Un gouvernement d’affaires courantes avec les mêmes pouvoirs qu’un vrai gouvernement… sans pouvoir être renversé
Voici la note du secrétariat général du gouvernement (SGG) sur l’expédition des “affaires courantes” par un gouvernement démissionnaire. Extrait :
Le Secrétariat Général du Gouvernement, ce sont les services administratifs de Matignon. Ils survivent d’un président à l’autre, d’un gouvernement à l’autre, d’une majorité parlementaire à l’autre. Cette note définit trois types de “décisions” :
- Les décisions ordinaires
- Les décisions urgentes
- Et le reste (la note ne donne pas de nom, mais je vais appeler ça les décisions politiques)
Selon la note, un gouvernement démissionné peut prendre les décisions ordinaires et urgentes, mais pas les décisions politiques. Mais, selon cette analyse, plus on attend, plus les décisions politiques peuvent devenir urgentes, et donc être prises par le gouvernement. Pour le dire autrement, plus un gouvernement démissionné reste longtemps aux “affaires courantes”, plus ses pouvoirs s’accroissent, à tel point qu’il finit par avoir le droit de quasiment tout faire – tant qu’il est capable de justifier l’urgence motivant chaque décision.
Le second point tient en une phrase, page 6 :
« Le Parlement est privé de la possibilité de renverser le Gouvernement (qui est déjà démissionnaire). »
En clair, un Gouvernement qui a démissionné ne pourrait pas être renversé, parce que… ben… “ce n’est plus un Gouvernement”.
Donc une bande de personnes qui auraient les pouvoirs, les moyens, les services, l’image publique, l’aspect, l’odeur, le goût d’un gouvernement, bref qui auraient tout d’un gouvernement, mais pas le nom de gouvernement… ce ne serait pas un gouvernement !
Un gouvernement d’affaires courantes aurait quasiment les mêmes pouvoirs qu’un vrai gouvernement… sans pouvoir être renversé.
C’est sans doute tiré par les cheveux, mais avec Macron, tout est possible.
Handicap à l’école : Nicole Belloubet donne raison à Eric Zemmour
Pendant la campagne présidentielle, Eric Zemmour avait soulevé le problème de l’école (trop) inclusive appelant à ce que les établissements spécialisés voient leurs capacités augmenter comme le souhaitent les parents d’élèves et les professeurs. Il avait subi les foudres du monde médiatique et de ses concurrents, qui avaient rivalisé en malhonnêteté. Pap N’Diaye était allé dans le même sens fin 2022 et le journal le Monde avait donné raison à Eric Zemmour début 2024.
Aujourd’hui, c’est la ministre démissionnaire de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, qui donne à son tour raison à Eric Zemmour :
Pour cette rentrée de septembre, 24 000 enfants handicapés vont être accueillis dans des établissements scolaires, faute de places en institut médico-éducatif (IME) notamment. La ministre de l’Éducation nationale démissionnaire, Nicole Belloubet, en est convaincue : les structures médico-sociales doivent prendre davantage leur part car l’Éducation nationale, en souffrance, « ne peut pas tout ». Plusieurs rapports récents tendent à le démontrer.
La ministre démissionnaire Nicole Belloubet le dit volontiers depuis son arrivée rue de Grenelle en février : l’école inclusive souffre. C’est avant tout sur ce sujet que les enseignants l’interpellent lors de ses déplacements. Elle en est convaincue : les structures médico-sociales doivent prendre davantage leur part (…) Dans le même temps, l’école accueille aujourd’hui 170 000 élèves handicapés de plus qu’en 2017, le plus souvent en raison d’une meilleure détection médicale.
La censure totalitaire de l’extrême-centre
Extrait d’un article de Jean-Yves Le Gallou sur Polémia :
[…] En France, la propagande est massive : à l’Éducation nationale, dans les universités, dans les entreprises (à travers les chartes), dans la publicité, dans les programmes culturels, dans les films, dans les séries, dans l’édition. Cette propagande est d’autant plus puissante qu’elle s’appuie sur la quasi-totalité des médias, les médias publics comme ceux des grands oligarques privés : les médias Bouygues (le bétonneur immigrationniste), les médias Saadé (l’armateur libanais), les médias Niel (principal hébergeur de vidéos pédophiles), les médias Arnault (le luxe mondialisé), les médias Kretinsky (le charbonnier tchèque).
Mais la propagande ne suffit pas pour imposer les dogmes de l’extrême centre : il lui faut le complément de la censure pour empêcher l’expression d’opinions divergentes. C’est pourquoi la police de la pensée ne chôme pas.
- En août 2024, la France n’a pas de gouvernement mais la police de la pensée n’a jamais été aussi active :
- retrait des canaux TNT de C8 et NRJ 12 ;
- pressions de l’Arcom sur CNews ;
- censure de nombreux comptes par Meta ;
- arrestation du fondateur de la messagerie Telegram, Pavel Durov, à qui on reproche de protéger le secret de la correspondance de cette messagerie cryptée.
Faut-il ajouter une proposition de loi (loi Lefèvre), votée en première instance à l’Assemblée nationale, prévoyant de criminaliser les propos privés tenus au domicile, dans les fêtes de famille ou au restaurant d’entreprise. Incroyable ? Mais, hélas, vrai.
Voilà où en est la France, terre de libertés et patrie des droits de l’homme…
Il est vrai que cette dérive est celle de l’ensemble de l’Occident.
Le commissaire européen Thierry Breton menace ouvertement Elon Musk et le réseau social Twitter.
En Allemagne, l’Office fédéral de protection de la constitution (la police politique) s’est arrogé le droit de valider les recrutements d’attachés parlementaires.
En Grande-Bretagne, le gouvernement travailliste a fait libérer 500 criminels, souvent étrangers, pour pouvoir embastiller 500 patriotes anglais hostiles à sa folle politique d’immigration, et souvent pour de simples posts. Un exemple supplémentaire d’anarcho-tyrannie.
“Des chiffres un peu surestimés”
Chez France intox, ils ont du temps à perdre :
“Notre pays est en voie de sud-américanisation”, déplore Sébastien Chenu mardi 27 août, au lendemain de la mort d’un gendarme lors d’un refus d’obtempérer dans les Alpes-Maritimes. Le vice-président du Rassemblement national dresse un constat sur TF1 : “70 refus d’obtempérer par jour. C’est d’ailleurs un miracle qu’il n’y ait pas plus de victimes. La réalité, c’est qu’il pourrait y avoir chaque jour des gens qui décèdent suite à ces refus d’obtempérer.” Est-ce vrai ?
Le nombre de 70 refus d’obtempérer par jour donné par Sébastien Chenu n’est pas exact, il est un peu trop élevé. Il provient d’une estimation réalisée par le journal Le Figaro sur le premier trimestre de l’année 2022. À ce moment-là, les refus d’obtempérer n’avaient jamais fait l’objet d’un rapport chiffré officiel, l’estimation du Figaro avait donc été largement reprise, notamment par Cnews.
Depuis, le SSMSI, le service de statistique du ministère de l’Intérieur, a publié son tout premier rapport officiel sur le sujet en avril 2024, basé sur les déclarations des forces de l’ordre. Selon lui, les gendarmes et les policiers été confrontées à 23 100 refus d’obtempérer en France en 2023. En divisant cette quantité par le nombre de jours dans une année, on trouve qu’il y a en réalité eu environ 63 refus d’obtempérer par jour l’an dernier.
Merci de cette contribution réalisée avec nos impôts.
En Allemagne, un couteau a encore attaqué des passants. Le couteau est en cours d’identification
Le suspect, âgé de 26 ans, a été abattu par la police après avoir agressé plusieurs passants, armé de deux couteaux.
Cette attaque intervient quelques jours après l’attaque à Solingen où trois personnes ont été tuées par un Syrien soupçonné d’avoir des liens avec Daech.
Rendant hommage aux victimes lundi, Olaf Scholz s’est engagé à renforcer la législation allemande sur les armes, « en particulier en ce qui concerne l’utilisation des couteaux ». Sic.
Affaire Telegram : la justice française va-t-elle interpeller le patron de l’opérateur français Free ?
Pavel Dourov, le patron de Telegram, est en garde à vue pour « terrorisme, trafic de drogue, fraude, blanchiment d’argent et pornographie infantile ». Il faut comprendre qu’on l’accuse de « complicité » dans ces crimes, en raison de sa responsabilité à la tête de Telegram.
Mais, en 2021, un rapport d’une ONG de protection de l’enfance canadienne accusait Free d’avoir hébergé des millions d’images d’abus pédosexuels via une plateforme d’hébergement de fichiers et de ne pas les avoir toutes supprimées, malgré ses signalements. Le patron de Free, Xavier Niel, va-t-il terminer en garde à vue ?
Trois députés LFI épinglés pour des infractions routières : l’un a fait valoir son statut d’élu pour contester l’infraction et un autre a refusé de se soumettre à des tests de dépistage
Trois députés LFI, Sébastien Delogu, Abdelkader Lahmar et Jean-Hughes Ratenon, ont été épinglés pour des infractions routières à quelques jours d’intervalle. L’un d’eux a fait valoir son statut d’élu pour contester l’infraction et un autre a refusé de se soumettre à des tests de dépistage.
Abdelkader Lahmar, député de La France insoumise du Rhône, s’est présenté à un commissariat municipal pour contester une amende pour stationnement très gênant infligée par vidéoverbalisation.
Dans la nuit du 23 au 24 août, l’élu de La Réunion Jean-Hughes Ratenon a refusé de se soumettre à des tests de dépistage d’alcool et de stupéfiants après un accident de la route. Emmené à l’hôpital après s’être plaint de douleurs aux cervicales, il aurait de nouveau refusé d’effectuer les tests et de recevoir des soins, mettent en avant son immunité parlementaire.
La même nuit, le député Sébastien Delogu a été verbalisé à Marseille, roulant à contresens sur une voie de bus.
On demande l’identité des gens pour leur prêter un caddie mais pas pour rentrer sur le territoire français…
Les frontières se sont déplacées à l’intérieur du territoire : codes, gardiennage, mesures de sécurité, et maintenant même les caddies sont sécurisés !
On demande l’identité des gens pour leur prêter un caddie mais pas pour rentrer sur le territoire français. pic.twitter.com/XmQYVLumrr
— Geronimus lll 🇨🇵 (@Geronimuslll) August 28, 2024
Le patron de Telegram Pavel Durov a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire
Pas d’OQTF pour cet individu. Et qui a dit que notre justice est laxiste ? Quand elle veut prendre les moyens, elle les prend :
Le blog d’Yves Daoudal déménage
Pour des raisons techniques, il migre de la plateforme Haut et fort à WordPress. Vous pourrez le retrouver ici.
Même s’il est en ce moment très orienté sur l’actualité en Russie, c’est l’occasion de saluer le travail de cet infatigable journaliste. Pour ceux qui ne les aurait pas lus, n’hésitez pas à lire ses brochures sur le Concile et sur la réforme liturgique.
Italie : la politique de Giorgia Meloni fait chuter l’immigration clandestine
Les mauvaises langues se sont trompées :
Avec 40.138 clandestins débarqués sur les plages du pays au 27 août 2024, contre 113.469 à la même date l’année passée, les statistiques du ministère italien de l’Intérieur montrent une chute de 65 % du nombre d’entrées irrégulières par rapport à 2023.
Ce chiffre est également en baisse par rapport à 2022, où du 1er janvier au 27 août, les autorités italiennes en comptaient 55.921. Parmi ces clandestins, le nombre de mineurs non-accompagnés a pratiquement été divisé par 4 – on en compte 5044 depuis le 1er janvier 2024, contre 18.820 à la même époque l’année passée.
Les politiques d’accords et de coopérations avec les pays méditerranéens d’où est issue l’immigration illégale permet au gouvernement italien de multiplier les rapatriements de clandestins : plus de 9000 ont déjà eu lieu en 2024 selon le quotidien Il Giornale , dont au moins 5000 vers la Libye et près de 4000 vers la Tunisie.
Il Giornale souligne également un probable effet dissuasif des différentes mesures de durcissement des conditions de l’immigration clandestine adoptées par Giorgia Meloni depuis son arrivée au pouvoir, la plupart du temps par des décrets-lois :
- renforcement des peines prévues pour les passeurs et les capitaines des bateaux,
- facilitation des refoulements (qui ne tiennent plus compte d’éventuels liens familiaux entre les clandestins et des personnes résidant en Italie),
- restriction du droit de travailler pour les personnes bénéficiant d’un régime spécial du droit d’asile,
- encadrement de l’activité des ONG de sauvetage de migrants.
Difficile de ne pas voir une réaction dans cette audience donnée par le pape ce matin, inventant un nouveau péché :
🔴Dans sa catéchèse du jour, le Pape dénonce « ceux qui travaillent systématiquement par tous les moyens à repousser les #migrants » : « Cela est un péché grave. »
👉L’#AudienceGénérale en direct sur KTO et https://t.co/wU1XVYS57k pic.twitter.com/0KjKNpOpLX
— KTOTV (@KTOTV) August 28, 2024
Le pape n’a eu aucune pensée à l’égard des personnes tuées récemment par ces immigrés. Est-ce un péché par omission ?
Faire aimer l’Histoire de France, sans repentance
Historien spécialiste de l’Ancien Régime, Philippe Delorme, également chroniqueur, vient de publier une Contre-histoire de France. Ni romance ni repentance, nouveau récit national depuis la Gaule antique jusqu’à l’élection de François Mitterrand. La brièveté des 45 chapitres qui résument notre Histoire nationale permettent de se redécouvrir les principaux évènements et personnages qui ont fait la France. Cette histoire, destinée à réconcilier les Français avec leur passé, contre les idées reçues et les a priori. Notre Histoire est en effet devenue un enjeu majeur du débat politique, sur fond de polémique sur l’identité nationale, de volonté de déconstruction et d’offensive de la cancel culture, un enjeu autour duquel se divise, parfois radicalement, l’opinion.
Néanmoins, au-delà des erreurs factuelles (saint Louis né à Pontoise au lieu de Poissy), le lecteur ne sera pas toujours d’accord avec certaines analyses propres à l’auteur. Notamment cette idée, suite à la Guerre de Cent ans, qu’une “vaste confédération anglo-française, allant de l’Ecosse aux Pyrénées, aurait pu offrir aux deux nations d’exaltantes perspectives“, ou bien, à propos de la loi salique, le lecteur ne sera pas obligé de suivre l’auteur dans son analyse excluant de la succession l’actuel duc d’Anjou sous prétexte qu’il serait un prince étranger, ou encore son admiration sans réserve du général De Gaulle. En revanche, l’auteur démonte l’image caricaturale des Gaulois barbares et grossiers, le mythe de la Commune de Paris, les idées fausses concernant les croisades, l’esclavage et la colonisation et ne passe pas sous silence les massacres en Vendée.
“Je remercie notre France d’avoir tué mon tendre époux. La France a tué mon mari par son insuffisance, son laxisme et son excès de tolérance”
La veuve du gendarme Eric Comyn, tué par un étranger multirécidiviste, s’exprime sans détour :
màj : l’intervention de la veuve d’Eric Comyn, dans son intégralité pic.twitter.com/BkbIehtiOk
— Fdesouche.com est une revue de presse (@F_Desouche) August 28, 2024
L’avenir du mouvement pro-vie aux Etats-Unis
Voici la traduction d’unn article de notre ami Brian Brown, président de l’International Organization for Family, publié dans Public Discourse sous le titre (renvoyant évidemment au fameux slogan de Donald Trump: Make the Pro-Life Movement Great Again.
Il reste moins de cent jours pour la campagne électorale de 2024. Il nous reste très peu de temps pour nous recentrer et nous réengager, et pour tirer les leçons des campagnes perdues afin d’orienter nos efforts à l’avenir.
Voici un peu plus de deux ans, le mouvement pro-vie se réjouissait à juste titre de la disparition de l’arrêt Roe v. Wade. Pendant près de cinquante ans, nous nous sommes battus, parfois avec sagesse, parfois avec moins de sagesse, mais presque toujours avec engagement et résolution, pour effacer cette tache écarlate de notre Constitution “vivante” nouvellement cousue. Et avec la nomination par Donald Trump de juges qui ont rejeté la logique erronée de Roe, nous avions des raisons de croire que nous avions atteint le zénith de la réussite. Nous avions réalisé ce que beaucoup pensaient ne jamais pouvoir faire.
Le grand débat qui a suivi la publication du symposium “The End of Democracy” (La fin de la démocratie), publié en 1996 par First Things, a été tranché. La démocratie avait gagné. Avec la décision Dobbs, la tyrannie judiciaire avait été vaincue.
Puis vint le Kansas.
Quelques semaines après l’affaire Dobbs, les électeurs du Kansas ont été saisis d’une proposition d’amendement constitutionnel de l’État, en gestation depuis des années, intitulée “Value Them Both Initiative”, une mesure visant à renverser une décision scandaleuse d’une Cour suprême activiste du Kansas qui avait inscrit un “droit fondamental” à l’avortement dans la constitution de l’État. Ce prétendu “droit” à l’avortement était fondé sur l’hypothèse d’un droit à l'”autonomie personnelle”, qui n’est pas sans rappeler celui qui figure dans les “pénombres” du quatorzième amendement dans l’affaire Roe.
Mais l’industrie de l’avortement a présenté l’initiative du Kansas comme une tentative républicaine d’interdire totalement l’avortement, et pas seulement de rétablir la neutralité sur cette question. Cette présentation a été extrêmement efficace, non seulement parce qu’elle est malheureusement intervenue quelques semaines après la décision Dobbs, mais aussi parce qu’elle a mis en lumière un fait fondamental, mais peu apprécié, concernant la manière dont la plupart des Américains souhaitent que l’avortement soit réglementé : la plupart des électeurs ne veulent pas que l’avortement soit interdit. Ils veulent qu’il soit légal jusqu’au premier trimestre, et au-delà, ils veulent des exceptions pour les femmes victimes de viol ou d’inceste, ou dont la vie ou la santé est en danger.
Nous avons subi notre première défaite post-Dobbs : les électeurs du Kansas rouge ont rejeté l’amendement pro-vie “Value Them Both” par un score impressionnant de 59,16 %.
D’autres États ont rapidement emboîté le pas. En novembre 2022, ce fut le tour du Michigan, de la Californie, du Vermont, du Kentucky et du Montana. Dans trois cas (Californie, Michigan et Vermont), les défenseurs de l’avortement ont réussi à faire adopter des propositions qui inscrivaient des droits étendus à l’avortement dans les constitutions des États. Les électeurs du Kentucky ont rejeté une mesure déclarant que la constitution de l’État ne prévoyait pas de droit à l’avortement et, dans le Montana, les électeurs ont rejeté une mesure visant à protéger les enfants “nés vivants”, y compris ceux qui ont survécu à une tentative d’avortement.
Puis, en novembre 2023, vint l’Ohio. Comme en Californie, dans le Michigan et dans le Vermont, l’industrie de l’avortement a présenté un amendement constitutionnel qui protégeait largement le prétendu droit à l’avortement.
Comme dans ces autres États, l’avortement était censé n’être garanti que jusqu’à la viabilité du fœtus, ce qui semble raisonnable à de nombreux électeurs, mais des lacunes et des exceptions autorisaient effectivement l’avortement jusqu’à la naissance dans certains cas. En outre, les protections pro-vie existantes deviendraient vulnérables à la contestation.
L’Ohio était autrefois considéré comme un État rouge et pro-vie, et la communauté pro-vie s’est donc concentrée sur le rejet de l’amendement (connu sous le nom d’Issue 1). Il s’agissait d’une campagne bien organisée et bien financée qui rassemblait des groupes pro-vie, des églises et des élus, mais les participants ont commis un certain nombre d’erreurs fatales.
Tout d’abord, les membres républicains de la législature de l’Ohio ont pris la décision désastreuse de faire passer une proposition sur le bulletin de vote des primaires d’août 2022 qui aurait augmenté le seuil de voix nécessaire pour adopter des amendements constitutionnels en novembre et lors des élections futures. Au lieu d’une simple majorité, les référendums d’amendement nécessiteraient un seuil de soixante pour cent. Le calendrier et même les arguments des législateurs et de certains partisans de la vie montrent clairement qu’ils ne font pas confiance au peuple. Ils modifiaient les règles en plein milieu du jeu parce qu’ils n’avaient pas confiance dans le vote des citoyens.
Il s’agissait d’un changement stratégique important pour les conservateurs sociaux. Alors que les initiatives de vote en faveur du mariage traditionnel dans tout le pays avaient montré que le meilleur espoir des conservateurs ne résidait pas dans un pouvoir judiciaire de plus en plus tyrannique, ni même dans des assemblées législatives dirigées par des lobbyistes, mais directement dans le peuple, certains membres du mouvement pro-vie de l’Ohio ont opté pour l’une des pires solutions possibles au pire moment possible.
Cette démarche a été considérée comme obstructionniste et politique. Pire encore, le résultat du vote du mois d’août est devenu un indicateur de la bataille à venir sur l’avortement en novembre, en montrant clairement que l’objectif immédiat était de rendre plus difficile l’adoption de l’amendement sur l’avortement en novembre. Ceci, à son tour, a joué en faveur des affirmations de l’industrie de l’avortement selon lesquelles leur mesure en faveur de l’avortement était nécessaire pour empêcher les Républicains d’interdire l’avortement à l’avenir.
La deuxième erreur stratégique de la campagne sur la question 1 a été de ne pas tenir compte de la position actuelle des électeurs sur l’avortement : ils veulent que l’avortement soit légal pendant les premières semaines de la grossesse et qu’il y ait des exceptions à toute interdiction de l’avortement pendant les semaines suivantes. Les législateurs de l’Ohio avaient adopté une loi sur les “battements de cœur” qui interdisait en grande partie l’avortement après six semaines, sauf exceptions limitées (comme les cas de grossesse extra-utérine). Comme ils l’avaient fait ailleurs, les partisans de l’avortement ont présenté leur mesure comme nécessaire pour empêcher les républicains d’interdire tous les avortements. La campagne pro-vie n’a jamais contesté ce positionnement ; au lieu de cela, elle s’est entièrement concentrée sur la nature extrême de la mesure relative à l’avortement de l’enjeu 1, qui affaiblit les protections pro-vie existantes, autorise les avortements tardifs et porte même atteinte aux droits parentaux.
C’était loin d’être suffisant. La question 1 a été adoptée avec 57 % des voix, soit la même marge que celle avec laquelle les électeurs avaient rejeté la mesure inconsidérée du mois d’août qui augmentait le seuil de vote. Pour ceux qui comptent les points, dans la foulée de l’affaire Dobbs, les citoyens de sept États avaient voté sur la question. L’industrie de l’avortement a remporté toutes les batailles, y compris dans les États les plus rouges. La communauté pro-vie n’a pas encore gagné une seule élection.
Qu’est-ce qui a mal tourné ? Comment cela a-t-il pu se produire ?
Le mouvement pro-vie a principalement concentré ses efforts sur l’annulation de l’arrêt Roe, sur la restauration de la démocratie, sur la restauration du droit du peuple à s’exprimer sur les questions les plus essentielles de son propre gouvernement. Malheureusement, nous ne nous sommes pas préparés de manière adéquate à ce qui se passerait lorsque la démocratie serait effectivement restaurée.
J’écris ceci en tant que personne qui a connu à la fois la victoire et la défaite dans ce qui est la forme la plus directe de la démocratie américaine – les initiatives de vote au niveau de l’État. J’ai une vision unique de la démocratie directe, car j’ai participé à la direction de plus de campagnes référendaires socialement conservatrices (en tant que président, trésorier ou membre du conseil d’administration) que quiconque actuellement impliqué dans le mouvement pro-vie – à l’exception de Frank Schubert, le cerveau politique de la Proposition 8 en 2008, du premier référendum sur le mariage dans le Maine en 2009, et de la victoire retentissante du mariage en Caroline du Nord en mai 2012. Il était également à la barre lors des défaites subies lors des élections générales de 2012.
Ces défaites se sont produites pour deux raisons principales. Contrairement à ce qu’ont affirmé par la suite les grands médias, ce n’est pas à cause d’un changement dans l’opinion publique, ni parce que nous étions “du mauvais côté de l’histoire”. Premièrement, nos adversaires du lobby LGBTQ ont tiré les leçons de nos précédentes victoires et ont adapté leur stratégie et leurs messages en conséquence. Deuxièmement, ils ont mobilisé leur base de donateurs de manière beaucoup plus efficace que ne l’a fait le mouvement pro-mariage, en collectant et en dépensant trois, quatre et cinq fois plus que ce que nous avons pu apporter à la table des négociations. Grâce à cet avantage financier, ils ont inoculé et diffusé leurs messages. En conséquence, ils ont remporté quatre victoires de justesse.
Tout au long des batailles pour le mariage lors des élections générales de 2012, Schubert a mis en garde les partisans du mariage contre ce qui se passait sur le terrain. Il a demandé des fonds supplémentaires pour faire face à la situation émergente, mais notre camp n’a pas donné suite.
Notre financement a été entravé par deux facteurs : tout d’abord, une campagne d’intimidation. Ceux qui soutenaient publiquement la réalité du mariage ont été violemment pris pour cible par les radicaux LGBTQ pour leur soutien à la Proposition 8 en Californie. Le deuxième facteur était la complaisance. Les conservateurs sociaux ayant remporté toutes les batailles sur le mariage lors des élections générales de 2012, certains ont simplement supposé que nous étions destinés à gagner à nouveau, et ont concentré leurs dons sur d’autres priorités.
Il existe plusieurs parallèles entre la lutte pour le mariage d’il y a dix ans et la bataille actuelle pour l’avortement. Tout d’abord, de même que le lobby LGBT a été capable d’ajuster sa stratégie et ses messages à la suite d’une série de défaites sur le mariage, de même le mouvement pro-vie peut le faire sur l’avortement. On s’attend à ce qu’au moins dix batailles sur l’avortement se retrouvent sur les bulletins de vote des États en novembre prochain. Si nous ne tirons pas les leçons du Kansas, de l’Ohio et des autres défaites, il n’y a aucune raison de s’attendre à un autre résultat. Mais si nous appliquons ce que nous pouvons apprendrede ces défaites – en reconnaissant que les électeurs ne sont pas favorables à des interdictions globales de l’avortement, en remettant en cause la position selon laquelle lesÉtats doivent être plus efficaces dans la lutte contre l’avortement – nous pourrons faire des progrès.
Nous pouvons gagner en rappelant que ces propositions de l’industrie de l’avortement mettent fin à la conversation sur les réglementations en matière d’avortement.
Deuxièmement, la communauté pro-vie doit immédiatement et de manière très substantielle s’impliquer dans des campagnes de financement contre l’industrie de l’avortement. La disparité de financement qui existait dans les défaites du mariage n’était pas due au fait que les groupes socialement conservateurs n’avaient pas d’argent à dépenser. Elle existait parce que ces groupes (cédant souvent à l’intimidation) ont choisi de ne pas dépenser l’argent qu’ils avaient. Il en va de même pour la communauté pro-vie. Si vous voulez vaincre l’industrie de l’avortement, vous devez investir dans sa défaite.
Enfin, et surtout, nous avons besoin de professionnels de la politique comme Frank Schubert pour diriger les campagnes au niveau des États. Nous avons besoin de personnes qui ont l’expérience des campagnes d’initiative électorale et le courage de mener des campagnes gagnantes, même si, ce faisant, elles doivent faire face à des réalités inconfortables quant à l’endroit où les électeurs entament le débat sur l’avortement. Les amateurs qui n’ont aucune expérience de la conduite de campagnes d’initiatives électorales à l’échelle de l’État ne devraient pas être aux commandes. Menerune campagne électorale est différent de mener une campagne gubernatoriale ou même présidentielle. Je l’ai vu, et j’ai vu ce qui se passe lorsque nous n’avons pas les meilleurs talents à notre tête. Nous perdons. Et la vie y perd.
Jusqu’à présent, nous n’avons obtenu aucun résultat dans ces concours. Si rien n’est fait différemment, nous pourrions nous retrouver avec zéro sur dix- sept dans quelques mois. Si nous ne sommes même pas capables de gagner en Floride, où l’autre camp doit obtenir 60 % des voix, le mouvement pro-vie n’obtiendra rien de la prochaine administration.
Et surtout, nous nous engagerons sur la voie de la perte d’une écrasante majorité d’États.Dans l’immédiat, les espoirs du mouvement pro-vie seront balayés.
De nombreux militants pro-vie placent leurs espoirs dans la victoire de Donald Trump à la présidence cette année. Or, M. Trump a déjà déclaré son opposition à une législation nationale protégeant les enfants à naître, ce que le Parti républicain s’était engagé à soutenir depuis plus de quarante ans. Il a supprimé de la plate-forme du Parti républicain les dispositions anti-avortement les plus radicales. Il s’est prononcé enfaveur du maintien de la légalité des abortifs chimiques. Il a également critiqué les lois sur les “battements de cœur”, qui interdisent effectivement l’avortement aux alentours de six semaines de gestation.
Aussi mauvaise que soit notre position actuelle, il n’est pas difficile d’imaginer ce que Donald Trump pourrait penser de la communauté pro-vie si nous ne pouvons pas gagner une seule bataille contre l’avortement dans les États à la suite de ses nominations prudentes de juges qui ont renversé Roe.
Il reste moins de cent jours pour la campagne de 2024. Il nous reste très peu de temps pour nous recentrer et nous réengager, et pour tirer les leçons des campagnes perdues afin d’orienter nos efforts à l’avenir. Je veux sauver des bébés. Je veux gagner. Mais la voie sur laquelle nous sommes engagés est une voie de perte dévastatrice. Le temps est venu de se taire et d’accepter que les gens sachent ce qu’ils font. Ce n’est pas le cas. Il est temps de regarder nos pertes avec des yeux d’acier et de décortiquer impitoyablement ce que nous avons fait de mal afin de pouvoir avancer vers la victoire.
Le temps presse. Des vies sont en jeu. Redonnons au mouvement pro-vie toute sa grandeur.
Un réalisateur catholique propose de former des figurants et des acteurs
Voici une petite vidéo de notre ami Daniel Rabourdin présentant les stages d’acteur qu’il organise en ce mois de septembre 2024: deux stages en week-end près de Grasse et de Toulon (a Notre Dame de Valcluse les 14-15 septembre et à l’église de La Garde les 21-22 septembre). Comme le dit Daniel, ces stages ont quatre vertus:
- c’est une belle occasion de mettre fin à la timidité et à la gêne en public (cela facilite tant de choses dans la vie),
- avoir un nouveau hobby (figurant de film et peut-être être acteur un jour) qui sera rémunéré),
- se changer les idées dans la joie d’apprendre ensemble à travers des ceux
- et, enfin, de découvrir un nouvel angle de notre vie de foi dans le Seigneur.
Suivre les stages de Daniel Rabourdin ouvre aussi les portes sur le petit monde des films catholiques indépendants, y compris son propre film franco-américain PROMESSE basé en Louisiane et dans le Var. Des ateliers auront ensuite lieu en ligne (inclus dans le prix du stage) les mardis soirs à 19h30 pour ceux qui veulent pousser plus avant la formation.
Pour plus d’infos et s’inscrire: https://www.promessefilm.com/stage-d-acting
Signification du message de Pontmain
Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.
SIGNIFICATION DU MESSAGE
DE PONTMAIN
MAIS PRIEZ MES ENFANTS,
DIEU VOUS EXAUCERA EN PEU DE TEMPS.
MON FILS SE LAISSE TOUCHER
Je voudrais ici tenter d’éclairer l’énigmatique « Mon Fils se laisse toucher » exprimé par le message de Notre-Dame à Pontmain lors de l’apparition du 17 janvier 1871.
Cette promesse pleine d’espérance était enchâssée, on le sait, dans un très bref message en trois séquences, qui comporte : une exhortation : « Mais priez mes enfants » ; suivie d’une autre indication, au demeurant pleine d’espérance : « Dieu vous exaucera en peu de temps. »
Et elle intervenait au terme de ces deux développements, comme une confirmation presque comme un cri , mais surtout comme une précision sur le modus operandi par lequel Dieu exauce.
En même temps (ancien recteur du sanctuaire le père Renaud Saliba s’en est quelque part expliqué), ce message fait écho au mystère de la Trinité :
L’exhortation initiale relève des prérogatives de l’Esprit-Saint.
L’exaucement est dans les attributions du Père.
Le modus operandi pour l’exaucement de nos prières passe par le Fils, le Médiateur.
Mais en quoi « le toucher » (Mon Fils se laisse toucher) présente-t-il un caractère évangélique ? Eh bien ! En ce qu’il est par excellence le sens le plus emblématique du mystère de l’Incarnation. Songeons à l’incrédulité de l’apôtre Thomas : pour croire en la Résurrection de Jésus, Thomas veut, et voir, et toucher ; Jn 20, 29 :
« Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! »
Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous,
si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous,
si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »
[Huit jours plus tard] Jésus dit à Thomas : Jn 20, 27-28 :
« Avance ton doigt ici et vois mes mains ; avance ta main et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. »
Alors Thomas lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Clairement donc, Thomas voulut d’abord voir, mais cela ne pouvait suffire à son incrédulité. Il en appela donc au sens du toucher : « Si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas !»
C’est donc bien par ce sens « le toucher » , que Thomas accéda au mystère de la Résurrection. Car, on le voit bien par l’allégeance de l’apôtre au Ressuscité (« Mon Seigneur et mon Dieu »), à cet égard, le Fils de la Vierge-Mère s’est bien laissé toucher !
Ah ! serait-ce donc là, alors, le sens du message de Pontmain ? … La désignation, pourrait-on dire, d’un itinéraire de foi ? Prie, et malgré la faiblesse de ta foi, crois que Dieu t’exaucera ! Prie ! Ce sera pour toi comme si tu mettais le doigt dans les blessures de Ma Passion. Prie ! Je me laisserai toucher. Prie ! Et comme Thomas qui avançait sa main et la mettait dans mon côté, à ton tour, ébloui, toi aussi u t’écriras : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Mais nous le savons bien, le premier commandement nous adjure d’aimer notre prochain ! « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même. » (Lc 10,27) Nous ne pouvons donc nous suffire de croire en la Résurrection du Seigneur. « Qu’as-tu fait de ton frère ? », avait demandé Dieu à Caïn. Et ce dernier de répondre : « Suis-je le gardien de mon frère ? » Et oui : parce que nous sommes fils de Dieu, dans cette filiation même, oui, Caïn était le frère d’Abel ! Ainsi donc, baptisés dans le Christ, disciples du Christ, nous devons être attentifs à nos frères, être attentifs aux pauvres. C’est notre sacerdoce commun qui nous le commande. Thomas l’incrédule a reçu l’amour qui vient du Christ. Il a cru en la Résurrection du Seigneur. Et aussitôt il est allé vers ses frères. Thomas a mis sa main dans le côté transpercé du Christ ressuscité. Et c’est alors, parce que Jésus le Fils de la Vierge Marie « se laisse toucher », que son regard a transpercé l’apôtre !
Oui, Jésus se laisse toucher. Il se laisse toucher dans les pauvres !
Frédéric Ozanam, le fondateur de la Société Saint Vincent de Paul, en avait une conscience aiguë : « Vous êtes pour nous les images sacrées de ce Dieu que nous ne voyons pas et, ne sachant pas l’aimer autrement, nous l’aimons en vos personnes » put-il dire aux pauvres.
De même Yvonne-Aimée de Jésus de Malestroit, qui disait à Jésus lors d’une apparition : « J’ai consacré les pauvres, Jésus, comme tu as consacré l’hostie » ! On sait qu’elle s’était donnée corps et âme aux pauvres durant plus de 20 ans. Aussi était-ce dans cet ancrage et sur ce socle de la charité envers ses frères les plus pauvres qu’elle put déployer la folle profondeur de sa sainteté au sein du Monastère des Augustines de la divine Miséricorde de Malestroit.
Il serait bien trop long de développer l’incidence du « toucher » dans les évangiles, en lien avec les guérisons. Quiconque a un minium de familiarité avec les évangiles sait très bien cela.
Mais le passage le plus significatif est la très émouvante parabole du bon Samaritain (Lc 10, 30-37) : un homme tombe sur des bandits ; ceux-ci le dépouillent, le rouent de coups, puis le laissent à moitié mort. Un prêtre, puis un lévite croisent le malheureux, le voient, et passent de l’autre côté. Mais un Samaritain, arrive et est saisi de compassion. Il panse ses blessures en y versant de l’huile et du vin ; puis le conduit dans une auberge et prends soin de lui.
Les pères de l’Église s’accordent à voir dans ce Samaritain la figure du prêtre catholique ; dans le vin et l’huile, les sacrements ; dans l’auberge, la sainte Église de Jésus-Christ.
On le voit ici de manière éclatante, c’est de compassion et de miséricorde infinie que le Fils de la Vierge-Mère, en dernière analyse, « se laisse toucher » !
Je ne voudrais pas vous fatiguer par des développements à rallonge. Je ne puis néanmoins passer sous silence ce qui est la source et le sommet de cette immense charité qui a fait descendre très bas dans le ciel de la Mayenne la Mère de l’Espérance, elle qui naguère déjà, à Cana, intercédait pour nous qui manquions de vin !
…Et nous adjurer de prier par l’Esprit-Saint.
…Nous adjurer de croire que notre Père qui est aux Cieux étend sa miséricorde sur ceux qui le craignent. … Nous adjurer de croire, dans la foi (« Heureux ceux qui ont cru sans avoir vu »), que son Fils se laisse toucher de compassion !
…Nous conjurer de croire que la filiation en Dieu s’établit dans la relation avec le prochain. Le grand modèle du prochain le plus intime à notre âme étant ce Jésus, son Fils, qui se donne à nous dans un abaissement inouï : Jésus, oui, qui dans l’Eucharistie « se laisse toucher » et s’offre lui-même en nourriture, pain vivant venu du ciel, Verbe fait chair (Incarnation) et pain de vie. Il se donne à nous, et de génération en génération, nous guérit et nous purifie. Dans ce sanctuaire aussi, par le ministère du prêtre, jour après jour, Jésus ne nous délivre-t-il pas de nos péchés ?
Et de fait on ne peut dissocier de l’apparition de Pontmain, la figure du bon Samaritain et la figure du prêtre. En effet, l’apparition du 17 janvier 1871 s’était inscrite dans l’histoire d’une paroisse, et d’un saint abbé (l’abbé Michel Guérin, dont la cause est introduite à Rome) : c’est le 29 mai 1872 déjà que fut confié aux missionnaires oblats de Marie-Immaculée le soin d’accueillir les pèlerins et de construire un sanctuaire. Et c’est dès le 17 juin 1873 que l’évêque de Laval, Monseigneur Wicart, posa la première pierre de la basilique.
Ajoutons à cela certaines autres expressions liturgiques du « toucher » : en maintes occasions, la Bible se fait l’écho du baiser comme salutation. Ce baiser de l’Ancienne Alliance, notre liturgie l’a conservée : que l’on songe au prêtre lorsqu’il inaugure et clôt chaque messe par un baiser à l’autel (l’autel, centre du culte sacrificiel et table eucharistique). Songeons aussi au diacre qui embrasse l’Évangile après l’avoir proclamé. Songeons enfin au geste de paix (main tendue, baiser…) que nous échangeons pour nous transmettre la paix du Christ.
Et par-delà la messe, songeons encore à Jésus, le Messie, l’esclave, le Serviteur souffrant, qui a reçu l’onction par l’Esprit-Saint et qui pourtant reçoit l’onction de la femme pécheresse ! Puis à son tour, lave les pieds de ses disciples.
Ces mentions ne sont pas exhaustives du « toucher » dans les actes liturgiques ; tant s’en faut même.
Mais si « le toucher » a bien une dimension liturgique, pouvons-nous alors douter de la compassion divine, nous qui nous disons catholiques ? !
Et donc, pouvons-nous douter ne serait-ce qu’un millième de seconde de ce message si doux de Marie à Pontmain :
MAIS PRIEZ MES ENFANTS, DIEU
VOUS EXAUCERA EN PEU DE TEMPS.
MON FILS SE LAISSE TOUCHER
Macron-Mélenchon : la fin de la Ve République
De Guillaume de Thieulloy dans Les 4 Vérités :
Le 24 août, nous avons battu un singulier « record » : le gouvernement de Gabriel Attal est démissionnaire depuis plus de 38 jours, c’est-à-dire qu’il a battu le précédent record de l’après-guerre, détenu par le gouvernement de René Mayer, sous la IVe République, qui avait démissionné le 21 mai 1953 (son successeur, Joseph Laniel, n’étant investi que le 28 juin).
Au passage, et puisque nous en sommes aux évocations historiques, notons que le gouvernement de René Mayer avait « tenu » quatre mois, soit deux mois de moins que celui de Gabriel Attal – qui a toutefois pratiquement égalé le record de brièveté à Matignon sous la Ve République, détenu par Bernard Cazeneuve, celui-là même auquel songerait Jupiter !
Jusqu’aujourd’hui, le principal atout de la Ve République avait été d’en finir avec l’instabilité gouvernementale de la IIIe et de la IVe.
Autrement dit, Emmanuel Macron, avec sa façon un peu immature de déclencher une grave crise parlementaire au soir de sa défaite aux élections européennes, pourrait bien avoir ouvert une crise plus grave : une crise institutionnelle.
Je ne suis pas assez dévot du système républicain, ni du fondateur de la Ve République, pour en être désespéré, mais il convient de bien comprendre que ce qui vient a toutes les chances d’être pire que ce que nous quittons.
Et nous pourrons – une nouvelle fois – remercier le funeste attelage Macron-Mélenchon d’avoir cassé un système (certes un peu bringuebalant) pour nous plonger dans la politique du pire.
Je parle ici de l’attelage Macron-Mélenchon car, malgré l’opposition de vaudeville qu’ils nous présentent, les deux hommes sont unis dans un commun nihilisme et un commun narcissisme à qui ils sacrifient sans regret la France et les Français.
Au plan parlementaire, c’est bien cet attelage qui a empêché la victoire annoncée du RN.
Celui-ci avait certes bien des défauts, mais il faut une mauvaise foi extraordinaire pour imaginer qu’il soit plus dangereux pour la France en général et la paix civile en particulier que LFI.
Au plan institutionnel, les deux démagogues s’entendent aussi.
Jean-Luc Mélenchon se bat depuis des années pour une VIe République, ressemblant fort à la IVe.
Quant à Emmanuel Macron, ayant constaté que la constitution ne lui donnait pas – contrairement à ce qu’on lit souvent – un pouvoir sans limite, il ne voit guère de raison de défendre les institutions de 1958 – qui, il est vrai, avaient largement disparu sous la cohabitation mitterrandienne, le quinquennat chiraquien et la réforme constitutionnelle sarkozyste.
Le principal intérêt de la constitution de 1958 résidait dans la fameuse « rationalisation » du parlementarisme. Dans la pratique, cela revenait à brider le pouvoir des parlementaires – De Gaulle étant persuadé, non sans de très bonnes raisons, que le « régime des partis » dont vivent les parlementaires ne servait que rarement l’intérêt national.
Emmanuel Macron, en bon idéologue de la technocratie, a sûrement été séduit par cette domestication de la « représentation nationale ». Cependant, étant manifestement indifférent à l’intérêt national, on comprend aisément qu’il s’intéresse davantage aux rapports de force à Bruxelles ou à Washington qu’à Paris.
Toujours est-il que, désormais, Marianne V ne pourra plus prétendre qu’elle garantit, par ses seules institutions, la stabilité et une politique gouvernementale claire et appuyée par une majorité parlementaire. Elle a ainsi perdu sa principale justification.
Mais j’avoue que je ne suis pas pressé de découvrir la Marianne VI, soumise à la démagogie de l’extrême gauche, dont rêve Jean-Luc Mélenchon et que nous amène lentement Emmanuel Macron.
L’immigrationnisme : conséquence logique de l’hubris de la Révolution dite française
Dans L’Homme nouveau, Thibaud Collin revient sur les dernières élections, qui a vu l’union des forces politiques contre le Rassemblement national. Extrait :
[…] Il convient en effet de ne pas réduire cette opération à une simple manipulation de l’opinion publique. Certes, nous avons assisté au battage médiatique et « culturel » habituel mais en rester là ne permet pas de saisir la gravité de notre situation. Le nœud de cette opposition entre le front républicain et le front national est la question migratoire. Dans un contexte de mondialisation du capitalisme, la France est particulièrement vulnérable aux migrations en raison de son histoire intellectuelle et politique. On ne peut comprendre la question de l’immigration en France sans l’articuler à celle de la décolonisation et donc à celle de la colonisation. C’est parce que la France, comme d’autres pays européens, a été une grande puissance coloniale qu’elle est particulièrement exposée aux flux migratoires causés par le capitalisme et les changements climatiques. Or la racine intellectuelle de la colonisation française est la même que celle de la République. Un nom symbolise cette unité : Jules Ferry. La politique de ce disciple de Quinet et de Littré, tête pensante des lois scolaires et de la colonisation républicaine, est guidée par son anthropologie positiviste et maçonnique. Il s’agit d’apporter les prétendues Lumières émancipatrices aux petits paysans enfermés dans l’obscurantisme catholique et aux « races inférieures » de l’Asie et de l’Afrique. Ferry possède la même forma mentis que les révolutionnaires de 1789, à savoir l’universalisme abstrait. La différence entre 1789 et 1880, d’une part, et notre époque, d’autre part, est que la République a désormais déployé jusqu’au bout sa logique. Après avoir liquidé les restes d’une monarchie organique, après avoir combattu victorieusement le catholicisme, après avoir « libéré » l’individu de ses attaches familiales, professionnelles et provinciales, la République a fini par se retourner contre sa propre condition de possibilité, la nation. La réactivation du front républicain repose sur le présupposé qu’un parti promouvant peu ou prou la « préférence nationale » est hostile aux « valeurs de la République ». Cela signifie donc que la République n’est pas finalisée par le bien commun du peuple français mais qu’elle se comprend désormais comme mesurée par les seuls « droits de l’homme ». Ce à quoi nous avons assisté n’est donc pas seulement un blocage du dispositif représentatif mais rien de moins qu’une nouvelle manifestation d’une sortie du politique. En effet, la politique est l’activité par laquelle un peuple se gouverne lui-même. C’est donc une activité propre à tel peuple situé sur tel territoire. Une république qui se veut d’emblée universelle n’est pas un régime politique mais une crypto-Église. Seule l’Église catholique peut inviter tous les hommes à s’agréger à elle en tant qu’elle est Corps du Christ, le Sauveur de toute l’humanité. Un corps politique se détermine comme ayant des limites, à savoir des frontières, une langue, une culture commune, etc., discriminant un dehors et un dedans, des compatriotes et des étrangers.
La chasse à la xénophobie qui régit la politique française depuis la loi Pleven (1972) et qui a été utilisée systématiquement depuis les années 1980 est une négation du réalisme politique. Rappelons que phobé en grec signifie non pas haine mais peur. Et que l’objet formel de la peur est un mal à venir. La peur est la manifestation de la vitalité d’un organisme car, le mal étant privation d’un bien, la peur révèle en creux l’attachement à un bien. Le bien ici en question est que le peuple français demeure lui-même, ethniquement et culturellement. Seul ce souci de l’être même du peuple peut garantir la recherche du bien commun. L’universalisme abstrait qui anime l’immense majorité de la magistrature, des médias et du personnel politique français considère que n’importe quel être humain a le droit de devenir français. Qui ne voit qu’un tel programme contient en lui-même un oxymore ? Car si tout être humain – donc potentiellement tous les être humains désirant venir en France – a le droit d’être français, être français ne signifie plus rien. C’est donc par conséquences logiques de l’hubris ayant causé la Révolution que la France finit par s’identifier à l’humanité. La macabre constitutionnalisation de l’avortement ou la grotesque cérémonie des Jeux olympiques nous ont ainsi rappelé que nos gouvernants prétendent faire de la France l’avant-garde de l’humanité.
Détransition
Paul Sugy, journaliste au Figaro, évoque sur X le cas de Nadia Bröninmann, “une Suisse allemande” de 55 ans. Nadia s’appelait Christian à la naissance, avant sa transition de genre.
Il y a 29 ans, Nadia a transformé son apparence pour devenir une femme : prise d’hormones, chirurgie… Le parcours a été long et douloureux, elle décrit ses maux de tête, mais aussi l’altération de sa sexualité, l’incontinence fréquente, et la perte irréversible de la fécondité de ses organes génitaux. Depuis, elle ressemble à une femme, porte les cheveux longs ; sur Instagram, elle pose avec des parfums, des produits cosmétiques. En apparence, rien de Christian n’a survécu chez Nadia.
Toute la Suisse, et même au-delà, a entendu parler de Nadia : sa transition avait été fortement médiatisée. Bien sûr elle avait fait polémique, suscité des réactions d’hostilité chez les conservateurs. En retour la communauté LGBT a fait d’elle un symbole : Nadia prouvait que l’on peut décider d’être qui on veut, quand on le veut, et nul n’a le droit de s’y opposer ! Il ne s’agit que d’elle, de son choix, elle n’enlève rien à personne – de quel droit pourrait-on l’en priver ? Nadia du reste a promené un peu partout son bonheur, dans des films, des interviews, des livres… Elle décrit dans l’un d’eux sa “Seelentanz”, la danse de son âme, avec ce sous-titre : “je me fais ma propre route”.
Par son exemple et sa médiatisation, Nadia a permis a d’autres de suivre à leur tour leur propre chemin : elle a contribué à banaliser la transition de genre, à faire sauter les tabous. Le chemin parcouru a été long : dans les années 90, elle se sentait marginalisée, mais aujourd’hui la transidentité est beaucoup mieux acceptée, à croire ses propos tenus auprès du média Blick en 2022.
Sauf que le 13 août dernier, Nadia publie une photo où elle porte de nouveau les cheveux courts, comme Christian. Ceux qui l’ont suivie jusqu’ici dans son aventure s’interrogent, s’inquiètent. Pour dissiper les ambiguïtés, Nadia Brönimann répond à une longue interview du quotidien suisse alémanique Tages Anzeiger. Question simple. Est-ce qu’elle regrette ? Oui ! Amèrement.
“Je pleure ce que j’ai fait à Christian et à son corps en bonne santé”.
Nadia est aujourd’hui une “détransitionneuse”, une personne trans qui envisage ou qui entame un parcours de détransition. Elle l’avait confessé discrètement sur sa photo Instagram du 13 août, en glissant ce hashtag : #detrans Est-ce qu’elle n’avait au fond jamais cessé d’être un homme, malgré sa transition ? Que fait-elle de tous ces questionnement sur son genre ? On peut bien sûr tout balayer d’un revers de manche, se contenter de penser que Nadia / Christian est quelqu’un de capricieux, ou victime seulement d’un mal-être profond – et c’est peut-être vrai, mais ce qu’elle confie au Tages Anzeiger mérite d’être lu, parce que ses mots sont sincères, et aussi parce qu’ils sont très beaux.
Nadia Brönimann dit sa lassitude d’être une femme, de devoir penser constamment à son apparence physique. On peut y lire éventuellement une forme d’exaspération masculine devant le carcan normatif dans lequel la féminité est parfois empêtrée… Mais cela va plus loin : Nadia en a assez d’être obsédée par son corps. Elle est lasse de sa propre obsession à vouloir ressembler de l’extérieur à ce qu’elle croit être au fond d’elle-même. Le corps est rétif aux mouvements et aux reflux de l’âme, il ne l’exprime jamais assez parfaitement. Son parcours, sa transition de genre, l’ont enfermée dans une vision trop corporelle de son identité.
Nadia reproche au mouvement trans son obsession du corps, qui paradoxalement pour un mouvement progressiste biberonné à la déconstruction des stéréotypes de genre, surligne et investit lourdement au contraire ces mêmes stéréotypes. Nadia devait libérer Christian, elle l’a enfermé.
“Je pensais que si j’échappais à Christian, si je changeais de coquille, alors tout irait bien, je serais quelqu’un d’autre. Mais l’intérieur, l’âme, reste la même. Ma transition n’a jamais réussi à me réconcilier avec moi-même, je n’ai fait que fuir vers une autre vie, plus extrême, dans un autre corps”.
Et ce discours, évidemment, le mouvement trans l’a très mal pris.
“Beaucoup de personnes trans me considèrent comme un traître”, confie Nadia Bröninmann. “On me traite de populiste de droite, de transphobe”. Et pour cause : cette pionnière de la chirurgie de réassignation de genre dénonce un tabou, chez la communauté trans et les militants transacitivistes, au sujet des transitions médicales. La chirurgie ou la prise d’hormones “n’apportent pas le bonheur espéré, mais personne ne veut entendre ça – et la tolérance que nous réclamons à l’extérieur n’est pas pratiquée à l’intérieur de nos rangs”. Nadia critique très vertement le manque de précautions prises à l’égard des enfants qui veulent transitionner, et se réjouit que des pays commencent à encadrer plus fermement ces demandes.
Aujourd’hui, Nadia n’est donc pas délivrée des doutes et des tourments qui jalonnent sa quête identitaire. Après avoir pris des oestrogènes pendant des années, elle ne sait toujours pas si elle souhaite faire le chemin inverse en prenant de la testostérone – et de toute façon, les conséquences de la chirurgie de réassignation de genre sont en partie inévitables. Elle a éprouve dans sa chair que son propre corps, dont l’époque aimerait faire une tablette de cire sur laquelle on peut inscrire ou effacer à l’envi chacun de nos désirs, n’est pas si malléable qu’elle ne l’avait cru. La transition fait mal, elle est par bien des aspects une perte, une mutilation. On ne détransitionne pas si aisément qu’on ne le croit. Il y a des chemins qui ne souffrent aucun retour en arrière, des choix qui ne sont pas réversibles. Loin de tout esprit de polémique, alors qu’elle en a été longtemps le porte-étendard et qu’aujourd’hui encore elle s’en considère toujours membre, Nadia Bröninmann interpelle la communauté trans.
Arrestation du PDG de Telegram : La Commission européenne prend ses distances avec Macron
Selon un porte-parole de la Commission européenne, l’arrestation de Pavel Dourov, le fondateur et PDG de l’application de messagerie Telegram, n’a rien à voir avec les obligations de l’entreprise en vertu de la Loi sur les services numériques (DSA) de l’UE :
“Les poursuites pénales ne font pas partie des sanctions potentielles en cas de violation de la loi sur les services numériques. La loi sur les services numériques ne définit pas ce qui est illégal et n’établit pas non plus d’infraction pénale ; elle ne peut donc pas être invoquée pour procéder à des arrestations. Seules les lois nationales [ou internationales] qui définissent une infraction pénale peuvent être invoquées”. “Nous suivons de près les développements liés à Telegram et sommes prêts à coopérer avec les autorités françaises si cela s’avère nécessaire”.