CCI a vocation à couvrir toutes les demandes émanant des entreprises du territoire national français, pour le marché arménien dans notre cas.
La CCI France Arménie travaille aussi en “sens-inverse”, en aidant les entreprises arméniennes à exporter vers le marché français et plus globalement vers le marché européen en coopération avec Enterprise Armenia, institution de l’État arménien.
Depuis 2020, où en êtes-vous de vos projets ? Pouvez-vous nous en dresser le bilan ?
Il y a deux ans, pour la première fois dans l’histoire de nos relations bilatérales, un sommet économique entre la France et l’Arménie a été organisé à Paris, sous l’égide de la CCI France Arménie en collaboration avec nos partenaires de la CCI Paris Ile-de-France, le 24 février 2023. Cet événement a réuni une délégation de ministres arméniens (chargés de l’économie et de l’industrie des hautes technologies), des représentants du Quai d’Orsay et de Bercy, ainsi que des personnalités politiques françaises telles que François-Xavier Bellamy et Valérie Debord. Il y avait, aussi, les ambassadeurs des deux pays. Plus de 300 participants, dont une majorité d’entreprises françaises, ont assisté à cet événement.
Cette initiative s’inscrit dans la continuité de la feuille de route économique 2021-2026, signée entre les gouvernements français et arménien, et visent à renforcer les relations économiques et commerciales entre les deux pays.
De plus, pour la première fois, l’Arménie a été mise à l’honneur lors du plus grand rassemblement d’affaires en Europe, BIG, organisé annuellement par Bpifrance. Lors de ce rassemblement, la CCI France Arménie a présenté le marché arménien lors d’un panel dédié, où j’ai eu l’honneur d’intervenir aux côtés du directeur d’Amundi-ACBA Asset Management, Hovik Mazedjian.
Ces divers événements ont permis de mettre en lumière le potentiel économique de l’Arménie et ont attiré plusieurs prospects que nous accompagnons, dont certains ont déjà pris pied sur le marché arménien. Bien entendu, nous n’allons pas nous arrêter-là…
En effet, vous êtes dynamique. Pour la première fois, il y a un an, la CCI France Arménie participait au Salon Mondial de la Défense et de la Sécurité à Eurosatory. Quel est votre retour ?
Oui, c’est vrai. Pour la première fois, l’Arménie a été présente au salon international de Défense & Sécurité Eurosatory qui s’est tenu du 17 au 21 juin 2024 à Paris. C’était formidable. Nous étions plus de 1 800 exposants, provenant de 90 pays. Et, près de 100 000 visiteurs et professionnels ont parcouru les allées du salon. La CCI France Arménie y a tenu avec ses invités le pavillon Arménie. Nous étions accompagnés de plusieurs entreprises arméniennes membres, dont l’activité est l’industrie militaire. Cet événement a été l’occasion pour ces entreprises d’exposer pour la première fois en Europe leurs technologies et leurs solutions lors d’un salon international.
Pendant l’événement, un moment important a été la tenue d’une conférence dédiée à l’Arménie, en présence du groupement des industriels français de défense et de sécurité, et des sociétés arméniennes.
Les ministres et vice-ministres de la Défense et des Hautes Technologies de la République d’Arménie Suren Papikyan et Mkhitar Hayrapetyan étaient présents lors de cette conférence.
Pour les entreprises arméniennes exposantes, le bilan est très positif. Ce sont plus de 600 échanges et 310 contacts qualifiés qui ont eu lieu.
Terminons notre entretien, par cette relation économique que vous développez avec Gyumri, la deuxième ville du pays. Aujourd’hui, la population est de +/- 120 000 habitants. Il y a 40 ans, sa population était plus du double. Est-ce que vous pariez sur son renouveau et de celle de sa région qui était surnommée « la capitale culturelle » d’Arménie ?
Oui, en effet. Le potentiel de cette ville et de sa région est bien réel. Sous l’empire tsariste, Gyumri, qui s’appelait Alexandropol, de par la volonté de Nicolas Ier qui en avait fait son bastion avancé en Transcaucasie, s’est appelée Leninakan de 1924 à 1991. Elle était devenue la principale ville du pays. Puis, Erevan, capitale à partir de 1918, a commencé à la supplanter dans les années 50. La grande différence s’est faite à partir de 1988, lors du terrible tremblement de terre qui a détruit plus de 50% de la ville.
Aujourd’hui, tous les critères sont réunis pour que Gyumri connaisse un renouveau économique. Les projets que nous sommes allés présenter au nouveau maire (NDLR : Vardan Ghukasyan a été élu en avril dernier) concerne les secteurs suivants : hôtelier, énergétique, le stockage douanier, et la maintenance aéronautique. Nous ne pouvons pas vous donner les noms des entreprises et des groupes français qui sont potentiellement intéressés pour développer leurs activités à Gyumri, mais, ce que je peux vous dire, c’est que, lorsque ces entreprises seront-là, Gyumri et sa région vont connaître une très forte croissance. Il ne faut pas oublier qu’il y avait, ici, des usines importantes dans l’acier, le textile, etc.
Prochain agenda du président : le tirage au sort du tournoi de football « Tovmasyan Cup », organisé par la Fondation Tovmasyan. Cette coupe se déroulera ce dimanche, à l’Académie de Police d’Erevan. Histoire de remettre les crampons et de jouer contre des collègues représentant l’Allemagne et le Koweït.
Reportage réalisé par Antoine BORDIER
Copyright des photos CCI France Arménie et Antoine Bordier
Solennité de sainte Jeanne d’Arc
Nous remercions l’association Una Voce de nous autoriser à publier des extraits des excellents commentaires des cinq pièces grégoriennes du dimanche ou de la fête à venir.
Vous aurez la totalité des textes sur le site et nous ne pouvons que vous encourager à vous abonner à la newsletter hebdomadaire en cochant dans la case adéquate sur la page d’accueil.
Ce dimanche 11 mai est la deuxième de mai et l’on solennise en France la fête de sainte Jeanne d’Arc, patronne secondaire de la France, qui n’appartient bien sûr qu’au Propre de France. Elle n’est en outre pas obligatoire. Les livres liturgiques de 1962 la donnent toutefois en France avec la messe Cantémus Dómino en ce 2e dimanche de mai. Il faut la chercher précisément au propre de France et tous les missels ne l’offrent pas, y compris beaucoup de paroissiens romains, dont les célèbres « 800 ».
Notre sainte nationale, patronne secondaire de la France eut une vie extraordinaire, unique dans l’histoire. Sa fête liturgique est le 30 mai puisque c’est le jour de l’an de grâce 1431 qu’elle fut brûlée sur le bûcher à Rouen.
Le site Introibo pourra vous donner les textes de la messe, au 30 mai, au Propre de France.
Quelques explications d’ordre historique…
Il fallut attendre le début du XXe siècle pour que l’Église décrétât l’héroïcité des vertus de la Pucelle d’Orléans. C’était en 1904, quand saint Pie X invita solennellement la France à son culte et qu’il la béatifia en 1909. Et c’est son successeur, Benoît XV qui la canonisa en 1920. Mais les problèmes politiques intérieurs de la France à l’époque notamment avec l’Action Française contribuèrent à ce qu’elle ne fût point déclarée martyre mais seulement vierge.
De façon étonnante, c’est la Chambre des députés qui décréta à la même date, la fête de Jeanne d’Arc la fête du patriotisme, fixée au 2e dimanche de mai. La loi n’a jamais été abolie et le décret est toujours en vigueur, même si personne – ou presque – n’en tient plus compte.
La fête fut dotée d’une messe et d’un office propre. – Voici les partitions du Propre de cette messe… ICI, puis les textes.
Ant. ad Introitum. Exode 15, 1 et 2. | Introït |
Cantémus Dómino : glorióse enim magnificátus est. Fortitúdo mea et laus mea Dóminus, et factus est mihi in salútem. Allelúia, allelúia. | Chantons au Seigneur : il se couvre de gloire. Ma force et ma louange, c’est le Seigneur ; il fut pour moi le salut. Alléluia, alléluia. |
Ps. 97, 1. | |
Cantáte Dómino cánticum novum, quia mirabília fecit. | Chantez au Seigneur un chant nouveau, car il a fait des merveilles. |
Allelúia, allelúia. V/. Judith 15, 11. Fecísti viríliter, et confortátum est cor tuum : manus Dómini confortávit te, et ídeo eris benedícta in æternum. | Alléluia, alléluia. V/. Tu as agi avec vaillance, ton cœur a été fort. La main du Seigneur t’a rendue forte, aussi seras-tu bénie à jamais. |
Allelúia. V/. Ibid. 8, 29. Nunc ergo ora pro nobis, quóniam múlier sancta es, et timens Deum. Allelúia. | Alléluia. V/. Et maintenant prie pour nous, car tu es une femme sainte et craignant Dieu. Alléluia. |
Ant. ad Offertorium. Judith 15, 10. | Offertoire |
Benedixérunt eam omnes una voce, dicéntes : Tu glória Jerúsalem, tu lætítia Israel, tu honorificentia pópuli nostri. Allelúia. | Tous l’acclamaient, disant d’une même voix : Tu es la gloire de Jérusalem, tu es la joie d’Israël, tu es l’honneur de notre peuple. Alléluia. |
Ant. ad Communionem. Ps. 22, 4. | Communion |
Si ambulávero in medio umbræ mortis, non timebo mala, quóniam tu mecum es, Dómine Jesu. Allelúia. | Même si je marchais au milieu des ombres de la mort, je ne craindrais aucun mal, car tu es avec moi, Seigneur Jésus. Alléluia. |
Les armoiries officielles du Saint-Père Léon XIV
La Secrétairerie d’Etat a diffusé le blason officiel du nouveau pape.
L’écu est « coupé centré » (divisé en deux champs) d’azur et d’argent.
À gauche, d’azur, la fleur de lis d’argent. (Il s’agit d’un champ « marial » : le lys est la fleur de la Vierge Marie, ce que rappelle également la couleur azur).
À droite, en argent, le « cœur de saint Augustin » reposant sur la Bible (il s’agit d’un champ augustinien : le cœur est celui de saint Augustin qui, après sa conversion – survenue grâce à l’étude des Saintes Écritures, le livre – est transpercé par la flèche de la foi et brûle pour Jésus). Voici l’explication officielle du « Cœur de saint Augustin ».
Cartouche : In Illo Uno, unum (Dans le Christ unique, nous sommes un). Ce sont les mots de Saint Augustin commentant le Psaume 127.
C’est ainsi que Mgr Prévost a choisi dans ses armoiries épiscopales (2014) la Bienheureuse Vierge Marie, Saint Augustin (fondateur de l’ordre auquel il appartient) et dans la devise il confesse la foi et l’union dans le Christ.
«Nous ne sommes plus dans une Église égocentrée, nous sommes dans une Église christo-centrée»
Philippe de Villiers est interrogé à propos de Léon XIV :
La croix pectorale de Léon XIV
Le père Josef Sciberras, membre de la province de Malte des Augustiniens, avait offert une croix pectorale ornée de reliques de saints à Mgr Robert Prevost, lorsque ce dernier a été nommé cardinal par le pape François.
La croix intérieure est décorée d’une double croix en tissu moiré, de décorations et des reliques de saint Augustin, de sainte Monique et de quelques bienheureux de l’ordre augustinien.
C’est la croix pectorale que Léon XIV portait à la loggia jeudi.
L’une des reliques encastrées dans la croix pectorale du pape Léon XIV est celle du bienheureux Anselmo Polanco Fontecha (1881-1939), évêque augustin espagnol et martyr de la guerre civile espagnole. Né le 16 avril 1881 à Buenavista de Valdavia, Palencia, en Espagne, de parents modestes agriculteurs, il entra dans l’Ordre des Augustins à Valladolid à l’âge de 15 ans, en 1896. Il étudia la philosophie et la théologie, fut ordonné prêtre en 1904 et servit comme professeur, prieur et supérieur provincial de la province augustinienne des Philippines, effectuant des missions en Chine, en Colombie, au Pérou et aux États-Unis. En 1935, il fut nommé évêque de Teruel et administrateur apostolique d’Albarracín. Pendant la guerre civile espagnole (1936-1939), Polanco resta à Teruel malgré les persécutions anticatholiques, refusant d’abandonner ses fidèles. Capturé par les forces républicaines en janvier 1938, il fut emprisonné pendant 13 mois et soumis à des pressions pour qu’il renonce à signer la Lettre collective des évêques espagnols condamnant la persécution de l’Église. Il refusa. Le 7 février 1939, près de Pont de Molins, à Gérone, lui et son vicaire général, le bienheureux Felipe Ripoll Morata, furent fusillés et leurs corps brûlés. Polanco fut l’une des dernières victimes de la guerre et l’un des 13 évêques tués en zone républicaine. Connu pour sa foi profonde, sa vie de prière et son dévouement pastoral, Polanco a été béatifié par le pape Jean-Paul II le 1er octobre 1995, en tant que martyr. Ses restes sont conservés dans la cathédrale de Teruel.
“L’Église offre son héritage de doctrine sociale pour répondre aux développements de l’intelligence artificielle”
Ce matin, Léon XIV a rencontré le collège cardinalice, auquel il a adressé ces quelques mots :
Merci beaucoup, Éminence. Avant de prendre place, commençons par une prière, en demandant au Seigneur de continuer à accompagner ce Collège et surtout toute l’Église dans cet esprit, avec enthousiasme, mais aussi avec une foi profonde. Prions ensemble en latin.
Pater noster… Ave Maria…
Dans la première partie de cette rencontre, il y aura un petit discours avec quelques réflexions que j’aimerais partager avec vous. Mais ensuite, il y aura une deuxième partie, un peu comme l’expérience que beaucoup d’entre vous ont demandée, une sorte de partage avec le Collège cardinalice afin de pouvoir entendre quels conseils, suggestions, propositions, des choses très concrètes, dont on a déjà un peu parlé dans les jours qui ont précédé le Conclave.
Frères Cardinaux !
Je vous salue et vous remercie tous pour cette rencontre et pour les jours qui l’ont précédée, douloureux pour la perte du Saint-Père François, exigeants en raison des responsabilités que nous avons affrontées ensemble et en même temps, selon la promesse que Jésus lui-même nous a faite, riches en grâces et en consolations dans l’Esprit (cf. Jn 14, 25-27).
Vous êtes, chers Cardinaux, les plus proches collaborateurs du Pape, et c’est pour moi un grand réconfort dans l’acceptation d’un fardeau qui est manifestement bien au-delà de mes forces, comme de celles de n’importe qui d’autre. Votre présence me rappelle que le Seigneur, qui m’a confié cette mission, ne me laisse pas seul pour en porter la responsabilité. Je sais avant tout que je peux toujours, toujours, compter sur son aide, l’aide du Seigneur, et, par sa Grâce et sa Providence, sur votre proximité et celle de nombre de frères et sœurs qui, dans le monde entier, croient en Dieu, aiment l’Église et soutiennent le Vicaire du Christ par la prière et les bonnes œuvres.
Je remercie le Doyen du Collège des Cardinaux, le Cardinal Giovanni Battista Re – il mérite un applaudissement, un au moins sinon plus – dont la sagesse, fruit d’une longue vie et de nombreuses années de service fidèle au Siège Apostolique, nous a beaucoup aidés en cette période. Je remercie le Camerlingue de la Sainte Église romaine, le Cardinal Kevin Joseph Farrell – je crois qu’il est ici présent – pour le rôle précieux et exigeant qu’il a joué pendant la vacance du Siège et la convocation du Conclave. J’adresse également mes pensées à mes frères cardinaux qui, pour des raisons de santé, n’ont pu être présents et je m’associe à eux en communion d’affection et de prière.
En ce moment, à la fois triste et heureux, providentiellement enveloppé de la lumière de Pâques, je voudrais que nous regardions ensemble le départ du regretté Pape François et le Conclave comme un événement pascal, l’étape d’un long exode à travers lequel le Seigneur continue de nous guider vers la plénitude de la vie ; et dans cette perspective, nous confions au « Père miséricordieux et Dieu de toute consolation » (2 Co 1, 3) l’âme du défunt Pontife et aussi l’avenir de l’Église.
Le Pape, depuis saint Pierre jusqu’à moi, son indigne successeur, est un humble serviteur de Dieu et de ses frères, et rien d’autre. Les exemples de tant de mes prédécesseurs l’ont bien montré, et plus récemment celui du Pape François lui-même, avec son style de dévouement total dans le service et de sobre manière d’être dans la vie, d’abandon à Dieu pendant le temps de la mission et de confiance sereine au moment du retour à la maison du Père. Recueillons ce précieux héritage et remettons-nous en route, animés par la même espérance qui naît de la foi.
C’est le Ressuscité, présent parmi nous, qui protège et guide l’Église et qui continue à la faire revivre dans l’espérance, par l’amour « répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rm 5, 5). Il nous appartient de nous faire les auditeurs dociles de sa voix et les ministres fidèles de ses desseins de salut, en nous rappelant que Dieu aime se communiquer, plus que dans le fracas du tonnerre et des tremblements de terre, dans le « murmure d’une brise légère » (1 R 19, 12) ou, comme certains le traduisent, dans une « voix subtile de silence ». Telle est la rencontre importante, à ne pas manquer, à laquelle il faut éduquer et accompagner tout le saint peuple de Dieu qui nous est confié.
Ces derniers jours, nous avons pu voir la beauté et sentir la force de cette immense communauté qui a salué et pleuré son pasteur avec beaucoup d’affection et de dévotion, l’accompagnant avec foi et prière au moment de sa rencontre définitive avec le Seigneur. Nous avons vu quelle est la véritable grandeur de l’Église, qui vit dans la diversité de ses membres unis à l’unique Tête, le Christ, « pasteur et gardien » (1 P 2, 25) de nos âmes. Elle est le sein dans lequel nous sommes engendrés et, en même temps, le troupeau (cf. Jn 21, 15-17), le champ (cf. Mc 4, 1-20) qui nous est donné pour que nous le soignions et le cultivions, que nous le nourrissions des sacrements du salut et que nous le fécondions avec la semence de la Parole, de sorte que, ferme dans la concorde et enthousiaste dans la mission, il puisse marcher, comme autrefois les Israélites dans le désert, à l’ombre de la nuée et à la lumière du feu de Dieu (cf. Ex 13, 21).
Et à cet égard, je voudrais que nous renouvelions ensemble, aujourd’hui, notre pleine adhésion au chemin que l’Église universelle suit depuis des décennies dans le sillage du Concile Vatican II. Le Pape François en a magistralement rappelé et actualisé le contenu dans l’Exhortation apostolique Evangelii gaudium, dont je voudrais souligner quelques aspects fondamentaux : le retour à la primauté du Christ dans l’annonce (cf. n° 11) ; la conversion missionnaire de toute la communauté chrétienne (cf. n° 9) ; la croissance dans la collégialité et la synodalité (cf. n° 33) ; l’attention au sensus fidei (cf. nos 119-120), en particulier dans ses formes les plus authentiques et les plus inclusives, comme la piété populaire (cf. n° 123) ; l’attention affectueuse aux plus petits et aux laissés-pour-compte (cf. n° 53) ; le dialogue courageux et confiant avec le monde contemporain dans ses diverses composantes et réalités (cf. n° 84 ; Concile Vatican II, Constitution pastorale Gaudium et spes, 1-2).
Il s’agit de principes évangéliques qui ont toujours animé et inspiré la vie et l’œuvre de la Famille de Dieu, de valeurs à travers lesquelles le visage miséricordieux du Père s’est révélé et continue de se révéler dans le Fils fait homme, espérance ultime de quiconque recherche sincèrement la vérité, la justice, la paix et la fraternité (cf. Benoît XVI, Lett. enc. Spe salvi, 2 ; François, Bulle Spes non confundit, n. 3).
C’est précisément parce que je me sens appelé à poursuivre dans ce sillage que j’ai pensé à prendre le nom de Léon XIV. Il y a plusieurs raisons, mais principalement parce que le Pape Léon XIII, avec l’encyclique historique Rerum novarum, a abordé la question sociale dans le contexte de la première grande révolution industrielle ; et aujourd’hui l’Église offre à tous son héritage de doctrine sociale pour répondre à une autre révolution industrielle et aux développements de l’intelligence artificielle, qui posent de nouveaux défis pour la défense de la dignité humaine, de la justice et du travail.
Chers frères, je voudrais conclure cette première partie de notre rencontre en faisant mien – et en vous proposant également – le souhait que saint Paul VI, en 1963, plaçait au début de son ministère pétrinien : « Qu’elle passe sur le monde entier comme une grande flamme de foi et d’amour qui enflamme tous les hommes de bonne volonté, éclaire leurs chemins de collaboration mutuelle et attire sur l’humanité, encore et toujours, l’abondance de la divine complaisance, la puissance même de Dieu, sans l’aide duquel rien n’est valable, rien n’est saint » (Message à toute la famille humaine Qui fausto die, 22 juin 1963).
Que ces sentiments soient aussi les nôtres, à traduire en prière et en engagement, avec l’aide du Seigneur. Merci !
Le Bon Dieu a le sens de l’humour
Une messe traditionnelle a été célébrée dans la basilique romaine sainte Marie Majeure, là où François vient d’être enterré… Le rédacteur en chef de LifeSiteNews, John-Henry Westen, qui a assisté à la cérémonie, célébrée à l’occasion du pèlerinage à Rome de l’Institut du Christ-Roi, a déclaré :
‘C’est tout à fait exceptionnel parce qu’il n’y a pas eu de messe traditionnelle ici depuis longtemps. Mais c’est amusant parce que le pape François vient d’être enterré ici”.
Banni des lieux pendant le pontificat du pape François, le rite vénérable a été dit dans ce qui est maintenant le lieu de sépulture du pape de Traditionis custodes. M. Westen a estimé que Dieu devait avoir le sens de l’humour, pour que cette messe y soit célébrée si peu de temps après l’enterrement du défunt pontife.
Messe d’intronisation de Léon XIV le 18 mai
Voici les évènements à venir pour le nouveau souverain pontife :
- 10 mai : Rencontre avec les cardinaux
- 11 mai : Loggia centrale de la basilique : Regina Caeli
- 12 mai : Rencontre avec la presse mondiale
- 16 mai : rencontre avec le Corps diplomatique (chefs de mission)
- 18 mai 10h00, Place Saint-Pierre : Messe de début de pontificat
- 20 mai : Prise de possession de la basilique papale Saint-Paul-hors-les-murs
- 21 mai : Première audience générale
- 24 mai : Rencontre avec la Curie romaine et les employés du Vatican
- 25 mai : Regina Caeli
Sa Sainteté Léon XIV a exprimé le souhait que les Chefs et les Membres des Institutions de la Curie Romaine, ainsi que les Secrétaires et le Président de la Commission Pontificale pour l’Etat de la Cité du Vatican, continuent, à titre provisoire, à exercer leurs fonctions respectives donec aliter provideatur.
Le Saint-Père souhaite, en effet, réserver un temps de réflexion, de prière et de dialogue, avant toute nomination ou confirmation définitive.