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Le sénateur Stéphane Ravier quitte Reconquête!

Dans un entretien accordé ce matin à BFM Marseille, le sénateur des Bouches-du-Rhône indique ne plus être adhérent du mouvement fondé par Éric Zemmour.«Je n’appartiens à plus aucun mouvement national», et se présente désormais sous la bannière de son parti local, «Marseille d’abord».

Pendant les législatives, le sénateur, proche de Marion Maréchal, avait soutenu la démarche de cette dernière de bâtir l’union des droites.  Bras droit historique de Stéphane Ravier, Antoine Baudino a démissionné de son poste de chef départemental de Reconquête! dans les Bouches-du-Rhône.

Stéphane Ravier aspire à «une union des droites» pour les municipales de 2026.

L’église de l’Immaculée-Conception à Saint-Omer est partie en fumée

Gérald Darmanin indique qu’une enquête est en cours sur les causes du sinistre :


L’évêque célèbrera une messe :

Pas-de-Calais : l’église de Saint-Omer en flammes

Un incendie s’est déclaré dans la nuit de dimanche à lundi au cœur de l’église de l’Immaculée-Conception, à Saint-Omer (Pas-de-Calais). L’intervention des pompiers a commencé à 4 heures du matin. Le feu s’est propagé à la nef latérale et centrale, puis à la toiture et au clocher, qui se sont effondrés. Le feu a été circonscrit vers 7h15.

L’Église avait été restaurée en 2018.

“Tout comme la trahison de Judas Iscariote il y a près de deux mille ans, la trahison actuelle émane même des personnes qui se trouvent au cœur de l’Eglise”

Jeanne Smits a traduit une lettre de Mgr Strickland, évêque émérite de Tyler aux Etats-Unis, publiée le 23 août :

Chers frères et sœurs dans le Christ,

Me voici une nouvelle fois pressé de vous écrire et de vous encourager à rechercher une vie plus profondément enracinée dans le Cœur Sacré de Jésus-Christ.

A l’heure où ces lignes seront publiées, un an aura passé depuis que j’ai écrit ma première lettre, mise en ligne le 22 août 2023, jour de la fête de Marie Reine. Je crois sincèrement que ladite lettre fut inspirée par la Providence divine, et un an plus tard, le propos principal de celle-ci est d’exhorter, voire de supplier, chacun d’entre nous de commencer à voir la main de Dieu dans tout ce qui survient actuellement dans l’Eglise et dans le monde.

Ma lettre d’il y a un an portait sur le synode sur la synodalité, toujours en cours, qui devait commencer en octobre 2023. Elle a été suivie de sept lettres où j’approfondissais les inquiétudes que j’avais exprimées dans cette première lettre. Comme vous êtes nombreux à le savoir, j’ai continué à écrire ces lettres sous l’impulsion de l’Esprit Saint. Je précise que je ne prétends pas avoir reçu une quelconque révélation spéciale. Ma foi profonde et mon amour pour Jésus-Christ m’ont simplement poussé à ouvrir les yeux sur ce qui se passe autour de nous.

Cet appel à « ouvrir les yeux » est au cœur de la lettre que vous avez sous les yeux. J’ai fait tout mon possible pour exhorter tous ceux qui ont lu ces lettres à voir la corruption et les puissantes forces du mal qui nous poussent lentement mais sûrement vers une calamité dévastatrice. Je ne souhaite pas être un « prophète de malheur », mais je crois que je dois m’exprimer et mettre en évidence le mal qui s’empare de notre monde et de l’Eglise. Au point où nous en sommes, je suis obligé de dire que nous DEVONS ouvrir les yeux avant qu’il ne soit trop tard !

Notre système politique national, le Vatican et de trop nombreuses organisations ayant de l’influence dans le monde sont engagés au service d’un programme qui n’est rien de moins qu’une trahison de Jésus-Christ et de son Eglise, version XXIe siècle. Tout comme la trahison de Judas Iscariote il y a près de deux mille ans, la trahison actuelle émane même des personnes qui se trouvent au cœur de l’Eglise et de l’Etat. Nous devons ouvrir les yeux devant ces assauts contre le corps mystique du Christ afin de demeurer dans le Christ, qui est la Vérité incarnée, et d’embrasser le salut qu’il a gagné pour nous sur la Croix. Nous devons également nous efforcer de conduire autant d’autres âmes que possible à la plénitude de la vérité qui ne se trouve qu’en Notre-Seigneur Jésus-Christ et qui est préservée par son Epouse, l’Eglise catholique. Les tentatives visant à justifier cette trahison contemporaine du Christ ont perdu tout semblant de crédibilité. Nous devons reconnaître qu’une main maléfique toutes ces forces disparates – et qu’il s’agit ni plus ni moins de la main de Satan, le prince des ténèbres.

Au moment d’écrire ces lignes, peu après le 15 août, solennité de l’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie, nous découvrons les informations concernant la mort de Sœur Agnès Sasagawa, la voyante des messages, approuvés par l’Eglise, de la Bienheureuse Vierge Marie à Akita, au Japon, en 1973. J’insiste sur le fait que je ne prétends pas avoir une connaissance spéciale de ses messages, mais je ne crois pas qu’une révélation spéciale soit nécessaire pour comprendre le contenu de ces messages. Si nous regardons simplement les messages d’Akita avec les yeux de la foi, nous devons aboutir à la conclusion que ce que nous voyons dans le monde d’aujourd’hui correspond à ce qui a été prédit dans ces messages.

Les messages d’Akita nous avertissent gravement de ce que nous voyons se dérouler sous nos yeux. Non seulement nous voyons des cardinaux s’opposer à d’autres cardinaux, mais nous voyons aussi des évêques s’opposer à des prêtres et le pape s’opposer à des cardinaux. Nous voyons des blasphèmes contre Notre Seigneur et notre Sainte Mère et des attaques contre la doctrine émanant des bureaux du Vatican, le pape François restant silencieux ou donnant son approbation tacite de par son absence d’action.

Les messages d’Akita nous rappellent également les messages de la Vierge à Fatima en 1917. Dans ces messages, Notre Dame avertissait que les erreurs de la Russie, où il faut inclure la franc-maçonnerie dans laquelle le communisme avait trouvé son origine, se répandraient dans le monde entier tant que la Russie ne serait pas consacrée à Son Cœur Immaculé de la manière qu’elle a décrite, c’est-à-dire lors d’une cérémonie publique par le pape, en union avec tous les évêques du monde. Cela n’a jamais été fait en totale conformité avec les instructions de Notre Dame. En outre, Notre Dame avait expressément demandé que le troisième secret de Fatima fût révélé en 1960, mais il fut au contraire occulté, et il y a de nombreuses raisons de douter que le troisième secret n’ait jamais été divulgué dans son intégralité.

Le futur pape Pie XII, 31 ans avant le début du concile Vatican II, a prononcé ces mots : « Je suis obsédé par les confidences de la Vierge à la petite Lucie de Fatima. Cette obstination de la Bonne Dame devant le danger qui menace l’Eglise, c’est un avertissement divin contre le suicide que représenterait l’altération de la foi, dans sa liturgie, sa théologie et son âme. (…) J’entends autour de moi des novateurs qui veulent démanteler la Chapelle Sacrée, détruire la flamme universelle de l’Eglise, rejeter ses ornements, lui donner le remords de son passé historique. (…) Un jour viendra où le monde civilisé reniera son Dieu, où l’Eglise doutera comme Pierre a douté. Elle sera tentée de croire que l’homme est devenu Dieu, que son Fils n’est qu’un symbole, une philosophie comme tant d’autres, et dans les églises les chrétiens chercheront en vain la lampe rouge où Dieu les attend, comme Marie-Madeleine, pleurant devant le tombeau vide : “Où l’ont-ils mis ?” »

Ces paroles étaient certes prophétiques car, depuis Vatican II, nous avons assisté à une tentative de « mise à jour de la foi » par l’éloignement de l’Eglise du dépôt de la foi, qui ne peut être ni modifié ni amendé. Il est facile de comprendre pourquoi la révélation du troisième secret de Fatima devait avoir lieu en 1960 et pourquoi il fut occulté par ceux qui avaient l’intention de changer ce qui ne pouvait l’être. Le cardinal Ratzinger, avant de devenir le pape Benoît XVI, a déclaré que le troisième secret faisait référence à des « dangers menaçant la foi » et a établi un parallèle entre le message de Fatima et celui d’Akita. Le cardinal Mario Luigi Ciappi, qui avait lu le troisième secret, a déclaré que la Vierge avait dit que l’apostasie partirait du sommet. Padre Pio, à propos du troisième secret, a parlé d’une « fausse Eglise » et d’une « grande apostasie » qui se produirait après 1960. Cependant, lorsque le prétendu troisième secret a été publié en 2000, celui-ci ne disait rien à ce sujet.

En 2019, le pape François, interrogé sur la raison pour laquelle Dieu « permet » tant de religions dans le monde, a répondu qu’« il y a beaucoup de religions ; certaines naissent de la culture, mais elles regardent toujours le ciel, elles regardent Dieu ». Il a ajouté : « Ce que Dieu veut est la fraternité entre nous », et : « Nous ne devons pas avoir peur de la différence. Dieu a permis cela. » Cependant, s’il n’y avait vraiment aucune différence entre les religions du monde, et si ce que Dieu voulait était seulement « la fraternité entre nous », on pourrait en conclure que l’Eglise catholique n’est plus la seule vraie religion, et qu’elle n’est pas en effet l’arche de notre salut. Or, nous savons que cela n’est pas la vérité. C’est pourquoi nous devons nous inquiéter des paroles rapportées de la Vierge au sujet d’une apostasie qui commencerait au sommet.

En conclusion, je dois clamer haut et fort que le fait d’ignorer les demandes et les avertissements de notre Sainte Mère à Fatima et à Akita a mis l’Eglise et le monde dans une situation extrêmement périlleuse. Je n’écris pas ces mots forts sur Fatima et Akita pour ébranler votre foi, mais au contraire avec le fervent espoir que vous vous éveillerez à la nécessité pour nous de nous repentir, de confesser nos péchés et de nous accrocher farouchement aux deux colonnes de la foi que saint Jean Bosco a vues en songe de façon si claire et prophétique en 1862 : ces piliers que sont Notre Seigneur eucharistique et sa Mère, la Bienheureuse Vierge Marie. Je prie pour que notre réponse à tous ces troubles et à ce mal qui sévissent aujourd’hui nous permette de trouver une foi et une espérance plus profondes en Notre Seigneur. Nous ne devons jamais quitter l’Epouse du Christ, mais nous ne pouvons pas non plus rester silencieux lorsque d’autres tentent de la changer ou de la transformer en une caricature du vase de salut qu’elle a vocation à être.

Aucun d’entre nous n’a le pouvoir d’empêcher la catastrophe, mais nous pouvons et devons nous préparer spirituellement à tout ce qui peut arriver. Nous devons impérativement nous assurer de rester toujours en état de grâce et d’accepter tous les actes de réparation possibles avant qu’il ne soit trop tard.

Inspirons-nous de Josué 24:15 : « Moi et les miens, nous voulons servir le Seigneur. »

Que Dieu tout-puissant vous bénisse et que la Bienheureuse Vierge Marie, notre Mère et notre Reine, intercède pour vous et vous conduise toujours à son Fils.

Mgr Joseph E. Strickland

Evêque émérite, diocèse de Tyler

La réforme de Paul VI a fait subir une sorte d’involution à la lex orandi : la nouvelle expression cultuelle du sacrifice eucharistique étant en régression par rapport à celle que Trente avait consacrée

De l’abbé Claude Barthe sur Res Novae :

Ceux qui se consacrent à la défense des choses traditionnelles (liturgie, catéchisme, résistance à des doctrines délétères) hésitent souvent à dire qu’on se trouve présentement en face d’une situation ecclésiale atypique. Spécialement pour la liturgie. Même s’ils affirment que ce n’est pas pour des raisons de sensibilité mais de foi qu’ils célèbrent l’ancienne, ils pensent qu’ils peuvent efficacement défendre leur prise de position en face des tenants de la liturgie nouvelle comme un légitime libre choix. Il est vrai que des argumentations de ce type peuvent fonctionner assez bien auprès de l’opinion catholique en général, pour laquelle le libéralisme est devenu un horizon indépassable ; mais qu’il soit permis de profiter tactiquement de cet état d’esprit ne veut pas dire qu’on doive le justifier.

Il leur arrive même paradoxalement de gauchir la doctrine traditionnelle pour la défendre. Nous pensons à la réduction à l’extrême de la doctrine de l’obéissance due aux autorités ecclésiastiques et à leurs enseignements. Puisqu’en bien des points, actuellement, la soumission aux autorités est intenable en conscience, ils en viennent pratiquement à affirmer que le libre examen était la doctrine commune de l’Église, chacun décidant de ce qui est catholique au nom de la « tradition » dont chacun est finalement le dépositaire. Ou bien encore ils procèdent à l’évidage de la doctrine de l’infaillibilité romaine en assurant que le Premier Siège a fréquemment émis des doctrines hétérodoxes. Autrement dit l’anormal de ce qui advient présentement est reporté sur l’Église de toujours[1]. Et les antimodernes deviennent des modernes.

Nous ne voulons traiter ici que d’arguments concernant la défense de la messe traditionnelle. Spécialement, nous voudrions en considérer deux souvent utilisés pour justifier la libre option en faveur du missel traditionnel :

  1. L’invocation de la bulle Quo primum de 1570, en ce qu’elle porte que le missel qu’elle promulgue pourra être utilisé « à perpétuité ».
  2. Et la mise en avant du fait que l’Église a toujours reconnu la légitimité d’une diversité de rites.

Ils ont dans leur principe toute leur pertinence, mais à condition d’éviter d’en user comme si les circonstances qui commandent leur emploi habituel étaient celles d’aujourd’hui :

« Ce missel [le missel tridentin] pourra être suivi […] à perpétuité » (bulle Quo primum)

Il faut replacer la prescription de saint Pie V dans son contexte. Ses deux bulles concernant le bréviaire et le missel prises en application des volontés du Concile de Trente, visaient à établir la prééminence des livres de la Curie romaine sur tous les usages particuliers du monde latin, lesquels pouvaient cependant subsister s’ils pouvaient prouver une ancienneté de 200 ans. « À perpétuité », tout clerc romain devait utiliser le missel et le bréviaire romain promulgué par le pape. Ou, s’il se trouvait dans Église locale au sein de laquelle, depuis deux cents ans au moins et de manière continue, un missel ou un bréviaire particuliers avait été utilisés, il pouvait cependant « à perpétuité » utiliser le livre romain (avec cette précision, pour l’Office, s’il devait être psalmodié au chœur, qu’il fallait évidemment qu’une règle commune soit fixée par l’évêque et les chanoines).

De fait, la plupart des diocèses et des congrégations du monde latin pouvait établir que leurs livres propres, notamment dans les cathédrales et collégiales, remontaient au-delà du XIVe siècle. Cependant, évêques et chapitres préférèrent pour la plupart s’aligner sur le bréviaire et le missel, et ce en partie pour des raisons d’économie et de commodité de librairie, car il était difficile et onéreux de faire éditer des livres diocésains. On adopta donc généralement les livres romains y compris dans un premier temps en France (ce n’est que dans le dernier tiers du XVIIe siècle qu’on invoqua le droit à des livres diocésains particuliers, qualifiés plus tard de « néo-gallicans », à commencer par le bréviaire de Vienne en 1678).

Pouvait-on d’ailleurs, en dehors du rite wisigothique ou mozarabe, conservé en quelques lieux d’Espagne, parler véritablement, à propos des églises diocésaines ou religieuses qui conservèrent leurs usages, de rites latins non romains ? Seul le rite ambrosien, bien que très proche du romain, avait des particularités suffisamment importantes pour être qualifié de rite spécifique. Ce n’était pas le cas des rites lyonnais[2], chartreux, dominicain, prémontré. Pas plus que les usages de beaucoup de cathédrales, de sanctuaires, d’Ordres religieux qui avaient un certain nombre de messes, de préfaces, d’hymnes, de séquences propres.

Les deux textes de saint Pie V portaient donc :

  • La Bulle Quod a nobis, du 7 juillet 1568, pour la publication du bréviaire romain : « Sauf la susdite institution ou coutume dépassant deux cents ans […], tous ceux qui doivent dire et psalmodier les Heures canoniques, selon la coutume et le rite de l’Église romaine […] seront désormais absolument tenus à perpétuité de dire et de psalmodier les Heures de jour et de nuit, selon les prescriptions et l’ordonnance de ce Bréviaire romain. »
  • La Bulle Quo Primum, du 14 juillet 1570, pour la publication du missel romain : « Nous concédons et accordons que ce même missel pourra être suivi en totalité dans la messe chantée ou lue, dans quelque église que ce soit, sans aucun scrupule de conscience et sans encourir aucune punition, condamnation ou censure, et qu’on pourra valablement l’utiliser librement et licitement, et cela à perpétuité. »

Mais si la suprématie de l’usage du bréviaire et du missel romain était établie « à perpétuité », et malgré la clause par laquelle le pape stipulait « que jamais rien ne soit ajouté, retranché ou modifié » au missel qu’il venait d’éditer, Rome s’est toujours reconnue libre de réviser les livres qu’elle donnait ainsi à tous les prêtres latins, s’agissant toujours de modifications modestes. Malgré les modifications, bréviaire et missel étaient considérées comme restant en substance les éditions tridentines de saint Pie V, comme les bulles Quod a nobis et Quo primum toujours imprimées en préface l’attestaient. On ne cessa d’imprimer le texte de la bulle Quo primum en tête du missel qu’en 1965, dans le premier missel de la réforme de Paul VI.

Les successeurs immédiats de Pie V, Clément VIII, pape en 1592, et Urbain VIII, pape en 1623, apportèrent donc des révisions (latin de la Vulgate pour épîtres et évangiles, offices nouveaux). Outre les fêtes de nouveaux saints, il y eut aussi à diverses reprises des adjonctions de messes et de préfaces nouvelles (à savoir la préface des défunts, celle de saint Joseph, celle du Sacré-Cœur, celle du Christ-Roi et, sous Pie XII, celle de la Messe chrismale, le jeudi saint). Il faut aussi savoir qu’une importante création latine liturgique (messes, proses, hymnes) continua à exister jusqu’à la Révolution et s’insérait sans problème dans des liturgies locales. Le cardinal de Bérulle composa ainsi un Office de Jésus pour le 28 janvier, jour de la fête fixée par lui pour la Congrégation de l’Oratoire de Jésus, et pour l’octave de cette fête, sans que personne ne trouvât à y redire. Il faudra attendre le XIXe siècle pour que les ajouts et modifications liturgiques relèvent exclusivement de Rome.

Les plus importantes modifications du bréviaire et du missel eurent lieu au XXe siècle : saint Pie X bouleversa la distribution des psaumes pour retrouver la récitation des 150 psaumes par semaine et assura plus fortement la primauté du temporal sur le sanctoral (ce qui touchait aussi au missel) ; et Pie XII réforma la Semaine Sainte en allégeant les cérémonies et en rétablissant la « vérité des heures » (messe du jeudi saint le soir, et cérémonie du vendredi saint l’après-midi) rendue possible grâce à l’assouplissement de la discipline du jeûne eucharistique. Pour ces deux réformes de Pie X et de Pie XII, on a certes pu regretter la disparition de quelques vénérables textes ou usages, mais jamais personne ne contesta que, sur le fond et la forme, le bréviaire et le missel cessaient d’être des livres tridentins.

La concession « à perpétuité » des livres de 1568 et 1570 n’a donc pas empêché des variations, dont certaines furent importantes, sans être des bouleversements. La justification du non-usage de la messe nouvelle ne peut donc qu’être une justification de fond soulignant qu’elle constitue un bouleversement :

  • Une justification théologique faisant valoir que la nouvelle messe affaiblit l’expression du sacrifice eucharistique et spécialement l’expression de la doctrine de la messe comme sacrifice propitiatoire.

C’est aussi, en réalité, le motif pour lequel Joseph Ratzinger a légalisé la subsistance de l’ancienne liturgie sanctionnée par les textes de 1984 (Quattuor abhinc annos), 1988 (Ecclesia Dei adflicta)et 2007 (Summorum Pontificum). Sans s’expliquer jusqu’au bout, il a en effet critiqué le mode violent et radical de la transformation opérée : « On démolit le vieil édifice pour en construire un autre, certes en utilisant largement le matériau et les plans de l’ancienne construction »[3].

  • Une justification juridique expliquant que le nouvel Ordo Missæ n’est pas une lex orandi à strictement parler, une loi proprement ditetout simplement parce que calquant, toutes choses égales le pastoral du concile Vatican II, ce nouvel Ordo très fluide et aussi peu ritualisé que possible ne se reconnaît à lui-même qu’une autorité relative (ce qui est en soi un problème de fond). En effet, il comporte une infinité de variantes et de choix possibles dans ses rites et ses formules, y compris pour les plus importantes, comme la prière eucharistique.

Essentiellement, on est en présence d’une autre messe, différente de la messe romaine traditionnelle sur des points importants. Cette précision donnée, véritablement fondamentale, on peut donc parfaitement se prévaloir, mais dans un tout autre contexte que celui de 1570 et en faisant une utilisation que Quo primum n’avait évidemment pas prévue, de la possibilité d’user « à perpétuité » du missel romain traditionnel (sauf usage de missels traditionnels d’autres rites ou d’autres usages latins, missel ambrosien traditionnel, lyonnais traditionnel, mozarabe traditionnel, dominicain traditionnel, etc.[4])

Il est hautement probable que Summorum Pontificum, en 2007, en qualifiant d’usus antiquior la liturgie ancienne,fasse référence implicite à la règle fixée par la bulle Quo primum qui autorisait la survivance des usages pouvant prouver deux cents ans d’existence. Sauf qu’il ne s’agissait pas là d’une survivance pour une Église particulière ou un ensemble d’Églises particulières, mais virtuellement pour toute l’Église romaine. Ainsi, c’est le missel promulgué par Quo primum qui profitait à son tour lui-même de l’exception d’antiquité prévue par cette bulle…

L’Église a toujours reconnu la légitimité d’une diversité de rites

Cet argument, finalement proche du précédent, se fonde sur le fait qu’il a toujours existé une diversité de rites tous reconnus comme catholiques, même s’ils n’ont pas la normativité du rite de l’Église de Rome, pure de toute erreur.

Le raisonnement consiste à dire que, de même que le rite romain a toujours coexisté avec des rites distincts, orientaux, ou latins (mozarabe, ambrosien), et que d’ailleurs, après la promulgation du missel de 1570, des Églises ont conservé des missels si elles pouvaient prouver qu’ils avaient plus de deux cents d’usage, de même le missel de Paul VI peut coexister avec le missel tridentin.

Mais cette coexistence d’un même rite dans son état antérieur et dans son état postérieur est sans exemple dans l’histoire. À moins que l’on convienne que la liturgie de la réforme de Paul VI est un nouveau rite, ou autre chose qu’un rite. En effet, toute réforme d’un rite fait normalement que le nouvel état s’impose à la place de l’ancien si le nouvel état est donné comme obligatoire[5]. Ainsi, dans le rite romain et dans le droit canonique moderne, depuis les éditions tridentines, les livres utilisés pour le culte doivent être conformes à ceux imprimés par la Congrégation compétente et promulgués par décret. On parle d’éditions typiques, qui sont comme des étalons, une nouvelle édition typique remplaçant purement et simplement l’édition typique précédente. Dans la liturgie traditionnelle, la dernière édition typique du bréviaire est du 4 février 1961, celle du missel du 23 juin 1962, celle du rituel de 1952, celle du cérémonial des évêques de 1886, celle du pontifical de 1961 et 1962 selon les volumes.

Comme d’une édition typique à la suivante les modifications étaient minimes (sauf celles du bréviaire de 1911 et de la Semaine Sainte de 1951-1955, dont on a parlé plus haut, et dont il faut convenir que l’ampleur a préparé de fait les esprits à une bien plus ample réforme), elles s’imposaient sans difficulté : personne n’eût imaginé refuser de fêter le Christ-Roi au dernier dimanche d’octobre après l’instauration par Pie XI de cette nouvelle fête du Seigneur. Et il ne serait vraiment jamais venu à l’idée de personne de considérer un missel romain édité sous Léon XIII comme un missel distinct de ceux édités sous Pie XI ou Pie XII.

Pour apporter quelques nuances, on peut dire cependant qu’une sorte de traditionalisme éclectique peut avoir son intérêt pour retrouver les  immenses pans d’usages locaux, de pièces, de textes, d’interprétations que la romanisation tridentine et surtout les restaurations d’après la Révolution française ont fait tomber dans l’oubli. La reconstruction du XIXe siècle s’est en effet faite uniquement autour des livres romano-solesmiens. Il est assurément excellent de faire revivre tout ce trésor de pièces, d’usages et de répertoires musicaux traditionnels de cathédrales et d’abbatiales. Ainsi, le musicien hongrois Laszlo Dobszay (1935-2011), critique virulent de la nouvelle liturgie[6], a œuvré avec le Capitulum Laicorum Sancti Michaelis Archangeli (CLSMA) à la récupération de trésors oubliés de la liturgie latine hongroise. C’est dans ce cadre que peut éventuellement avoir lieu, en certains lieux, la remise en valeur prudente de la Semaine Sainte d’avant la réforme de 51-55.

En tout cas, jusqu’à la situation liturgique présente, le nouveau, fort modeste encore une fois et dans la parfaite continuité de l’ancien, remplaçait la part d’ancien qu’il modifiait. Ici encore, pour justifier de manière parfaitement cohérente la possibilité de choisir le missel antérieur au Concile, il faut donc le faire sur le fond :

  • Théologiquement, en constatant que le nouvel Ordo Missæ, « si l’on considère les éléments nouveaux, susceptibles d’appréciations fort diverses, qui y paraissent sous-entendus ou impliqués, s’éloigne de façon impressionnante, dans l’ensemble comme dans le détail, de la théologie catholique de la sainte messe telle qu’elle a été formulée à la XXe session du Concile de Trente »[7]. Ou au moins en constatant avec Joseph Ratzinger que « le vieil édifice » a été démoli « pour en construire un autre »[8].
  • Juridiquement, en exposant que Nouvel Ordo Missæ ne se veut pas davantage précision intangible de la lex orandi que Vatican II ne se présente comme explicitation indiscutable du dogme.

On peut donc bien invoquer l’existence traditionnelle de coexistence de divers rites dans l’Église, avec cette précision que dans le cas présent on est en présence d’une liturgie nouvelle qui entend prendre la suite de la liturgie ancienne en amoindrissant l’expression de points doctrinaux substantiels dans les rites et les textes. Ce qui signifie que la réforme de Paul VI a créé une situation liturgique atypique, dans la mesure où le progrès qu’elle voulait accomplir a tout au contraire fait subir une sorte d’involution à la lex orandi, la nouvelle expression cultuelle du sacrifice eucharistique étant en régression par rapport à celle que Trente avait consacrée.

Abbé Claude Barthe

Marseille : les agresseurs d’une élève de CM1 ne sont pas poursuivis

Le 7 juin, Synda, élève de CM1, a été la cible d’une véritable descente dans la cour de récréation du Square Michelet, une école élémentaire publique du 9e arrondissement de Marseille. Harcelée depuis plusieurs mois par des camarades de classe, l’élève avait été prise à partie pour une simple histoire de «paquet de bonbons» par un groupe de cinq élèves emmenés par un «meneur» de CM2.

Le garçon avait alors fondu sur la victime avec ses complices, la rouant de coups de poing et de pied avant de la faire chuter à terre. Alors qu’elle se trouvait au sol, les élèves s’étaient acharnés sur l’enfant, un agresseur sautant même à pieds joints sur sa tête «comme si c’était un ballon» selon des écoliers témoins de la scène. Synda avait même perdu connaissance quelques instants avant d’être conduite à l’hôpital. Les médecins lui avaient alors diagnostiqué un traumatisme crânien sévère associé à un syndrome de stress aigu.

Une plainte avait été déposée par la mère de la victime, plainte qui avait conduit à l’ouverture d’une enquête confiée au service local de police judiciaire (SLPJ) de la Division Sud de Marseille pour des faits de «violences en réunion» et de «harcèlement scolaire». Parmi les cinq élèves soupçonnés de l’agression, le «meneur» au comportement «inquiétant» a finalement fait l’objet d’une «retenue». Contre toute attente, le principal suspect a pu s’en sortir sans être inquiété. Ce dernier et les autres jeunes agresseurs de Synda ne feront pas l’objet de poursuites pénales, notamment en raison de leur jeune âge et de leur «irresponsabilité pénale».

Un revers particulièrement amer pour la fillette et sa mère, traumatisées par une agression qui laisse de nombreuses traces dans le quotidien de la famille. «Elle est entrée dans une dépression sévère après avoir subi un choc post-traumatique et elle est sous anxiolytiques. Elle n’arrête pas de faire des crises d’angoisse». Les harceleurs vivent à proximité directe de chez elle.

«Ma fille ne peut plus s’approcher de l’école. Je pensais que cela allait s’arranger, mais c’est de pire en pire. Ses psychiatres disent que tant qu’elle ne vivra pas un nouveau départ, elle ne pourra pas se reconstruire». «Elle se fait harceler en dehors de l’école. Cela a continué dans les centres commerciaux, aux abords de notre résidence. Les petits la narguent et se moquent d’elle».

La mère cherche donc à déménager. La victime est doublement victime.

Le «meneur» s’est vu infliger une simple «sanction» par la direction de son école : cinq jours d’exclusion de l’établissement. Merci à la justice française qui fabrique des criminels.

2 septembre : Bienheureux Martyrs de Septembre, victimes de la Révolution française 

Après la chute de la Monarchie le 10 août 1792, la fièvre monte à Paris. De nombreux suspects sont arrêtés : laïcs, prêtres séculiers, religieux, souvent réputés réfractaires, même si ce n’est pas le cas de tous. Environ 350 ecclésiastiques sont ainsi incarcérés, dont plus de la moitié sont étrangers à la capitale. Entre le 2 et le 5 septembre, des bandes armées d’hommes et de femmes envahissent les prisons parisiennes pour se livrer à l’exécution collective des détenus au couvent des Carmes, à l’abbaye de Saint-Germain, au séminaire Saint-Firmin, aux prisons de la Force, rue Saint-Antoine.

Le couvent des Carmes, avec son très vaste enclos, est le premier et le plus symbolique théâtre des tueries. Au témoignage de l’abbé Saurin, jésuite rescapé, le contraste est saisissant entre la sérénité qui règne au-dedans, parmi les ecclésiastiques prisonniers, groupés autour de trois évêques, et, au dehors, le hurlement de la foule, les canonnades, les roulements de tambour, et finalement, le 2, vers quatre heures du soir, le tocsin de Saint-Sulpice qui donne le signal aux émeutiers. La tuerie qui a commencé dans le jardin s’achève, après un simulacre de jugement, au pied du petit escalier faisant communiquer la chapelle, où les prisonniers ont d’abord reflué et se sont mutuellement donné l’absolution. « Je n’ai entendu se plaindre aucun de ceux que j’ai vu massacrés » écrira l’abbé de la Pannonie, blessé et rescapé de la tragédie des Carmes.

Parmi les trois mille victimes de septembre 1792, cent quatre-vingt-onze personnes mortes pour leur foi ont été béatifiées par Pie XI le 17 octobre 1926. Quatre-vingt-six prêtres étaient membres du clergé parisien. Les quatre laïcs et de nombreux religieux béatifiés appartenaient aussi à l’Église de Paris.

On peut vénérer ces béatifiés dans la crypte ossuaire érigée au XIXème siècle sous la chapelle de l’Église Saint-Joseph-des-Carmes (74, rue de Vaugirard, 6ème arr.).

« L’escalier du martyre » marqué d’une plaque Hic ceciderunt (« Ici ils tombèrent ») est aujourd’hui inclus dans le jardin du séminaire universitaire de l’Institut catholique.

1532 personnes sont massacrées à Paris dans le but de terroriser la population et de réduire les indécis ou les modérés au silence. C’est le début de la Terreur. Pendant quatre jours, des Parisiens, encouragés par quelques personnalités politiques (Danton, Marat, Fréron) massacrent sans pitié.

« Sans cette journée, la révolution ne se serait jamais accomplie […] il n’y aurait pas de Convention nationale. » (François Marie Algoud dans Histoire de la volonté de perversion de l’intelligence et de mœurs)

Comme le vote qui suit peut-il être encore considéré comme valide ? 90% des inscrits ne vont pas voter. Parmi les victimes sont assassinée des personnes qui auraient pu être gênantes lors du procès du Roi auquel les révolutionnaires pensent déjà.

Et le décret de béatification des Martyrs de septembre affirme :

« On ne pourra jamais assez déplorer ce noir et misérable fléau qui, à la fin du XVIII siècle, caché sous le nom mensonger de philosophie, avait perverti les esprits et corrompus les mœurs et rempli avant tout la France de meurtres et de ruines. L’âme est émue d’horreur au souvenir des inexprimables spectacles de cruauté et de barbarie qu’exhibèrent pendant la révolution française, des hommes impies et scélérats, à peine dignes de ce nom d’hommes : les temples sacrés dépeuplés, les signes sacrés de la religion catholique violés, des évêques, des prêtres, de pieux laïques immolés arbitrairement, pour avoir refusé de prononcer une formule de serment décrétée par la puissance laïque et ouvertement opposée aux droits de l’Eglise, à la liberté de conscience, ou pour s’être montrés moins bienveillants envers ces nouvelles institutions politiques.

Un Moyen-Age genré à Rocamadour…

Un lecteur en vacances en famille à Rocamadour, nous signale le Parc Durandal, à quelques mètres du sanctuaire, un spectacle équestre de chevalerie.

Ce fut en réalité un spectacle politique avec notamment un chevalier proclamé non-genré (qui bien sûr gagne le tournoi).

Ils salissent tout ce qu’ils touchent.

Allemagne : l’AfD remporte pour la première fois un scrutin régional

L’AFD a remporté son premier scrutin régional en Thuringe, dimanche 1er septembre. Le parti Alternative pour l’Allemagne obtient 32,8% des voix.

Dans la Saxe voisine, ce parti est au coude à coude avec les conservateurs de la CDU pour la première place, avec 30 % à 31,5 % des voix. Les sociaux-démocrates du chancelier Olaf Scholz enregistrent un nouveau revers électoral avec un score estimé entre 6,5 et 8,5 % dans ces deux régions.

Les Verts et les libéraux du FDP ne seraient plus représentés dans aucune des assemblées régionales. Un nouveau venu, le parti BSW, de l’ancienne égérie d’extrême gauche Sahra Wagenknecht, fait une percée spectaculaire, crédité de scores entre 12 et 16 % dans les deux Länder. Aussi bien l’AfD que le BSW ont un discours radical contre l’immigration.

Les élections dans les deux régions ont eu lieu un peu plus d’une semaine après le triple meurtre au couteau imputé à un Syrien à Solingen.

Le rectorat de Bordeaux reproche à un établissement catholique d’être… catholique

L’établissement l’Immaculée Conception (rien que son nom est une insulte à la République…), dans le centre de Pau, est la plus grande école privée sous contrat du Béarn. 4ème meilleur lycée privée de France, il s’est retrouvé dans le viseur de Libération en février dernier.

Cinq syndicats de l’enseignement avaient dénoncé en début d’année «le non-respect des obligations contractuelles qui lient l’ensemble scolaire Immaculée Conception-Beau Frêne de Pau à l’État» : confessions organisées durant le temps scolaire, cours d’instruction religieuse tenant du catéchisme (sic) avec des questions liées à l’existence de Dieu (re-sic) et une référence au «génocide vendéen» étaient notamment listées.

La rectrice Anne Bisagni-Faure a demandé des explications à la direction de l’établissement catholique dans un courrier daté du 31janvier puis a convoqué une mission d’inspection au mois d’avril. Le rapport a été adressé au début de l’été à Christian Espeso, le directeur, nommé en 2013 par Monseigneur Aillet. Le rectorat a relevé plusieurs manquements qui interrogent sur le devenir du contrat d’association qui lie cet établissement privé de 2500 élèves. Néanmoins le rectorat se veut rassurant :

«L’Immaculée Conception est un établissement de renom, performant et qui affiche des indicateurs de réussite très satisfaisants pour ses élèves. Il ne saurait donc être question de rompre son contrat d’association, mais seulement de s’assurer de son respect».

Le directeur a été convoqué à Bordeaux jeudi par le conseil académique dans le cadre d’une procédure disciplinaire. Christian Espeso était accompagné d’un avocat. À propos des confessions sur le temps scolaire, le directeur déclare :

«Même si c’était à titre exceptionnel, nous n’avions pas à procéder ainsi. J’ai convoqué mes collègues afin que cela ne se reproduise plus, sous aucun prétexte. La consigne est: confessions pendant les messes, en dehors du temps scolaire.»

La conférence donnée sur le temps scolaire par Reynald Secher avait été présentée par le rectorat comme «une approche révisionniste de l’Histoire». Christian Espeso a dénoncé un «procès d’intention» et a rappelé le parcours universitaire de l’intervenant.

Enfin, les questions posées à des élèves de seconde, comme «quelle est la science qui parvient avec certitude à l’existence de Dieu?», relèvent de la transmission et non d’un quelconque prosélytisme.

«On a le droit d’être d’accord ou pas, ce sont des débats intéressants. Nous pensons que l’école peut permettre d’affronter la question de Dieu avec sa raison.»

«Nous ne sommes pas là pour que les enfants deviennent les soldats de ceci ou cela mais pour leur transmettre une culture –les grands auteurs, les grands penseurs– grâce à laquelle ils pourront librement décider».

Le conseil de discipline débuté à 14 h 30 s’est achevé à 0 h 20. L’avocat indique :

« Nous avons fait la démonstration, point par point, de l’absence de griefs sérieux dans le rapport de l’inspection. La durée exceptionnelle de ce conseil a permis à chacun de s’exprimer et sans doute de jeter un éclairage très différent des conclusions des inspecteurs. »

Les avocats ont produit une quarantaine de pages de conclusions afin de répondre aux trois difficultés majeures soulignées par les inspecteurs : les potentielles entorses à la laïcité, le management du directeur et le cas d’un professeur qui conteste son traitement.

Le conseil académique de l’Education nationale (CAEN) a émis un avis, dont va tenir compte désormais la rectrice, Anne Bisagni-Faure. C’est elle qui décidera des suites à donner, à partir de cet avis et des éléments du dossier. Elle a promis une décision sous 10 jours.

De con côté le directeur communique aux parents :

Chers Parents,

Chers Élèves,

Vous avez appris par la presse ma convocation au rectorat. J’ai âprement défendu la réputation de l’Immaculée Conception, de ses professeurs, de son personnel, réfuté point par point la vacuité des trois griefs résultant de l’inspection administrative diligentée ce printemps, grâce aux nombreux collègues, parents, anciens élèves, présents physiquement ou par leurs attestations, grâce aussi à Maître Sagardoytho et Maître Ligney, sans égal. Nul n’est dupe de l’origine et de la finalité des articles calomnieux et malveillants parus par deux fois dans Libération depuis février.

Je serai là pour une rentrée encore plus belle que les autres dans le nouvel auditorium attenant au bâtiment du collège que nous inaugurons en cette rentrée, avec toujours ce même détour par la pensée d’Hannah Arendt, cette volonté de transmettre pour assumer notre responsabilité face au monde et à vos enfants.

Je reste concentré sur l’essentiel, mes élèves. Je vous enverrai prochainement ma lettre de rentrée.

En vous remerciant encore de votre confiance et de votre soutien sans faille,

Démographie : Médiapart se corrige

Article de septembre 2011 :

Article de septembre 2024 :

 

Nihil obstat du Dicastère pour la Doctrine de la foi à propos des apparitions de Notre-Dame à Pellevoisin

Dans une lettre du Dicastère pour la Doctrine de la Foi datée du 22 août, le cardinal Fernández a reconnu qu’il n’y avait pas d’objection aux apparitions de Pellevoisin (Indre) qui eurent lieu au cours de l’année 1876 :

« Notre Dame de la Miséricorde conduis-nous au Cœur du Christ »
Lettre à l’Archevêque de Bourges (France)
à propos de l’expérience spirituelle d’Estelle Faguette

Excellence,

Je vous écris volontiers au sujet d’Estelle Faguette et des messages relatifs à son expérience spirituelle, en relation avec « Notre Dame de la Miséricorde », à laquelle le sanctuaire de Pellevoisin (France) est dédié.

Au cours d’une maladie grave et incurable à Pellevoisin, Estelle Faguette a expérimenté la présence de la Vierge Marie qui lui a parlé à plusieurs reprises de l’amour de Jésus-Christ. Sa guérison, inexplicable du point de vue naturel, a été confirmée comme miraculeuse par l’archevêque de Bourges, le 8 septembre 1893, avec l’accord du Saint-Office.

Bien qu’il ne soit pas dans les habitudes de ce Dicastère de se prononcer sur le caractère surnaturel ou l’origine divine des phénomènes surnaturels et des prétendus messages, les paroles qu’Estelle attribue à la Vierge Marie ont une valeur particulière permettant d’entrevoir une action de l’Esprit Saint au cœur de cette expérience spirituelle.

En effet, les Souverains Pontifes ont autorisé, à plusieurs reprises, des gestes de dévotion liés à « Notre-Dame de la Miséricorde » ou à la « Mère Toute Miséricordieuse ». Je ne citerai que quelques exemples : en 1892, Léon XIII a accordé des indulgences aux pèlerins de Pellevoisin et, en 1900, il a reconnu le scapulaire du Sacré-Cœur. Benoît XV en 1915, recevant le scapulaire, déclara que « Pellevoisin a été choisi par la Sainte Vierge comme un lieu privilégié où elle répand ses grâces ». Le 9 septembre 1922, une messe votive à la Vierge fut autorisée pour la paroisse de Pellevoisin.

De nombreux et beaux fruits de foi et de charité sont nés autour du sanctuaire.

Les récits d’Estelle

Les récits frappent par leur simplicité, leur clarté et l’humilité. Estelle raconte les souffrances causées par sa maladie. Elle ne se targue pas d’un esprit chrétien de résignation. Au contraire, elle fait part de sa résistance intérieure à une maladie qui a bouleversé son projet de vie :

“Depuis plusieurs mois que j’étais malade, je souffrais beaucoup, non seulement de corps, mais aussi d’esprit […] Je ne pouvais me résigner à mourir, et à laisser derrière moi mes parents dont je suis le soutien, et ma petite nièce, que j’avais élevée” (App 1).

“Je dirai seulement qu’elle me fit de graves reproches que j’avais mérités. J’aurais voulu crier pardon ! Mais je ne le pouvais pas, ma peine était trop grande” (App. 2).

D’ailleurs, en évoquant son rétablissement qui interviendra par la suite, Estelle se sent obligée d’expliquer :

“Que ceux qui liront ces lignes, si elles méritent d’être lues, soient bien convaincus d’une chose, c’est que ce n’est pas pour mes propres mérites que la Sainte Vierge a obtenu de son Fils ma guérison ; c’est au contraire, pour faire voir à beaucoup que, malgré nos péchés, nous avons une Bonne Mère qui nous gâte et intercède pour nous” (App. 1).

Dans un message ultérieur, elle exprimera à nouveau sa résistance à la maladie et racontera qu’elle a écrit à la Vierge Marie :

“Voyez la douleur de mes parents, si je venais à leur manquer ; ils sont à la veille de mendier leur pain. Rappelez-vous donc de ce que vous avez souffert quand Jésus votre Fils fut étendu sur la Croix” (App. 3).

Ce dévouement généreux aux autres, cette vie consacrée à leur soin, est ce qui a le plus touché le cœur de la Vierge : “c’est ce qui m’a le plus touchée” (Ibid.). La Mère de Dieu sait reconnaître tout le bien qui se cache derrière nos paroles.

Paroles de miséricorde, de réconfort et de guérison

Les récits d’Estelle sont brefs et les paroles de Marie à son endroit le sont encore plus :

“Ne crains rien, tu sais bien que tu es ma fille ?” (App. 1).
“Ne crains rien, tu es ma fille” (App. 4).
“Si tu veux me servir, sois simple” (App. 5).
“Du calme, mon enfant, patience, tu auras des peines, mais je suis là” (App. 6).
“Je voudrais que tu sois encore plus calme […] Tu as besoin de te reposer” (App. 8).
“Qu’ils prient et qu’ils aient confiance en moi” (App. 11).
“Je choisis les petits et les faibles pour ma gloire” (App. 13).
“Courage” (App. 14)
“Je serai invisiblement près de toi […] Tu n’as rien à craindre” (App. 15).

En outre, Estelle évite tout ce qui pourrait susciter la curiosité. Elle comprend qu’il y a des détails très personnels et sa prudence lui indique qu’elle ne doit pas les communiquer aux autres :

“Je garde le silence sur ce que la Sainte Vierge me dit en particulier” (App. 2). “Elle […] me dit quelque chose pour moi” (App. 14).

Au-delà des détails des paroles utilisées, lesquelles dans l’expérience spirituelle ne sont pas toujours précises ou exactes, il est très important de noter la manière dont la Mère miséricordieuse traite Estelle. D’une part, la Vierge lui adresse de douces exhortations qu’Estelle appelle des « reproches ». Par exemple, lorsqu’Estelle dit qu’elle préférerait mourir, la Vierge répond avec un sourire :

« Ingrate, si mon Fils te rend la vie, c’est que tu en as besoin. Qu’a-t-il donné à l’homme sur la terre de plus précieux que la vie ? » (App. 2).

Estelle mentionne qu’il y a eu d’autres reproches, mais qui ne semblaient pas agressifs ou durs : « avec tant de douceur que je me suis rassurée » (App. 3).

En même temps, la Vierge lui assure qu’elle n’ignore pas ses bonnes intentions :

« Je te tiendrai compte des efforts que tu as faits pour avoir le calme » (App. 11).

De plus, la Vierge a essayé de guérir le manque d’estime de soi d’Estelle :

« Elle me fit voir quelques bonnes actions que j’avais faites. C’était bien peu de chose à côté de mes fautes » (App. 3).

À ce moment-là, Estelle ajoute : « la Sainte Vierge vit bien ma peine ». Et la bonne Mère lui dit :

« Ces quelques bonnes actions et quelques prières ferventes que tu m’as adressées ont touché mon cœur de mère » (App. 3).

Silences et regards

Plus que les paroles de Marie, ce qui fascine, c’est sa présence silencieuse, ces longs silences où son regard de Mère qui guérit l’âme :

« Mon Dieu comme elle était belle ! Elle resta longtemps immobile sans rien dire […] Après ce silence, elle me regarda ; je ne sais pas ce que j’éprouvais ; comme j’étais heureuse ! (App. 5).
« Elle était comme toujours, les bras tendus, la pluie tombait de ses mains. Elle resta longtemps sans rien dire » (App. 11).
“Elle ne m’a rien dit. Puis elle jeta les yeux sur moi et m’a regardée avec beaucoup de bonté et partit” (App.  12).
“En arrivant, comme toujours, elle resta un bon moment sans rien dire” (App. 14).
“Petit à petit elle disparaissait, il ne restait plus que la buée (douce clarté) qui était autour d’elle” (App. 5).
“Elle resta encore un bon moment, et tout doucement elle s’éloigna” (App. 7)

Dans les récits, la gentillesse, la douceur et le sourire sont fréquents :

« elle se retourna vers moi et me dit doucement » (App. 1), « me regardait toujours souriant » (App. 2), « elle était souriante » (App. 5), « quelle beauté et quelle douceur ! » (App. 6), « quelle bonté dans son regard, et quelle miséricorde ! » (App. 13).

Avec cette même présence et ce regard serein, la Mère dit qu’elle voudrait ramener la paix dans l’Église, car « dans l’Église, il n’y a pas ce calme que je désire » (App. 11).

Vers le Cœur du Christ

L’expérience de Pellevoisin est mariale, mais en même temps elle demeure fortement christologique. En effet, la grande demande de la Vierge à Estelle est qu’elle répande le scapulaire avec l’image du Cœur du Christ, et son grand message est l’invitation à se tourner vers le Cœur aimant du Seigneur. Montrant à Estelle le scapulaire du Sacré-Cœur du Christ, Marie dit :

« Depuis longtemps, les trésors de mon Fils sont ouverts […] J’aime cette dévotion » (App. 9).

Estelle accepte cette demande de diffusion de la dévotion au Cœur du Seigneur, qui donne « la consolation de puiser à cette source inaltérable qui jaillit de son divin Cœur ». Puis, elle répond à la Vierge Marie :

« Cette dévotion que vous aimez, j’en parlerai, ma bonne Mère, le plus qu’il sera en mon pouvoir » (App. 11).

Le Cœur du Christ n’est jamais indifférent ; il se laisse toucher par notre supplication sincère et aimante, surtout quand c’est la Mère qui touche son Cœur :

« Courage, prends patience ; mon Fils va se laisser toucher » (App. 1).

Dans cette expérience spirituelle, nous ne trouvons pas, comme en d’autres cas similaires, de fréquents reproches aux évêques et des plaintes sur l’Église. Cependant, il y a une plainte de Marie qui se réfère au manque d’amour pour le Christ qui se manifeste chez ceux qui reçoivent l’Eucharistie avec froideur ou distraction :

« le manque de respect qu’on a pour mon Fils dans la sainte communion, et l’attitude de prière que l’on prend, quand l’esprit est occupé d’autres choses » (App. 5).

Il ne s’agit pas d’un appel de la Vierge à de simples fidèles, peu formées ou peu proches de l’Église, mais « pour les personnes qui prétendent être pieuses » (Ibid.).

Dans ces messages, tout est attribué au Christ. Même la guérison d’Estelle n’est pas directement attribuée à Marie, mais au Christ qui a écouté l’intercession de sa Mère :

« la Sainte Vierge a obtenu de son Fils ma guérison » (App. 1).

Si le Christ transforme les cœurs durs en écoutant l’intercession de Marie, il est le seul à toucher cette intimité des personnes :

« Par moi il touchera les cœurs les plus endurcis » (App. 7).

La scène où Marie évite de préciser que les grâces répandues sont les siennes est d’une importance et d’une beauté particulières. Estelle affirme que

« la Sainte Vierge étendit ses mains ; il en tombait une pluie abondante, et dans chacune de ces gouttes, il me semblait voir les grâces écrites telles que : piété, salut, confiance, conversion, santé ».

Mais la Vierge ajoute

« Ces grâces sont de mon Fils » (App. 15).

Excellence, non seulement je peux affirmer qu’il n’y a pas d’objections doctrinales, morales ou autres à cet événement spirituel, et que les fidèles « peuvent donner leur assentiment avec prudence » (Normes, art. 22, 1), mais qu’au contraire la dévotion dans ce cas, déjà florissante, est particulièrement recommandée à ceux qui veulent librement y adhérer. Tous y trouveront un chemin de simplicité spirituelle, de confiance et d’amour, susceptible de vous faire beaucoup de bien. Il est alors possible d’émettre le décret du « nihil obstat ». Ce sera assurément un bien pour toute l’Église.

En vous remerciant de votre précieuse collaboration, je vous prie d’agréer l’expression de nos sentiments dévoués dans le Christ.

Víctor Manuel Card. FERNÁNDEZ
Préfet

 

Plus de 300 nouvelles classes dans les écoles libres hors contrat

Tribune de Michel Valadier, directeur de la Fondation pour l’école, parue dans le JDD :

Ce lundi 2 septembre, 12 millions d’élèves prendront le chemin de l’école pour effectuer leur rentrée scolaire, dont 10 millions dans les écoles publiques. À cette occasion, L’institution scolaire connaît une crise très grave depuis plusieurs dizaines d’années. 27 % des élèves entrant en 6e ne savent pas lire ou compter convenablement.

Le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) mesure les performances des systèmes éducatifs des pays membres et non membres de l’OCDE. Cette évaluation se déroule tous les 3 ans et vise à tester les compétences des élèves de 15 ans en lecture, sciences et mathématiques. En 2024, l’on constate que la France a dégringolé à la 23e place sur 85 pays participants.

Un autre phénomène également inquiétant mais rarement évoqué est celui de la fermeture de 3 000 classes à la rentrée (2 500 dans le public et 500 dans le privé sous contrat). Ceci résulte de la baisse du nombre de naissances. Ainsi, Mme Belloubet, ministre démissionnaire de l’Éducation nationale, déclarait au Sénat le 9 avril 2023 que « depuis 2017 la France a perdu 400 000 élèves ».

Plus de 300 nouvelles classes dans les écoles libres hors contrat

Et pourtant un certain type d’écoles connaît une croissance insolente : les écoles libres hors contrat. Elles ouvrent en septembre 2024 plus de 300 classes, réparties dans 100 nouvelles écoles !

Les chiffres présentés dans ces deux graphiques montrent l’ampleur de ce phénomène :

En 30 ans, le nombre d’établissements est passé de 40 à près de 2 600, soit une multiplication par 65 ! 4,4 % des établissements scolaires en France sont désormais des écoles libres hors contrat. Et ils scolarisent 130 000 élèves, ce qui représente 6,5 % des élèves qui ne fréquentent pas l’école publique.

L’Administration prend depuis dix ans conscience de cette évolution et agit dans un domaine où elle excelle : la réglementation. Les lois se sont accumulées pour durcir les conditions d’ouverture, élargir et systématiser les inspections plus ou moins intrusives, parfois sous couvert de lutte contre l’islamisme alors que le nombre d’écoles de confession musulmane est modeste (58 recensées) et que – rappelons-le – la totalité des terroristes islamistes identifiés jusqu’ici sont passés par l’école publique.

Mais ces tracasseries n’ont aucun effet visiblement, les fondateurs d’écoles s’adaptent et se professionnalisent. Un créateur d’école en témoignait encore récemment : « Finalement, l’Administration nous oblige à être très rigoureux dès le départ, cela nous rend plus solide et rassure les familles ! ». La DEPP (Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance), organisme statistique de l’Éducation nationale, leur consacre depuis deux ans une étude spécifique. Bref, de guerre lasse, le ministère apprend à « faire avec » les écoles libres hors contrat.

Fuite des familles vers le privé

Les familles du public qui le peuvent fuient vers le privé sous contrat et ce phénomène s’étend de plus en plus fortement vers les écoles libres dites hors contrat, malgré les défis entre autres financiers que cela implique.

Que penser de cet évitement qui prend chaque année plus d’ampleur ? La crise de l’école publique remonte à plus de 50 ans, lorsque les pédagogistes ont considéré que le professeur, devenu enseignant n’avait « rien à transmettre » et ont imposé des méthodes déstructurantes et déresponsabilisantes (méthode globale, fin de l’enseignement chronologique de l’Histoire, nouvelle classification des espèces en SVT, suppression des notes, etc.). Et ceci dans un contexte de contestation de toute autorité et de perte du pouvoir pour les directeurs d’établissement.

Par ailleurs, certains observateurs considèrent que le phénomène est aggravé par l’immigration liée au regroupement familial, des familles souvent concentrées aux mêmes endroits et dont les enfants se retrouvent dans les mêmes classes alors que le français n’est pas toujours leur langue maternelle, ce qui rend très difficile le travail des professeurs.

Du côté des écoles privées sous contrat, le constat est moins dramatique mais n’est pas sans nuages pour autant. D’une part, elles sont souvent limitées dans l’ouverture de nouvelles classes en raison de « l’accord » Lang/Cloupet de 1992 qui limite à 20 % maximum le nombre de classes sous contrat.

Et d’autre part, elles traversent une crise d’identité. En effet, la plupart de ces écoles ont cessé d’être confessionnelles et ne font que « proposer » un enseignement religieux. Le catéchisme ou encore les prières ne font plus partie de l’emploi du temps de tous les élèves. Malgré le fameux « caractère propre » concédé par la loi Debré de 1959, elles se retrouvent piégées depuis l’abandon quasi général du contrat simple qui, lui, permet de conserver cette liberté, ce qui n’est pas le cas du contrat d’association. La façon dont s’est conclue la polémique autour du Collège Stanislas à Paris au printemps dernier l’illustre bien. Jusqu’ici tous les élèves suivaient les cours de catéchisme, ce ne sera plus le cas. Le Directeur diocésain a en effet écrit le 24 mai 2024 qu’à partir de cette rentrée, les temps de prières et le catéchisme « seront nécessairement facultatifs », dans une école pourtant catholique.

27 % des écoles libres hors contrat sont confessionnelles, toutes confessions confondues. Leurs créateurs sont motivés par le souhait qu’ils ont d’offrir aux élèves une école en cohérence avec les croyances et les valeurs de leurs parents.

Et, tout comme les fondateurs des écoles aconfessionnelles, ils ne se résignent pas face à la baisse inexorable du niveau et veulent promouvoir des méthodes pédagogiques efficaces et éprouvées.

Finalement, tous ces fondateurs ont un point commun : ils ont pris en main ce problème et exercent leur droit à la liberté de l’enseignement. Ce faisant, nul doute qu’ils contribuent avec courage et détermination à résoudre la crise de l’école en France.

Les clés du succès de la sécurité des JO ? La mobilisation des forces de l’ordre

Le JDD évoque les clés qui ont permis aux Jeux Olympiques de se dérouler en toute sécurité :

L’événement s’est accompagné de mesures d’exception « absolument inenvisageables en temps normal », rassure le ministre : QR codes pour circuler d’un quartier à l’autre, piétonnisation de quartiers entiers, surinvestissement dissuasif des rues par des policiers et gendarmes… Gérald Darmanin évoque une réflexion nécessaire sur la présence piétonne de policiers dans les rues, mais renvoie les autres outils à leur caractère exceptionnel. […]

Planquez-vous, c’est le retour à la normale…

Des places réservées aux femmes pour lutter contre l’insécurité dans les parkings

A défaut de frontières externes, on crée des frontières à l’intérieur du territoire : à Metz, après le viol d’une femme par un clandestin nigérian, le maire François Grosdidier (centre-droit, ex-LR) annonce des places réservées aux femmes pour lutter contre l’insécurité dans les parkings…

 “On va travailler avec les responsables des parkings privés, comme nous le faisons sur nos propres parkings, pour qu’il n’y ait pas de zone blanche de vidéo-protection. Pour que les images qui sont enregistrées soient aussi vues en temps réels, pour que l’on puisse intervenir“.

“Je suis allé jusqu’à proposer qu’il y ait des places réservées aux femmes au plus proche des entrées et des sorties. Pour qu’elles n’aient pas, surtout à des heures avancées de la nuit, à traverser un parking, qui ne pourra pas être totalement sécurisé puisqu’on peut toujours se dissimuler entre les voitures“.

Et expulser les clandestins ?

Le dérèglement climatique accroît l’islamisme et la folie journalistique

Le Monde du jour n’a honte de rien :

Avec le RN, l’union des droites ne dure pas longtemps…

Lu dans La Tribune dimanche :

Proche conseiller de Marion Maréchal, Philippe Vardon est devenu collaborateur des trois députés proches de la nièce de Marine Le Pen élus en juillet à l’Assemblée. Problème : la patronne du RN se méfie des identitaires, en particulier de celui-ci. « S’il ne part pas, on ré-envisagera l’apparentement des députés en question, prévient un pilier lepéniste.Son retour a été moyennement apprécié, c’est une provocation inutile. Que Maréchal le récupère au Parlement européen ! » L’intéressé, lucide sur sa situation, sait qu’il doit se faire discret.

Le boom des pèlerinages : En quête d’esprit

Aymeric Pourbaix et Véronique Jacquier reçoivent :

  • le Père DANZIEC : chroniqueur
  • Amandine Cornette de Saint-Cyr : romancière
  • Jeanne Neviaski : coordinatrice “les 7 routes de Notre-Dame”

Mère Teresa : ses écrits intimes

Au cours de sa vie entièrement dédiée aux plus pauvres d’entre les pauvres, mère Teresa est devenue une icône de la compassion aux yeux de gens de toute religion; son dévouement extraordinaire auprès des malades, des mourants et de milliers d’autres laissés-pour-compte a été reconnu et acclamé dans le monde entier.

Pour sa fête, le 5 septembre, Hozana vous propose de découvrir les écrits intimes de la Sainte, tirés du livre “Viens, sois ma lumière” . Vous plongerez ainsi dans les sommets de sa spiritualité mais aussi dans ses combats intérieurs.

En vous inscrivant, vous recevrez un extrait de ce recueil d’écrits et de pensées, pour la plupart inédits, qui apporte un nouvel éclairage sur sa vie intime et manifeste pour la première fois la profondeur et l’intensité de sa sainteté.

Inscrivez-vous ici

Quinzième dimanche après la Pentecôte : la résurrection du fils de la veuve de Naïm

L’épisode si touchant de la veuve de Naïm donne aujourd’hui son nom au quinzième dimanche après la Pentecôte. L’Introït nous présente la forme des prières que nous devons adresser au Seigneur dans tous nos besoins. L’Homme-Dieu a promis, dimanche dernier, d’y pourvoir toujours, à la condition d’être servi par nous fidèlement dans la recherche de son royaume. En lui adressant nos supplications, montrons-nous confiants dans sa parole, comme il est juste de l’être, et nous serons exaucés.
Dom Guéranger L’Année Liturgique

Nous remercions l’association Una Voce de nous autoriser à publier des extraits des excellents commentaires des cinq pièces grégoriennes du dimanche ou de la fête à venir.
Vous aurez la totalité des textes sur le site et nous ne pouvons que vous encourager à vous abonner à la newsletter hebdomadaire en cochant dans la case adéquate sur la page d’accueil.

► Introït : Inclina Domine

Comme les dimanches précédents, les chants du propre de la messe du quinzième dimanche après la Pentecôte sont tirés des psaumes sauf la Communion, et ils expriment les sentiments de supplication, de confiance, de louange et d’action de grâces qui doivent animer les chrétiens durant leur séjour sur la terre. Mais ils présentent aujourd’hui une particularité qui les oppose à ceux des dimanches précédents. Les alléluias des dix derniers dimanches, du cinquième au quatorzième après la Pentecôte, avaient tous pour texte le premier verset d’un psaume. Mais ce ne sera pas le cas cette fois-ci ; ce seront au contraire les autres pièces, Introït, Graduel et Offertoire, qui auront pour texte le premier verset d’un psaume.
Le texte de l’Introït est le début du psaume 85, un des nombreux psaumes où David, qui se sent humainement perdu devant la puissance de ses ennemis, lance un appel suppliant vers Dieu pour qu’Il le délivre.

Inclina, Domine, aurem tuam ad me, et exaudi me : salvum fac servum tuum, Deus meus, sperantem in te : miserere mihi, Domine, quoniam ad te clamavi tota die.
Seigneur, tendez l’oreille vers moi, écoutez-moi, sauvez votre serviteur qui espère en vous, mon Dieu ; ayez pitié de moi, Seigneur, car je crie vers vous tout le jour.

Chacun de nous peut faire sienne cette prière dans les épreuves et les tentations au milieu desquelles nous nous débattons. La mélodie est une des plus belles et des plus expressives du répertoire. Elle commence par une intonation qui s’élève en un grand élan, franchissant d’un bon toute l’octave pour culminer sur le mot Domine ; puis elle redescend et la phrase s’achève dans le grave sur exaudi me, prière plus humble mais tout aussi suppliante. La deuxième phrase, celle de l’espérance, est plus assurée, les mots Deus meus sont vraiment pleins de confiance. On retrouve dans la troisième phrase une supplication presque angoissée, s’enfonçant dans le grave puis se reprenant pour remonter sur le mot clamavi, qui est vraiment un cri lancé du fond de notre misère. Si les mots de profundis ne sont pas dans le texte, ils sont dans la mélodie. On entendra ensuite comme verset psalmodié la suite du psaume.

Lætifica animam servi tui : quoniam ad te, Domine, animam meam levavi.
Donnez la joie à l’âme de votre serviteur car j’élève vers vous mon âme Seigneur.

► Graduel : Bonum est confiteri

Comme celui de l’Introït le texte du Graduel du quinzième dimanche après la Pentecôte est formé du début d’un psaume, cette fois le psaume 91. Après la supplication du fond de notre misère, voici la louange à Dieu pour sa justice et sa bonté infinie, et ces premiers versets chantent le bonheur que nous procure cette louange qui ne doit jamais cesser. On notera le passage de la deuxième à la troisième personne qui est assez fréquent dans les psaumes.

Bonum est confiteri Domino : et psallere nomini tuo, Altissime. Ad annuntiandum mane misericordiam tuam, et veritatem tuam per noctem.
Qu’il est bon de louer le Seigneur et de chanter un psaume à votre nom ô Très-Haut, pour annoncer dès le matin votre miséricorde et votre vérité durant la nuit.

Ce Graduel commence par les mêmes mots que celui de dimanche dernier Bonum est, et avec la même intonation, mais la suite est totalement différente. Après une courte cadence au grave, la mélodie s’élève soudain dans l’aigu avec hardiesse et enthousiasme, et elle s’y tiendra jusqu’à la fin, revenant sans cesse sur la même note avec une insistance que rien ne semble lasser. On retrouvera dans la deuxième partie de grandes vocalises déjà souvent rencontrées, puis la finale reprend exactement la même mélodie que celle de la première partie.

► Alléluia : Quoniam Deus

Contrairement aux autres chants de cette messe et contrairement aux Alléluias des dimanches précédents, le texte de l’Alléluia du quinzième dimanche après la Pentecôte n’est pas le premier verset d’un psaume, mais c’est tout simplement la suite de celui de dimanche dernier, au début du psaume 94, qui disait :

Venite exsultemus Domino : jubilemus Deo salutari nostro.
Venez exultons pour le Seigneur, poussons des cris de joie pour Dieu notre Sauveur.

Et nous continuons aujourd’hui :

Quoniam Deus magnus Dominus et rex magnus super omnem terram.
Car le Seigneur est un grand Dieu et un grand roi au-dessus de toute la terre.

Il y a bien un verset entre les deux qui a été sauté, mais il dit la même chose que le précédent. C’est l’acclamation de la majesté divine qui continue, et la mélodie ressemble aussi à celle de dimanche dernier ainsi qu’à celle de tous les Alléluias de louange et d’action de grâces des dimanches précédents. Elle est très développée avec de grandes vocalises éclatantes, surtout dans le verset.

► Offertoire : Exspectans exspectavi

Nous retrouvons dans le chant de l’Offertoire du quinzième dimanche après la Pentecôte le début d’un psaume, le psaume 39.
Après la supplication, la louange et l’acclamation, voici l’action de grâces et de reconnaissance pour les bienfaits reçus.

Exspectans exspectavi Dominum, et respexit me : et exaudivit deprecationem meam, et immisit in os meum canticum novum, hymnum Deo nostro.

D’un grand espoir j’ai espéré dans le Seigneur et il a jeté les yeux sur moi et a exaucé ma prière. Il a mis dans ma bouche un cantique nouveau, une hymne à notre Dieu.

Un verset de psaume a été sauté entre les deux phrases, dans lequel David, auquel le psaume est attribué, précisait : il m’a arraché à la mort. Ce psaume est ainsi considéré comme messianique et David, figure du Christ, y prophétise la résurrection. C’est donc pour le grand bienfait de la Rédemption et toutes les grâces qui en ont découlé pour nous que nous chantons ce cantique nouveau mis en notre bouche par l’Église. Ces paroles s’appliquent, plus qu’à tout autre, au chant grégorien.
La mélodie exprime notre reconnaissance pour ces grâces espérées et reçues, d’une manière calme et douce, peu développée, se tenant toujours sur les mêmes notes dans le climat de vie intérieure et de contemplation qui est habituellement celui des Offertoires. Cependant la cadence finale surprend, venant se poser au grave sur une note qu’on n’avait jamais entendue auparavant, comme s’il ne s’agissait que d’une déposition passagère dont la suite se perd dans le silence.

► Communion : Panis quem ego

Comme celle du dimanche précédent, la Communion du quinzième dimanche après la Pentecôte est tirée de l’Évangile, mais il ne s’agit pas cette fois de l’Évangile du jour. C’est un passage du discours sur le pain de vie, au chapitre VI de l’Évangile de saint Jean, dont nous avions entendu un autre extrait à la Communion du neuvième dimanche :

Panis quem ego dedero caro mea est pro sæculi vita.
Le pain que je donnerai c’est ma chair pour la vie du monde.

Ces paroles, qui ont tellement scandalisé les auditeurs de Notre Seigneur, nous sont maintenant familières. Elles conviennent particulièrement bien au moment de la communion, alors que nous recevons ce pain devenu la chair du Christ. C’est Lui qui parle ici d’une voix très douce avec de belles vocalises mélodieuses et expressives.

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