Le pavé dans la mare du MPF
Sylvie Pierre-Brossolette, connue pour son professionnalisme et la fiabilité de ses sources, dans sa chronique "Les coulisses" du Figaro magazine de cette semaine, nous informe que Philippe de Villiers fera peut-être partie du gouvernement du prochain président Sarkozy :
"On pense à la distribution des postes (il y aura peu de places vu l’objectif de s’en tenir à quinze portefeuilles, dont la moitié pour des femmes). Seuls à être à peu près surs d’en être, côté hommes, on trouve le premier des fidèles, Brice Hortefeux (que Sarkozy a déjà annoncé urbi et orbi à l’intérieur, François Fillon (présumé Premier ministre), Jean-Louis Borloo (sans doute un des rares rescapés de l’actuel gouvernement) et Patrick Devedjian, brillant bretteur. La poignée de places restantes devra aller à deux UDF, un sénateur et peut-être Philippe de Villiers."
Etrange histoire qui nous rappelle cet épisode récent qui n’avait pas fait l’objet de remarque de la part du MPF.
Conférence de Ratisbonne : division des catholiques ?
Le patriarche des chrétiens maronites, a estimé dimanche que "les critiques contre le Pape sont politiques". Mgr Nasrallah Sfeir a ajouté que "l‘islam en général respecte le Christ en tant que prophète. Les chrétiens et les musulmans ont intérêt à coopérer, surtout au Liban".
De son côté en revanche, l’archevêque d’Alger, Mgr Teissier a regretté que "le plus haut représentant de la communauté catholique ait cité les propos tenus au XIVe siècle par l’empereur byzantin Manuel II Paléologue. Nous sommes consternés par l’utlisation de cette citation d’un autre temps. Ce temps, le Moyen Age qui fut l’époque des conquêtes religieuses et des guerres entre les communautés".
Pourtant ces deux prélats sont confrontés tous les deux à la violence de l’islam dans leurs pays respectifs. L’un a adopté la voie de la soummission, qui passe par une remise en cause des propos du souverain pontife.
Dans le même temps, le lendemain de l’appel au crime du cheikh, une religieuse catholique italienne a été tuée dans un hôpital de la capitale somalienne Mogadiscio. Les assaillants ont pénétré dans l’hôpital et ont ouvert le feu sur la religieuse. La victime, âgée de près de 70 ans, vivait en Somalie depuis de nombreuses années.
Faudra-t-il simplement le "regretter" ou "demander des excuses" ?
L’angelus de Benoît XVI
… ce midi à Castel Gandolfo fait l’objet d’un compte-rendu sur ESM. Extrait, à propos de la citation de Manuel II Paléologue :
"Je suis vivement attristé par les réactions suscitées par un bref passage de mon discours (…) considéré comme offensant pour la sensibilité des croyants musulmans alors qu’il s’agissait d’une citation d’un texte médiéval qui n’exprime en aucune manière ma pensée personnelle ", a déclaré le pape.
Discours de Ratisbonne : réactions à fronts renversés
Umberto Eco, que personne n’accusera de complaisance envers l’Eglise, a déclaré sur France-Inter vendredi (rapporté par Vox Galliae) :
"Le pape aurait pu énoncer le théorème de Pythagore, et il y aurait eu quelqu’un capable de démontrer que c’était une attaque raciste."
A l’inverse, le porte-parole de l’Eglise orthodoxe copte d’Egypte a déclaré que son église "rejetait catégoriquement" "les commentaires du Pape du Vatican"; le chef de cette Eglise, Chénouda III, a lui estimé que "toutes les remarques qui offensent l’Islam et les musulmans sont contraires aux enseignements du Christ". Cette déclaration ouvre des perspectives intellectuellement stimulantes : affirmer la divinité du Christ, par exemple, serait donc à la fois conforme à l’enseignement du Christ, et contraire à ce dernier, parce qu’ "offensant" l’Islam.
Fin novembre : le Pape sera en Turquie
Cet homme a dit la Vérité. Il doit être exécuté.
Michel Janva (via Bafweb)
Conférence de Ratisbonne : le ‘logos’ et le ‘dia-logos’
Le P. Samir Khalil SAMIR, s.j., devant la reproduction du scénario des caricatures, nous invite à la réflexion en nous donnant les clés de cette fameuse conférence :
"La honte, c’est que la très grande majorité des manifestants (sinon tous) n’a pas lu cette conférence académique. […] On a l’impression que le scénario des caricatures […] est en train de se répéter. Avec cette différence qu’ici il n’y a pas la moindre caricature ni la moindre offense à qui que ce soit, mais au contraire une réflexion destinée à tout penseur pour l’amener à réfléchir sur le rapport entre foi et raison, réflexion dont nous, chrétiens et musulmans arabes, avons grandement besoin.
Peut-être est-ce là le drame : ce discours académique […] a été dénaturé puis jeté en pâture à l’opinion. La responsabilité de la presse occidentale est très lourde, qui a voulu profiter de ce document pour provoquer le monde musulman. […]
Rappelons tout d’abord que les paragraphes qui traitent tant soit peu de l’islam correspondent à environ 10% du texte global. Le pape y cite un verset coranique : «Il n’y a pas de contrainte en matière de religion» (la Vache 2, 256) […]. Si le pape avait voulu attaquer l’islam sur ce point, il lui aurait été facile de citer d’autres versets, à commencer par les versets 190-193 de la même sourate […].
Puis vient le texte de l’empereur Manuel II Paléologue dans sa controverse avec un docte persan, qui aurait eu lieu en 1391. […] Le musulman l’invite à comparer les trois religions monothéistes (charâ’i’), selon le schéma bien connu : Dieu a envoyé le prophète Moïse qui a apporté à son peuple la Loi mosaïque, mais les juifs n’ont pas été fidèles à Moïse ; alors Dieu a envoyé d’autres prophètes puis Jésus, qui a abrogé la Loi de Moïse et a apporté à son peuple la Loi de l’Évangile, mais les chrétiens n’ont pas été fidèles à Jésus, ajoutant à son message la Trinité et d’autres éléments ; enfin Dieu a envoyé son dernier messager, Mohammad, qui a apporté à son peuple la Loi du Coran, laquelle a abrogé les Lois précédentes. […] À cela Manuel répond par un argument différent qui se rapporte au contenu et non à la chronologie : quelle est la nouveauté de l’apport du Coran ? La seule nouveauté est la permission d’user de l’épée pour répandre sa propre foi. […]
Le pape, citant Manuel, prend ses distances et dit : «Après avoir tenu des propos si forts». Puis il poursuit : «L’empereur explique ensuite en détail pourquoi il est absurde de diffuser la foi par la violence. La violence est contraire à la nature de Dieu et à la nature de l’âme: Dieu n’aime pas le sang, et agir de manière déraisonnable est contraire à la nature de Dieu.» C’est cette phrase qui est l’objet de toute la conférence. C’est pour cette phrase que le pape a utilisé ce texte, et il a voulu situer la phrase-clé. Il la reprendra 5 fois durant son discours, car il veut montrer que c’est la raison, qui vient de Dieu, qui rend l’homme semblable à Dieu, et que la violence ne peut venir de Dieu puisqu’elle est contraire à Sa nature. […]
Le gros de la conférence cependant ne porte pas là-dessus : il concerne l’Occident, qui a vidé la notion de raison («logos») de tout ce qui est spirituel ; alors que la notion grecque de «logos», telle qu’elle a été purifiée par la tradition chrétienne, n’oublie jamais que la raison vient de Dieu et qu’elle est le plus grand don que Dieu ait fait à l’homme. Cela est si vrai que le terme «logikos», qui signifie «rationnel», a pris le sens de «spirituel» dans les textes chrétiens (ainsi que sa traduction latine «rationabilis»). Le pape critique longuement la pensée occidentale qui s’est éloignée de l’illuminisme authentique pour adopter un faux illuminisme rejetant tout ce qui est surnaturel. […]
Mais le pape est conscient que […] se profilent aussi des menaces réelles. Pour lui, on n’arrivera à les dépasser que si raison et foi se retrouvent unies d’une manière nouvelle. D’où la nécessité que la théologie, comme discipline académique de réflexion sur le rapport raison-foi, ait sa place à l’université et dans le vaste dialogue des sciences. "Alors, et seulement alors, nous devenons capables d’opérer un vrai dialogue des cultures et des religions, un dialogue dont nous avons un besoin urgent."
Le mot-clé de cette conférence philosophico-théologique est celui de «raison», qui revient 46 fois. […] Le dialogue en vérité ne peut éluder les problèmes, par exemple celui de la violence, ou celui de la modernité. Le dialogue («dia-logos») suppose la rationalité. Nous sommes tous invités à y entrer. Les réactions épidermiques et émotionnelles ou, pis encore, la manipulation des foules, ne peut que conduire à la violence, qui est contraire à la nature de Dieu et de l’homme."
A diffuser.
Conférence de Ratisbonne : la plus belle réaction musulmane
… est peut-être celle du porte-parole du ministère pakistanais des Affaires étrangères :
"Quiconque dit que l’Islam comme religion est intolérant encourage la violence."
L’Islam serait donc tolérant, mais sa tolérance ne tiendrait qu’à un fil…
Conférence de Ratisbonne : “Traduttore, traditore”
Comme je l’avais indiqué dans ce post, beaucoup de musulmans semblent croire que le Pape a fait sienne la désormais fameuse question de l’empereur Manuel II Paléologue : "Montrez-moi ce que Mahomet a apporté… (etc)." Ici, un exemple parmi beaucoup de cette méprise, chez un (vrai) musulman modéré.
Rappelons donc que le Pape a pris de grandes précautions oratoires avant de citer ce passage. Il a indiqué que l’empereur s’adressait à son interlocuteur musulman "in erstaunlich schroffer, uns überraschend schroffer Form".
Ce passage se traduit a minima par "d’une manière étonnamment brusque, avec une brusquerie qui nous étonne." A minima parce qu’il me semble qu’ "erstaunlich" a un sens plus fort que "étonnamment" (si nous avions des germanistes parmi les lecteurs, leur éclairage serait intéressant).
Or cet avertissement est le plus souvent éludé dans les dépêches de presse. Rien de très étonnant à cela.
Ce qui est plus regrettable, c’est qu’il est a été rendu de manière bien trop atténuée dans plusieurs traductions qui ont fait référence – en particulier celles de Zenit.
Voici le passage dans la traduction française que l’agence catholique vient de mettre en ligne : "avec une rudesse assez surprenante [sic] qui nous étonne". Dans la version anglaise mise en ligne par le Vatican, le passage est traduit par "with a startling brusqueness" – rien à voir avec la version anglaise de Zenit, où il ne reste plus que le faible "somewhat brusquely".
On n’aura pas la naïveté de croire que l’opposition de l’islam au christianisme et son incapacité à entrer dans un dialogue rationnel se résume à un malentendu de traduction – mais qu’au moins la controverse actuelle parte de ce que le Pape a vraiment dit.
15 millions de dollars pour l’abstinence
Les Etats Unis ont fait un don de 15 millions de dollars à une coalition d’organisations religieuses (IRCU) prônant notamment l’abstinence pour lutter contre le sida en Ouganda. L’IRCU a notamment pour objectif de promouvoir l’abstinence jusqu’au mariage et de "contribuer à la fidélité au sein du couple".
Benoît XVI ne croyait pas si bien dire
Liberté Politique estime que la réaction violente du monde musulman, sans exception, confirme les propos du Pape (ici en français) :
"Dans son discours, le Saint-Père […] use d’une controverse historique entre christianisme et islam pour expliquer en quoi la démarche de la raison est consubstantielle à la foi catholique, ce qu’une religion comme l’islam ne peut revendiquer. Pour les chrétiens, "ne pas agir selon la raison est contraire à la nature de Dieu", là où "pour la doctrine musulmane, la volonté de Dieu n’est liée à aucune catégorie humaine, pas même celle de la raison".
[…] S’il fallait donc une preuve de plus pour appuyer le discours du pape, ce sont des musulmans eux-mêmes qui la fournissent. […] Mais la complaisance avec laquelle la presse occidentale relaie cette indignation, sans prendre le soin d’expliquer l’argumentaire pontifical, prouve aussi que l’irrationalité est bien partagée, et que les pathologies de la religion et de la raison sont bien les deux grands défis que l’Église catholique doit relever.
Cette analyse n’est pas nouvelle. Le cardinal Ratzinger avait prononcé une conférence dans l’abbatiale Saint-Étienne de Caen, où il s’était interrogé sur les conditions de la paix dans un monde troublé par la collusion entre l’Occident et l’islam :
"L’un et l’autre sont des mondes polymorphes […] en interaction mutuelle. Dans cette mesure, il est faux d’opposer globalement l’Occident et l’islam. Il existe des pathologies de la religion — nous le voyons, et il existe des pathologies de la raison — et cela aussi nous le voyons ; et les deux pathologies constituent des dangers mortels pour la paix, et je dirais même, à l’époque de nos structures globales de puissance, pour l’humanité dans son ensemble."
Pour Liberté Politique :
On devrait plutôt y entendre un appel à la raison de l’Occident pour qu’il "fonctionne intégralement", non seulement dans le développement technique et matériel du monde, mais aussi et avant tout en tant que faculté de vérité et d’ouverture au sacré, à la sainteté. Et un appel au monde musulman pour qu’il coopère à la recherche des sources communes de la morale et du droit.
La liberté religieuse dans le monde selon les USA
Le département d’État américain a rendu public la huitième édition annuelle de son Rapport sur la liberté de religion dans le monde, qui couvre la période allant de juillet 2005 à juillet 2006. Ce rapport destiné au Congrès doit présenter les actions de gouvernements qui font obstacle à cette liberté, notamment la répression de l’expression religieuse, la persécution religieuse et la tolérance de la violence à l’encontre des minorités religieuses.
Les Etats-Unis ont dénoncé cette année la détérioration des libertés religieuses en Iran et en Ouzbékistan. En revanche, des progrès ont été réalisés en Arabie Saoudite, au Soudan et surtout au Vietnam. Le Vietnam pourrait être retiré de la liste noire, qui comprend aussi la Birmanie, la Chine, l’Erythrée, l’Iran, la Corée du Nord, l’Arabie Saoudite et le Soudan.
Le rapport mentionne également une douzaine d’autres pays comme "suscitant une inquiétude particulière", mais des efforts gouvernementaux sont notés en Afghanistan, en Inde et au Pakistan. En Israël et dans les Territoires palestiniens, "une stricte politique de fermeture des frontières a fréquemment conduit à des restrictions de la capacité des Palestiniens à se rendre à leurs lieux de culte et à pratiquer leur religion".
La France n’échappe pas aux critiques du département d’Etat: le rapport note les "efforts significatifs" du gouvernement français pour combattre l’antisémitisme, mais souligne la persistance d’agressions racistes et antisémites.
Islam et raison : une analyse sensée
Le Nouvelobs a fait l’effort d’interroger Irène Fernandez, agrégée de philosophie et docteur ès lettres, membre du comité de rédaction du Dictionnaire critique de théologie, sur l’actualité :
"Quelles sont les implications théologiques d’une affirmation comme "ne pas agir selon la raison est contraire à la nature de Dieu" ?
– […] Selon Benoît XVI, la raison est consubstantielle au christianisme, c’est-à-dire que foi et raison sont liées. Il y a des points communs entre la raison de Dieu et la raison humaine, car l’homme est créé à l’image de Dieu. Il n’en est pas ainsi selon l’islam, il n’y a donc rien de commun, pas plus la raison qu’autre chose, entre l’homme et Dieu. Dieu et raison sont ici deux notions très différentes. Le pape reproche, dans l’affirmation "ne pas agir selon la raison est contraire à la nature de Dieu", la justification de la violence par l’islam. Violence physique bien sur, mais aussi violence morale. Par exemple le fait qu’il est interdit à un musulman de se convertir à une autre religion, ce qui peut entraîner une condamnation à mort.
Le pape Benoît XVI fait-il un retour en arrière dans l’ouverture aux autres religions vis-à-vis de son prédécesseur ?
– Non, pas du tout. L’ouverture implique de savoir qui l’on est, et ce dans le but de communiquer sans se mentir. Joseph Ratzinger a travaillé pendant 30 ans avec Jean-Paul II. Les médias aiment le caricaturer mais c’est un excellent théologien, et un penseur respecté. […]
Y a-t-il des points communs dans le rapport science/religion entre l’islam et le catholicisme ?
– La problématique est l’ajustement entre le progrès des sciences et la religion. Quelle est la vision du monde d’un scientifique ? Quelle est celle d’un croyant ? Comment ces deux attributs peuvent-ils être réunis dans une même personne – comme c’était le cas chez Galilée ou Newton. La religion catholique ne s’oppose pas à la science, elle pense que Dieu a pensé le monde. Les pays musulmans, quand à eux, ont connu une très forte stagnation au niveau scientifique après leur brillante civilisation du Moyen Age. Ils ont eu à cette époque de grands philosophes, mais qui ont toujours été considérés comme plus ou moins hérétiques par rapport à l’islam. Les sociétés musulmanes sont passées à côté de l’histoire de la pensée moderne. Il n’y a pas eu de réflexion collective sur la problématique du rapport entre science et foi. Individuellement, de grands penseurs existent sûrement ; collectivement la civilisation musulmane a plusieurs siècles de retard à rattraper par rapport à la réflexion du monde chrétien dans le domaine scientifique."
Mgr Mamberti demande le dialogue
Le dialogue entre les religions est "une question cruciale", a déclaré le nouveau ministre des Affaires étrangères du Vatican Mgr Dominique Mamberti :
"Le pape Benoît XVI l’a dit et répété, la question du dialogue entre les cultures et les religions est une des questions cruciales de ce temps. Le dialogue entre les différentes civilisations, cultures et religions, auquel personne ne peut se soustraire, sera une des grandes questions que j’aurai à traiter dans le cadre de ma mission".
Interrogé sur la polémique provoquée par les propos du pape sur l’islam et le jihad posant la question du rapport entre religion et violence, il s’est refusé à tout commentaire. Il a cependant souligné que le dialogue nécessaire devait être "mené dans la vérité et sur des fondements intellectuels valides". "Les réflexions du Saint-Père doivent être insérées dans ce contexte".
Mgr Mamberti, un Français né il y a 54 ans au Maroc, a indiqué connaître l’islam pour avoir représenté le Vatican en Algérie, puis au Liban où la nonciature apostolique était aussi chargée des relations "avec le Koweït et les pays de la Péninsule arabique".
Islam : attention au vocabulaire
C’est avec des mots qu’on forge la pensée. Daoudal nous fait une petit leçon de terminologie islamique, indispensable en ces temps troublés :
"A propos des terroristes qui se font tuer, avec ou sans leur bombe, il est très curieux que l’on adopte, non le mot arabe, mais sa traduction : martyrs. Le mot arabe pour témoin ou martyr (le mot grec martyr veut dire témoin) est chahid. Or le mot martyr est tout à fait inapproprié du point de vue chrétien pour désigner un terroriste. Le martyr est quelqu’un qui est tué en haine de la foi, non quelqu’un qui se fait sauter en tuant des innocents. Utiliser le mot martyr est offensant pour la foi chrétienne. Et là on trouve le fil d’Ariane – antichrétien – de la terminologie qu’utilisent nos médias : faire d’Allah le Dieu des musulmans, de charia la loi des musulmans, et de moujahid le combattant musulman, c’est offensant pour les chrétiens arabophones, comme l’utilisation du mot martyr est offensante pour les chrétiens occidentaux."
Oui c’est offensant. Il n’empêche qu’on ne brûle pas des mosquées ni des ambassades pour ça.
Le site du Front National
…fait peau neuve.
On pourra y retrouver avec intérêt les derniers communiqués traitant des poursuites engagées par Arno Karlsfeld à l’encontre du Président du FN, qu’il souhaite faire juger avant l’élection présidentielle. Cette pression d’un lieutenant de Sarkozy à l’égard de la justice n’étonnera personne.
Sur le fond, on sera rassuré par les propositions pro-vie qui figurent toujours aussi explicitement sur ce nouveau site (programme détaillé). En bref :
1. Inscrire le droit à la vie dans la Constitution
2. Abroger les lois sur l’avortement
3. Permettre l’adoption prénatale
4. Créer le Revenu parental d’éducation
5. Donner un statut à la mère de famille
6. Créer le prêt familial au logement
7. Instituer le chèque scolaire
8. Remettre le mariage à l’honneur
9. Revaloriser les allocations familiales
10. Mettre en place une fiscalité favorable à la famille
11. Faciliter l’adoption des enfants français abandonnés
12. Abroger le PACS
13. Défendre les enfants contre la violence et la pornographie
14. Instaurer le suffrage universel intégral
Enseignement du Pape sur l’Islam : Patrice de Plunkett
Ce scandale a pourtant été lancé, et par nos médias (une fois de plus). Ils n’ont rien compris au discours universitaire de Ratisbonne. Mais ils déchaînent l’opinion islamique dans le monde. Rappelons qu’ils l’avaient déjà déchaînée, mais par leurs propres caricatures contre Mahomet ! A ce moment-là, les médias avaient revendiqué le droit d’insulter stupidement l’islam ; aujourd’hui, ils interdisent au pape de l’analyser intelligemment. Les médias ne nous déçoivent jamais.
Enseignement du Pape sur l’Islam : ce que Benoît XVI a dit, ce qu’on lui fait dire
Yves Daoudal résume fidèlement l’enseignement de Benoît XVI à Ratisbonne :
[L]’utilisation de la violence pour convertir les gens à sa foi, que le Coran prône sous le nom de jihad, est contraire à la nature de Dieu et à la nature de l’âme, parce que contraire à la raison. Mais pour l’islam Dieu est absolument transcendant, sa volonté n’est liée à aucune de nos catégories, pas même celle de la raison. Ibn Hazm allait jusqu’à expliquer que Dieu n’est même pas lié par sa propre parole, et que s’il le souhaitait, l’homme devrait même se livrer à l’idolâtrie.
Daoudal discerne, dans les réactions outrées venant du monde musulman, deux niveaux :
Il y a ceux qui prétendent, jusqu’au ridicule, que ce que dit le pape du jihad est faux, que l’islam est une religion de paix et de tolérance et n’a jamais usé de violence, contrairement au christianisme avec ses croisades, son inquisition, etc. […]
Et il y a ceux qui poursuivent leur attaque sur la question de fond.
Ces derniers (dont Dalil Boubakeur) contestent que la doctrine de Ibn Hazm eût réellement fait école. Daoudal répond à ce point dans son post.
Mais ces deux niveaux ont au moins le mérite d’être des réactions à ce qu’a vraiment dit le Pape. Il y a un troisième niveau d’attaque, qui consiste à dénaturer ce qu’a dit Benoît XVI.
Voici le passage de la conférence qui fait le plus de bruit. Le Pape raconte un dialogue entre un empereur de Byzance et un Persan :
[L’empereur] interpelle son interlocuteur avec une brusquerie stupéfiante [erstaunlich] sur la question centrale de la relation entre la religion et la violence en général, ainsi : «Montrez-moi seulement ce que Mahomet a apporté de nouveau, et alors vous ne trouverez que des choses mauvaises et inhumaines, comme son commandement de diffuser par l’épée la foi qu’il prêchait ».
On devine que les boute-feux de la rue musulmane procèdent avec ce passage de la même manière que lors de l’affaire des dessins de Mahomet, quand ils avaient produit des faux dessins orduriers pour exciter les gens la colère. Il suffit de faire dire au Pape le passage en gras à la première personne, plutôt que dans une citation dont il s’est distancié ("erstaunlich"), pour accréditer la thèse d’une "déclaration de guerre" contre l’islam.
Un Français remplace Mgr Lajolo
Le pape Benoît XVI a choisi vendredi un Français, Mgr Dominique Mamberti, ancien nonce au Soudan pour remplacer l’Italien Giovanni Lajolo au poste de "ministre des affaires étrangères" du Saint-Siège.
MJ
Les musulmans refusent le dialogue
Le Parlement pakistanais a adopté à l’unanimité ce matin une résolution condamnant les propos du pape Benoît XVI sur l’Islam qualifiés d"‘offensants" et exigeant des excuses du souverain pontife. Ce discours (ici en anglais) avait pourtant pour idée principale d’affirmer que la foi et la raison ne s’opposent pas, bien au contraire :
"le Dieu véritablement divin est celui qui s’est manifesté comme ‘Logos’ ["Au commencement était le Verbe", St Jean, I,1] et qui, en tant que ‘Logos’, a agi et agit avec un infini amour pour l’humanité."
C’est pourquoi, selon le pape, "agir contre la raison constitue une opposition à la nature de Dieu". Le christianisme n’est pas irrationnel comme le croient les rationnalistes. De même, la violence que beaucoup d’islamistes utilisent pour propager leur foi est contraire à la raison. Aussi, de même que le Pape a demandé aux chrétiens d’affirmer en quel Dieu ils croient, il demande aux musulmans de faire de même.
Leur réaction est honnêtement un obstacle au dialogue et par là-même, une injure à la raison.
Les chrétiens du Liban honorent Béchir Gemayel
A Achrafieh hier, une messe a été célébrée pour commémorer l’assassinat du président élu Béchir Gemayel et ses compagnons, le 14 septembre 1982, avec la présence, pour la première fois depuis longtemps, du chef des Forces libanaises, Samir Geagea, qui a été acclamé par la foule. Plusieurs milliers de personnes – parmi eux beaucoup de jeunes âgés de moins de 24 ans – ont participé à cette 24e commémoration. Dès le début de l’après-midi, les partisans FL et Kataëb ont à afflué à Achrafieh, les étudiants phalangistes se donnant, eux, rendez-vous à Saïfi. Des convois de voitures dont les occupants arboraient les drapeaux FL et Kataëb ainsi que les portraits de Béchir Gemayel et Samir Geagea ont sillonné la place Sassine, diffusant des discours du président assassiné ou des chants partisans.
La messe a été célébrée par l’évêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Matar. Étaient notamment présents à l’office les ministres Moawad, Pharaon et Pierre Gemayel, le député Akram Chéhayeb représentant le chef du PSP, Walid Joumblatt, l’ancien député Ghattas Khoury représentant le chef du Courant du futur, Saad Hariri, des députés, le président de la Ligue maronite et ancien ministre Michel Eddé, le chef des Kataëb, Karim Pakradouni.
À la fin de l’office religieux, Nadim Gemayel a prononcé un discours devant une foule qui a hué la Syrie, l’Iran, le Hezbollah, le président de la République (un chrétien aux ordres de la Syrie), Émile Lahoud, et le chef du CPL, le général chrétien Michel Aoun. Nadim Gemayel a appelé les leaders chrétiens à se réunir autour d’une même table afin de redonner confiance aux chrétiens du Liban. De son côté, le chef de l’Église maronite, le patriarche Sfeir, a été sévère pour certains chefs politiques chrétiens, constatant notamment : «Aujourd’hui, il y a le bloc sunnite, le bloc chiite, le bloc druze. Quant au bloc chrétien, je le dis franchement, nous ne le voyons pas.»
Décès d’Oriana Fallaci
La journaliste et écrivain italienne Oriana Fallaci, connue pour son franc parler (lire ici, ici et ici), notamment à l’égard de l’islam, est décédée à Florence. Elle était âgée de 76 ans. Fallaci souffrait d’un cancer depuis des années. Elle avait notamment écrit :
– "L’Europe n’est plus l’Europe, c’est l’ ‘Eurabie, une colonie de l’Islam (…). La servilité vis-à-vis des envahisseurs a empoisonné la démocratie, avec des conséquences évidentes pour la liberté de pensée, et pour la conception de la liberté elle-même."
– "Tas de Ponce Pilate, plutôt qu’une communauté d’États. Et même si tous les habitants de cette planète pensent autrement, c’est ce que moi je continuerai à penser."
– Sur la crise de la civilisation occidentale : "Je me sens moins seule quand je lis les livres de Ratzinger." (…) "je suis une athée, et si une athée et un pape pensent les mêmes choses, il doit y avoir quelque chose de vrai."
La subversion dans les manuels d’histoire
Valeurs actuelles constate que l’ "historiquement correct" sévit toujours dans les livres scolaires, dénigrant ce qui est chrétien ou occidental. Avec des nuances : le manuel Hachette semble plus pondéré que ceux de Nathan et Bordas; et la désinformation en faveur du communisme n’est plus ce qu’elle était. Mais sur l’islam médiéval, on atteint des sommets :
"Marchands habiles, artisans talentueux, poètes, traducteurs, penseurs, médecins et savants renommés, (les musulmans) sont largement plus civilisés et raffinés que les Occidentaux et jouent un rôle considérable dans l’éveil intellectuel de l’Europe." [Bordas]
Une manipulation médiatique, parmi tant d’autres
Cette fois-ci, il s’agit d’un montage tendancieux de Canal +, commenté par des animateurs ignares, pour persuader les téléspectateurs que Bush n’arrive pas à aligner trois mots. Bravo à l’équipe d’ "Arrêt sur images" pour avoir dévoilé la manipulation (vidéo).
Prise d’otages dans les Yvelines
Un homme armé a retenu en otage 5 personnes cette après-midi pendant 3 heures dans un bureau de poste de Limay (Yvelines). Le preneur d’otages a été abattu et tous les otages ont été libérés sains et saufs. Le jeune homme avait surgi à visage découvert aux alentours de 16h muni d’une arme de poing et avait tenté de se faire remettre de l’argent contenu dans les coffres. L’ouverture de ceux-ci étant "temporisée", il n’avait pu accéder à l’argent. L’homme se serait ensuite énervé et a mis le feu à des poubelles. Il aurait également tiré sur des gendarmes, puis sur les policiers du RAID arrivés en urgence.
Le braqueur, Aziz Ouamane, âgé de 24 ans, habitait Limay ; il serait un toxicomane de la région connu des services de police, notamment pour des vols et recels.
La FCPE veut inclure le privé sous contrat dans la carte scolaire
L’association des parents d’élèves veut que le privé sous contrat aille jusqu’au bout de la logique, déjà bien entamée, d’intégration dans le public :
"Les établissements privés sous contrat fonctionnent avec de l’argent public. Mais eux peuvent choisir les familles alors que les écoles publiques doivent accueillir tout le monde. Ils devraient donc être inclus dans la carte scolaire" : Faride Hamana, le président de la FCPE, la principale fédération de parents d’élèves, proche de la gauche, a fait hier cette proposition détonante, qui a toutefois peu de chances d’aboutir. […]Très attachée [à la carte scolaire], la FCPE reconnaît aussi ses imperfections : contournement par les «initiés», établissements désertés, etc. Elle propose la création de commissions sur les dérogations qui agissent dans la totale transparence, la suppression de certains établissements-ghettos et enfin «les mêmes charges» d’accueil des élèves du privé et du public.
Les musulmans sauront-ils répondre au Pape ?
Les propos de Benoît XVI sur l’islam (Présent de demain reproduit quasiment l’intégralité de la conférence à l’université de Ratisbonne) vont faire couler beaucoup d’encre. Le prêtre missionnaire Justo Balda Lacunza, ex-recteur de l’institut pontifical d’études arabes et islamiques, a souligné que :
"Le pape a dit que la violence ne vient pas de Dieu, et qu’il n’y a pas de violence possible quand raison et foi sont en harmonie. Il a exprimé la vision catholique de la foi et a posé des questions à l’islam. Ce n’était pas de la méfiance, mais une interrogation sur la violence et les rapports entre foi et raison. Le problème c’est que la foi musulmane est aujourd’hui kidnappée par les politiques et que l’homme moderne musulman, face au Coran, s’empêche de poser des questions. Il faut avoir le courage d’affronter la réalité. Il y a actuellement dans le monde musulman un problème de la violence au nom de la religion. Ce sont des musulmans eux-mêmes qui le disent. Le pape a posé des questions comme d’autres peuvent nous interroger sur le christianisme. Approfondir notre propre pensée nous donne la possibilité de dialoguer avec les autres cultures".
Culture… Il faut se souvenir que Benoît XVI a fusionné les Conseils pontificaux pour la culture et pour le dialogue interreligieux. Le véritable dialogue a pour préalable de ne pas renier nos différences. Ce que le Pape a rappelé. Il ne peut pas nier non plus la réalité. Aussi la question est posée aux musulmans. Et le recteur Boubaker, plutôt que de demander des clarifications au Pape, devrait expliquer notamment pourquoi il n’a pas condamné les attaques d’ambassades lors de l’affaire des dessins de Mahomet… Cette confrontation rationnelle, souhaitée par le Pape, est à rapprocher du dernier congrès de Communion et Libération.
21h15 : voici les principales réactions de musulmans et notamment celle du directeur du département des affaires religieuses auprès du gouvernement turc. A noter que Benoît XVI doit se rendre en Turquie à la fin du mois de novembre.
La justice soutient l’UNEF
Les étudiants ayant mal voté aux élections du CROUS (l’UNEF, le syndicat qui représente 0,88% des étudiants, avait alors perdu la moitié des sièges détenus), ils devront revoter, au moins dans 3 académies pour commencer : Paris, Créteil et Poitiers. Ainsi en a décidé la justice administrative donnant raison au syndicat gauchiste, celui-là même qui avait boycotté les élections.
Et puis si l’UNEF ne gagne pas cette fois, on pourra toujours dissoudre les étudiants.
La Vie : un regard de haine
"La Vie, chaque semaine un regard ouvert et généreux sur l’actualité". Tel est le slogan qui s’affiche quand on ouvre le site internet de l’hebdomadaire La Vie, ex-La Vie Catholique. Or, la couverture de cette semaine n’a rien d’ouvert -la porte semble même se fermer- ni de généreux ("dehors" !). On comprend mieux pourquoi cet hebdomadaire ne s’affiche plus catholique. Pas étonnant, il s’agit en fait d’une filiale du Monde. L’éditorial ("Laguérie vaut-il une messe ?"), dans la même veine, reproche à l’abbé Laguérie de ne pas aimer "l’Eglise de France". Il faut rappeler à l’éditorialiste-amateur que celle-ci n’existe pas. Il n’y a qu’une Eglise ainsi qualifiée dans le Credo : "Une, Sainte, Catholique et Apostolique". En revanche, il existe une Eglise EN France, avec des évêques nommés par le Pape. D’ailleurs parlons-en -pour copier cet éditorial en forme de procès : le journaleux de La Vie aime-t-il l’enseignement du Pape sur, au hasard, l’avortement ? la contraception ? le divorce ? … Jean-Pierre Denis, l’éditorialiste qui se fait juge, devrait sans doute re(?)-lire une certaine parabole où il est question de poutre et de paille…
L’immigration et “l’Europe, l’Europe, l’Europe” !
Face à ce qu’il faut bien appeler une crise migratoire (plus de 6000 clandestins sont arrivés aux Canaries en août, plus de 5000 dans les 12 premiers jours de septembre), les Etats méditerranéens semblent désarmés et appellent l’Europe à l’aide. Laquelle Europe se dédouane de toute responsabilité dans ce domaine (elle n’est pourtant pas avare de déclarations sur ce sujet). Dans un communiqué, Jean-Marie Le Pen -dont le procès pour des propos parus dans Rivarol se tiendra après l’élection présidentielle- qualifie cet appel de "pathétique" et affirme que Bruxelles ment :
"L’immigration est du domaine communautaire en vertu du traité d’Amsterdam, et le commissaire en charge du dossier est le commissaire à la Justice. Le mensonge de Bruxelles vise seulement à masquer l’impuissance européenne, et le fait que le déferlement des clandestins est l’un des innombrables échecs de l’Union européenne. Toute politique réaliste en la matière ne peut être que nationale, elle nécessite l’abrogation du traité d’Amsterdam et des accords de Schengen."
Il ne manque plus qu’on nous raconte que l’Europe est impuissante parce que certains irresponsables ont voté non à un fameux projet de constitution…