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L’Europe, ses fondements, aujourd’hui et demain

Un ouvrage de l’ex-Cardinal Ratzinger vient de sortir sur l’Europe. "Qu’est-ce que l’Europe ?" C’est par cette question, que Joseph Ratzinger évoque la question européenne aujourd’hui. Le cardinal met le doigt où ça fait mal. Il s’attaque aux puissants : quand l’homme se passe de Dieu, la nouvelle idole se nomme pouvoir, et César se fait Dieu. La déraison politique moderne est là, et l’Europe porte sur sa naissance une responsabilité particulière.

Le devoir de la politique consiste à placer ce pouvoir sous l’égide du droit, explique le cardinal. Mais ce droit, d’où vient-il ? Comment peut-il faire autorité sur les majorités de circonstance ou les constructions politiques déracinées ? C’est précisément en Europe qu’est née le principe de la distinction du pouvoir. Le cardinal met bien en évidence une rupture dans la construction européenne d’aujourd’hui avec l’esprit des Pères fondateurs. À l’origine, il s’agissait de construire une politique fondée sur la raison morale, et sur des "valeurs non inventées", alors que désormais, "ce qui est spécifique à l’Europe semble être clairement la distance prise par rapport à toute tradition éthique et l’unique préoccupation de la rationalité technique avec ses possibilités" (p. 48).

On ne trouvera pas dans ce livre de prises de position pour ou contre le projet de Constitution. Le cardinal précise qu’il n’est "pas habilité pour cela". Mais l’Europe ne retrouvera pas le meilleur de son héritage sans "la minorité active" des chrétiens croyants, qui doivent rétablir la raison en politique, non la rationalité technique, mais l’ouverture à une réalité qui la dépasse.

Michel Janva

Retour à Dieu de l’abbé Guérin

On nous communique :

Monsieur l’abbé Jean-Marie Le Gall, Modérateur général de la communauté Saint-Martin,

les prêtres, diacres et séminaristes de la communauté Saint-Martin

ont le douleur de vous faire part du retour vers le Père de

Monseigneur Jean-François Guérin, Fondateur de la communauté Saint-Martin, qui s’est endormi dans la paix du Seigneur le 21 mai 2005, muni des sacrements de l’Eglise.

La messe des funérailles aura lieu le 25 mai à 10h en la cathédrale de Blois, présidée par Mgr de Germiny. Une veillée de prière se tiendra le 24 mai à 21h.

Requiem in pace.

Michel Janva

Catholiques : oui ou non ?

A l’image des Français, les catholiques semblent se répartir équitablement entre le oui et le non. Bien entendu chacun votera le 29 mai en conscience.

Il faut distinguer la responsabilité de chacun, institution ecclésiale et compétences des laïcs. On a beaucoup parlé de l’avis de la Commission des épiscopats de la Communauté européenne (Comece), plaidant pour le oui. Une partie de la presse catholique a cru devoir relayer cette prise de position en évoquant " l’appui des évêques catholiques ". Cet avis est à prendre selon sa juste valeur : cet organisme n’a aucune existence canonique, et n’engage donc que lui-même.
Cet avis, très médiatisé car favorable au oui, n’est pas sans influence auprès de nombreux catholiques en France. Par contre, les évêques espagnols, davantage en ligne avec les instructions de Jean Paul II, ont légitimé toutes les options, y compris l’abstention. Pour ce qui concerne l’Église catholique en tant qu’institution, on se reportera au n° 19 d’Ecclesia in Europa : "L’Église n’a pas qualité pour exprimer une préférence en faveur de telle ou telle solution institutionnelle ou constitutionnelle pour l’Europe." Et Jean Paul II précisait dans cette Exhortation apostolique que l’Église sur ce point "veut donc respecter de manière cohérente la légitime autonomie de l’ordre civil".

Pour toutes ces raisons, le Salon Beige invite les catholiques intéressés par ce débat à consulter le site de la Fondation de Service Politique qui met en ligne un article intitulé, "les catholiques peuvent-ils prendre parti ?" et un débat entre Jérôme Vignon et Fr. de Lacoste Lareymondie sur la constitution (avec l’autorisation de l’hebdomadaire Famille chrétienne).

Le Salon Beige vous souhaite un bon dimanche et bonne reflexion.

Philippe Carhon

Dernière ligne droite pour le non

Devant 5000 personnes rassemblées au Palais des Sports,  Philippe de Villiers a lancé les derniers arguments qui pourraient convaincre les indécis. «Ce qui va se passer dimanche prochain, c’est un tournant historique», a-t-il affirmé. «Vous devez aller voir vos cousins, vos voisins, vos familles, convaincre pendant toute la semaine». Rassurant ceux qui se laissent impressionner par l’hypothétique isolement de la France tant prédit par les partisans du oui en cas d’une victoire du non, il a notamment déclaré :" le non sera communicatif. Car deux jours après, les Pays-Bas auront dit non, et ensuite les Polonais, les Danois, et peut-être les Suédois, les Luxembourgeois, puis les Anglais. Il n’y aura pas de mouton noir".

Philippe Carhon

Tout le monde ne lit pas Benoît XVI…

Malgré les profondes réflexions de Josef Ratzinger sur la liturgie, des persécutions d’une autre époque persistent. Un lecteur nous informe ainsi de la suspension de la messe en latin dos au peuple à la Chapelle Polonaise de Paris, près de la Madeleine :

"Depuis deux semaines, de vives pressions contre cette messe s’étaient faites sentir, car il s’agissait d’une (messe selon le missel de 1962) et non plus Paul VI latin dos au peuple.

Le recteur de la mission polonaise a tranché hier en INTERDISANT TOUTES AUTRES MESSES QUE PAUL VI FACE AU PEUPLE (…)

L’abbé Le Coq dira donc dimanche à 17H30 la dernière messe à la chapelle polonaise, messe qui avait lieu depuis plusieurs dizaines d’années.

Vous qui êtes attachés à l’application du Motu Proprio, je vous invite tous à VENIR DIMANCHE A LA MESSE DE 17H30, pour vous unir par la prière (…) et montrer votre soutien (…)"

HV

“L’autre enjeu”

La marque du collier de Valeurs actuelles est apparue de manière peu discrète au cours de la campagne référendaire. Mais le magazine sauve l’honneur en fin de campagne en mettant cette semaine le doigt sur l’ "autre enjeu" du traité constitutionnel : le pouvoir d’interprétation exorbitant qui sera mis entre les mains de la Cour de Justice des Communautés Européennes (CJCE) de Luxembourg.

L’hebdomadaire fait remarquer que la Charte des Droits Fondamentaux sera interprêtée par cette Cour. Or le texte de cette charte, s’il interdit explicitement aux états le rétablissement de la peine de mort, par exemple, ou les expulsions groupées d’immigrés, permettra à la cour d’aller beaucoup plus loin si elle le voulait. Les associations d’homosexuels et les associations islamiques en attendent beaucoup…

Un exemple comparable peut faire froid dans le dos : l’hybris qui a progressivement saisi la Cour Suprême américaine dans les dernières décennies, et qui l’a amené à déssaisir le pouvoir politique des questions sociétales les plus brûlantes. A partir d’interprétations fantaisistes de la Constitution fédérale, elle a ainsi légalisé l’avortement en 1973, balayant les lois des 50 états dans ce domaine.

Quelle est donc cette Cour à laquelle nous confierions ce même pouvoir exorbitant ? Elle est composée de 25 juges (un par état-membre), nommés pour six ans renouvelables, prenant leurs décisions à la majorité. Mais qui les connaît ? Peu de monde, et pas seulement dans le grand public : comme le remarquait déjà en 2003 cette étude (en anglais, pdf),

Etant donné que les décisions de la CJCE influencent la politique dans un nombre de domaines étendu, il est surprenant que la manière dont la CJCE prend ses décisions ait fait l’objet de si peu de recherche.

Le juge français à cette cour s’appelle Jean-Pierre Puissochet. Vous connaissiez ? Moi non plus. Sur Google, il n’est référencé qu’une centaine de fois. Mais si le traité constitutionnel est adopté, c’est peut-être lui qui décidera de la légalisation du mariage homosexuel dans l’ensemble de l’Europe.

HV

Homofolie gouvernementale

On apprend dans Le Figaro (version papier) d’aujourd’hui que le secrétaire d’Etat Nicole Guedj a accordé une interview à un site homosexuel, dans laquelle elle condamne le député Christian Vanneste : ce dernier avait osé dire du mal de l’homosexualité. Extrait (la ponctuation un peu torturée est d’origine):

Que pensez-vous des propos, tenus à plusieurs reprises, par le député UMP Christian Vanneste qui affirme, entre autres, que l’homosexualité est "inférieure à l’hétérosexualité ou que le comportement homosexuel est une menace pour la survie de l’humanité" ?

En tant qu’élue et ministre, je condamne fermement ce type de propos.

Estimez-vous que ces propos sont (…) passibles de sanctions ?

Grâce à l’action de ce gouvernement : oui. (…) Pour ce qui est de ce parlementaire, il dispose cependant d’une immunité qui, malheureusement, protège ses outrances au sein de l’hémicycle. (…)

Et est-ce qu’on a le droit de dire que les relations homosexuelles sont des "dépravations graves", "intrinsèquement désordonné(e)s", qui "ne sauraient recevoir d’approbation en aucun cas"  (CEC §2357) ? Simple curiosité…

HV

PS : à titre de référence l’interview est ici, mais je déconseille d’y aller, la page étant polluée de pubs érotiques homosexuelles. Voisinage qui ne semble pas avoir gêné Mme Guedj.

Erratum : c’est ici, et non dans le Figaro, que cette interview a été citée.

Identité et immigration

Aymeric Chauprade vient de signer une tribune sur le site de l’Institut St Thomas More sur "l’immigration extra-européenne” répondant point par point, et de manière très critique, au “livre vert” publié en janvier par la Commission européenne pronant cette immigration pour assurer, soit-disant, la puissance économique de l’Europe.

Cette immigration vient en fait détruire l’identité chrétienne et la culture gréco-latine de l’Europe, consacrant à plus ou moins long terme la disparition de l’Europe. Or, elle ne sera une réalité de puissance qu’à la condition – nécessaire mais non suffisante – qu’elle ait une identité commune et affirmée. Le rappel de l’héritage chrétien de l’Europe par les deux derniers papes n’est pas un vain mot ni un caprice : cet héritage est à la source de cette identité, laquelle est constitutive de la puissance (politique, économique, etc.) de l’Europe.

Michel Janva

Le seul quotidien

… à consacrer un reportage photo, dans son numéro de demain, aux pélerinages de Chartres, et à reproduire des extraits du sermon de Dom Louis-Marie, c’est Présent.

Le quotidien évoque aussi dans ce numéro ses difficultés financières :

"N’espérez pas pouvoir vous rabattre sur Le Figaro si Présent disparaît. Le journal de la "droite" rassurait aujourd’hui ses lecteurs sur la pérennité du "droit à l’avortement" que d’aucuns jugent menacé par le traité constitutionnel. Il éditorialisait sur le manque de "solidarité" de ceux qui ont chomé le lundi de Pentecôte. Et le Figaro Madame s’extasiait sur l’essor des sex-shops de luxe au féminin en France. Faites votre choix !"

HV

Le 30 mai au matin

… en cas de "non" français au référendum de la veille, que se passera-t-il ? Libé étudie la question. Désolé, M. Raffarin : ni fleuve de sang, ni pluie de grenouilles.

Pour le quotidien, une renégociation aurait lieu à terme. La difficulté, pour les dirigeants européens, sera alors d’identifier "les raisons du rejet", "tant elles sont multiples." C’est vrai : autant le "non" qui se profile aux Pays-Bas sera facile à interpréter (Turquie, euro), autant le "non" français est en partie contradictoire. Mais si le "non" de droite français parvient à gagner en visibilité en fin de campagne (samedi, Villiers tient meeting) et le soir d’une éventuelle victoire, on pourra espérer que le message des peuples sur la question turque soit entendu.

HV

Matériau humain

Dans la descente aux enfers bioéthique, on vient de descendre deux marches de plus. En Corée du Sud, 31 embryons humains clonés ont été "fabriqués." Le généticien Axel Kahn trouve que c’est "une avancée considérable." Au même moment, on apprend la création en Grande-Bretagne des premiers embryons humains clonés en Europe.

On cherche à nous rassurer en parlant de contrôles éthiques, ou de la distinction entre clonage scientifique, clonage thérapeutique, clonage reproductif. Il faudrait d’abord nous expliquer en quoi produire un être humain cloné dans le but de le tuer et de s’en servir comme matériau serait moins immoral que le clonage reproductif. 

Pour garder les idées claires, Genethique.org propose un excellent dossier sur le sujet.

Rendons justice à Christine Boutin : c’est la seule personnalité politique, à notre connaissance, à dénoncer la position viciée de la constitution européenne sur le clonage, et à en faire une des raisons centrales de son "non" au référendum.

HV

Chirac : dernier dinosaure de l’Europe ?

Nw_152_intcover_050514_1D’après Newsweek, la France serait dirigée par un dinosaure du nom de Jacques Chirac. Au delà d’un ton légèrement ironique et critique à l’encontre de la France, "dont le taux de chômage des moins de 25 ans dépasse 23 %", cet article a le mérite d’énoncer quelques vérités cinglantes notamment sur la fibre européenne de notre président : " (…) même les plus ardents défenseurs de l’Europe ne lui font pas confiance. Ils considèrent son recours au référendum comme un mauvais calcul, uniquement destiné à entretenir sa popularité " ou encore "(…) le peuple français est las de son va-et-vient idéologique et se montre de plus en plus méfiant quant à ses promesses".

Philippe Carhon

Les conséquences du non

Titulaire de la Chaire Jean Monnet de l’Université de Limoges et spécialiste du droit communautaire, Jean Louis Clergerie a écrit en collaboration avec Gilbert Wasserman « les Conséquences du" non " aux Editions d’Organisation. Dans cet entretien, il répond de manière très claire et sans agiter de chiffon rouge démagogique.

Extraits : " mais il constitue aussi un traité d’un type nouveau, qui a en effet vocation à tenir lieu de Constitution pour l’Union européenne et donc à engager celle-ci encore un peu plus dans un processus fédéral."

" Ce n’est pas la première fois que la France dit « non » à un Traité européen. Les Français ont déjà dit « non » en 1954 au Traité de la CED.(…) Quand on lit la presse de cette époque, on se rend compte que déjà certains responsables politiques annonçaient la fin de la construction européenne !"

" Un « non » de la France serait vraisemblablement à l’origine d’une crise en Europe, mais certainement pas d’une crise durable. Il pourrait même tout au contraire lui donner un nouvel élan. Il est frappant de voir qu’aujourd’hui la plupart des défenseurs du « non » sont aussi de fervents européens."

"Il est donc très malhonnête intellectuellement d’assimiler le « non » à la Constitution à un « non » à la construction européenne. Il serait donc beaucoup plus juste de dire que c’est la crise de l’Europe qui est à l’origine de la montée du « non », plutôt que l’inverse."

Philippe Carhon

Tiens, tiens

L’écrivain Paulo Coelho se dit catholique, et s’il dit quelques bêtises prévisibles, il déclare aussi que "la foi suppose une discipline. Quand je dis ‘je suis catholique’, j’entends que je respecte une doctrine bien précise."

HV

Star Wars : les fines allusions de Lucas

ImagesToujours dans la catégorie "le saviez-vous ?" : le réalisateur de la Guerre des Etoiles n’a pas pu s’empêcher de semer des allusions "de gauche" dans ses films. Exemples :

– Le personnage sur la photo à gauche (un "méchant") s’appelle Nute Gunray. Les fines allusions ? Newt (prononcer Nute) Gingrich est un homme politique de droite américain, et "Gunray" est, phonétiquement, Reagan à l’envers.

– Dans le nouvel épisode, les attaques implicites contre Bush sont encore plus claires.

Rien de bien grave en soi, mais ce genre de clin d’oeil contribue à créer dans la culture populaire,allusion après allusion, une atmosphère métapolitique hostile aux idées et aux hommes politiques de droite.

HV

Star Wars Episode III

L’arrivée de La revanche des Siths au cinéma a, comme c’était prévisible, un succès énorme. Néanmoins, derrière cet engouement pour la Guerre des Etoiles, on peut justement noter la signification spirituelle de cette saga, qui, par la science-fiction, est certainement une parabole de la lutte entre le Bien et le Mal.

En voici une analyse intéressante : le thème de Starwars fait référence à l’éternel combat entre le Bien et le Mal, deux entités personnifiées et influentes qui suscitent et mènent les êtres à prendre part à la lutte. Mais il faut bien comprendre que le combat est dans les étoiles, c’est à dire, en extrapolant, que les étoiles sont les esprits humains, ces lumières individuelles…

Mais tout le monde n’est pas d’accord sur cette inspiration judéo-chrétienne, qui serait plus mythologique, voire à la limite du New-Age. Il est certain qu’il n’est pas d’inspiration catholique comme l’est Le Seigneur de anneaux, mais il est évident qu’il reste un objet de réflexion sur les rapports entre le bien et le mal.

C’est l’occasion aussi de se demander ce qui fait un bon film.

Michel Janva

Suite du textile chinois

Mercredi, les Américains ont imposé des quotas limitant la hausse des importations chinoises à 7,5% par an. Ils s’appliquent aux chemises pour homme et garçon en coton et en fibres synthétiques, aux pantalons pour homme en fibres synthétiques, aux chemises et chemisiers en fibres synthétiques et au fil de coton peigné. Vendredi dernier, des restrictions similaires avaient été imposées sur les importations de pantalons en coton, de chemises en coton et de sous-vêtements en provenance de Chine.

Et pendant ce temps, l’Europe des 25, 27, 32, …, palabre et se divise…

Michel Janva

Le Pape Benoît insiste

Le pape Benoît XVI a souligné la "contribution décisive du christianisme" à l’Europe et a plaidé pour le "dialogue entre les cultures", en recevant jeudi l’ambassadeur de Macédoine. Devant l’ambassadeur, le pape a aussi estimé que la Macédoine, par ses "traditions" et sa "culture", "appartient à l’esprit qui imprègne le continent" européen.

"Mais l’entrée dans la communauté européenne ne doit pas être comprise simplement comme une panacée aux problèmes économiques", a ajouté le pape. L’Europe "manquerait de substance si elle se réduisait à ses seules dimensions géographiques et économiques", a-t-il ajouté en citant Jean Paul II.

Benoît XVI a souhaité que l’organisation des sociétés de chaque Etat membre de l’Union européenne "se réclame avec créativité de l’esprit de l’Europe, acquis à travers la contribution décisive du christianisme par l’affirmation de la dignité transcendante de la personne humaine et des valeurs de la raison, la liberté, la démocratie et l’Etat constitutionnel".

Michel Janva

Internet et la liberté de l’information

Avec internet, l’information est accessible à tous et "la toile" fait office de contre-pouvoir médiatique croissant, dont le blog est un aspect. Si, avec Le Salon Beige, nous l’avons bien compris, les dictateurs chinois ont également bien perçu le danger pour eux.

En Chine, les points d’accès à Internet surveillent et filtrent l’information politique. Les sites web d’outre-mer sont bloqués, les contenus sont filtrés, le courrier électronique et les cybercafés sont surveillés… Pire, plutôt que d’ouvrir une nouvelle ère de liberté, Internet a permis aux autorités chinoises de perfectionner leur contrôle.

La Chine est le seul pays au monde à avoir inscrit dans sa législation le concept de "crime politique sur le web" (la publication d’articles et les prises de position sur le web peuvent entraîner l’emprisonnement). Aujourd’hui, plus de 100 intellectuels ont été emprisonnés pour cette raison. L’espérance de vie d’un serveur mandataire en Chine est de 30 minutes et 17 000 cybercafés ont été fermés ! La technologie de filtrage en ligne est capable d’intercepter et de bloquer les courriels de 80 millions d’internautes en Chine.

Bien que la couverture de la Chine se soit étendue, la capacité du Parti communiste à la censurer s’est accrue plus rapidement grâce aux technologies occidentales. La communication est bourrée de pièges : la police d’Internet surveille chaque mot saisi à l’écran. Les accès au net sont en effet gardés par des pare-feu intégrés à des serveurs mandataires, plus impénétrables que le Mur de Berlin. Le 15 avril, un projet de 800 M$ pour établir un système numérique automatique de police publique a été lancé avec l’aide de logiciels occidentaux (Nortel, Cisco et Sun Microsystems), faisant de l’Occident le complice de la plus grande dictature communiste au monde.

Michel Janva

Constitution et avortement

Il faut que les chose soient bien claires pour un catholique qui hésite encore à voter non : le projet de constitution européenne protège le droit à l’avortement.

Simone Veil, s’est exprimée dans le Nouvel Observateur à ce sujet. Pour elle, "l’article en question (article II-62) dit exactement "toute personne a droit à la vie" (…) dans la loi française, l’embryon n’étant pas considéré comme une "personne", le "droit à la vie" ne saurait lui être appliqué (…) reconnaître le fœtus comme une personne serait incompatible avec la loi française sur l’IVG (…) Toute la jurisprudence européenne confirme cette interprétation. Et les pressions qui peuvent s’exercer (comme celles des églises, chrétiennes et musulmanes (…) n’y changeront rien. Je n’ai aucun doute là-dessus."

On ne peut pas être plus cynique. Que les défenseurs de la vie et en particulier les catholiques ne se trompent pas le 29 mai. Voir aussi ici.

Philippe Carhon

Impartialité des médias, vraiment ?

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : mercredi 18 mai, le CSA a rendu public les relevés pour la période du 4 avril au 13 mai concernant les interventions à la télévision : 57 % pour le oui, 43 % pour le non. D’autres calculs étendus à l’audiovisuel sont encore plus marquants : 71 % pour le oui, 29 % pour le non entre le 1er janvier et le 31 mars. Lire ici l’article du Monde.

Les médias institutionnels ne jouent pas le jeu de la démocratie et c’est pourquoi les blogs existent. N’hésitez pas à faire connaître le Salon Beige autour de vous pour faire gagner le NON ou tout simplement par objectivité.

Philippe Carhon

Deux arguments du Non

Parmi les 19 arguments développés par Thibaud de La Hosseraye, il convient d’en citer deux majeurs :

"12/ La dénonciation d’un prétendu débat « franco-français » présuppose que la France devrait penser à l’Europe en faisant abstraction de la France : elle relève d’une conception de l’Europe fondée sur le déni de la réalité nationale, en particulier française. On ne construit pas l’Union avec un ou plusieurs autres sur la détestation de soi, c’est-à-dire en se mettant soi-même entre parenthèses ou en réduisant le poids de sa Nation à celui d’un "pois chiche dans une couscoussière". Il semble pourtant qu’il y ait souvent beaucoup de détestation de soi dans la passion supra-nationaliste : c’est une disposition psychologique dangereuse et qui devrait rappeler à certains de très mauvais souvenirs.

14/ Cette Constitution est aussi la négation même de l’Europe comme entité politique distinctive et indépendante. Elle en fait une Euramérique liée tout entière à ceux de ses Etats qui sont liés à l’OTAN –et constitutivement, or il était d’autant moins nécessaire de graver ce lien temporaire dans le marbre d’une Constitution qu’elle requiert l’unanimité pour toute politique de défense et de sécurité de l’Union. Cela revient donc à s’appuyer sur l’implication actuelle de certains Etats dans l’OTAN pour préciser la nécessité normative et définitive d’une subordination de l’Europe tout entière à l’OTAN, y compris dans l’hypothèse où tel ou tel de ses Etats, voire leur totalité, voudraient se dégager de l’OTAN en vue d’un engagement prioritairement européen ! Cette Constitution interdit cette possibilité en plaçant l’Europe tout entière sous l’égide de l’OTAN. C’est la négation même de l’affirmation du principe gaulliste : l’Europe sera européenne ou elle ne sera pas."

Deux arguments qui montrent que cette Constitution nie l’identité de la France ET de l’Europe !

Michel Janva

Le retournement

Thibaud de La Hosseraye, 28 ans de formation à la fois commerciale (HEC, spécialisation « Europe ») et philosophique (D.E.A), avait été recruté en décembre 2004 par le club Dialogue & Initiative (laboratoire d’idées du courant de pensée de Jean-Pierre Raffarin) pour participer bénévolement à leurs travaux.

Ayant intégré la Commission Europe, la réflexion de fond portant initialement sur le contenu de l’identité européenne, s’est engagée dans la campagne référendaire. Dès janvier 2005, il n’a plus été question de réfléchir posément à la définition de « la meilleure Europe possible », il était malgré lui activement mobilisé pour produire des argumentaires en faveur du Oui.

Mais lors d’une réunions, M. de La Hosseraye a été troublé d’entendre le participant le plus autorisé énoncer sur le ton de l’évidence que « comme on ne peut pas contrer les arguments du Non, il faut le discréditer, le ringardiser »…. sans que cela ne soulève la moindre vague de protestation chez les participants.

C’est pourquoi, la prise en compte de ce caractère irrationnel du soutien au projet de Constitution l’a enjoint à un surcroît d’exigence intellectuelle : puisque les arguments d’autorité en faveur de la Constitution ne paraissaient plus recevables, parasités qu’ils étaient par des calculs personnels, il ne pouvait désormais prendre appui que sur des arguments dûment fondés en raison. Or en revenant au texte, rien qu’au texte, il a été intrigué par son caractère disparate, mêlant curieusement dispositions institutionnelles et prescriptions de politique économique qui n’ont a priori rien à faire dans une Constitution.

De fil en aiguille, ce partisan du Oui a décidé de voter Non et expose 19 arguments sur son site internet.

Michel Janva

La gargouille Dark Vador

Le saviez-vous ? Parmi les gargouilles de la très oecuménique "cathédrale nationale" anglicane de Washington, construite dans le style néo-gothique et terminée en 1990, on en compte une représentant le personnage de la Guerre des Etoiles, dont un épisode sort aujourd’hui (ici, pdf.)

Sans vouloir jouer les rabat-joie, j’ai l’impression que ce clin d’oeil plaisant révèle la difficulté qu’ont les anglicans à prendre au sérieux la question du Mal, puisqu’ils vont en chercher un symbole dans un personnage fictif peu consistant. Il y a une ironie postmoderne un peu sinistre derrière ce choix.

HV

Scooby, Raffarin me fait peur !

Poster_9794C’est tout juste si Raffarin ne promet pas les dix plaies d’Egypte si le "non" l’emporte : c’est une "crise politique qui se traduirait par de longs mois de crise économique" qui viendra punir les Français !

Et le même jour, l’impayable Giscard déclare que "la technique des adversaires de la constitution, c’est de faire peur." Cherchez l’erreur… ou la "raffarinade de trop."

HV

Henri Tincq, champion du progressisme

Pour Henri Tincq, la réélection de George Bush, en novembre 2004, et l’accession au trône de Pierre de Benoît XVI ont bien des points communs :

– les deux hommes partagent la même analyse du déclin des valeurs morales en Occident et des dérives de la modernité laïque contre lesquelles aucun compromis ne saurait être toléré ;

– L’alliance ­- sur des valeurs morales­ – entre les catholiques et les protestants a été l’une des clés du succès de George Bush : des cardinaux et des évêques, (parmi lesquels le nouveau préfet de la doctrine de la foi, William Levada), avaient affirmé que voter Kerry était un "péché" . Et George Bush, protestant, s’était montré le meilleur défenseur du Vatican, en militant contre l’avortement, l’euthanasie, les recherches sur les cellules souches d’embryons, et en étant hostile à toute forme de mariage homosexuel. Il a même repris à son compte, lors d’un duel télévisé, les mots si chers à Jean Paul II de "culture de la vie" !

– Selon George Weigel, biographe américain de Jean Paul II et intellectuel catholique très écouté aux Etats-Unis, le "projet progressiste" est mort dans l’Eglise avec l’élection de BenoîtXVI, "non pas tant parce qu’il était pernicieux, mais parce qu’il posait une question qui n’intéresse plus personne : quel est le minimum auquel je puis croire ? Quel est le minimum que j’ai à faire si je veux rester catholique ?"

Henri Tincq, en excellent progressiste, en conclu que les protestants évangéliques américains ont les même conceptions "intégristes" que le nouveau Pape. Nous ne partageons pas cette analyse binaire (pour ne pas dire marxiste) : Georges Bush a certainement compris (au-delà des calculs électoraux certains), plus que nos dirigeants européens, l’importance de la culture de vie et de la morale dans la politique, que ce soit en termes économiques, patriotiques, culturels, éducatifs,  etc.

Promouvoir la famille et la morale permet d’avoir un pays en bonne santé (éducation, transmission des valeurs, baisse de la délinquance, croissance économique, valeurs patriotiques, etc.). Nos intellectuels européens devraient analyser l’étrange coïncidence entre la fin des "trentes glorieuses" et la dépénalisation de l’avortement, entre l’incapacité de nos pays à croître et le vieillissement de la population, tandis que les natalités chinoise et indienne explosent accompagnant ainsi leur formidable croissance économique. Les deux faits sont liés, la morale a sa place dans le bien commun, c’est un fait quasi-mathématique.

La morale n’est pas une question d’ordre privée, elle a son incidence dans la vie politique. C’est pourquoi elle ne peut être soumise à des "majorités de circonstances" mais, comme le rappelait le Cal Ratzinger, la morale fait partie des fondements prépolitiques l’Etat, qu’on ne peut remettre en cause sans risquer d’ébranler cet Etat, voire de le faire disparaître. Et c’est bien ce qui se passe pour la France.

Michel Janva

Un ministre anonyme

…, cité lui aussi par Profession Politique, estime qu’ "il est clair que l’année prochaine on ne se focalisera plus sur le lundi de Pentecôte. La journée de solidarité sera prise pendant l’année."

Si le gouvernement veut vraiment désamorcer cette question, et éviter un mouvement de mécontentement à la Pentecôte 2006, il suffit qu’il ne convoque pas les élèves à l’école ce jour-là. C’est tout naturellement alors que les salariés demanderont ce jour au titre des RTT.

Et puisque l’heure est aux bilans, Etienne Neuville, secrétaire général des Amis du Lundi, dresse le sien.

HV

Simone Veil ne croit plus

… à la victoire du "oui", d’après Profession Politique : "Je pense que c’est fichu pour le 29 mai."

HV

Des nouvelles de Samir Geagea

Quinze ans après s’être affrontés, Michel Aoun, de retour d’exil, a rendu visite en prison à Samir Geagea, à onze jours des élections législatives. Le général Aoun, un des leaders de l’opposition, a appelé à ce qu’il soit innocenté : "La poursuite de l’incarcération de Samir Geagea est injuste parce qu’il a été condamné par un tribunal qui n’était pas libre", (jugement rendu alors que le Liban était sous tutelle syrienne). "Il doit sortir de prison mais il doit aussi être complètement innocenté car il a été incarcéré sur la base d’une accusation dont il a été jugé non coupable".

"Il faut oublier le passé et regarder vers l’avenir. Mon geste n’a pas un caractère politique mais constitue un acte de solidarité réel" avec Samir Geagea. Les deux hommes s’étaient livrés des combats fratricides, en 1988-89, qui avaient permis le retour de l’armée syrienne.

Michel Aoun a appelé deux des ténors musulmans de l’opposition, Saad Hariri, fils de l’ancien Premier ministre assassiné Rafic Hariri, et le chef druze Walid Joumblatt, à suivre son exemple en visitant le chef des FL en prison. Il a en outre affirmé qu’il l’avait trouvé en "très bonne santé (…) grâce à l’énergie spirituelle que lui donnent ses convictions". Le général Aoun a également appelé l’ex-Premier ministre, Omar Karamé, qui refuse de donner sa caution à une amnistie de M. Geagea, à "enterrer le passé et à donner son accord à la sortie de prison de M. Geagea, car la réconciliation au Liban doit être globale".

Cette amnistie ne peut être votée que par le parlement ou accordée par le chef de l’Etat. Une quarantaine de députés ont récemment signé un projet de loi d’amnistie et la quasi-totalité de la classe politique s’est déclarée en faveur de la libération de Samir Geagea, maintenu en isolement pendant 11 ans dans un sous-sol du ministère de la Défense.

L’épouse de Samir Geagea, un chrétien maronite, et le député druze Walid Joumblatt ont ainsi scellé dimanche un accord pour le scrutin qui doit se tenir le 5 juin dans la montagne du Chouf (sud de Beyrouth), où s’étaient entre-tuées les deux communautés. Tenue pour acquise il y a quelques semaines encore, la libération de Samir Geagea n’est plus attendue avant les législatives qui doivent débuter le 29 mai, mais elle ne devrait, dans ce contexte, guère peser sur les élections.

Michel Janva

Jean-Paul II aurait eu 85 ans aujourd’hui

Jean-Paul II est né le 18 mai 1920 et alors que, Benoît XVI, a annoncé vendredi l’ouverture du procès en béatification de son prédecesseur, cet anniversaire prend une dimension particulière. Le Souverain Pontife a évoqué avec émotion Jean-Paul II dans son audience générale et a apprécié le fait qu’un sommet des Abruzzes porte son nom à partir d’aujourd’hui.

Grandement fêtée en Pologne, qui espère accueillir la cérémonie de béatification de son Pape, cette journée est aussi l’occasion choisie par monseigneur Danzi, responsable du sanctuaire Notre Dame de Lorette, pour raconter un exorcisme pratiqué par Jean-Paul II sur la place Saint Pierre en 2000.

Benoît XVI s’est dit certain que Jean-Paul II "nous regarde depuis là-haut", car, comme beaucoup de croyants, il le sait vraiment très proche de Dieu et de son Eglise.

Lahire

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