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La Chine représente un défi à long terme bien plus grave et conséquent pour les intérêts américains que tout autre pays, y compris la Russie

Stephen Wertheim, chercheur principal au sein du programme American Statecraft de la Fondation Carnegie pour la paix internationale, déclare dans Conflits que la Chine est est beaucoup plus dangereuse que la Russie. Extrait :

Les États-Unis et la Chine se sont lancés dans une compétition stratégique à long terme en Asie et au-delà. Je partage l’avis du consensus bipartite à Washington selon lequel la Chine représente un défi à long terme bien plus grave et conséquent pour les intérêts américains que tout autre pays, y compris la Russie. Il est néanmoins impératif que Washington et Pékin commencent à définir les termes d’une coexistence mutuelle plutôt que de sombrer dans une hostilité toujours plus profonde. Si une guerre entre les États-Unis et la Chine éclate, elle sera très probablement déclenchée par des événements dans le détroit de Taiwan. À l’inverse, si la question de Taiwan se stabilisait et que les trois parties avaient la certitude que les autres ne franchiraient pas de lignes rouges, les perspectives de paix et de stabilité entre les États-Unis et la Chine s’amélioreraient considérablement.

Dans le dernier numéro de Foreign Affairs, l’analyste de la défense Jennifer Kavanagh et moi-même soutenons que si la Chine envahit Taïwan, les États-Unis ne devraient pas entrer en guerre directement avec la Chine. Une telle guerre aurait un coût énorme, en termes de vies, de sécurité et de prospérité, pour les États-Unis et le monde. Pékin pourrait bien gagner la guerre de toute façon. Et même si la Chine réussissait à s’emparer de Taïwan, les États-Unis et leurs alliés et partenaires régionaux pourraient encore empêcher la Chine d’atteindre la domination en Asie de l’Est. D’un autre côté, il est très important de préserver l’autonomie de Taïwan en tant que démocratie dynamique dotée d’une économie forte. Les États-Unis devraient faire beaucoup pour soutenir Taïwan, pour empêcher une attaque chinoise en premier lieu et contrecarrer toute attaque qui se produirait. Jennifer et moi proposons donc une voie médiane. Nous soutenons qu’au cours de la prochaine décennie, les États-Unis devraient permettre à Taïwan de monter une autodéfense viable en cas d’invasion chinoise, prévoir d’aider les forces taïwanaises à distance et renforcer les moyens d’autodéfense des autres États d’Asie de l’Est afin qu’ils puissent résister à la coercition chinoise, quelle que soit l’évolution des relations entre les deux rives du détroit. […]

Les Zones à Faibles Emissions (zones à fortes exclusions) : une politique injuste et inefficace

Depuis leur mise en place en France, les Zones à Faibles Émissions (ZFE) suscitent de nombreuses controverses. Si leur objectif initial est louable – réduire la pollution atmosphérique dans les grandes agglomérations –, leur mise en œuvre pose de sérieux problèmes d’équité sociale, d’efficacité écologique et d’impact économique.

UNE INJUSTICE SOCIALE FLAGRANTE

Les ZFE frappent en premier lieu les ménages les plus modestes. En interdisant l’accès aux centres-villes aux véhicules les plus anciens et les plus polluants, elles pénalisent les personnes qui n’ont pas les moyens d’acheter un véhicule récent. Alors que le prix d’une voiture électrique ou hybride reste élevé, de nombreux citoyens se retrouvent piégés, contraints de choisir entre d’importants frais pour changer de voiture ou des restrictions de mobilité inacceptables. Cette politique accroît donc les inégalités entre les foyers aisés, qui peuvent se permettre un véhicule conforme aux normes, et les ménages plus précaires, souvent exclus des centres urbains.

UNE EFFICACITÉ ÉCOLOGIQUE DISCUTABLE

Si la lutte contre la pollution est essentielle, les ZFE ne constituent pas une réponse pertinente. L’impact réel de ces restrictions sur la qualité de l’air est contesté, notamment parce que le trafic routier n’est pas la seule source de pollution. L’industrie, le chauffage résidentiel et certaines activités agricoles ont aussi un rôle significatif dans la dégradation de la qualité de l’air. De plus, forcer les automobilistes à remplacer leurs véhicules entraîne une hausse de la production automobile, avec un coût écologique important lié à l’extraction des matières premières et à la fabrication des nouveaux véhicules.

UN IMPACT ÉCONOMIQUE NÉFASTE

Les ZFE nuisent également à l’économie locale. Les petits commerçants et artisans, qui doivent souvent utiliser des véhicules utilitaires pour exercer leur activité, se retrouvent en difficulté face aux restrictions. De nombreuses entreprises, notamment dans le transport et la logistique, voient leurs coûts exploser en raison des obligations de renouvellement de flotte. Résultat : certaines sociétés préfèrent délocaliser leur activité en périphérie, fragilisant davantage les centres-villes déjà affectés par la concurrence du commerce en ligne et des grandes surfaces.

UNE ALTERNATIVE PLUS PRAGMATIQUE

Plutôt que d’imposer des interdictions rigides, d’autres solutions pourraient être envisagées pour lutter contre la pollution sans creuser les inégalités. L’investissement dans les transports en commun, la modernisation des infrastructures pour encourager le covoiturage ou encore l’incitation au rétrofit (conversion des anciens véhicules en modèles moins polluants) seraient des approches plus justes et efficaces.

Les ZFE, en l’état, apparaissent comme une mesure dogmatique et déconnectée des réalités sociales et économiques. Plutôt que de punir les automobilistes, il serait plus pertinent d’encourager des solutions réellement durables et accessibles à tous.

Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.

La Hongrie ne veut plus de Gay-pride ni de la folie du gender

Le gouvernement de Viktor Orban veut réviser la Constitution et empêcher le délirant rassemblement LGBTQYZ du mois de juin, dans les rues de la capitale.

Refusant de servir sous l’administration Trump, David Pressman, ambassadeur des États-Unis à Budapest, a démissionné en janvier. À son arrivée en Hongrie, en 2022, il n’avait caché ni son homosexualité ni sa désapprobation de la politique menée par Viktor Orban.

La folie du genre n’a pas encore éclaté dans notre pays, même si nous subissons une énorme pression de la part du monde occidental, a commenté Viktor Orban sur Kossuth Radio, le vendredi 28 février. Lors d’un conseil des ministres, deux jours plus tôt, il avait annoncé son intention de faire inscrire dans la Constitution que les êtres humains sont de sexe féminin ou masculin.

Depuis 2020, la Constitution stipule que les mariages ne peuvent avoir lieu qu’entre un homme et une femme. Et la promotion de l’homosexualité auprès des mineurs est interdit depuis 2021.

La Budapest Pride est déjà  lourdement affectée par le gel des fonds américains de l’USAid, décrété par l’administration Trump. Feignant la compassion, Viktor Orban conseille ne pas se donner la peine de préparer le défilé de cette année. Ce serait de l’argent et du temps gaspillés.

Dérapages des finances : en attendant le numéro vert, le gouvernement crée un comité

Le gouvernement a annoncé lundi 3 mars un “plan d’action” pour améliorer le pilotage des finances publiques, notamment la création d’un “comité d’alerte” qui associera le Parlement pour éviter un nouveau dérapage du déficit public.

Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, a l’air de croire que la création d’une commission va résoudre le problème. Mais combien coûtera ce comité ? Il faudrait créer une commission pour le savoir…

Ce “comité d’alerte” réunira, autour des ministres de Bercy, les rapporteurs, notamment les parlementaires des commissions des finances et des affaires sociales, des représentants de la Sécurité sociale et le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici. Cette structure, qui se réunira trois fois par an, se penchera à la fois sur les comptes de l’État, de la Sécurité sociale et des opérateurs de l’État.

Le deuxième axe du plan prévoit une “transparence” renforcée, avec une saisie systématique du Haut conseil des finances publiques et la création d’un “cercle des prévisionnistes” (sic) qui examinera la pertinence des hypothèses de prévisions macroéconomiques.

Bref : pas l’ombre d’une petite économie en vue.

Les Français réclament une politique de prévention face à l’avortement

Alors que la « liberté d’avorter » a été inscrite dans la Constitution française il y a un an, un sondage IFOP réalisé pour l’association Alliance Vita et publié le 2 mars révèle que les Français ne considèrent pas cette pratique comme banale.

  • 65% des Français interrogés estiment que la société devrait davantage aider les femmes à éviter d’avoir recours à l’avortement.
  • 88% d’entre eux, et même 91% s’agissant des femmes, considèrent qu’« un avortement laisse des traces psychologiques difficiles à vivre pour les femmes ».
  • « avorter reste un acte que l’on préfèrerait éviter » pour 46% des Français
  • 80% sont favorables à ce que le livret officiel remis aux femmes enceintes envisageant une IVG fasse figurer des « informations détaillées sur les aides destinées aux femmes enceintes et aux jeunes mères »
  • 81% se prononcent en faveur d’une « véritable prévention de l’avortement » ainsi que d’une « étude publique sur les causes, les conditions et les conséquences de l’IVG ».

La France a recensé 243 623 avortements en 2023 pour 678 000 naissances.

L’Algérien du jour

Lu dans Ouest-France :

Deux tubes de crème réparatrice, pour un montant total de 36 €, ont été dérobés dans la pharmacie de Coat ar Gueven, rue Jean-Jaurès, à Brest (Finistère), samedi 1er mars 2025. Les agents de la brigade de tranquillité urbaine qui patrouillaient à proximité ont été alertés. Un homme a été interpellé à la sortie de l’officine. Lequel ne s’est pas laissé faire. Lors de son interpellation, l’homme s’est violemment débattu en frappant un agent de la ville et menacé des policiers.

Cet Algérien en situation irrégulière est actuellement en garde à vue au commissariat de police de Brest. L’homme est déjà sous le coup d’une double interdiction de territoire, non respectée : obligation de quitter le territoire français (OQTF) et interdiction judiciaire pour des faits délictueux antérieurs.

Il sera jugé ce lundi 3 mars 2025 devant le tribunal correctionnel de Brest, dans le cadre d’une comparution immédiate.

Nouvel acte de terrorisme à Mannheim, mais le plus important pour le gouvernement allemand c’est de ne pas s’allier à l’AFD

Une voiture a foncé sur la foule à Mannheim, en Allemagne, faisant deux morts et 25 blessés, dont 15 grièvement. Une femme a eu la jambe arrachée. Les faits se sont déroulés dans une rue commerçante alors que de nombreuses personnes se rassemblaient pour des défilés à l’occasion de l’ouverture de la saison du carnaval. ​

La folie continue donc en Allemagne.

Originaire du Tadjikistan, Mukhammadsaid S. (39 ans) devait être expulsé, mais mardi dernier, selon une porte-parole du tribunal :

« Cet homme risque d’être tué et torturé dans son pays d’origine. Il faut d’abord clarifier cela, même s’il représente un danger ici. ».

A Mannheim, le SPD, les Verts, Die Linke ont totalisé environ 50% des voix aux récentes élections.

L’année dernière à Mannheim encore, il y avait eu cette affaire symbolique : un policier s’occupait d’un citoyen agacé par les terroristes, à terre, et s’est fait poignarder et tuer par un islamiste :

Crise de la foi ou crise de la liturgie : l’œuf ou la poule ?

D’Aurelio Porfiri, éditeur et écrivain catholique italien, pour le Salon beige:

J’imagine que tout le monde connaît la question : qu’est-ce qui est né en premier, l’œuf ou la poule ? Une question similaire se pose lorsqu’on tente d’interpréter la situation ecclésiale actuelle : la crise de la foi a-t-elle causé la crise de la liturgie, ou bien est-ce l’inverse, à savoir que la crise de la liturgie a provoqué la crise de la foi ? Il n’est pas facile de répondre de manière définitive à cette question, mais il est peut-être légitime d’exprimer une opinion afin d’apporter un peu de clarté. Mon opinion est sans aucun doute que la crise de la liturgie est l’un des éléments les plus importants dans la crise de la foi.
Il est essentiel de revenir à la sagesse de la Tradition, qui établit le principe suivant : Lex orandi, lex credendi—la manière dont nous prions devient la manière dont nous croyons. Cette formulation, attribuée à Prosper d’Aquitaine, nous enseigne un principe fondamental et profond. Ce n’est sans doute pas un hasard si, durant le Concile Vatican II, ceux qui voulaient imposer un certain agenda ont mis l’accent sur la réforme liturgique. Après tout, cette tactique avait déjà été bien rodée à l’époque du modernisme, lorsqu’en réaction à la sévère condamnation de saint Pie X dans son encyclique Pascendi de 1907, on a jugé plus prudent d’agir avec plus de discrétion et d’infiltrer certains courants de pensée. Ces mouvements, parfois animés de bonnes intentions, ont cherché à introduire des innovations dans la vie de l’Église, notamment à travers le mouvement œcuménique, le mouvement biblique et surtout le mouvement liturgique.
Ce n’est pas un hasard si la liturgie est identifiée par le théologien américain David W. Fagerberg comme theologia prima, c’est-à-dire que ce que nous vivons dans la liturgie constitue la base même de la réflexion théologique. Nous ne pouvons donc pas ne pas en déduire que la crise de la liturgie—une liturgie manipulée et trahie—n’a pu qu’affaiblir notre foi, une foi de plus en plus tiède et vacillante. Un penseur profond comme Divo Barsotti, dans son livre Le mystère de l’Église dans la liturgie, décrit avec justesse combien la liturgie est véritablement au centre de notre vie chrétienne :
« Dans la liturgie, toutefois, il ne s’agit pas seulement de réaliser notre humanité dans l’acte que nous accomplissons : dans cet acte, nous ne devons pas seulement exprimer toute notre vie intérieure, mais aussi, avec toute notre existence, la vie de l’univers, la vie du Christ total. C’est cela, vivre la liturgie. C’est pourquoi la vie liturgique consume toute la vie de l’Église. C’est l’activité suprême de l’homme, de tout l’homme et de toute l’humanité. Les plus grands événements de l’histoire ne sont que peu de chose en comparaison d’une messe, si dans la messe sont engagés le ciel et la terre, Dieu et l’homme, toute l’histoire. Dans la messe, en effet, se consomme la vie de toute l’humanité, voire de toute la création.»
Ce que dit le père Barsotti est d’une importance capitale—mais y croyons-nous encore vraiment ?
Nous assistons trop souvent à une négligence coupable qui a envahi bon nombre de nos liturgies, une négligence que l’on tente de faire passer pour une « réforme liturgique ». Or, le Concile Vatican II n’a jamais voulu le désastre liturgique auquel nous assistons aujourd’hui. Ce désastre a été justifié par l’idée que tout a été fait « pour le peuple ». Mais où est ce peuple aujourd’hui ? Après avoir désacralisé nos liturgies, après avoir été envahis par des chants mièvres et indignes, après que le célébrant a tout fait pour être « comme nous », personne ne s’est rendu compte que nous voulions être comme Lui, le Seigneur—splendor paternae gloriae.
Je pense que lorsque la question liturgique sera enfin replacée au centre de la réflexion ecclésiale, il sera toujours trop tard. Tout ce qui pouvait être détruit l’a été : ars celebrandi, musique sacrée, art sacré, etc. À ceux qui invoquent le Concile à tout bout de champ, je dis : retournons au véritable Concile, non pas à celui façonné par les idéologies, mais à celui que l’on trouve dans ses documents. Je suis bien conscient que certaines personnes voient certains textes conciliaires d’un œil très critique—je pense à Dignitatis humanae. Mais si nous nous en tenons à Sacrosanctum Concilium, nous voyons qu’il aurait été possible d’avoir une réforme liturgique en relative continuité avec la tradition. Or, pour de nombreux experts, les documents n’ont été qu’un prétexte pour une réforme radicale que le Concile n’a pourtant jamais demandée.
Dans un moment de crise profonde comme celui que nous vivons, faisons en sorte que la question de la liturgie revienne au centre, non seulement comme sujet de débat, mais aussi comme un instrument herméneutique pour comprendre la crise de la foi. Les années 70 sont désormais derrière nous ; il serait temps que beaucoup en prennent enfin conscience.

Madame Alix Gobry, RIP

Madame Alix Gobry est décédée ce jeudi 27 février au matin, à l’âge de 94 ans.

Ses funérailles auront lieu le mardi 11 mars à 10h en l’église Saint Nicolas du Chardonnet à Paris Vème. Elle sera inhumée à Clamart.

Merci d’avance de vos prières.

Elle était entre autres la co-fondatrice de “Laissez-les vivre”, membre du comité d’honneur d’Una Voce France.

Une des premières femmes diplômées en tant que psychologue.

Elle était mère de 9 enfants, dont Claire Fontana, et avait “adopté” deux Togolais, tous les deux devenus prêtres et l’un évêque.

Elle était tertiaire franciscaine.

Communiqué de Laissez les vivre :

L’association Laissez les Vivre a la douleur de vous faire part du décès le 27 février à l’âge de 94 ans de sa Présidente d’honneur Madame Alix Gobry.

Infatigable militante de la cause de l’enfant à naître et de la politique familiale, elle n’avait pas cessé de s’opposer à plus de 50 ans de démolition de ces dernières. En 1971, elle est aux côtés de son mari le regretté Professeur Ivan Gobry, spécialiste de philosophie et d’histoire médiévale, membre fondateur de l’association.

Toute sa vie elle a été très impliquée dans la lutte pour le respect de la famille tant dans sa vie personnelle que dans son action militante.

Mère de 9 enfants parmi lesquels, Claire épouse Fontana fondatrice de la Trêve de Dieu, elle choisit de tout consacrer à ses enfants et ce bien que professeur en école de commerce. Les 9 enfants, les 33 petits-enfants et les 47 arrière-petits-enfants apportent aux époux Gobry  fierté et bonheur.

En 2011, lors d’un Congrès de l’association le Professeur Gobry témoignera da sa joie d’avoir une telle descendance. Quand ce dernier va tomber très malade elle choisira de le garder chez elle jusqu’à son décès en août 2017.

Si dévouée à sa famille, Madame Gobry trouve néanmoins de l’énergie pour se battre pour la défense de la famille. et tout particulièrement de ses intérêts financiers et moraux.

Est-ce que Donald Trump joue au Fou ou bien faut-il le prendre au sérieux ?

Extrait d’un entretien dans Conflits avec Stephen Wertheim, chercheur principal au sein du programme American Statecraft de la Fondation Carnegie pour la paix internationale :

L’administration Trump vient d’entrer en fonction et a déjà fait beaucoup de bruit parmi ses alliés comme ses adversaires. Quelle est votre perception du premier mois de cette administration ? Tout cela semble très fou de ce côté-ci de l’Atlantique, mais il y a peut-être un dessein derrière tout cela. Pourrait-il suivre la théorie du Fou des relations internationales, ou est-ce simplement son comportement ?

L’administration Trump est à la fois déterminée et improvisée. Il faut donc la prendre très au sérieux, mais pas dans tous ses mouvements. Par exemple, le président Trump veut vraiment négocier la fin de la guerre en Ukraine. Mais les tactiques de Trump – qui vont de la menace de sanctions plus sévères contre la Russie à la dénonciation de Zelensky – varient et changent.

Trump fait preuve d’une audace tactique bien plus grande que lors de son premier mandat. En un mois seulement, il a adopté une position extrême après l’autre. Il a déclaré vouloir acquérir le Canada, le Groenland, le canal de Panama et même Gaza. Cependant, la question de savoir si Trump est prêt à se donner les moyens d’atteindre ces objectifs est clairement une autre affaire. Il bluffe probablement dans certains cas et cherche un compromis dans d’autres. Ses droits de douane de 25 % contre le Canada et le Mexique se sont rapidement révélés être un stratagème de négociation lorsqu’ils ont été suspendus en échange de concessions mineures – mais là encore, ces droits de douane pourraient bien revenir.

Outre son audace tactique, il y a une deuxième raison pour laquelle Trump se comporte différemment cette fois-ci. Lors de son premier mandat, Trump a mené une politique étrangère républicaine largement conventionnelle, qui se distinguait surtout par le fait qu’elle identifiait la Chine comme le principal adversaire de l’Amérique. Mais dans son deuxième discours d’investiture, Trump n’a fait référence à la Chine qu’en parlant du canal de Panama. Son administration s’est concentrée sur l’affirmation de la puissance américaine dans l’hémisphère occidental, tout en signalant qu’elle était ouverte à des accommodements géopolitiques à l’étranger. Le secrétaire d’État Marco Rubio a évoqué un monde « multipolaire » et « multi-grandes puissances ». Rien de tout cela ne signifie que l’administration Trump se montrera accommodante dans ses politiques, mais il semble y avoir une certaine intention en ce sens. […]

Que pensez-vous de la rencontre entre les États-Unis et la Russie à Riyad ? D’un point de vue européen, cette rencontre rappelle la conférence de Yalta en 1945, où les grandes puissances ont décidé du destin géopolitique du continent européen, mais cette fois sans les Britanniques. Si les États-Unis cèdent aux exigences russes sans rien obtenir en retour, beaucoup affirment qu’ils perdront toute crédibilité en tant que partenaire de sécurité fiable pour l’Europe. Que pensez-vous de cet argument ?

Les gens se laissent emporter par leur imagination. Les États-Unis et la Russie ne se sont pas rencontrés pour se partager l’Europe. Ils se sont rencontrés pour rétablir les contacts diplomatiques entre eux, après une longue période d’isolement profond, et pour mettre en place un processus d’amélioration des relations bilatérales et d’ouverture de négociations pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Les représentants ukrainiens devraient être pleinement associés aux négociations de paix sur un pied d’égalité avec leurs homologues russes, et je suis prudemment optimiste quant à leur participation.

Les Européens devraient se réjouir du fait que la réunion entre les États-Unis et la Russie à Riyad n’ait pas abouti à un accord immédiat pour passer à un sommet Trump-Poutine. Il semble plutôt que des équipes de diplomates se mettront au travail. Ce résultat est une amélioration par rapport à la seule tentative majeure de rapprochement diplomatique que Trump avait précédemment tentée, lorsqu’il avait rencontré à deux reprises le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un. Cet effort a échoué en partie parce que les sommets entre dirigeants n’étaient pas accompagnés d’un processus diplomatique de niveau inférieur. Espérons que la nouvelle administration fera mieux.

Écoutez, personne ne devrait se réjouir des événements de ces dernières semaines. Les États-Unis ont fait des gestes d’apaisement envers la Russie — le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a annoncé qu’il était irréaliste pour l’Ukraine d’adhérer à l’OTAN ou de rétablir ses frontières d’avant 2014 dans le cadre d’un règlement négocié de la guerre — alors que la Russie a maintenu fermement ses positions antérieures. Certains transatlantistes crient déjà à « l’apaisement ». Mais la réalité est que la Russie a le dessus sur le champ de bataille, il est donc logique que le camp le plus faible doive faire preuve d’ouverture au compromis. Heureusement, les États-Unis n’ont pas fait de concessions préjudiciables. L’Ukraine ne peut pas récupérer tout son territoire, et l’OTAN n’était pas prête à l’admettre (et ne devrait pas l’admettre, à mon avis). La Russie devra faire des concessions au fur et à mesure que les négociations avanceront. Je recommanderais que l’Ukraine et les États-Unis s’efforcent de parvenir à un accord dans lequel la Russie ferait deux concessions principales : elle cesserait de se battre et, contrairement à son objectif de « démilitarisation » de l’Ukraine, permettrait à l’armée ukrainienne en temps de paix d’être importante, sophistiquée et approvisionnée par l’Occident. La meilleure garantie de sécurité de l’Ukraine est la capacité de défense de ses propres forces. Tout en faisant des concessions ailleurs, Kiev et Washington devraient s’opposer fermement aux tentatives russes d’imposer des restrictions draconiennes à la capacité de l’Ukraine à se défendre. […]

Après la guerre en Ukraine et le retour de Trump à la Maison Blanche, le changement de l’état d’esprit en matière de sécurité en Europe est clair. Les Européens aimeraient assumer davantage la responsabilité de leur propre sécurité, mais il reste encore de nombreuses différences internes entre les pays européens qui doivent être résolues pour y parvenir. Quel serait votre conseil aux dirigeants européens pour créer des capacités de défense en adéquation avec leur PIB ?

Premièrement, les Européens ne doivent pas se sentir désespérés. Les membres européens de l’UE et de l’OTAN ont de vastes avantages économiques et démographiques sur la Russie. Il y a beaucoup de travail à faire, mais si j’étais assis à Moscou, je ne pense pas que la Russie d’aujourd’hui pourrait reconstituer l’empire soviétique, même si les États-Unis abandonnaient complètement l’Europe, ce qui n’arrivera pas.

Deuxièmement, la tâche de concevoir et de mettre en œuvre de nouveaux concepts de défense européenne est trop importante pour être laissée aux planificateurs militaires. J’ai entendu des planificateurs de l’OTAN dire que toute l’Europe doit consacrer 4 % de son PIB à la défense, tandis que les États-Unis maintiennent ou augmentent leur propre engagement en faveur de la sécurité européenne. Je dois croire que cette soi-disant exigence est basée sur une combinaison d’objectifs politico-militaires trop ambitieux pour la défense européenne et d’hypothèses trop pessimistes sur les intentions et les capacités de la Russie. Je crains que l’effet pratique de l’exigence de niveaux aussi élevés de dépenses de défense à l’échelle européenne ne soit de démoraliser les opinions publiques et de créer une pression pour conclure des accords avec Moscou. Au lieu de cela, les dirigeants politiques doivent fixer les objectifs politiques que les moyens militaires sont censés atteindre. Ils devraient fixer des objectifs réalistes qui soient politiquement réalisables et ne pas faire de l’ennemi du bien le bien parfait.

On comprend pourquoi Macron veut absolument une loi facilitant l’euthanasie : 64 % des Ehpad publics ont leurs finances dans le rouge

Près de deux tiers des établissements publics d’hébergement pour personnes âgées dépendantes étaient en déficit en 2022. Une situation financière catastrophique qui tend à se dégrader, mettant en péril l’offre d’accompagnement des personnes âgées, alors que la population âgée dépendante devrait augmenter de 46 % d’ici à 2050.

La mission d’information de la commission des affaires sociales du Sénat a adopté en septembre, après huit mois d’enquête, un rapport sur la situation financière des maisons de retraite, les Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes). 60,3 % de l’ensemble des Ehpad étaient déficitaires en 2022, contre 49,3 % en 2021. Plus inquiétant encore, 64,6 % des établissements publics affichaient un déficit en 2022.

En 2023, 84,4 % des Ehpad publics autonomes et rattachés à un établissement de santé étaient déficitaires, contre 43,9 % en 2019. Le déficit moyen par place s’est lui encore creusé, passant de 3 226 € en 2022 à 3 850 € en 2023, selon la dernière enquête nationale de la Fédération hospitalière de France (FHF), parue en avril 2024.

Au total, ces établissements affichent une perte de 800 millions d’euros en 2023, soit un déficit cumulé de 1,3 milliard d’euros sur deux ans. Dans certains endroits, on frôle même la fermeture.

Même problème pour les Ehpad gérés par des centres communaux d’action sociale (CCAS). Selon l’Union nationale des centres communaux d’action sociale, la situation concerne la quasi-totalité de ces établissements.

Le financement des Ehpad repose sur un modèle tripartite : les soins sont financés par l’Agence régionale de santé ; la dépendance par les départements ; tandis que l’hébergement est payé directement par les résidents ou bien par l’aide sociale versée par le département.

«On reconnaît le degré de civilisation d’un peuple à la manière dont il traite ses aînés

Pour l’extrême gauche, même le PS est d’estreme drouate

La vitrine des locaux du Parti socialiste a été brisée et taguée dimanche 2 mars, pendant la manifestation contre l’extrême droite à Lorient, qui a rassemblé 1800 personnes.

Dimanche soir, le PS a déclaré :

« Non, la manifestation n’était pas une réussite ! La lutte contre l’extrême droite passe avant tout par l’exemplarité républicaine ». « Nous ne pouvons évidemment que souscrire à l’objectif affiché mais nous avions les plus grandes craintes quant à l’organisation et aux risques avérés et désormais bien connus de débordements que beaucoup se sont obstinés à ne pas prendre en compte ». « Vingt-neuf impacts de masse ou objets équivalents, sans compter les tags injurieux ».

La Révolution mange ses enfants, le PS devrait le savoir.

Ce que pourrait être un programme politique en cas de retour de la monarchie

Entretien avec le Prince Charles-Emmanuel de Bourbon-Parme

Le carême en renouveau face au ramadan ?

Du père Danziec dans Valeurs Actuelles :

Le carême constitue certainement l’une des périodes les plus significatives du cycle liturgique catholique. Dans un précieux petit ouvrage publié aux éditions Via Romana, Le carême au jour le jour, l’abbé Patrick Troadec souligne fort justement que ces quarante jours d’ascèse attirent et rebutent tout à la fois les chrétiens. Le carême attire car les fidèles savent « qu’il est porteur de grandes grâces » lorsqu’il est vécu dans de bonnes dispositions. Mais il répugne assurément aussi « en raison des sacrifices inévitables qu’il requiert ».

Le carême, dans sa dimension pénitentielle, a été – il faut l’avouer – passablement édulcoré depuis plus de 70 ans. N’y sont pas pour rien le contexte ad intra de l’Eglise et de sa crise existentielle dans le sillage du concile Vatican II et celui ad extra d’une société postmoderne férocement athée et en rupture de bans avec toute forme de transcendance. Pris dans cette tenaille, on aurait légitimement pu croire les jours du carême comptés.

« Dans le milieu de l’hiver, j’ai découvert en moi un été invincible » écrivait Albert Camus. Le carême est toujours vivant et atteste une fois encore que les plus fragiles étincelles ne brillent toujours de mille feux qu’au milieu des plus épaisses ténèbres. Outre le fait que la jeunesse catholique actuelle se sente de plus en plus décomplexée des lubies progressistes de leurs anciens, outre le fait que l’aurore nouvelle d’un monde sans Dieu peine à se montrer resplendissante, un fait supplémentaire – et inattendu (qui aurait cru en 1970 que la religion musulmane serait la religion la plus pratiquée sur le sol hexagonal ?) – participe de la résurgence spirituelle du carême catholique : la vitalité de l’islam.

« L’adversité fait l’homme, et la prospérité fait les monstres » méditait Victor Hugo. L’Eglise en France s’est crue en effet suffisamment prospère et installée pour croire aux vertus de l’enfouissement. Dans les années 70, l’heure était à la promotion d’un catholicisme fluide et non exigeant au motif qu’il serait plus attirant pour les masses. Cette démarche, déconnectée de la vie du Christ et de son Evangile, a montré ses évidentes limites. Affadir le sel n’a jamais donné le goût des choses de Dieu. En revanche, « L’adversité fait l’homme » explique le poète. A cet égard, les chiffres et les faits parlent d’eux-mêmes. Alors que le ramadan s’est ouvert le samedi 1er mars, un sondage Opinionway pour les magazines Hexagone et Marianne nous apprend que 23% des Français de moins de 35 ans déclarent fêter le ramadan. Au centre commercial Carrefour de Sens, ce sont des tapis de prière 70x110cm qui font l’objet d’une opération promotionnelle au milieu des fruits et légumes jusqu’au 31 mars (date de la fin du ramadan). A la Fnac de Nîmes, la littérature islamique fait, en ce moment et pour l’occasion, l’objet quant à elle d’un secteur entier de rayonnages.

Dans ce climat de présence conquérante de l’islam dans le quotidien des Français, des catholiques de conviction se refusent à rester les bras croisés. Non pas tant par une réaction qui se cantonnerait à un registre identitaire mais par un zèle missionnaire « qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1 Timothée 2, 4). Le fait religieux tendant à se désinhiber sous l’impulsion de l’islam, les catholiques auraient tort de ne pas en profiter.

Aymeric Pourbaix, dans son éditorial du dernier numéro de France Catholique, soulignait cette multiplicité de propositions de carême et leur rayonnement bienvenu. Oui, le carême est un temps pour (ré)apprendre à vivre en chrétien. Exodus, Virtus, Meditatio, Carême40, soirée de lancement du carême, veillée d’adoration, chemin de croix public, fraternité de prière : la proclamation semble de retour. La jeunesse catholique ferait-elle sienne les paroles qu’Hélie de Saint Marc lui confiait au soir de son existence ? « Que dire à un cadet ? Peut-être, avec pudeur, lui glisser dans la paume de la main deux ou trois conseils : mettre en accord ses actes et ses convictions ; pouvoir se regarder dans la glace sans avoir à rougir de lui-même ; ne pas tricher, sans doute le plus difficile ; pratiquer et tâcher de concilier le courage et la générosité ; rester un homme libre. » (L’Aventure et l’espérance, Les Arènes). La liberté intérieure, le but justement de la démarche spirituelle du carême.

Algérie : bras de fer entre Emmanuel Macron et Bruno Retailleau

Alors que le président s’est couché devant l’Algérie, Bruno Retailleau prépare sa riposte. Dans un document interne que « La Tribune Dimanche » s’est procuré, le ministère de l’Intérieur détaille la méthode qu’il préconise face au régime algérien. Le média TSA-algerie relaie les informations article de La Tribune. Ce document, préparé en prévision de la réunion interministérielle sur l’immigration tenue mercredi 26 février, détaille les mesures pour faire pression sur l’Algérie. Le titre est évocateur :

« Crise politique avec l’Algérie : de la nécessité d’engager un rapport de force. »

Les services de Bruno Retailleau

  • évoquent la convocation au ministère des Affaires étrangères et de l’intérieur de la vingtaine de consuls d’Algérie en France afin de leur rappeler les termes de l’arrangement de 1994 entre les deux pays sur les réadmissions et l’ouverture d’un contentieux international sur ce qui est qualifié de « violation par l’Algérie de ses engagements ».
  • préconisent la suspension des activités des compagnies maritimes et aériennes algériennes en France, outre la suppression de l’accord franco-algérien de 1968.

Depuis le refoulement de l’influenceur Doualemn le 9 janvier, une dizaine d’expulsés ont été refusés.

Dans un entretien au Figaro publié dimanche 2 mars, Bruno Retailleau déclare :

« (Si) Alger ne respecte pas ses engagements, en multipliant les provocations, alors l’Algérie s’exposera à une riposte de notre part »

Il menace d’abroger l’accord de 1968, même si le président Emmanuel Macron a exclu cette éventualité vendredi.

Suppression des ZFE (Zones à Faibles Emissions)

en Allemagne.

Tandis que la France crée des ZFE (une quarantaine), empêchant les modestes à pénétrer dans les centre-villes, de plus en plus de métropoles allemandes suppriment leurs ZFE. En 2024, plus d’une dizaine d’agglomérations a réinstauré la libre circulation automobile, sans restriction d’âge, de motorisation ou de taux d’émission du véhicule. Depuis la fin de l’année dernière, 11 villes d’outre Rhin sont redevenues ouvertes à libre circulation automobile : Hanovre, Mannheim, Mühlheim, Heidenheim an der Brenz, Heilbronn, Herrenberg, Leonberg, Reutlingen, Tubingue, Neu-Ulm et Ulm.

En 2023 déjà, huit cités du Bade-Wurtemberg, dont Karlsruh, avaient abandonné leur ZFE. Au total c’est presque une vingtaine de métropoles allemandes qui se sont affranchies des restrictions de circulations liées aux émissions des véhicules. En ce début d’année il ne reste donc plus que 37 « Umweltzone » (ZFE) dans le pays, contre 56 deux ans auparavant.

Ces ZFE sont supprimées car la qualité de l’air s’améliore. Ce qui est le cas également en France, où les polluants tels que le dioxyde d’azote et les particules (PM10 et PM2,5) sont en baisse depuis près de 20 ans, selon les chiffres du Citepa (Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique). 

“Une persécution sauvage contre tout ce qui garde ne fût-ce qu’une apparence de tradition”

A l’heure où l’on commence à parler sérieusement de nouveaux sacres au sein de la FSSPX, le mensuel La Nef consacre son dossier de mars à la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, dans lequel on trouve des articles de Christophe Geffroy, du chanoine Albert Jacquemin (ancen séminariste de la FSSPX, aujourd’hui au diocèse de Paris), de Matthieu Lavagna,du père Basile Valuet (moine à l’abbaye bénédictine du Barroux), l’abbé Fabrice Loiseau (ancien séminariste de la FSSPX, fondateur des Missionnaires de la Miséricorde divine), Pierre Louis, et un entretien avec l’abbé Grégoire Celier, membre de la Fraternité Saint-Pie X depuis 45 ans, prieur de la chapelle NotreDame de Consolation (Paris VIIIe) et rédacteur en chef de la Lettre à nos Frères prêtres, expédiée quatre fois par an au clergé français. Extraits de cet entretien :

Comment qualifieriez-vous aujourd’hui votre situation et votre statut dans l’Église?

Sans choix de notre part, nous nous trouvons dans une situation inédite, et attristante pour l’Église. Rappelons que Mgr Lefebvre a fondé la Fraternité Saint-Pie X selon les normes du droit; que ses premières maisons ont été ouvertes avec l’autorisation de l’ordinaire ; que ses premiers membres étaient régulièrement incardinés. C’est seulement parce que la Fraternité SaintPie X maintenait la tradition catholique, disons pour résumer la doctrine du Christ-Roi et la liturgie reçue depuis toujours, qu’elle a été prétendument « supprimée », d’une façon illégale et injuste. Et malgré les fruits évidents de sanctification qu’a produits la Fraternité Saint-Pie X, malgré toutes les démarches faites auprès du Siège apostolique (courriers, rencontres, dialogues), cet apartheid est maintenu. Mais cet état canonique anormal n’est que le signe de la crise qui secoue l’Église depuis les années 1960, et qui ne fait que s’aggraver. C’est cette situation de l’Église qui doit nous préoccuper. Si la crise se résorbait, il n’y aurait rien de plus facile que de remettre d’équerre la situation de la Fraternité Saint-Pie X.

Comment justifiez-vous un état de nécessité qui permettrait de recourir à une consécration épiscopale sans mandat pontifical, comme Mgr Lefebvre l’a fait en 1988?

Les prêtres et les laïcs grâce auxquels la liturgie traditionnelle est encore célébrée ne se sont pas déterminés, à la fin des années 1960, par des considérations théologiques a priori, mais se sont appuyés sur les faits qu’ils avaient sous les yeux. Au milieu du chaos ecclésial de l’époque, ils ont vu que « le Missel romain traditionnel n’avait jamais été juridiquement abrogé, et que par conséquent, en principe, il était toujours autorisé », et qu’en contraste le Missel nouveau de Paul VI « s’éloignait de façon impressionnante, dans l’ensemble comme dans le détail, de la théologie catholique de la sainte messe ». L’état de nécessité est tout simplement là sous nos yeux, avec la crise théologique, morale, liturgique, canonique, spirituelle qui déferle à chaque instant, couplée avec une persécution sauvage contre tout ce qui garde ne fût-ce qu’une apparence de tradition, persécution qui frappe aujourd’hui même des gens qui avaient toujours pris grand soin de se démarquer de la Fraternité Saint-Pie X.

D’une part, vous vous dites catholiques, et, d’autre part, vous affirmez que le pape et tous les évêques se trompent sur des points doctrinaux importants depuis le concile Vatican II et la réforme liturgique de 1969: comment résolvez-vous la contradiction inhérente à ces deux affirmations sans jeter un doute sur l’assistance promise par le Christ à son Église?

Nous sommes de toute évidence face à un mystère, celui de la « Passion de l’Église », aussi insondable que le mystère de la Passion du Christ, qui a bouleversé et « scandalisé » les Apôtres eux-mêmes. Le mystère est ce qui dépasse l’entendement simplement humain. Comment celui qui est Dieu même peut-il être ainsi tué ignominieusement ? Parce qu’il est à la fois Dieu et homme. Comment la sainte Église peut-elle aujourd’hui se trouver dans un tel état de désordre ? Parce qu’elle est à la fois divine et humaine. Le Christ nous a laissé cette parole énigmatique : « Lorsque le Fils de l’homme reviendra, trouvera-t-il encore la foi sur la terre ? » Ce mot n’implique-t-il pas que, à certains égards, l’Église ce jour-là soit dans une situation dramatique, comme effacée? Puisque le pape François a utilisé le Commonitorium de saint Vincent de Lérins dans son autobiographie Espère, citons ce passage : « Si quelque contagion nouvelle s’efforce d’empoisonner, non plus seulement une petite partie de l’Église, mais l’Église tout entière à la fois, alors le grand souci [du “chrétien catholique”] sera de s’attacher à l’antiquité qui, évidemment, ne peut plus être séduite par aucune nouveauté mensongère » (III).

[…]

François vous a beaucoup octroyé (confessions, mariage…): vous satisfaites-vous du statu quo actuel avec Rome ou souhaitez-vous quand même parvenir à un accord? Et si oui, lequel ? Quelles seraient vos exigences minimales ?

Pour être exact, le pape François n’a rien donné directement à la Fraternité Saint-Pie X. Ce sont les fidèles qu’il a autorisés à recourir à notre ministère. Ce sont les évêques qu’il a autorisés à nous octroyer la délégation. En aucune manière, nous ne pouvons nous « satisfaire » d’un état de choses qui est injuste pour nous-mêmes, dommageable pour les fidèles, dramatique pour l’Église. Cependant, nous n’avons jamais souhaité un accord exclusivement relatif à la Fraternité Saint-Pie X. Car elle n’est pas le vrai problème, tout au plus un symptôme de la crise.

Près de quarante ans après les « sacres » de juin 1988, comment analysez-vous la situation des « traditionalistes » demeurés dans la pleine communion avec Rome? Même si leur situation est difficile (cf. Traditionis custodes), ne vous semble-t-il pas qu’ils ont prouvé que l’on pouvait faire « l’expérience de la Tradition », comme l’avait demandé Mgr Lefebvre, sans rupture avec l’Église?

Premièrement, je conteste toute idée de « rupture avec l’Église ». Une situation canonique « baroque », lorsqu’elle est subie, n’implique nullement une rupture. Pendant quinze ans après le motu proprio de 2007, il y a eu une période assez favorable pour ceux que l’on appelait les « Ecclesia Dei ». Mais leur situation reste précaire: ils sont désormais l’objet de brimades et de persécutions. À Paris, par exemple, en ce qui concerne les lieux où était célébrée la messe traditionnelle, la moitié a été supprimée d’un trait de plume : ce n’est guère rassurant sur « l’expérience de la Tradition ». […]

Pédophilie : un élu marseillais veut débaptiser l’école Simone de Beauvoir à Marseille

Malaise chez les gauchistes : lors du conseil municipal organisé le 28 février, l’élu d’opposition Guy Teissier a fait part de “zones d’ombre” autour de la philosophe et a provoqué la colère de Benoît Payan.

L’établissement Simone de Beauvoir ne devrait plus être baptisé ainsi en raison de “zones d’ombre qui entachent considérablement l’honorabilité de cette dame”.

Guy Teissier explique que la philosophe “a pris fait et cause en faveur de la pédophilie” à plusieurs reprises.

“Certes, c’était l’époque post-soixante-huitarde où tout devait être permis et où, surtout, il était interdit d’interdire”.

A mesure que l’élu déroule ses propos, l’agitation gagne la salle. Des voix s’élèvent pour manifester l’indignation.

Guy Teissier poursuit et affirme que Simone de Beauvoir a signé une pétition qui “défendait les relations sexuelles entre adultes et enfants”, publiée dans les colonnes du Monde et “rédigée par le pédophile Gabriel Matzneff”.

Les propos de Guy Teissier ont créé l’émoi au sein de l’audience. Benoît Payan prend la parole :

“Vous pouvez bien évidemment exprimer un certain nombre d’opinions (…) Vous avez le droit de considérer que madame Simone de Beauvoir n’est pas une écrivaine qui puisse vous convenir. […] Et heureusement qu’elle était là. Elle s’est battue pour que les femmes soient libres, pour qu’elles puissent se lever. Elle s’est battue pour qu’elles puissent s’émanciper au moment où il y en a qui les frappent. Ne venez pas me parler des droits des femmes.”

Benoît Payan annonce alors que le nom de l’établissement scolaire, initialement appelé école Marceau, restera inchangé.

Il n’y a que l’Eglise qui doit faire son mea culpa pour ses prêtres fautifs souvent décédés.

L’élu aurait pu également rappeler que Simone de Beauvoir envoyait ses étudiantes dans le lit de Jean-Paul Sartre.

« Simone de Beauvoir puisait dans ses classes de jeunes filles une chair fraîche à laquelle elle goûtait avant de la refiler, ou faut-il dire plus grossièrement encore, de la rabattre sur Sartre »

Quelle émancipation…

Le carême pour les nuls

Vero Jacquier reçoit :

  • Père Max HUOT de LONGCHAMP, prêtre de la société Saint-Jean de la Croix
  • Père Clément BINACHON, frère dominicain
  • Victor « le catho de service », créateur de contenu

Philippines : Marche pour la vie à Manille

Dimanche 23 février, le Conseil pour les laïcs de la Conférence épiscopale philippine (CBCP) organisait une marche pour la vie depuis le parc Rizal de Manille, dans le centre de la capitale, sur un parcours de près de 2 km jusqu’à la basilique-cathédrale de l’Immaculée-Conception.

Plus de 3 500 Philippins ont participé à cette édition 2025 organisée sur le thème « Marche pour l’espérance ».

L’évènement s’est terminé avec une messe célébrée par le cardinal Jose Advincula, archevêque de Manille.

La marche pour la vie a lieu tous les ans à Manille depuis 2017, afin de défendre la dignité de la vie humaine et le caractère sacré de la famille. C’est devenu une tradition annuelle de l’Église locale, afin de sensibiliser la population philippine, majoritairement catholique. L’événement est coorganisé par la Conseil philippin pour les laïcs (ou « Laiko »), par la Commission pour la vie et la famille (ECFL) de la conférence épiscopale, et par le bureau de l’archidiocèse de Manille pour la promotion de la nouvelle évangélisation.

Ce dimanche 23 février au soir, les participants ont parcouru les rues de Manille équipés de bougies et bannières, en répondant à l’invitation du directeur national du Conseil pour les laïcs, Mgr Severo Caermare, qui les a appelés à être des « lueurs d’espoirs » pour les Philippines face à la crise politique que traverse la nation.

« Ensemble, renforçons notre engagement pour la vie, pour la famille et pour les plus vulnérables d’entre nous. »

Durant la messe, le cardinal Advincula a invité à « continuer d’avancer en proclamant que la vie est belle, qu’elle est un don de Dieu et qu’elle doit être défendue et protégée ». Dans la cathédrale de Manille, l’archevêque de Manille a évoqué quelques attaques contre la vie dans l’archipel d’Asie du Sud-Est, telles que l’avortement, la marchandisation de la sexualité ou encore « la manipulation de la procréation humaine ». Il a également évoqué les « homicides par compassion » ciblant les plus faibles tels que les personnes âgées ou handicapées, en dénonçant de telles pratiques comme « moralement indéfendable ». Il a aussi réitéré la condamnation des exécutions extrajudiciaires qui « violent la dignité humaine ».

Mgr Caermare a quant à lui rappelé à la foule des marcheurs que la vie doit être défendue non seulement au sein des familles mais aussi à l’échelle nationale, en protégeant l’avenir du pays. C’est pourquoi il a invité à prêter attention aux choix que font les électeurs en choisissant leurs dirigeants.

« Nos efforts collectifs peuvent permettre de façonner un avenir qui valorise la vie : la vie dans la famille et la vie de notre pays, maintenant, demain et toujours. »

De son côté, Mgr Jesse Mercado, évêque de Parañaque et président de la Commission pour la vie et la famille de la CBCP, a confirmé que cet effort pour la vie et la famille

« n’est pas qu’un engagement individuel, mais une mission collective de l’Église et de la société ». « Notre présence ici est un message clair qui affirme que la vie est sacrée, que la famille est un don et que l’unité est notre force. Espérons que notre voix collective continuera de construire un avenir qui chérisse chaque personne humaine de sa conception à sa mort naturelle ». « Espérons que notre appel inspirera d’autres cœurs à défendre la vérité, la justice et la paix, et que notre parcours en tant que pèlerins d’espérance en cette année jubilaire nous conduira toujours plus près du Christ, le Seigneur de Vie. »

Enfin, le frère Xavier Padilla, président du Conseil pour les laïcs, a exprimé sa gratitude pour la réussite de cette édition en invitant les participants à transmettre l’esprit de l’événement autour d’eux, à prendre des initiatives dans leurs communautés en faveur de la vie – et à faire entendre leurs voix à travers les prochaines élections de mi-mandat, prévues en mai 2025.

Anne-Marie Figueras, RIP

Avant de fermer, C8 rediffuse le film provie Unplanned

20 Minutes se demande s’il s’agit d’une provocation ou d’un bras d’honneur ?

Initialement, les dernières heures de C8 devaient être consacrées à une émission spéciale consacrée aux moments marquants du média. Mais à 22 heures, alors qu’il restait deux heures d’antenne, la diffusion a été stoppée pour être remplacée par le film américain Unplanned. Ce film anti-avortement, sortit en 2019, raconte l’histoire d’une employée du planning familial devenue militante provie.

Déjà diffusé en août 2021 sur C8, il avait fait beaucoup de bruit en France. Le ministre déléguée à l’Egalité hommes femmes, Elisabeth Moreno, avait accusé C8 de « délit d’entrave condamné dans notre pays ». Le CSA (ancêtre de l’Arcom) avait même envoyé une mise en garde à la chaîne.

Quelques instants avant la fin de la chaîne, cette dernière a affiché le message « Vive la liberté ! ».

L’Arcom a infligé en novembre une amende de 100 000 euros CNews en raison d’une émission où l’avortement avait été qualifié de « première cause de mortalité dans le monde ».

En France, il n’y a pas de liberté d’expression sur l’avortement. Seul le discours pro-avortement est accepté, toléré, subventionné…

Terres de Mission – Spirituel et temporel : insoluble problème ?

Terres de Mission reçoit Bernard Bourdin, dominicain et enseignant à l’Institut catholique de Paris pour parler, à l’occasion de la parution du livre “Adieu à César ?” auquel il a collaboré, de ce que l’on appelle “le problème théologico-politique”, c’est-à-dire la quête incessante d’une harmonie entre spirituel et temporel.

Puis, Guillaume de Thieulloy propose quelques pistes de lecture aux téléspectateurs.

Le retour du jeûne

D’Aymeric Pourbaix dans France catholique :

Après avoir vu l’enfer, lors des apparitions de la Vierge Marie à Fatima en 1917, la plus jeune des trois petits bergers, Jacinthe, avait résolu d’offrir de petits sacrifices – et finalement sa courte vie de 10 ans – pour la conversion des pécheurs. Et elle avait même ajouté à sa prière une mention spéciale pour le Saint-Père, dont elle avait appris qu’il aurait beaucoup à souffrir…

À l’exemple de cette enfant, canonisée par le pape François 100 ans plus tard, en compagnie de son frère, cette dimension de sacrifice, centrale dans la foi catholique, semble ressurgir. Elle rencontre un certain succès, notamment auprès des jeunes, à travers des livres et diverses propositions de Carême, après avoir été, hélas occultée pendant des décennies. Déjà en 1952, le Père Louis Bouyer regrettait que lors du Carême, « personne ne songe plus à jeûner, ni même à pratiquer l’abstinence, et personne non plus ne change rien à sa manière de vivre habituelle ». Et il en résulte que « tout cela prend un accent de comédie qui prive de sérieux par la base l’ensemble de notre Carême ».

Encore faut-il bien comprendre le sens du jeûne demandé par l’Église. Il ne faudrait pas en effet que le retour de balancier en faveur de l’ascèse chrétienne fasse retomber dans un autre excès, celui d’un trop grand volontarisme qui oublierait que c’est d’abord par grâce que nous sommes sauvés, et non par nos propres mérites. Comme le résume parfaitement le grand maître spirituel qu’est saint François de Sales :

« Dieu nous a commandé de faire tout ce que nous pouvons pour avancer dans la pratique des vertus. […] Mais après avoir planté et arrosé, soyons persuadés que c’est Dieu qui fait croître l’arbre de notre bonne volonté et de nos pratiques. »

Ce qui renvoie en fait au but de toute la vie chrétienne. Selon le cardinal Garrone, « la morale chrétienne, ce ne sont pas des vertus prises une à une, c’est l’union au Christ et l’effort pour que ce don qu’il nous fait de son Esprit nous construise intérieurement à sa ressemblance », soulignait-il dans L’Eucharistie au secours de la foi (Desclée). Les vertus sont donc des moyens pour être conformés au Christ : il ne faut ni en refuser les exigences, ni en renier la source.

La clef, c’est la Croix

Or la seule clef pour entrer dans le mystère du Christ, c’est sa Croix. Dans les premiers siècles du christianisme, le Carême était ainsi surtout destiné aux grands pécheurs et aux futurs baptisés adultes. L’Église leur demandait un temps de pénitence pour les préparer à recevoir la grâce divine à Pâques, à travers le baptême, en étant plongé dans la mort et la Résurrection du Christ. Par extension, les fidèles ravivaient en eux le souvenir du sacrement reçu. Aujourd’hui, le même phénomène se reproduit, avec les nombreux catéchumènes qui affluent dans les paroisses et sont en demande d’une proposition de la foi forte et cohérente. Face à ces jeunes pousses inattendues, les vieux baptisés ont ainsi à redécouvrir leur propre identité chrétienne, parfois endormie ou trop habituée… Bon Carême !

Dimanche de la Quinquagésime : Annonce de la Passion

Nous remercions l’association Una Voce de nous autoriser à publier des extraits des excellents commentaires des cinq pièces grégoriennes du dimanche ou de la fête à venir.
Vous aurez la totalité des textes sur le site et nous ne pouvons que vous encourager à vous abonner à la newsletter hebdomadaire en cochant dans la case adéquate sur la page d’accueil.

Bien que nous soyons toujours dans le temps de la Septuagésime, les chants de ce dimanche de la Quinquagésime sont très différents de ceux de dimanche dernier, qui étaient en grande partie des appels suppliants du fond de notre misère, avec toutefois la lueur d’espérance apportée par la Communion Introibo. C’est cette espérance qui rend tous les chants de ce jour confiants, paisibles et même joyeux. Avant d’aborder les austérités du Carême, et pour nous donner courage, l’Église veut nous faire entrevoir la victoire finale et les bienfaits de la rédemption. Ce dimanche correspond d’ailleurs aux réjouissances du carnaval à la veille du mercredi des Cendres. De nos jours on ne sait plus très bien ce qu’étaient autrefois les rigueurs du Carême, que les plus âgés ont encore connues dans leur enfance. Il y avait jeûne et abstinence tous les jours sauf le dimanche. Toutes les festivités et réjouissances étaient suspendues. Aussi était-il naturel qu’on voulût faire la fête une dernière fois avant d’entamer ce temps de pénitence : c’était le carnaval. Ce qui reste de ces jours de détente a pris trop souvent un caractère païen, mais la liturgie nous en rappelle les raisons profondes.

Introït : Esto mihi

L‘Introït du dimanche de la Quinquagésime est tiré du psaume 30 qui revient souvent dans la liturgie; nous l’avions déjà trouvé à la Communion du dimanche de la Septuagésime il y a deux semaines, et nous avions dit que c’était un de ceux où David exprime le mieux son abandon total à la divine Providence. C’est le psaume de l’In manus tuas.

Esto mihi in Deum protectórem, et in locum refúgii, ut salvum me fácias : quóniam firmaméntum meum, et refúgium meum es tu : et propter nomen tuum dux mihi eris, et enútries me.
Soyez pour moi un Dieu protecteur et un lieu de refuge pour me sauver, car vous êtes mon appui et mon refuge, et à cause de votre Nom Vous serez mon guide et vous me nourrirez.

«À cause de Votre Nom » , dans la Bible, signifie toujours : à cause de votre promesse. Cet abandon plein de confiance, comme celui du petit enfant entre les bras de sa mère, est exprimé par une mélodie simple, légère, paisible, utilisant le 6e mode grégorien que l’on a appelé le mode de l’enfance spirituelle ; mais elle s’anime à la fin avec un bel élan sur les mots dux mihi eris (vous serez mon guide). Cet Introït est accompagné par le premier verset du psaume 30.

 In te Dómine, sperávi, non confúndar in ætérnum : in justítia tua líbera me.
En Vous Seigneur je mets mon espérance, je ne serais pas déçu : dans votre justice délivrez-moi.

Graduel Tu es Deus

Le chant de l’Introït du dimanche de la Quinquagésime exprimait notre confiance en Dieu, notre protecteur. Celui du Graduel exprime notre louange et notre reconnaissance au Seigneur pour le bienfait de la Rédemption que nous entrevoyons déjà. Il est tiré du psaume 76, où le psalmiste supplie le Seigneur dans sa détresse en lui rappelant les bienfaits passés, spécialement ici la sortie d’Egypte et le passage de la Mer Rouge, figure de la Rédemption.

Tu es Deus, qui facis mirabília solus : notam fecísti in géntibus virtútem tuam. Liberásti in bráchio tuo pópulum tuum, fílios Israël et Joseph.
Vous êtes, Dieu, le seul qui fasse des merveilles, vous avez fait connaître aux nations votre puissance ; vous avez délivré votre peuple, les fils d’Israël et de Joseph.

Encore une fois nous retournons à Dieu la définition qu’il a donné de lui-même :  » Je suis  » a-t-il dit à Moïse ;  » Tu es, Vous êtes « , lui disons-nous. Quant aux fils d’Israël et Joseph, c’est le peuple élu, qui est comme toujours la figure de l’Église ; c’est donc nous tous qui allons être libérés à Pâques du joug du péché. La mélodie est commune à plusieurs Graduels de cette période de l’année. Nous en avions entendu certains éléments dans le Graduel du dimanche de la Septuagésime, et surtout nous allons la retrouver deux fois en Carême. Elle est ample et très étendue, avec de grandes vocalises, et pleine d’ardeur mystique.

Trait : Jubiláte Dómino omnis terra

Comme ce fut le cas lors des deux précédents dimanches, le Graduel du dimanche de la Quinquagésime est suivi d’un Trait. Il est formé des premiers versets du psaume 99, qui est une acclamation à la majesté et à la toute puissance divine dans le style de celle que nous avons entendue pendant les dimanches après l’Épiphanie.

Jubiláte Dómino omnis terra : servíte Dómino in lætítia. Intráte in conspÉctu ejus, in exsultatióne. Scitóte quod Dóminus ipse est Deus. Ipse fecit nos, et non ipsi nos : nos autem pópulus ejus, et oves páscuæ ejus.
Acclamez le Seigneur, toute la terre : servez le Seigneur avec joie ; entrez en sa présence dans l’allégresse, sachez que le Seigneur est Dieu. C’est Lui qui nous a fait et non pas nous-mêmes ; nous, nous sommes son peuple et les brebis de son pâturage.

Cette acclamation jaillit aujourd’hui après le chant de confiance de l’Introït et le cantique d’action de grâce du Graduel, et exprime par avance la reconnaissance des rachetés dans la joie de Pâques. D’ailleurs la mélodie faite de psalmodie très ornée est exactement la même que celle des Traits de la vigile pascale. Elle est plus affirmative encore et plus joyeuse que celle des Traits des deux précédents dimanches.

Offertoire Benedíctus es

Comme c’est le cas le plus fréquent pour les Offertoires, celui du dimanche de la Quinquagésime est un chant de méditation, intérieur et contemplatif. Le texte est tiré du psaume 118, que nous trouvons ici pour la première fois depuis le début de l’année liturgique, mais que nous retrouverons assez souvent. C’est le psaume le plus long du psautier ; il ne compte pas moins de 176 versets, consacrés à la méditation sur la loi de Dieu et sa volonté : contemplation admirative qui se prolonge comme une rumination. Cette loi du Seigneur est désignée par de nombreux substantifs, tous synonymes, qui reviennent les uns après les autres : ici justificationes et judicia qui ont tous deux la même racine, celle de la justice, c’est à dire la perfection de la volonté divine.

Benedíctus es Domine, doce me justificatiónes tuas : in lábiis meis pronuntiávi ómnia judícia oris tui.
Vous êtes béni, Seigneur, enseignez-moi vos commandements ; de mes lèvres j’énonce tous les préceptes de votre bouche.

La mélodie est certes contemplative, mais mouvementée ; elle se rapproche de celle du Graduel avec la même ardeur mystique. On remarquera que la première phrase est répétée deux fois comme dans le grand Jubilate du deuxième dimanche après l’Épiphanie, mais ici la répétition se fait exactement sur la même mélodie avec seulement une formule de cadence plus développée.

Communion : Manducavérunt

Le texte de la Communion du dimanche de la Quinquagésime est tiré du psaume 77, qui fait suite au psaume 76, celui du Graduel de cette messe. C’est un des plus longs du psautier après le psaume 118 que nous avons trouvé à l’Offertoire. C’est un chant d’action de grâce qui raconte longuement tous les bienfaits dont le Seigneur a comblé son peuple, depuis la sortie d’Égypte jusqu’à l’entrée dans la terre promise. Les versets que nous trouvons ici s’appliquent à la nourriture envoyée du ciel pendant la traversée du désert :

Manducavérunt, et saturáti sunt nimis, et desidérium eórum áttulit eis Dóminus : non sunt fraudáti a desidério suo.
Ils mangèrent et furent complètement rassasiés, et le Seigneur combla leur désir. Leur désir ne fut pas déçu.

Cette nourriture céleste est évidemment la figure de l’Eucharistie, un des grands bienfaits des fêtes pascales que nous entrevoyons déjà avant d’aborder les austérités du Carême, et il convient parfaitement bien de l’évoquer au moment de la Communion. La mélodie de cette antienne est légère et joyeuse avec des rythmes assez larges exprimant le bonheur d’être rassasiés.

On meurt plus en France actuellement que durant la pandémie de Covid…

L’INSEE annonce que le mois de janvier 2025 a connu 69 970 décès, soit une hausse de 8,4% par rapport à janvier 2024.

Cela correspond à 3000 morts de plus que durant le pire mois de l’épidémie Covid (avril 2020)…

Grand remplacement

23% des Français de moins de 35 ans fêtent le ramadan :

Le magazine Gloria en direction de la Provence

Ce mois-ci le magazine Gloria nous emmène en Provence ! Marseille, Tarascon, la Sainte-Baume et les Saintes-Marie-de-la-mer, autant d’escales que de saints à (re)découvrir dans le dossier thématique, dont voici un aperçu :

  • Si la tradition considère Lazare, Marthe et Marie comme les premiers évangélisateurs de la Provence, ce sont les Évangiles qui nous donnent les principaux événements de leur vie, car Jésus était souvent reçu dans cette famille.
  • Depuis le XIIIe siècle, Notre-Dame de la Garde veille sur Marseille et sur la Méditerranée. À cette époque, il n’y a pas encore la basilique dont la silhouette est si connue à Marseille, mais une chapelle dédiée à Marie.
  • Le mot bauma en provençal signifie grotte. La sainte grotte dont il est question c’est celle dans laquelle Marie-Madeleine a vécu trente ans en pénitence. Ce lieu a donné son nom au massif provençal qu’on appelle donc la Sainte-Baume.

Le problème n’est pas de savoir si l’expression doit être encadrée, mais par qui et en fonction de quels principes

L’Homme nouveau consacre un dossier à “la liberté d’expression, un principe absolu ?”, avec des articles de Guillaume Bernard, Cyrille Dounot, l’Abbé Paul Roy, Armelle Signargout. Introduction :

La liberté d’expression est-elle réellement au service du vrai, comme certains le prétendent, ou bien un instrument de contrôle habilement déguisé ? À écouter les modernes, elle serait un droit fondamental, condition même de la démocratie. Pourtant, le Syllabus de saint Pie X dénonçait déjà cette illusion : une parole totalement libre, sans lien avec la vérité, ne conduit pas à un débat éclairé, mais à la confusion des esprits et à la corruption des mœurs.  Pendant des siècles, l’expression publique était encadrée pour préserver l’ordre social et moral. Aujourd’hui, sous prétexte d’émancipation, un autre système de contrôle s’est mis en place. Les interdits n’ont pas disparu, ils ont seulement changé de nature. Autrefois on condamnait au nom de la foi et de la loi naturelle, on condamne désormais au nom des nouveaux dogmes progressistes. La parole est mise sous surveillance pour garantir l’adhésion aux normes idéologiques en vigueur.  Le problème n’est donc pas de savoir si l’expression doit être encadrée, mais par qui et en fonction de quels principes. Loin de garantir un espace de libre discussion, la liberté d’expression moderne fonctionne à sens unique. On ne protège plus la vérité contre l’erreur mais l’erreur contre la vérité. L’ordre moral n’a pas disparu, il a seulement basculé dans l’inversion. Ce n’est plus le blasphème qui choque, mais toute remise en cause du progressisme.  Si la parole est soumise à des règles, elles doivent être claires : sert-elle encore la vérité et le bien commun, ou bien un système qui dicte ce qu’il est permis de penser et de dire ?

Un nouveau miracle eucharistique aux Etats-Unis ?

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