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Un mémoricide c’est l’ablation de la mémoire vivante d’un peuple en errance, qui perd ses héritages par reniements successifs

Le temps des illettrés est venu

De Marion Duvauchel pour Le Salon beige :

En 1980, Paul Guth, un agrégé de lettres qui avait vu sa carrière écourtée à cause d’une gorge fragilisée, faisait paraître aux éditions Albin Michel, un livre au titre très actuel : Lettre ouverte aux futurs illettrés. On tiendrait aujourd’hui ce livre pour totalement réactionnaire: il n’est que prophétique. Il s’adresse à un lycéen imaginaire que l’auteur appelle « Jacques », parce que c’est le nom « paysan » des Français. Les « jacqueries » qui s’annoncent à l’horizon de ce ciel noir qui est le nôtre, nous ferons redécouvrir l’origine de ce nom. Et quand Paul Guth élargit son propos à d’autres lycéens, il les appelle François, Pierre, Hubert, Caroline, Brigitte, Sophie. Parce que les Français portent encore des noms chrétiens en 1980, ils sont ce qu’on appelle « de souche » et personne ne songerait à le leur reprocher.

Paul Guth, l’inventeur du « naïf aux quarante enfants » — aujourd’hui oublié, qu’attendent les éditeurs pour le ressusciter? — évoque dans cet ouvrage une France qu’il juge alors en voie de disparition et que nous, nous savons à jamais disparue. Il y dit que l’école est l’avenir, qu’elle est un lieu capital de la société, que ce sont les écoles qui sont les vraies centrales nucléaires qu’il faut garder en temps de troubles parce que si les « murs psychologiques de l’école s’effondrent », c’est toute la société qui s’effondre. Du Belvédère qu’il a choisi, la fenêtre d’une école, il « hurle de terreur ». Il a raison, c’est un homme conscient du danger, qui le voit, alors il sonne le tocsin. Il dit ce que nous savons tous, qu’il y a d’un côté des « princes qui nous gouvernent » et de l’autre cinquante millions de taupes, qui sont aujourd’hui quelques millions de plus… Ces princes s’adressent aux Français, jambes croisées comme dans une réunion de colocataires en leur disant que les temps sont durs — tiens, déjà — , que le monde est dangereux (ça, on le sait tous, et depuis tout petits….) ; ils leur demandent du bout des lèvres de la raison, du courage — tiens déjà — et sur un ton de condoléances, ils louent leur sens de l’effort. La seule chose qui a changé aujourd’hui, c’est le ton, plus martial ou plus nerveux. On mobilise davantage le corps : l’un agite les épaules jusqu’à en avoir un tic nerveux; l’autre se donne une allure aussi niaise que son sourire ; le troisième adopte l’allure qui va avec « l’heure est grave », « on n’a pas rempli les objectifs de Bruxelles »… Nous connaissons la chanson. Le « prince qui nous gouverne » a retrouvé une allure de tribun romain, il ne lui manque que la toge, qui lui donnerait l’air de ce qu’il est vraiment, une marionnette de carnaval. Sauf que, aujourd’hui comme en 1980, on n’est pas dans une opérette où le héros serait un gamin pervers, psychologiquement attardé.

1980… Trois rabbins avaient alors rêvé simultanément de la fin des temps: le rabbin Senersson, chef spirituel de la  secte religieuse juive de Loubavirch, à New York; le rabbin Halberstains de Nathanya, le rabbin Israël Abaizira, du Néguev.  Le premier janvier 1979, à la basilique saint Pierre,  le pape Jean-Paul II avait rapporté les éléments d’un rapport de synthèse que lui avait envoyé un collectif de quelques savants. Dans ce discours en chaire, mitre sur la tête, en plein exercice de son pontificat, (donc avec l’intention formelle d’une déclaration solennelle, et non pas lors de bavardages en avion avec des journalistes), il décrivait ce que seraient les conséquences immédiates et terribles d’une guerre nucléaire:

« la mort, par l’effet direct ou retardé des explosions de 50 à 200 millions de personnes; une réduction foudroyante des ressources alimentaires causées par la radioactivité ; des mutations génétiques imprévisibles atteignant l’espèce humaine, la flore et la faune; des altérations considérables su contenu d’ozone dans l’atmosphère; dans une ville atteinte par une explosion nucléaire, la destruction de tous les services urbains et la terreur provoquée par le désastre empêcheraient d’apporter le moindre secours aux habitants et créeraient un cauchemar d’Apocalypse ».

Mais entre les incapables de 1980 et les incompétents d’aujourd’hui, il y a une différence, et elle est de taille. Qu’on me pardonne la longueur de la citation de Paul Guth. Le garant des maîtres d’alors était « une grande figure, non abstraite comme les statues du Commerce et de l’Industrie sur nos places (aujourd’hui, on les descelle si leurs noms sont trop français), mais charnelle, splendide, une figure qui gardait l’idée charnelle de la France. 

« Pour les visionnaires, (nous le sommes tous, dit Paul Guth et je le crois aussi, au moins dans les heures solennelles où la conscience ne peut plus que se réveiller et soulever le tombereau de sottises idéologiques qui ont remplacé la foi vive d’antan), pour les visionnaires, cette figure est une forme de femme, « aussi reconnaissable que la Vierge peinte par Raphaël ou que celle qui éclipsait au yeux de la bergère Bernadette, la plus belle dame de Lourdes. (…) Le Général de Gaulle la comparait à une princesse lointaine, à une sainte de vitrail. Les plus obtus la percevaient dans un rayonnement de livres de prix, dorés sur tranche, dans un chant de coq à l’orée d’un village, dans le pétillement de lumière d’une rivière entre les saules, dans un visage de jeune fille à sa sa fenêtre, dans une façon de prononcer les « r »  ou de rejeter ses cheveux, autant que dans les dates de Marignan, d’Austerlitz, ou que dans le crépitement de Jeanne, la Lorraine. Cette fée en robe de prairies, cette reine en traîne de gloire, emmenant dans son sillage fleuves, cathédrales, larmes victoires, et l’acharnement de ceux, rois, curés, manants, républicains, qui en tant de siècles, façonnèrent notre pré-carré, cette vision de grâce et d’ardeur, c’était la France ».

L’incarnation de chacun de nous, avec l’élan collectif, venu du fond des âges qui nous projette vers l’avenir.

Cet élan collectif n’est plus qu’un « projet » dont on parle d’autant plus qu’on ressent cruellement son absence. Nous ne sommes plus qu’un « hexagone », une figure de géométrie : qui voudrait mourir pour une figure géométrique? On ne demande plus à notre langue que des services limités, un peu ce qu’on demande aujourd’hui à l’anglais basique. Nous saluons l’oeuvre d’un Musso, qui se vend apparemment fort bien, et Molière est devenu une comédie musicale qui ne fera rien aimer d’autre que la comédie musicale. Molière ne sera plus une oeuvre, des personnages de théâtre, mais toute un bande de chanteurs gesticulant sur scène en costume d’époque.

En 1784, l’académie de Berlin avait mis au concours le sujet suivant:

« Qu’est-ce qui a rendu la langue française universelle? Pourquoi métrite-t-elle cette prérogative? Est-il à présumer qu’elle la conserve? »

Le mépris d’aujourd’hui pour cette France qu’un Général disait « éternelle », a été préparé par l’arme qui se passe de tout argument : le ricanement. Le dessin de Faisant qui dénonçait cet état d’esprit met en scène huit représentants de pays différents. Sous chacun d’eux on peut lire, « valeureux patriote ». Et sous le Français, on peut lire : vieux con, chauvin, cocardier, xénophobe, présumé facho. Aujourd’hui, l’arme qui se passe elle aussi de tout argument est le dénigrement. Le patriote est en plus un antiwoke, un homophobe (il faudrait dire un « pédophobe) et il est forcément d’extrême-droite.

L’anglais n’a en rien remplacé le français. Ce qu’on parle en général, c’est « l’english broken », une langue simplifiée faute de quoi on ne pourrait se faire comprendre, langue purement instrumentale, réduite à l’usage qu’on demande aujourd’hui à ce franglais de mauvais journalisme. Dans les plates-formes bancaires, on parle la langue commerciale et technique de ceux qui aujourd’hui entendent bien gouverner le monde. Les jeunes qui parlent cette langue déracinée de son socle culturel en tirent une sotte vanité mais un vrai privilège : celui de pouvoir s’ennuyer le reste de leur existence dans des emplois bien rémunérés. Il leur restera de pouvoir s’en vanter dans les salons mondains ou les soirées entre cadres supérieurs.

Il reste encore bien sûr quelques écrivains qui ont le sens d’un français fastueux, d’une certaine somptuosité un peu festive, parfois baroque, ou encore de cette aisance concise et ramassée qui donne le sentiment de petits éclats de lumière. Les autres passent à la Grande librairie…  Ils écrivent en général sur eux, ou sur des choses abstraites, ou « de l’âme » comme François Cheng, puisque les chrétiens n’en parlent pas, ce l’âme immortelle, appelée à la divinisation… Dans un autre registre, on a droit à tous ces chanteurs qui ont des choses essentielles à nous communiquer sur leur vie, leurs drames réels ou imaginaires, leur « moi » insupportablement assommant supposé nous passionner.  On s’en moque éternellement, et ça ne fait même pas de la chanson française, de celle qu’on chante encore dans les Carpates roumaines… Dès 1966, Jules Romains, le saint patron des complotistes, dénonçait dans sa Lettre ouverte contre une vaste conspiration, la destruction préméditée d’une culture et donc d’un peuple.

Nous sommes en 2024. Depuis plus de cinquante ans nous n’enseignons plus l’histoire, volatilisée dans le pudding des activités d’éveil. Plus aucun enseignant ne soupçonne que le génie français est fait de la fusion de ses génies provinciaux. Les professeurs des écoles se débattent avec des enfants qui n’ont pas reçu la moindre éducation et avec ceux que ce monde inclusif impose dans leurs classes, sans aucun moyen d’affronter ces situations de handicap. Chargeons la mule, chargeons la, il en restera bien quelque chose… Désormais, en classe de cinquième, dans le programme d’histoire, les bornes du Moyen-âge sont l’avènement de Mahomet et la chute de Bagdad. Quand on n’a plus d’histoire, on prend celle des autres.

Aujourd’hui, qui est la figure garante de notre patrie?  Certainement pas Ursula Von der Leyden avec son impeccable silhouette de série américaine. Non, aujourd’hui, le garant de notre hexagone, c’est L’OTAN.

Oh Pôvre comme on dit chez nous. Ce qui signifie: Prend pitié de nous, Seigneur.

Rajoutons, Oh bonne mère.. Ce qui veut dire: Intercédez Madame, avec tous les anges et tous les saints du Ciel pour cette terre qui vous a tant aimée. Et qui avait pour vocation de moudre le grain pour le reste de l’humanité.

Proposition de loi visant à rétablir le droit à l’instruction en famille

Emmenés par Marie-France Lorho, les députés RN ont déposé une proposition de loi visant à rétablir le droit pour les parents à instruire leurs enfants à la maison. Dans l’exposé des motifs, les députés soulignent :

La liberté d’instruction est consacrée par la loi du 28 mars 1882 relative à l’enseignement primaire obligatoire, qui disposait en son article 4 que

« l’instruction primaire est obligatoire pour les enfants des deux sexes, français et étrangers, âgés de six à quatorze ans révolus ; elle peut être donnée soit dans les établissements d’instruction primaire ou secondaire, soit dans les écoles publiques ou libres, soit dans les familles ».

Cette loi encourageait ainsi la nécessité d’instruction des enfants et non nécessairement leur scolarisation. Le Code de l’éducation en reprenait d’ailleurs les termes, disposant au premier alinéa de son article L. 131‑2 que :

« L’instruction obligatoire peut être donnée soit dans les établissements ou écoles publics ou privés, soit dans les familles par les parents, ou l’un d’entre eux, ou toute personne de leur choix. »

• D’un régime de déclaration à un régime d’autorisation

L’instruction en famille concerne essentiellement les enfants les plus jeunes, de 3 à 11 ans. Ainsi, 85 % des enfants instruits en famille le sont en cycle primaire (de 3 à 11 ans) contre 13 % en niveau collège et 2 % en niveau lycée. Comme le soulignait la proposition de résolution n° 3742 (XVe législature) invitant le Gouvernement à proposer un moratoire sur la modification législative de l’instruction en famille,

» les raisons de recourir [à l’instruction en famille] sont nombreuses : elle peut être un moyen de répondre aux difficultés d’adaptation de l’enfant, un moyen de répondre aux contraintes géographiques auxquelles peuvent être confrontés les parents, une façon de moduler l’enseignement à un choix potentiel de l’enfant (pratique sportive de haut niveau). Dans certains cas, l’instruction à la maison permet d’éviter à l’enfant d’être confronté au harcèlement scolaire ; il arrive que les enfants ne parviennent pas à s’adapter à un environnement scolaire qui leur est hostile. »

Pourtant, à l’occasion de l’examen de la loi n° 2021‑1109 du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République, le gouvernement a souhaité restreindre cette liberté, créant un arsenal de conditions pour pouvoir exercer ce droit. Dans sa section 21, la loi limite ainsi l’instruction en famille à des autorisations assorties de motifs particuliers, à l’image de l’état de santé de l’enfant ou l’éloignement géographique éventuel de la famille. L’instruction en famille est ainsi passée d’un régime de déclaration à un régime d’autorisation, transition validée par le Conseil constitutionnel et le Conseil d’État.

• Une restriction excessive et inadaptée dans un contexte scolaire dégradé

Depuis la rentrée de septembre 2022, les possibilités d’avoir recours à l’instruction en famille ont donc été réduites. À l’heure où 29 % des personnels de l’éducation « ne trouvent plus de sens à ses missions », où 30 % sont en état de fatigue avancée et 17 % en proie à la colère (baromètre UNSA Éducation, cette décision apparaît déraisonnable. Car si l’on en croit le Conseil d’État, le « projet du Gouvernement pourrait conduire, selon les indications de l’étude d’impact, à scolariser obligatoirement plus des trois‑quarts des enfants actuellement instruits en famille », ce qui engendrerait une sollicitation accrue desdits personnels. Le coût généré par l’inscription d’élèves supplémentaires au sein de l’Éducation nationale constitue par ailleurs une charge non négligeable pour l’État.

Comme cela avait également été souligné dans la proposition de résolution susmentionnée, « le caractère arbitraire des conditions d’éligibilité pour instruire au sein de sa famille [du] projet de loi [est contestable] : pour l’heure, comment l’administration compte‑t‑elle distinguer les familles aptes à enseigner des autres ? Sous couvert de lutte contre le radicalisme islamiste, le gouvernement entend priver près de 30 000 enfants d’une instruction au sein de leur famille alors même que l’enquête de MM. Dominique Glasman et Philippe Bongrand dans la Revue française de pédagogie soulignait que « les connaissances actuelles ne permettent en rien d’affirmer [que les familles radicalisées pratiquant l’instruction à la maison] seraient prépondérantes parmi les familles qui instruisent hors établissement… ». Dans cette perspective, Jean‑Baptiste Maillard, secrétaire général de Liberté éducation, soulignait en février 2022 que : « seulement 0.09 % de ces enfants font l’objet d’une injonction de rescolarisation et aucune pour radicalisation ou séparatisme». Les critères excessifs employés pour disqualifier l’instruction en famille des modes d’instruction soulèvent, notamment dans un contexte scolaire particulièrement dégradé, des interrogations comme des réticences légitimes de la part des familles attachées à cette liberté, dont il faut s’interroger sur la nature fondamentale.

• Une liberté fondamentale, un mode d’instruction satisfaisant

L’instruction en famille constitue un mode d’apprentissage aux résultats satisfaisants. Si l’on en croit les rapports de la Direction générale de l’enseignement scolaire, cités par M. Maillard, auteur de L’école à la maison : une liberté fondamentale :

« plus de 98 % des enfants instruits en famille satisfont les attendus du socle commun de connaissances ».

Par ailleurs, cette liberté comporte une dimension d’ordre fondamental que le Conseil d’État avait déjà relevé. Celui‑ci indiquait que « l’instruction des enfants au sein de la famille, institué par la loi du 18 mars 1882 » pourrait relever d’un principe fondamental (décision n° 77‑87 DC du 23 novembre 1977) reconnu par les lois de la République, autonome ou inclus dans la liberté de l’enseignement. La décision n° 406150 du Conseil d’État indiquait à cet égard que le

« principe de la liberté de l’enseignement, qui figure au nombre des principes fondamentaux reconnus par les lois de la République, implique la possibilité de créer des établissements d’enseignement, y compris hors de tout contrat conclu avec l’État, tout comme le droit pour les parents de choisir, pour leurs enfants, des méthodes éducatives alternatives à celles proposées par le système scolaire public, y compris l’instruction au sein de la famille ».

Par ailleurs, l’article 2 du Protocole additionnel à la Convention de sauvegarde des Droits de l’Homme et des Libertés fondamentales que la France a ratifié le 3 mai 1974 stipule que :

« Nul ne peut se voir refuser le droit à l’instruction. L’État, dans l’exercice des fonctions qu’il assumera dans le domaine de l’éducation et de l’enseignement, respectera le droit des parents d’assurer cette éducation et cet enseignement conformément à leurs convictions religieuses et philosophiques. »

Cet article du traité engage donc la France à respecter le droit pour les parents d’assurer l’instruction de leur enfant.

• Conclusion

L’instruction en famille constitue un mode d’instruction satisfaisant : ayant de longue date fait ses preuves, ce système fonctionnel n’a pas fait l’objet de contestations sérieuses permettant de le remettre en cause. Les articles de cette proposition de loi visent donc à rétablir le système antérieur et permettre aux parents qui le souhaitent d’instruire leurs enfants au sein de leur foyer. L’article 4 entend conserver la valorisation des acquis de leur expérience professionnelle pour les personnes déclarées comme dispensant cette instruction.

Tour de passe-passe budgétaire

Les dépenses de l’Etat augmenteront de 2,1% en 2025. Les 40 milliards d’économies promis par Barnier étaient en fait “calculés par rapport à une tendance initiale de forte augmentation des dépenses”…

En revanche, la hausse de 20 milliards d’impôts est bien réelle…

Le projet de loi de finances (PLF) doit être présenté jeudi en Conseil des ministres. L’annonce du gouvernement déconomiser près de 40 milliards d’euros est une vaste intox, ce chiffre de 40 milliards de baisses des dépenses ne doit pas être pris au sens littéral.

“Nous avons, au cœur de l’Occident, des forces pro-Hamas et pro-Hezbollah”

D’Eric Zemmour, à l’occasion de l’anniversaire du massacre commis par le Hamas :

Il y a un an, le Hamas frappait le peuple israélien. Les images sont difficiles à oublier : c’était la même sauvagerie que celle des djihadistes du Bataclan contre les Français. Cette attaque fut un électrochoc au-delà des frontières d’Israël. Elle a révélé des enseignements que nous étions, jusque-là, peu nombreux à voir et à révéler :

  1. Nous avons, au cœur de l’Occident, des forces pro-Hamas et pro-Hezbollah. Nous les avons vues sur la place de la République à Paris, dans les rues de Londres ou de New York. Nous avons vu les drapeaux palestiniens pendus aux fenêtres à Bruxelles, à Berlin ou à Milan. Nous avons accueilli chez nous des centaines de milliers de fans du Hamas, et nous le payons chaque jour.
  2. Ce nouveau peuple dans le peuple a ses défenseurs : les islamo-gauchistes. Chez nous, leur chef s’appelle Mélenchon. Ses élèves sont à Sciences Po ou à l’ENS. Ils chantent l’intifada, ils détestent Israël autant qu’ils haïssent la France.
  3. Nous avons des gouvernements, qui au lieu de combattre ces forces, se soumettent à elles. Emmanuel Macron en est un tragique exemple : il a décidé de se soumettre à la rue arabe. Nous avons d’ailleurs appris que c’était « l’humoriste » des banlieues, Yassine Bellatar, qui lui avait conseillé de ne pas aller à la manifestation contre l’antisémitisme, pour ne pas enflammer les cités. Dernier exemple en date : aujourd’hui, il n’y aura pas d’hommage dans les écoles, car le gouvernement a cédé aux pressions des élèves musulmans qui auraient perturbé cet hommage.
  4. Face à l’ennemi, face aux méthodes djihadistes, face à l’islamo-gauchisme, nous avons été contraints de prendre conscience de nous-mêmes : un monde judéo-chrétien menacé par l’extérieur et miné de l’intérieur. Un Occident malade, dont les chefs accusent Israël de se défendre et de vouloir continuer d’exister, parce qu’ils ont eux-mêmes perdu l’énergie et la volonté de se défendre et de continuer d’exister. Heureusement, nous sommes de plus en plus nombreux à rester debout, prêts à défendre notre identité, notre existence, et l’avenir de nos enfants.

Le Rosaire, une prière pour contempler

D’Aurelio Porfiri, éditeur et écrivain catholique italien, pour le Salon beige:

Je dois avouer que j’ai découvert la prière du Rosaire assez tard dans ma vie. Avant, j’hésitais à réciter le Rosaire car cela m’ennuyait. En effet, il est très facile de s’ennuyer lorsqu’on récite le Rosaire. Je me souviens de mes premières expériences avec cette prière, il y a de nombreuses années, quand, en tant qu’organiste, je jouais pour le Rosaire récité par le pape Jean-Paul II pour Radio Vatican ; on chantait des antiennes avant la récitation des mystères. Mais pour ma part, je ne trouvais pas cette prière facile.
Étrangement, j’ai redécouvert le Rosaire quand le pape François a invité à le réciter dans une circonstance particulière, je crois que c’était en 2019. J’ai commencé par un mystère par jour, et j’ai progressivement réussi à maintenir le rythme quotidien jusqu’à aujourd’hui avec les cinq mystères canoniques. Je le récite avant de m’endormir et il m’arrive souvent de m’endormir en le disant. Je considère cela comme une bonne chose : j’aime m’endormir en priant. J’espère que la prière m’accompagnera tout au long de la nuit, avec cette belle antienne des complies dont la mélodie grégorienne m’a toujours plu, Salva nos, Domine, vigilantes… “Dans la veille, sauve-nous, Seigneur ; dans le sommeil, ne nous abandonne pas, que le cœur veille avec le Christ et que le corps repose en paix”. Quelle belle antienne, brève mais d’une spiritualité intense, un peu comme tout le chant grégorien.
À l’exception de l’annonce des mystères du Rosaire, j’aime réciter cette prière entièrement en latin. En le faisant, j’ai l’impression de m’unir à toutes les âmes qui, à travers le temps et l’espace, ont récité cette prière éminemment contemplative. Je me souviens que le musicologue Jacques Viret, dans l’un de ses livres, recommandait de porter une attention particulière au premier “A” dans la récitation de l’Ave Maria, un “A” qui semble s’étendre et qui, en effet, dans la pratique des Tibétains, est un outil pour aider à la méditation. Le Rosaire n’est pas une prière réservée aux femmes âgées, bien au contraire, il doit être considéré comme une arme. L’exorciste père Paolo Carlin explique pourquoi le rosaire est une arme formidable contre le démon :
« Premièrement : c’est une prière qui exprime la vénération et l’amour envers la mère de Dieu, qui conduit à Jésus. Honneur à la Sainte Trinité, qui est invoquée cinq fois dans une série du rosaire, honneur au Père car on récite le Notre Père. Et surtout, il y a un élément de réflexion lié à l’Évangile inséré dans chaque mystère du rosaire. Le second élément est humain. Le rosaire est une prière répétitive, constante, et cela provoque de véritables transformations. Celui qui commence le rosaire en colère le termine apaisé. »
Comme nous pouvons le voir, il est logique de faire un parallèle avec les pratiques de prière tibétaines pour expliquer la puissance de la lettre “A”.
L’intercession de la Très Sainte Vierge Marie est attribuée à la victoire chrétienne de Lépante, le 7 octobre 1571. Saint Pie V, pour commémorer cet événement, a institué en ce jour la fête de Marie, reine de la victoire. Son successeur, Grégoire XIII, a modifié le nom de la fête en l’appelant Notre-Dame du Rosaire. Naturellement, on ne doit pas penser que saint Pie V n’était pas dévot du Rosaire ; en bon dominicain, il l’était profondément et avait déjà promu cette pratique de prière. Dès 1569, il avait publié une Bulle, Consueverunt Romani Pontifices, pour promouvoir cette pieuse pratique mariale. Dans ce document, le Pontife rappelle la pratique du Rosaire chez les Dominicains et souligne particulièrement la dévotion mariale du fondateur, ainsi que la dévotion de ses prédécesseurs à cette prière. Le Pape encourage à suivre ces bons exemples :
« Suivant l’exemple de nos prédécesseurs, voyant que l’Église militante, que Dieu a placée entre nos mains, est agitée en ces temps par de nombreuses hérésies, et gravement troublée et affligée par tant de guerres et par la dépravation des mœurs humaines, nous levons nous aussi nos yeux, en pleurant mais pleins d’espérance, vers cette même montagne, d’où vient tout secours, et nous encourageons et exhortons chaque membre des fidèles du Christ à faire de même dans le Seigneur. »
La prière du Rosaire, certes, nécessite une pédagogie. Elle n’est pas spontanée comme d’autres prières, car elle demande la capacité de consacrer du temps à cette pieuse pratique. Mais si j’y suis parvenu, moi qui ne suis pas un saint, je pense que d’autres le peuvent aussi.
Benoît XVI, lors de l’Angélus du 7 octobre 2007, disait :
«L’image traditionnelle de la Vierge du Rosaire représente Marie qui tient l’Enfant Jésus sur un bras et, de l’autre, tend le chapelet à saint Dominique. Cette iconographie significative montre que le Rosaire est un moyen donné par la Vierge pour contempler Jésus et, en méditant sur sa vie, l’aimer et le suivre toujours plus fidèlement. Telle est la consigne laissée par la Vierge également lors de ses différentes apparitions. Je pense, en particulier, à celle de Fatima, survenue il y a 90 ans. En se présentant comme “la Vierge du Rosaire” aux trois pastoureaux Lucie, Jacinthe et François, elle a recommandé avec insistance de prier le Rosaire tous les jours, pour obtenir la fin de la guerre. Nous aussi, nous voulons accueillir la requête maternelle de la Vierge, en nous engageant à réciter avec foi le Rosaire pour la paix dans les familles, dans les nations, et dans le monde entier.»
Je crois que ce souhait est encore plus urgent aujourd’hui.

Censure woke contre les Eveilleurs

Les Eveilleurs communiquent :

Malgré les bonnes relations que nous entretenons depuis des années avec le théâtre Montansier, celui-ci a décidé d’annuler notre entretien avec Marguerite Stern. Cette décision a été motivée par un certain nombre de plaintes et par l’inquiétude provoquée par les récentes attaques qui affectent les conférences de l’auteur de Transmania. Malheureusement toutes nos démarches pour trouver une solution de repli ont échoué et nous nous voyons dans l’obligation d’annuler notre grande conférence de rentrée avec Marguerite Stern, à seulement 10 jours de l’événement.

Nous ne céderons pas à cette doxa woke qui cherche à nous intimider. Les Éveilleurs garderont la tête haute et donneront la parole à Marguerite Stern. Nous tournerons très prochainement un grand entretien où elle nous exposera comment l’idéologie transgenre infiltre toutes les sphères de la société.

Nous comptons sur vous pour faire entendre la voix de cette femme que l’on tente de museler et qui voit régulièrement les portes des événements organisés autour d’elle se fermer. Pour cela, vous avez plusieurs moyens :

  • nous aider financièrement à réaliser notre entretien vidéo et à amortir les frais engagés pour cette soirée,
  • relayer les prises de paroles de Marguerite Stern,
  • lire son ouvrage Transmania co-écrit avec Dora Moutot.

Que vivent les Eveilleurs ! Toute l’équipe vous présente ses plus vives excuses pour cette annulation et espère vous retrouver très bientôt pour notre prochaine conférence !

Donald Trump sur les lieux du crime

Donald Trump est retourné hier, à un mois exactement de l’élection, à Butler en Pennsylvanie, où il avait été victime d’une tentative d’assassinat le 13 juillet.

Devant une foule véritablement gigantesque, à 18h11, heure exacte de l’attentat, il a demandé le silence. Quatre coups de cloche ont résonné pour chacune des victimes : le pompier tué et les trois blessés dont lui, et le ténor Christopher Macchio a entonné l’Ave Maria de Schubert.

Ce meeting est aussi celui où Elon Musk est venu soutenir officiellement Donald Trump.

D’Anne-Lorraine à Philippine, 17 ans d’échecs

Philippine a été inhumée le vendredi 27 septembre 2024. Ce qu’a subi tragiquement Philippine ainsi que son histoire personnelle m’a rappelé le drame d’Anne Lorraine, en 2007, il y a 17 ans.

La mort d’Anne-Lorraine avait marqué les Français et relancé le débat sur la récidive. Lorsqu’Anne-Lorraine a été tuée, Philippine n’avait que deux ans. Et la volonté naturelle de chacun était de pouvoir dire à une enfant comme Philippine : je te promets que cela ne t’arrivera pas.

Non seulement rien n’a été fait pour que les échecs de 2007 ne se reproduisent pas, mais 17 ans après c’est un mille-feuilles d’échecs qui s’est ajouté pour conduire à la mort de Philippine.

17 ans d’échecs, ce ne sont pas des faits divers, c’est un dysfonctionnement profond et systémique. L’état français est en récidive.

L’école publique fait lire un ouvrage porno à des adolescents

Pendant que quelques syndicalistes font la chasse à l’enseignement libre, l’association SOS Éducation dénonce dans un courrier adressé au Premier ministre Michel Barnier, mais aussi aux ministres de l’Intérieur, de l’Éducation nationale (et son ministre délégué chargé de la Réussite scolaire et de l’Enseignement professionnel), et de la Culture, un ouvrage « au contenu pornographique et psychiquement dangereux », en lice pour le Goncourt des lycéens, étudié par 2000 lycéens de seconde : Le Club des enfants perdus, de Rebecca Lighieri. Ce livre aux scènes très crues et au propos ambigu est une « incitation à la débauche, [à] la maltraitance psychologique, voire une mise en danger d’autrui ».

Plus de cinquante lycées participent chaque année au Goncourt des lycéens, rappelle SOS Éducation en expliquant le fonctionnement du prix, signalant en particulier qu’ « aucune instance ne vérifie le caractère approprié de ces lectures pour un public scolaire et mineur. » C’est par un élève de 14 ans que l’association a été prévenue :

« Ses parents ont été les premiers à nous alerter ». « À la lecture des pages 50 à 54, Robin est sous le choc, en état de sidération. Refusant de poursuivre, il en parle à sa mère qui constate immédiatement que ce livre est pour le moins inadapté à l’âge de son fils et inapproprié dans un cadre scolaire ». « Le lecteur assiste sur plus de 400 pages à une succession d’actes sexuels détaillés, de pratiques scatologiques et sadomasochistes. »

« Le récit se développe sur fond de dépression adolescente, de consommation régulière de drogues et d’alcool, d’autodestruction qui mène le personnage principal à programmer son suicide le jour de ses vingt-sept ans. Malheureusement elle n’échoue pas et meurt par pendaison à la date qu’elle s’est fixée ».

« Dans cette fiction, tout ce qui est structurant pour un adolescent est battu en brèche. Les frontières essentielles à la construction de l’identité psychosexuelle du personnage principal, auquel de jeunes lecteurs ne manqueront pas de s’identifier, sont pulvérisées. L’intimité sexuelle n’est pas respectée, tout comme la frontière entre les générations. »

SOS Éducation expose les « troubles post-traumatiques » :

« énurésie, insomnie, somnambulisme, crise d’angoisse et forte anxiété, difficultés à retourner en cours, changement de comportement… »

« Que l’institution scolaire mette un tel ouvrage entre les mains d’adolescents en plein bouleversement pubertaire et de découverte de la sexualité relève de l’incitation à la débauche et de la maltraitance psychologique. Voire de la mise en danger d’autrui ». « À l’évidence, l’institution scolaire n’a pas conscience de ce que peut produire un tel récit sur des adolescents. Ni le risque de contagion par identification au personnage principal qui pourrait favoriser un passage à l’acte sur des jeunes gravement déprimés. »

Aux questions des parents, des professeurs ont opposé des réponses étonnantes de légèreté : « Ce n’est pas du porno, car l’auteur n’a pas pour objectif d’exciter le lecteur. » « Je les ai prévenus que certaines scènes sont un peu crues » ; « Je leur ai dit qu’ils ne sont pas obligés de lire ces passages-là. » Le courrier y voit une « incompétence grave ».

Redressement impossible en République

D’Hilaire de Crémiers dans Politique Magazine :

[…] Comment croire que le gouvernement de Michel Barnier puisse changer quoi que ce soit à cet effroyable bilan. L’homme, sans doute sincère, qui fut un bon élu local, mais, comme la plupart de ses pareils, un piètre homme politique aux ordres du système et un eurocrate passionné prêt à sacrifier l’intérêt français à un intérêt supposément européen – tout à fait représentatif de sa génération dans de tels choix, comme dans une bonne éducation encore subsistante et d’apparence rigoureuse – pourra-t-il dans l’art du compromis marier la carpe et le lapin, la chèvre et le chou ? Faire vivre Retailleau avec Migaud, entre autres. Les plus avisés ont compris que la tâche est impossible, avec, de plus, un Macron au-dessus de lui qui prétend le brider, lui imposer ses hommes et ses directives. Cet édifice ne tient pas debout et il est plus que probable qu’il s’effondrera à la première alerte.

En tous cas, le gouvernement Barnier est dans l’incapacité d’affronter la difficulté du moment. Le gouvernement précédent a laissé une situation désastreuse, voire tragique, en tous domaines, de l’Éducation aux Territoires, de la Santé à l’Ordre public, de la Vie ordinaire devenue difficile, voire impossible, en métropole et en Outre mer, aux Comptes publics qui s’orientent vers une faillite assurée. Ce qui n’a pas empêché Bruno le Maire de s’offrir sur le contribuable un cocktail de plus de mille invités pour s’y glorifier, lors de son départ, dans un long discours !

Les causes antérieures continuent d’agir et d’exercer leur pression. Barnier, ni même Retailleau, ni d’ailleurs Armand n’y peuvent rien. La cascade des effets poursuivra sa course inéluctablement. Plus de 6 % de déficit budgétaire attendu, quelques 170 milliards. 50 milliards de charge annuelle pour bientôt 3300 milliards de dettes. Et, pour 2027, 70 milliards annoncés qui s’imposeront peut-être dès l’année prochaine, car les taux pour la France continuent d’augmenter.

La République offre généreusement aux Français les plus lourds prélèvements obligatoires de l’Europe et du monde, 43 % selon les chiffres officiels, la réalité étant plus vraisemblablement vers 50%, si tout est bien comptabilisé. Les dépenses publiques représentent 57 % du Produit intérieur brut (PIB). Qui osera tailler dans cette montagne où tout se tient et se soutient, surtout les situations qui en vivent. Impossible pratiquement. Même de toucher aux prébendes infondées que la République a multipliées à son unique profit.

La situation économique, malgré les propos avantageux de Le Maire et encore, il y a peu, de Macron, est catastrophique : fermetures d’usines, arrêts d’industries, chômage en augmentation, agriculture abandonnée, artisanat sacrifié, territoires désertifiés, c’est une ruine générale qui progresse à l’exception de quelques secteurs, en espérant que Macron n’y mette pas la main. En vérité, cette situation est telle qu’il est impossible de l’améliorer. Aucun Barnier au monde n’y arriverait. Aucune opposition n’a de solution. Avec la gauche au pouvoir, le pire arriverait. Tous les gens sérieux le savent. Une vraie droite nationale pourrait-elle s’y essayer ? C’est peu probable, tant l’état du pays et de la population divisée et déchirée ne saurait s’y prêter. Le Rassemblement national n’a même pas intérêt à prendre aujourd’hui les affaires en main : il y risquerait sa vie. Il exerce, affirme-t-il, sa vigilance : étrange expression. Croit-il qu’une présidentielle anticipée annoncerait son heure de gloire ? Il se trompe, une fois de plus, comme lors des législatives. Le vrai problème est ailleurs ; il ne tient qu’en un mot : la République. Quand les Français accepteront-ils de s’en rendre compte ? C’est pourtant d’une telle évidence.

Sexualité et propagande à l’école : Le Syndicat de la famille mandate un huissier de justice

Communiqué de Ludovine de La Rochère :

En 2014, nous avions obtenu le retrait des ABCD de l’égalité, le programme imprégné d’idéologie du genre qui avait été lancé par Najat Vallaud-Belkacem, alors ministre de l’Education nationale. Puis en 2018, nous avons obtenu le retrait de nombreux contenus inacceptables des sites internet et supports officiels d’éducation sexuelle.

En 2023-2024, Le Syndicat de la Famille est aussi intervenu sur le projet de programme d’éducation sexuelle lancé par Pap Ndiaye. Prévue à l’origine pour cette rentrée 2024, sa mise en œuvre a été reportée pour le moment.

Mais même si ce projet a été mis en stand-by, l’éducation sexuelle mise en oeuvre à l’école est déjà largement inacceptable : pratiques et positions sexuelles, détails intimes et crus, vidéos malsaines, propagande pour l’identité de genre et les transitions…

Le rôle de l’école n’est pas de remettre en cause les identités sexuées, d’apprendre à optimiser ses performances sexuelles et encore moins d’inciter aux relations à 3 ou 4, ou tarifées !

Or, tout cela est exposé aux élèves à partir de 11 ans sur les sites internet officiels et les supports d’associations agréées et recommandées par l’Education nationale, via les manuels scolaires notamment !

Et puisque les médias et nos élus ne cessent de prétendre que les parents inquiets se font des idées, Le Syndicat de la Famille a fait faire un constat d’huissier de tous ces contenus.

Munis de ce constat, les responsables régionaux du Syndicat de la Famille interviennent donc en ce moment auprès des rectorats et des médias locaux, comme à Nantes, Bordeaux, Montpellier, Orléans, Toulouse, Aix-en-Provence…

Suivre les mobilisations auprès des rectorats de :

Saint François d’Assise : un écolo stigmatisé ?

Aymeric Pourbaix et Véronique Jacquier reçoivent :

  • Père Éric BIDOT, frère mineur capucin
  • Luc ADRIAN, journaliste et écrivain
  • François BRUNATTO, petit-fils spirituel de Padre Pio et écrivain

 

Le comble d’un souverain pontife serait-il de parler en catholique ?

Du père Danziec dans Valeurs Actuelles :

Un président ne devrait pas dire ça… Le livre événement des journalistes d’investigation Gérard Davet et Fabrice Lhomme, publié le 12 octobre 2016, avait fait l’effet lors de sa sortie d’une petite bombe médiatique. Les confidences de François Hollande sur son quinquennat grouillaient d’anecdotes incisives sur l’appareil du pouvoir et les ministres qui l’entourèrent durant les cinq années de son mandat. Huit ans plus tard, un François peut en cacher un autre. Ne mâchant pas ses mots lors de son voyage apostolique à Bruxelles, le pape argentin vient de qualifier la législation dépénalisant l’avortement de « meurtrière ». Aurait-il dû s’exprimer ainsi ? Au regard des réactions enflammées, l’observateur candide serait tenté de répondre par la négative.

Haro sur le pape !

La RTBF évoquera sur ses plateaux son « grand malaise » et pointera le « décalage » du pontife avec la société. A la chambre des députés, le premier ministre belge Alexander De Croo fulminera : « Qu’un chef d’Etat tienne ce type de propos sur des lois de notre pays est totalement inacceptable. » avant de convoquer le nonce pour un entretien a priori salé.

Du côté du personnel ecclésiastique belge, la gêne était de mise. Invité à s’exprimer dans les médias, l’évêque de Tournai, Mgr Harpigny, n’hésite pas à prendre ses distances avec les propos du pape en estimant qu’il y était allé « un peu fort ». Et de préciser, comme pour mieux s’en démarquer, que « les évêques de Belgique n’ont jamais demandé la béatification du Roi Baudoin ». Roi des Belges de 1951 jusqu’à sa mort en 1993, fervent chrétien, Baudouin avait abdiqué de son trône quelques jours pour ne pas avoir à signer la loi dépénalisant l’avortement. Pour l’évêque de Tournai, le pape « n’a pas à faire des remarques sur ce qui se passe en Belgique au niveau du Parlement ». L’évêque de Namur, Mgr Warin, sans autre forme de nuance, invita le pape à « accepter notre société comme elle est » et « à tenir compte du contexte du pays dans lequel on se trouve ». Quelle pitié que de telles réactions ! Que n’auraient dit ces évêques s’ils avaient vécu dans l’Allemagne hitlérienne où le nazisme est arrivé aux commandes du pays par la voie démocratique…

Sur un autre registre, dans La Croix L’Hebdo le chroniqueur Jean-Pierre Denis revenait sur la polémique suite aux paroles de François à l’université catholique de Louvain. Quels sont les graves propos du Saint-Père ? D’avoir dit tout simplement que « la femme est fille, sœur, mère », qu’elle est « accueil fécond, soin, dévouement vital » et pire encore que « c’est moche quand la femme veut faire l’homme ». Pour Jean-Pierre Denis, cette prise de parole lui paraît trop nonchalante : « Ces clichés ne sont pas de nature à répondre aux questions fondamentales des nouvelles générations ». De fait, alors même que le pape n’avait pas quitté le campus, l’Université publiait un communiqué au vitriol parlant de « divergence majeure », pointant du doigt notamment une analyse papale « déterministe et réductrice » du rôle de la femme dans la société et l’Eglise.

De tous ces cris d’orfraies, réserves ou circonspections, on mesure le fossé profond qui se creuse entre une pastorale de l’enfouissement aux fruits inexistants – le nouveau rapport au monde de l’Eglise à la suite de Vatican II ne cesse de virer à un cocufiage première catégorie depuis plus de 60 ans – et une pastorale de la proclamation en butte à la contradiction dès la première vérité de bon sens affirmée… Déjà en 1905, Chesterton nous avait prévenus : « La grande marche de la destruction mentale va continuer. Tout sera nié. (…) Des incendies seront allumés pour témoigner que deux et deux font quatre. Des épées seront tirées pour prouver que les feuilles sont vertes en été. » A force d’asthénie et de crainte servile, les catholiques ont oublié qu’il est consubstantiel à leur état de baptisés de parler à temps mais surtout à contretemps, d’être signes de contradiction dans un monde hostile et rebelle à l’Evangile.

La postmodernité, dont le wokisme est le dernier avatar, en cherchant à faire des femmes un “homme comme un autre” revient non seulement à nier leurs différences de nature, mais, plus dramatiquement, à se dresser contre elles. Si la guerre des sexes consiste à établir une parité forcée dans de (trop) nombreux corps de métier, l’écueil principal de la condition féminine se situe dans la négation, ou la mise sous le boisseau, de ce qui lui est anthropologiquement propre : la maternité. Cet apanage incontestable, le professeur Jérôme Lejeune l’évoquait avec la sagesse du scientifique et la lumière de l’homme de foi : « Les femmes ont toujours su qu’il y avait une sorte de contrée souterraine, une sorte d’abri voûté avec une lueur rougeâtre et un bruit rythmé dans lequel de tout petits humains menaient une vie étrange et merveilleuse ». Une normalienne se trouvant à la maternité se sentira toujours plus proche d’une caissière enceinte que d’un collègue de l’ENS.

Affirmer vaille que vaille la vocation de la femme

La grandeur de la femme, n’en déplaise aux féministes les plus radicales, ne se mesure pas à ses droits mais aux privilèges de son cœur. Un cœur que la gent féminine possède large, et souvent généreux. Sentinelles de l’Invisible. Protectrices d’un trésor. Veilleuses qui se tiennent debout. Qui couvent et qui protègent. Qui transmettent aussi. Le bon sens populaire – auquel il est toujours précieux de se référer lorsque les repères deviennent flous – ne parle-t-il pas de « sensibilité féminine » ou « d’intuition maternelle » ?  Cette dynamique de tendresse et de justice à la fois, ce mélange de capacité contemplative et de disponibilité à se tourner vers les autres, dit beaucoup de l’identité féminine.

A cet égard, la vision chrétienne de la femme lui garantit d’être considérée à sa juste valeur. Le progressisme souhaite faire de la femme l’égale de l’homme, le féminisme s’évertue à en faire sa rivale. Le christianisme se limite, de son côté, à chanter la complémentarité des sexes. Celle où s’exercent les vertus de renoncement et d’oubli de soi, les joies du dépassement et de l’émerveillement, les plaisirs de la transmission et des échanges.

Oui, le défi présent de la condition de la femme ne réside pas tant dans la défense exacerbée de ses droits que dans l’affirmation apaisée de sa vocation. Une vocation à l’amour, à la douceur et au service. La femme adoucit l’homme et le pousse à se transcender. En ce sens, Aragon avait bien raison, elle est « l’avenir de l’homme ».

21 nouveaux cardinaux

Le pape François a annoncé la création de 21 nouveaux cardinaux lors de l’Angélus de ce matin :

  1. S.E. Mgr Angelo Acerbi, Nonce apostolique (99 ans)
  2. S.E. Mgr Carlos Gustavo CASTILLO MATTASOGLIO archevêque de Lima (Pérou).
  3. S.E. Mgr Vicente BOKALIC IGLIC C.M., archevêque de Santiago del Estero (Primado de la Argentina).
  4. S.E. Mgr Luis Gerardo CABRERA HERRERA, O.F.M., archevêque de Guayaquil (Equateur).
  5. S.E. Mgr Fernando Natalio CHOMALÍ GARIB, archevêque de Santiago du Chili (Chili).
  6. Mgr Tarcisio Isao KIKUCHI, S.V.D., archevêque de Tokyo (Japon).
  7. Mgr Pablo Virgilio SIONGCO DAVID, évêque de Kalookan (Philippines).
  8. S. Exc. Mgr Ladislav NEMET, S.V.D., archevêque de Beograd-Smederevo, (Serbie).
  9. S. Exc. Mgr Jaime SPENGLER, O.F.M., archevêque de Porto Alegre (Brésil).
  10. S.E. Mgr Ignace BESSI DOGBO, archevêque d’Abidjan (Côte d’Ivoire).
  11. S.E. Mgr Jean-Paul VESCO, O.P., de nationalité franco-algérienne, archevêque d’Alger (Algérie).
  12. S.E. Mgr Paskalis Bruno SYUKUR, O.F.M., évêque de Bogor (Indonésie).
  13. S. Exc. Mgr Dominique Joseph MATHIEU, O.F.M. Conv., belge, archevêque de Téhéran Ispahan (Iran).
  14. S.E. Mgr Roberto REPOLE, archevêque de Turin (Italie).
  15. S.E. Mgr Baldassare REINA, évêque auxiliaire de Rome, ancien Vice-gérant et aujourd’hui Vicaire général pour le diocèse de Rome.
  16. S.E. Mgr Francis LEO, archevêque de Toronto (Canada).
  17.  S.E. Mgr Rolandas MAKRICKAS, lituanien, archiprêtre coadjuteur de la basilique papale Sainte-Marie-Majeure.
  18. S.E. Mgr Mykola BYCHOK, C.S.R., évêque de l’éparchie Saints Pierre et Paul de Melbourne des Ukrainiens, 44 ans
  19. R.P. Timothy Peter Joseph RADCLIFFE, OP, théologien
  20. R. P. Fabio BAGGIO, C.S., sous-secrétaire du dicastère pour le Service du développement humain intégral
  21. Mgr George Jacob KOOVAKAD, indien, fonctionnaire de la Secrétairerie d’État, organisateur des voyages apostoliques

Le Sacré Collège comptera au soir du 8 décembre 256 cardinaux dont 141 électeurs.

Terres de Mission – St Thomas d’Aquin : conseils à un bon père de famille

Terres de Mission reçoit Frédéric Guillaud, philosophe et l’un des co-auteurs de “La foi chrétienne pour les curieux et les débutants” (Artège).

Puis, Olivier Minvielle présente le livre qu’il a coécrit : “Vivre en bons pères de famille selon saint Thomas d’Aquin” (Téqui).

Enfin, Aymeric Pourbaix, directeur de l’hebdomadaire France catholique, évoque l’un des derniers dossiers sur les stigmates de saint François d’Assise.

La chaîne du Rosaire

Du Frère André-Marie Mwanza, de la Fraternité Saint-Vincent-Ferrier :

« Restez éveillés et priez en tout temps ! » (Lc 21, 36). La prière du Rosaire est une bonne manière de mettre en œuvre ce commandement du Christ. C’est une prière simple que l’on peut dire partout et en tout temps.

Et le chapelet avec lequel nous disons le Rosaire manifeste bien ce qu’est cette prière. Elle est une chaîne qui unit les fidèles du Christ dans le temps et dans l’espace.

Dans le temps,

car c’est une prière dont les paroles remontent à la salutation de l’ange Gabriel à la Vierge Marie au moment de l’Annonciation : « Je vous salue Marie… » Le Rosaire nous relie donc aux origines. Il nous mène à Marie, et à travers elle, il nous mène à Jésus qui, lui-même, nous conduit au Père.

Mais en nous faisant remonter aux origines, le Rosaire nous fait aussi traverser les siècles qui nous en séparent. De nombreux saints ont fréquemment prié le Rosaire: le bienheureux Alain de la Roche, saint Louis-Marie Grignion de Montfort, sainte Pauline Jaricot, saint Jean-Paul II et bien d’autres. Tous ces saints nous recommandent le Rosaire ! Et quand la chrétienté a affronté de grands périls, elle a souvent eu recours au Rosaire, par exemple pour la bataille de Lépante et les deux sièges de Vienne ; et toujours les chrétiens ont été exaucés, à la mesure de leur foi. En priant le Rosaire, nous remontons le temps, grain par grain, et nous devenons comme contemporains de tous ceux qui ont dit cette prière.

Dans l’espace

Le Rosaire unit aussi les chrétiens dans l’espace. Parce qu’il utilise les prières fondamentales que sont le Notre Père et le Je vous salue Marie, le Rosaire est sûrement la prière la plus populaire de toute la chrétienté. Un peu comme l’office divin, c’est une prière qui est plus que personnelle. C’est une prière ecclésiale, que nous pouvons dire seuls, mais toujours en communion avec tous ceux qui la prient ailleurs en même temps que nous. C’est la force de la prière catholique que d’être la prière de tout un Corps et pas seulement celle de membres isolés.

Au fond, prier le Rosaire, c’est un peu comme prier en famille. Oui, en bons fils que nous sommes, nous prions Dieu notre Père avec l’aide de Marie notre Mère, afin qu’il nous rende semblables au Christ notre Frère, et tout cela dans l’Église, qui est la Famille de Dieu.

L’exemple du pape saint Pie X

Soixante-dix ans après sa canonisation en 1954, L’Homme nouveau consacre un dossier au pape saint Pie X, dont le pontificat fut marqué par des réformes cruciales de la liturgie, une défense ferme de la foi face au modernisme, et un renouveau de la piété eucharistique.

Saint Pie X, surnommé le « Pape de l’Eucharistie », a marqué l’histoire de l’Église par plusieurs réformes profondes. Il est notamment célèbre pour sa lutte contre le modernisme, qu’il a qualifié de « synthèse de toutes les hérésies », et qu’il a combattu avec fermeté à travers des documents majeurs tels que l’encyclique Pascendi Dominici Gregis (1907) et le motu proprio  Sacrorum Antistitum (1910). Son engagement sans faille pour la vérité a permis de préserver la pureté de la foi catholique face aux menaces d’un rationalisme envahissant et d’une sécularisation galopante.

Son œuvre liturgique témoigne de son profond amour pour Dieu et pour l’Église. En réformant le bréviaire et en restaurant le chant grégorien à sa juste place, il a cherché à redonner à la liturgie toute sa beauté et sa dignité, pour que le peuple chrétien puisse être élevé vers Dieu à travers une prière authentique.

Son décret Sacra Tridentina Synodus (1905), qui encourage la communion fréquente, et sa décision d’abaisser l’âge de la première communion avec Quam  Singulari (1910) sont autant de témoignages de son désir ardent de rapprocher les âmes de l’Eucharistie.

Alors que l’Église traverse à nouveau des temps de confusion, l’exemple de saint Pie X nous montre l’importance de rester fermes dans la foi, enracinés dans la tradition. L’occasion de redécouvrir ce grand pape, à la fois humble serviteur et défenseur intrépide de la vérité.

Notre Dame du Rosaire

La solennité de la fête du Saint Rosaire peut être faite ce dimanche mais elle est facultative.

Nous remercions l’association Una Voce de nous autoriser à publier des extraits des excellents commentaires des cinq pièces grégoriennes du dimanche ou de la fête à venir.
Vous aurez la totalité des textes sur le site et nous ne pouvons que vous encourager à vous abonner à la newsletter hebdomadaire en cochant dans la case adéquate sur la page d’accueil.

La fête du Saint Rosaire est célébrée ce lundi 7 octobre, date à laquelle la flotte chrétienne remporta à Lépante une victoire décisive sur les Turcs musulmans.

La fête a été étendue à tout le rit romain en 1716. Célébrée le 1er dimanche d’octobre jusqu’à la réforme de saint Pie X, fixée au 7 octobre en 1914, le 1er dimanche d’octobre reste encore, dans le code des Rubriques de 1960, le jour propre de la solennité externe de la fête, soit cette année le dimanche 6 octobre. Cette solennisation n’est toutefois pas obligatoire dans le rit tridentin, comme l’est celle par exemple des saints Pierre et Paul du 29 juin.

La réforme de Jean XXIII en a changé l’intitulé : au lieu de la fête du Très Saint Rosaire, il est désormais fête de Notre Dame du Rosaire.

Replaçons-nous dans le contexte historique. C’était en 1571. Le pape saint Pie V avait préconisé la récitation du Saint Rosaire avant la bataille navale qui fut une éclatante victoire.

Il institua une fête annuelle sous le titre de Sainte Marie de la Victoire mais peu après, le pape Grégoire XIII changea le nom de cette fête en celui de Notre Dame du Saint Rosaire.

Le Rosaire avait été institué par saint Dominique au commencement du XIIIe siècle. Par le zèle des papes, et aussi par les fruits abondants qu’il produisait dans l’Église, il devenait de plus en plus populaire. Au XVe siècle, le bienheureux Alain de la Roche, dominicain, fut suscité par Marie pour raviver cette dévotion excellente. Plus tard, dans les premières années du XVIIIe siècle, parut un homme extraordinaire appelé à bon droit le Dominique des temps modernes, et qui  fut le grand propagateur, l’apôtre de la dévotion au saint Rosaire : c’est saint Louis-Marie Grignion de Montfort. C’est le moyen qu’il jugeait le plus puissant pour établir le règne de Dieu dans les âmes. Son œuvre a continué après lui ; c’est le rosaire à la main que la Vendée, en 1793, a défendu ses foyers et ses autels.

Le 7 Octobre 1571, les armées chrétiennes remportèrent, contre la flotte turque, à Lépante, une victoire décisive. Elle fut attribuée à l’intercession de Notre-Dame que le Pape avait invoquée, rosaire en main. Deux ans plus tard, Grégoire XIII institua, le premier Dimanche d’Octobre, une fête d’action de grâce qui  devait être célébrée dans les églises dotées d’un autel de la Bienheureuse Vierge du Rosaire. Cette fête, du Saint Rosaire, devient vite très populaire. Léon XIII s’éleva au rite double de IIe classe pour l’Église universelle. Pie X la fixa à la date même de la victoire de Lépante.

L’office est, en fait, la commémoration des quinze mystères où sont résumées les joies, les douleurs et les gloires de Notre-Dame. C’est ainsi que les antiennes des Ires  Vêpres, des Laudes et des IIes Vêpres se les partagent. A la messe, il n’y est pas fait d’allusion séparée. C’est la gloire dont Notre-Dame jouit à jamais qui est célébrée. Ils s’y trouvent d’ailleurs tous ramenés comme à leur fin.

INTROÏT : Gaudeámus de sainte Anne.

GRADUEL : Propter veritátem

A cause de ta vérité, de ta douceur, de ta justice…
Et elle te conduira merveilleusement, ta main.

Verset. – Écoute, ma fille, et vois, et prête l’oreille car il a désiré, le Roi, ta beauté. Ps. XLIV. 5 , 11, 12.

La première phrase de ce graduel de Notre Dame du Saint Rosaire, n’ayant pas de verbe, n’a, par elle-même, aucun sens précis, mais celui qu’elle reçoit du contexte liturgique est clair. Empruntant les paroles de la Sagesse, si bien faites pour elle, Notre-Dame vient de chanter à l’Épître le poème splendide de sa destinée enfin établie. « J’ai cherché partout le repos et voilà que dans l’héritage du Seigneur je vais demeurer… Il m’a dit, celui qui m’a créée et qui a reposé dans mon sein : Prends ton  héritage au milieu des élus…étends tes racines…Comme un Cèdre je me suis élevée…comme un cyprès…comme un palmier, comme les rosiers de Jéricho. Comme le cinnamome et le baume j’ai exhalé mes parfums… » La suivant des yeux dans cette montée de sphère céleste en sphère céleste, l’Église émerveillée laisse alors aller vers elle, comme en une exclamation de joie, les mots qui dans le psaume chantent la beauté du Roi…  « Tout cela à cause de ta fidélité, de ta bonté, de ta sainteté…Elle te conduit merveilleusement ta main… »

LA MÉLODIE

(V)    Própter veritátem et mansuetúdinem et justítiam
         Et dedúcet te mirabíliter déxtera túa.

Un chant de contemplation paisible qui s’exalte en admiration vers déxtera túa où il s’épanouit juste avant de s’achever.
Le première incise est très recueillie : un récitatif presque immobile sur le fa avec quelques broderies à la tierce et des notes allongées qui lui donnent un rythme solennelle et le font grave, humble, profond. Parole intérieure qui n’est que pour l’âme, et pour Notre-Dame qui entend désormais le silence de la pensée.
Sur Justítiam, le mot qui dit la sainteté, la mélodie s’élève, prend de l’ampleur, s’anime même quelque peu, mais sans que la sérénité en soit troublée ; la quinte n’est pas atteinte et le si b retient l’élan. Ce n’est qu’une exaltation d’amour dans la contemplation.
Cette exaltation se poursuit et s’accentue tout au long de la seconde phrase, à mesure que sont évoquées les merveilles de l’éternité. La mélodie s’est dégagée, elle a retrouvé, avec plus d’élan, la simplicité du début. Elle se meut autour de la dominante en des ondulations légères et gracieuses qui la conduisent vers déxtera túa où elle s’épanouit en une formule splendide d’admiration enthousiaste, de vénération et de tendresse.

Le Verset. – Audí fília et víde et inclina áurem túam quía concupívit rex spéciem túam.

Joie nouvelle. Dans le jeu liturgique, cette mélodie reviendrait bien, plutôt qu’à L’Église entière, à ceux du ciel seulement : aux Divines Personnes, au Christ, aux Anges, aux élus, chantant à Notre-Dame, à mesure qu’elle monte, l’invitation à la Béatitude.

La joie dont elle déborde se pénètre sur Fília de vénération tendre pour la Fille par excellence du Père. Des ondulations vont et viennent de la dominante à la tonique en des balancements qui s’éclairent, au sommet, de broderies légères élargies en accents de ferveur par les épisèmes. Le mouvement se pose un instant sur la tristropha de la tonique mais c’est pour un élan nouveau. Il s’anime en effet, va toucher le mi et enveloppe et víde d’une ardeur qui, par delà inclína, retrouve sur áurem túam, pour s’épanouir, la formule des grandes exaltations : celle du Père saluant son Fils dans le Graduel de la Messe de Minuit, celle qui chante le nom glorieux du Christ dans le Chrístus fáctus est, celle de l’Hæc díes. Sommet éclatant de cette phrase splendide qui depuis les premières notes monte en un crescendo de ferveur ininterrompu.

La grâce paisible du début revient pour finir. Des intervalles harmonieux ramènent la mélodie à la tonique et elle est, à nouveau, toute contemplative ; entourant de vénération l’amour du Roi et le mystère d’éternelle prédilection pour l’épouse qui vient à lui dans la splendeur de sa virginale beauté.

La première phrase demande un mouvement large, paisible, des voix douces, quelque peu éteintes. On donnera un peu plus de vie, une pression un peu plus forte à justítiam et on en rythmera bien la cadence. Dans le même mouvement, un peu plus animé, on ira en léger crescendo vers déxtera túa. Les premières notes de déxtera, trois virgas épisématiques, seront bien posées, appuyées avec expression et lancées à la fois dans l’élan de l’accent tonique. On s’élèvera alors balancé, soulevé, jusqu’au torculus du sommet qui sera très arrondi et on se laissera descendre doucement sur le beau rythme large et souple du pressus, de la tristropha et du torculus final.

Le verset sera plus léger, vif, joyeux, mais très régulier. Quelques voix douces et claires et ce sera assez. Elles toucheront à peine les ictus et balanceront, sans se presser, en s’y complaisant même, les rythmes admirables de fília. La clivis et la tristropha sur fa seront très douces et très souples ; on notera que l’ictus est sur la note qui précède ma clivis. La cadence de fília sera quelque peu élargie, mais on veillera à ce que le mouvement et la progression du crescendo passent sur et víde qui sera très chanté ; c’est un très beau motif et qui exprime ici tant de choses indicibles !

La chaleur dont aura pénétré cette fin de phrase passera, renforcée par l’élan de l’intonation, sur inclína, qui sera brillant et gracieux à la fois, et elle ira donner à la cadence de áurem túam l’accent de triomphe enthousiaste qui convient.

Retenez quelque peu le mouvement sur toute la dernière phrase. Liez avec grand soin les intervalles et complaisez-vous sur les neumes qui s’étirent, larges et doux.

ALLELÚIA : Solémnitas gloriósæ Vírginis Maríae 

C‘est la solennité en cette fête de Notre Dame du Saint Rosaire, de la glorieuse Vierge Marie, de la race d’Abraham, issue de la tribu de Juda, de la noble lignée de David.
Les mêmes mots – à part solémnitas qui remplace ici natívitas – forment la première antienne des vêpres de la Nativité de Notre-Dame le 8 Septembre. Il faut l’entendre comme une sorte de prélude à l’Évangile qui va commémorer, dans le récit de l’Annonciation, la gloire la plus haute de Notre-Dame : sa maternité Divine.

LA MÉLODIE

C’est celle de la fête du Saint-Sacrement, de la Transfiguration, de Saint Laurent. Elle est joyeuse, mais, nous l’avons vu dans l’Alléluia Caro mea, ses très belles formules qui planent très haut dans l’atmosphère recueillie du Ier mode, se prêtent aussi fort bien à la contemplation. C’est encore le cas ici. Elles ont été amenées, très heureusement, sur les titres glorieux de Notre-Dame et, sur ces neumes, qui offrent à la voix des modulations très agréables et très expressives, l’âme peut chanter, à loisir, la Vierge et la gloire qui l’enveloppe, montant de tous les mystères de sa race, de sa vie, et de son éternité.

OFFERTOIRE : In me grátia omnis viæ et veritátis

En moi la grâce de toute voie et de toute vérité.
En moi tout l’espoir de la vie et de la force.
Comme le rosier, planté sur le bord des eaux, j’ai porté mon fruit. Eccli. XXIV 25 – XXXIV 17.

Notre Dame en cette fête du saint Rosaire, s’applique à elle-même ces paroles de la Sagesse. Elle en a bien le droit et, après l’Évangile qui vient d’être chanté, elle le fait vraiment à propos. Pleine de grâce, elle a été, par prédestination, associée au Verbe, Sagesse du Père. C’est d’elle qu’il prend chair, en elle qu’il vit d’abord. Avec lui, elle a sauvé le monde et, avec lui, elle répand sur les hommes la grâce rédemptrice. Plantée sur le bord des eaux vives qui sortent de Dieu, elle a vraiment donné son fruit : le Christ Jésus ; et elle continue à lui donner sa taille définitive, en contribuant à lui incorporer ses membres, les uns après les autres. C’est ce fruit qu’elle nous invite à goûter, et dans lequel nous trouverons la voie, la vérité et la vie.

LA MÉLODIE

C’est celle de l’offertoire Diffúsa est de la messe Me expectavérunt  du commun des Saintes Femmes, et aussi de la Purification de Notre-Dame, l’incise finale exceptée, qui, elle, est empruntée à la fin de l’Offertoire Bónum est du Dimanche de la Septuagésime.

L’adaptation est excellente car, ici et là, c’est le même chant d’amour extasié. En effet, ce que Notre-Dame chante ici dans les deux premières phrases, ce n’est pas tant elle-même, que la  sagesse éternelle ; après l’Évangile on peut préciser encore plus : c’est le Christ, son fils, qu’elle porte en elle : In me. Elle le contemple, ravie, après le  départ de l’ange, et c’est la joie de sa contemplation qu’elle livre dans cette mélodie presque immobile sur la dominante, fixe comme la pensée sur l’objet qui la fascine, planant au-dessus de la matière, du temps, du mouvement ; mais si vivante ! En effet sous cette immobilité d’extase, vibre une ardeur qu’on sent partout latente ; elle monte sur grátia après avoir mis  sur le pressus  de me un accent d’indicible bonheur, elle anime, comme d’un souffle délicat, les ondulations si fines des tristrophas et des distrophas répercutées de la seconde phrase et c’est encore elle qui fait l’envol gracieux de virtútis.
La troisième phrase demeure dans la même atmosphère. Aussi bien la contemplation est la même ; Notre-Dame en se chante ici que dans le fruit béni qu’elle a produit. Elle laisse sa paix heureuse s’épanouir sur rosa, le mot du jour, en un motif splendide et la berce, pour finir, sur les beaux rythmes de fructificávi après avoir évoqué  avec tendresse sur rívos aquárum la miséricorde infinie du Seigneur qui l’a plantée en une terre si féconde.

Il n’y a rien à ajouter à ce qui a été conseillé pour l’Offertoire du 2 Février. La troisième phrase, qui est propre à l’Offertoire d’aujourd’hui, est tellement dans le style des autres que les mêmes conseils valent pour elle. On veillera seulement à envelopper fructificávi dans un legato serré, donnant une certaine durée aux la de la syllabe ca, tout en les soulevant bien.

COMMUNION : Floréte, flores, quasi lílium

Fleurissez, fleurs, comme le lis, et exhalez des parfums, et poussez des tiges gracieuses. Chantez un cantique et bénissez le Seigneur. Eccli. XXXIX, 19.

Cette invitation de la Sagesse à développer notre activité surnaturelle pour produire le fruit que Dieu attend de nous prend un sens précis dans le cadre liturgique. La fleur qu’il faut fleurir c’est le rosaire. De ces guirlandes d’Ave, qui s’enroulent en frondaisons, monte le parfum d’amour que le Seigneur accepte ; et le cantique, c’est le Glória qui bénit le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

LA MÉLODIE

L’original est la Communion Confundántur supérbi de la messe Loquébar du commun d’une vierge martyre. L’intonation avec ses rythmes binaires qui s’épanouissent sur la belle cadence de flóres est gracieuse ; de même la retombée sur odórem. Sur et frondéte, commence un crescendo qui monte discret d’abord puis, après la grande barre, ardent sur collaudáte. C’est l’invitation à la louange. Elle est pressante sur la double note et le pressus. Elle se détend ensuite avec beaucoup de grâce sur cánticum. La détente prend toute l’incise suivante, donnant à la mélodie dans le grave une très belle nuance de recueillement.

Balancez les rythmes de l’intonation. Après le retard discret de flóres, repartez a tempo, dans un mouvement léger. Retenez quelque peu odóremCrescendo discret sur grátiam et, par delà la grande barre, sur collaudáte ; la double note est une bivirga épisématique. Rattachez benedícite à cánticum. La cadence finale, très balancée et élargie.

Un ami choriste nous a adressé des commentaires de cette antienne de communion Florete flores qu’il a rédigés spontanément, à l’écoute de cette pièce et, nous précise-t-il, sans prétention. Les voici…

Antienne de communion : Floréte flores 

Au début une clivis lance un mouvement assez doux, recueilli, mais le podatus qui suit doit être très aigu pour montrer la floraison, comme une fleur qui grandit et éclot.

Le mot flores est développé et revient dans la douceur gracieuse de la clivis initiale de flores car cette floraison unique se situe parmi plusieurs fleurs, mais celle-ci (celle de la Sainte Vierge) était unique.

quasi lílium : Là nous y sommes ! Le saut de quinte ne suffit pas à montrer la hauteur de cette fleur et son aspiration vers les cieux qui l’ont créée : le motif qui suit dans le torculus montre que cette fleur là atteint les nuages, les hauteurs où siègent les anges et autres créatures célestes.

et date odórem (Exhalez votre parfum) : l’incise est très sobre mais part des cieux (nous atteignons deux fois le La) juste un léger développement sur odórem pour « montrer que son parfum n’est pas celui d’un petit flacon ». Mais surtout la mélodie revient dans la douceur et la légèreté des tons de flores.

et frondéte in grátiam (Croissez en grâces) : Nous repartons d’un Do sur des neumes très simples, croissant progressivement pour revenir sur les hauteurs angéliques dans grátiam.

Nous lançons un mouvement qui va s’épanouir sur l’incise suivante.

La deuxième phrase crée tout de suite l’apex général de la pièce : chantez un cantique. La mélodie monte au , dépassant l’octave, elle atteint le paradis. La Fleur dont il est question se joint aux chants célestes, aux chants au-dessus des cieux, au-dessus de ce que nous pouvons voir. Le pressus sur l’accent et la finale te de collaudáte ne sont pas chantées par le chœur mais par les anges qui se penchent sur la terre en voyant cette fleur grandir. Ne pas pousser ce Do-Do Ré-Do-Do-La en partant d’en bas, mais chanter ce pressus en crescendo et surtout la clivis avec une extrême délicatesse, le Ré comme posé par le Ciel. La voix se pose venue du Ciel.

et benedícite Dóminum : La mélodie est on ne peut plus simple ; elle revient dans la douceur modale du début, seul le Do est un neume complet, en tierces montante et descendante absolument symétrique, montrant bien cette plénitude, plénitude du Bon Dieu. Le développement sur la finale num paraît du coup presque là uniquement pour l’esthétique musicale, comme s’il avait bien fallu mettre quelques notes.

in opéribus (dans ses œuvres) : le neume principal est le salicus en tierce majeure. Mais il paraît moins à l’aigu que le podatus de floréte, car dès avant même ce salicus nous partons du Do pour monter : Do Ré Fa. Le mot se poursuit en binaires très sobres. Et surtout pas développée ou importante sur bus de opéribus, qui n’est qu’une terminaison conjugale. On aurait presque pu chanter in óperis, et non pas in opéribus .

Suis : Retour à la mélodie douce, gracieuse, recueillie. Développée, en une clivis épisémée et un scandicus. Ce mot là peut durer plus que le temps des notes !

Père Chevrier, apôtre des ouvriers de Lyon

Aymeric Pourbaix et Véronique Jacquier reçoivent le père Jean-François Thomas dans Les Belles figures de l’Histoire:

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