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La participation des fidèles à la messe, de Mediator Dei à Mysterium fidei, en passant par le Concile

Paix Liturgique évoque dans une de ses lettres la figure de Paolo Pasqualucci, philosophe du droit et des idées politiques. Il a été Professeur de la faculté de droit de l’Université de Pérouse. Il a enseigné aussi dans les universités de Rome, de Naples, de Teramo, sur l’histoire des doctrines politiques. Il a écrit des livres marquants en trois domaines :

  • En philosophie du droit : Rousseau e Kant (deux volumes, Guiffré, 1974 et 1976), Commento al Levienthan. La filosofia del diritto e dello Stato di Thomas Hobbes (Margiacchi, 1994). Commentaire du Léviathan. La philosophie du droit et de l’État de Thomas Hobbes ;
  • En métaphysique : Introduzione alla metafisica dell’uno [ntroduction à la métaphysique de l’un](Antonio Pellicani, 1996), I Metafisica del Soggetto. Cinque tesi preliminari (Métaphysique du sujet. Cinq thèses préliminaires.. ] (Fondazione G. Capograssi, Rome 2010 et 2013) ;
  • En théologie et philosophie de la religion, en se concentrant sur l’analyse critique du concile Vatican II, du point de vue de la tradition de l’Église, avec plusieurs livres : Giovanni XXIII e il Concilio Ecumenico Vaticano II (Ichthys, 2008), Jean XXIII et le concile oecuménique Vatican II, L’ambigua cristologia della redenzione universale. Analisi di Gaudium et Spes (Ichthys, 2009), La christologie ambiguë de la rédemption universelle. Analyse de Gaudium et spes, Il Concilio parallelo. L’inizio anomalo del Vaticano II [Le Concile parallèle. Le commencement irrégulier de Vatican II ](Fede e Cultura, 2014) ;

Ce fin connaisseur de la situation actuelle de l’Eglise évoque le lien entre le Concile Vatican II (1962-1965) et les « réformes » que l’Eglise mène dans la constitution de l’Église (avec la synodalité), dans la doctrine (avec la Déclaration œcuménique d’Abou Dhabi), dans la morale chrétienne (avec des concessions sans précédent – liturgiques et autres – aux couples irréguliers de tous types) et pour justifier sa lutte constante contre l’ancien rite de la messe. Le motu proprio Traditionis custodes du 16 juillet 2021 invoque « les décrets du Concile » :

« Les livres liturgiques promulgués par les saints papes Paul VI et Jean Paul II, conformément aux décrets du Concile Vatican II, sont la seule expression de la lex orandi du rite romain » (TC art. 1).

Comme il l’expliquait dans un entretien publié le 24 février 2022 dans l’hebdomadaire catholique anglais The Tablet, le Cardinal Roche, Préfet du Dicastère du Culte divin, disait que le motu proprio Traditionis custodes avait pour but de mettre en œuvre la constitution conciliaire Sacrosanctum Concilium sur la liturgie.

En tant que baptisés, les membres du « peuple de Dieu » (c’est-à-dire les fidèles en tant que membres du Corps mystique du Christ) sont également prêtres, mais dans un sens tout à fait spirituel, comme le précise Pie XII dans l’encyclique Mediator Dei du 20 novembre. 1947, consacrée à la liturgie. En revanche, le Concile les exalte comme un « peuple de Dieu » doté de pouvoirs sacerdotaux effectifs, modifiant le sens de la célèbre louange de saint Pierre aux chrétiens devenus « peuple de Dieu » et « sacerdoce royal », à la place des Juifs qui nient le Messie et sont donc indignes de leurs titres d’honneur (1 P 2, 5 ; 9-10). De cette glorification symbolique, le cardinal Roche tirait la conséquence indue que les baptisés, en tant que « prêtres », participaient à la célébration eucharistique simpliciter, « concélébrant » avec l’officiant, et non plus dans une position subordonnée, « en désir », in voto, seulement et diversa ratione, sous une qualité différente, comme Pie XII l’avait précisé dans Mediator Dei.

Cette novation, d’une portée doctrinale énorme et subversive, a été introduite par Vatican II, selon les plus hautes autorités ecclésiastiques. Mais où le Concile dit-il que « tous les baptisés célèbrent avec lui », avec l’officiant ? Il le dit dans les articles 10 et 11 de Lumen gentium et d’une manière plus claire encore dans l’art. 48 de Sacrosanctum Concilium, la constitution sur la liturgie, citant avec une modification significative le passage de Mediator Dei. SC 48 dit ainsi :

« …offrant la victime sans tache, non seulement entre les mains du prêtre, mais qu’avec lui, ils apprennent à s’offrir, etc. [sed etiam una cum ipso offerentes] ».

Mediator Dei disait en fait :

« …ils offrent le sacrifice non seulement par les mains du prêtre mais, d’une certaine manière, aussi avec lui [sed etiam una cum quodammodo Sacrificium offerunt] etc. »

Le passage semble identique mais en supprimant l’adverbe « d’une certaine manière », il change de sens. En effet, selon la doctrine habituelle, l’offrande eucharistique des fidèles peut avoir lieu una cum, « ensemble » avec celle du prêtre mais seulement « d’une certaine manière » ensemble, car eux, n’étant pas prêtres et n’ayant donc pas le pouvoir de consacrer les saintes espèces, ils n’offrent que « en désir », in voto, spirituellement et symboliquement – ils offrent leurs vœux d’expiation, d’impétration, d’action de grâce, de louange. L’adverbe « d’une certaine manière » (quodammodo) a d’ailleurs été expliqué plus loin dans Mediator Dei, qui illustre précisément dans quel sens précis l’offrande des fidèles ne doit être comprise que comme « sous forme de vœu ». Au lieu de cela, le Concile a abandonné, outre l’adverbe, toutes les explications très claires de Pie XII sur le caractère purement spirituel et non sacramentel de l’offrande eucharistique des fidèles.

La variation doctrinale avait déjà pénétré le magistère officiel de l’Église avant la fin du Concile. Quelques mois avant sa fermeture, Paul VI, confronté à un désordre liturgique général croissant et aux interprétations hérétiques du sens de la transsubstantiation qui commençaient à circuler (le célèbre théologien belge Edward Schillebeecks, adepte de la phénoménologie, ne tarit pas d’éloges sur la « transsignification », réduisant le changement à un changement de sens), il dut promulguer l’encyclique Mysterium fidei, du 3 septembre 1965, consacrée à la doctrine et au culte de la Sainte Eucharistie. Dans l’incipit de celle-ci, il écrit :

« En effet, les Pères du Concile [Vatican II], s’occupant de la restauration de la Sainte Liturgie [de instauranda Sacra Liturgia agentes], dans leur souci de l’Église universelle, n’avaient rien de plus à cœur que d’exhorter les fidèles à participer activement, avec une foi totale et une piété suprême, à la célébration de ce Sacro-saint Mystère, en l’offrant avec le prêtre [una cum sacerdote offerrent] en sacrifice à Dieu pour leur propre salut et que du monde entier et s’en nourrir comme nourriture spirituelle » (Paul VI, Mysterium fidei, Vatican.va, p. 1/23).

Grâce au Concile, ce qui était pour Mediator Dei de Pie XII une « erreur spécieuse », était devenue de manière incroyable une doctrine officielle de l’Église : une fausse doctrine réitérée aujourd’hui par le cardinal Roche, qui prétend penser et agir à l’unisson avec le pape François.

Crise sanitaire : Le Vatican avait écrit en 2004 ce que nous aurions dû faire

Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.

Saviez-vous qu’un article du Compendium de la Doctrine Sociale de l’Église publié en 2004 contient un paragraphe sur la conduite à tenir en cas de risques sanitaires ? Et personne n’en a parlé…
Synthétisant la sagesse de l’Église, sous l’autorité du Saint-Père, il donne donc le cadre des prises de paroles ecclésiales à ce sujet. Il est étonnant qu’il n’ait pas été présent dans les propos des catholiques en tout genre.

Ce paragraphe ne donne pas les solutions concrètes à adopter, car cela est de la responsabilité des laïcs. Les autorités ecclésiastiques n’ont pas l’autorité pour se prononcer en politique ou en médecine sur la composition des principes avec les situations contingentes (sauf violation directe de principes non-négociables). Mais ce paragraphe exprime les principes à respecter pour éviter des problèmes majeurs, et dénonce certains travers actuels (en particulier le scientisme qui nous conduit trop rapidement à de fausses certitudes, et la surenchère de mesures contraignantes).

N’hésitez pas à l’envoyer à ceux qui auraient besoin de relire cette période troublée…

“469 Les autorités appelées à prendre des décisions pour faire face aux risques sanitaires et environnementaux se trouvent parfois face à des situations où les données scientifiques disponibles sont contradictoires ou quantitativement rares; il peut alors être opportun de faire une évaluation inspirée du « principe de précaution », qui ne comporte pas une règle à appliquer mais plutôt une orientation visant à gérer des situations d’incertitude. Ce principe manifeste l’exigence d’une décision provisoire et modifiable en fonction de nouvelles connaissances éventuellement acquises. La décision doit être proportionnelle aux mesures déjà appliquées pour d’autres risques. Les politiques conservatoires, basées sur le principe de précaution, exigent que les décisions soient fondées sur une confrontation entre les risques et les bénéfices envisageables pour tout choix alternatif possible, y compris la décision de ne pas intervenir. À l’approche de précaution est liée l’exigence d’encourager tous les efforts visant à acquérir des connaissances plus approfondies, tout en étant conscient que la science ne peut pas parvenir rapidement à des conclusions sur l’absence de risques. L’incertitude des circonstances et leur caractère provisoire rendent particulièrement importante la transparence dans le processus décisionnel.”
(Compendium de la Doctrine Sociale de l’Église, 2004)

Commentaires :

Nous étions bien dans un cas où les données scientifiques étaient rares, car tout allait trop vite ; et elles étaient contradictoires, comme en témoignent les nombreux débats et évolutions des mesures.
Le « principe de précaution » ici invoqué est le contraire de celui que nous avons mis en place. Nous nous sommes enfermés chez nous avec des mesures autoritaires. Alors que cet article nous encourage à éviter de modifier précipitamment nos habitudes, et à laisser beaucoup de marges de manœuvre aux personnes et acteurs locaux.
Les décisions doivent être « proportionnelles » à ce qui s’est déjà fait : donc, inutile d’imaginer des solutions de confinements généralisés jamais pratiqués, ou des injections à ARN qui n’ont jamais été utilisé ainsi, ni n’ont montrés leurs effets réels pour des vaccinations sur des populations. Et encore moins à l’échelle du monde entier !
D’après ce paragraphe, il convient d’encourager tous les débats contradictoires et les recherches des scientifiques en tout genre, et non pas d’imposer une solution unique par un groupe restreint de personnes ! Et accepter parfois de ne pas adopter de mesure, pour ne pas faire pire.
Par ailleurs, comme « la science ne peut pas parvenir rapidement à des conclusions sur l’absence de risques », il est impossible de savoir en quelques mois les effets réels des injections à ARN que l’on ne saura qu’au bout de quelques années.

Enfin, la dernière phrase parlant de l’importance de « la transparence dans le processus décisionnel » ne peut que faire frémir quand on se souvient des discussions à huis clos, des contrats opaques, des rapports qui ne doivent être rendus publics que dans plusieurs décennies…

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les dernières années auraient été moins troublées si nous avions suivi ces conseils. Il ne reste plus qu’à nous souvenir d’aller jeter un œil sur le Compendium la prochaine fois !
Cela me fait penser à la loi juive, inapplicable sans l’Esprit-Saint. On a beau avoir ce genre de choses écrites, on ne s’en souvient même pas au moment opportun. Si Jésus ne règne pas dans nos pays, c’est fichu.

Le « Mystérieux héritage » de Beauchêne

Du 18 au 21 août, la prairie de l’abbaye de Beauchêne (Deux-Sèvres) s’illuminera pour raconter l’histoire du sanctuaire et d’une dévotion mariale ininterrompue depuis le XIIe siècle. Le général Jean-Loup Velut, responsable du mécénat pour cette aventure artistique, explique dans France catholique :

Comment est née l’idée du spectacle « Un Mystérieux héritage »  ?

Nous voulions marquer les 150 ans de la présence des chanoines du Latran à l’abbaye de Beauchêne, en 2020. Nous avons la chance d’avoir sur place quatre chanoines et six novices philippins. L’un des chanoines, le Père Bonneau, est historien et tout naturellement nous avons eu envie de faire connaître l’histoire de ce lieu où l’on prie la Vierge Marie depuis huit siècles. Par ailleurs, si l’abbaye est située à Cerisay dans les Deux-Sèvres, elle est aussi au cœur de la Vendée militaire. La chapelle dans laquelle était placée à l’origine la statue de la Vierge appartenait à la famille du chef vendéen surnommé le « saint du Poitou », Louis de Salgues de Lescure. C’est aussi la terre de l’un des chefs de l’armée catholique, Henri de La Rochejaquelein. Tous deux venaient en pèlerinage à Notre-Dame de Beauchêne. Les 300 bénévoles, les 150 acteurs et les 150 personnes qui veillent à la logistique, sont fières de ces racines et nous avons tous le sentiment d’être portés par quelque chose qui nous dépasse.

Constatez-vous un retour à la foi chez certains bénévoles à travers la préparation du spectacle tout au long de l’année ?

Les paroissiens de Beauchêne et leurs familles forment le noyau dur de l’association du sanctuaire. Autour d’eux gravitent désormais des bénévoles revenus à la pratique religieuse, entraînés par la préparation du spectacle et la présence de nombreux jeunes à la chorale. La moyenne d’âge des bénévoles est de 34 ans avec des acteurs de 5 à 80 ans. L’abbaye est ainsi redevenue un poumon spirituel bien vivant ! De quelques fidèles catholiques dispersés, nous sommes passés à une cohésion de groupe très soudé, le tout dans un désert de paroisses. C’est très réconfortant.

En 2023, 5 000 spectateurs sont venus assister au spectacle sur cinq soirées. Comment expliquez-vous votre succès ?

Le bouche-à-oreille et le porte-à-porte ont fait prendre conscience aux habitants de la région ainsi qu’aux vacanciers qu’il fallait qu’ils redécouvrent leur passé. Il y a peu d’endroits en France où l’on sent autant l’histoire de France s’enraciner dans un terroir catholique. Nous faisons de la catéchèse sans le dire en insistant sur la nécessité d’être fidèles à nos racines chrétiennes. Les spectateurs découvrent aussi la confiance en Marie « Reine du bocage ». C’est très beau et je pense d’ailleurs que la Mère de Dieu doit nous donner un coup de main pour vivre de si forts moments ! À la fin du spectacle, la statue de Notre-Dame de Beauchêne arrive sur scène et les acteurs se recueillent devant elle, nous faisant vivre des instants uniques où le Ciel se mêle à la terre. Par ailleurs, le spectacle propose un message très actuel car il ne parle que de combats dont celui de l’Église à travers les croisades et la guerre de Vendée. Il dévoile une Église combattante et pas seulement distributrice de sacrements. Les spectateurs sortent fortifiés du spectacle en s’interrogeant sur les valeurs chrétiennes qui méritent plus que jamais d’être défendues. Je ne doute donc pas que cette quatrième édition porte de beaux fruits spirituels.

Neuvième dimanche après la Pentecôte : “Jésus s’étant approché de Jérusalem, voyant la ville, il pleura sur elle”

Nous remercions l’association Una Voce de nous autoriser à publier des extraits des excellents commentaires des cinq pièces grégoriennes du dimanche ou de la fête à venir.
Vous aurez la totalité des textes sur le site et nous ne pouvons que vous encourager à vous abonner à la newsletter hebdomadaire en cochant dans la case adéquate sur la page d’accueil.

Les chants du propre de la messe de ce neuvième dimanche après la Pentecôte sont encore extraits des psaumes, à l’exception cette fois de la Communion. A l’inverse des chants du dimanche précédent, c’est le Graduel qui nous fera entendre une acclamation triomphale à la majesté divine, alors que l’Introït et l’Alléluia sont des prières suppliantes.

► Introït : Ecce Deus

Le texte de l’Introït est tiré du psaume 53, composé par David alors qu’il était poursuivi par des ennemis implacables. Mais cet appel au secours est comme toujours plein de confiance dans la protection divine. Ce psaume est utilisé pendant la semaine sainte, où il est mis dans la bouche du Christ. L’Introït de ce jour commence par un verset exprimant la confiance dans le secours du Seigneur, avant d’implorer sa protection.

Ecce Deus adjuvat me, et Dominus susceptor est animæ meæ : averte mala inimicis meis, in veritate tua disperde illos, protector meus Domine.
Voici que Dieu vient à mon secours, le Seigneur est le soutien de mon âme : détournez les maux sur mes ennemis, dans votre fidélité dispersez-les, Seigneur, notre protecteur.

On voit que la première phrase est une affirmation à la troisième personne de notre confiance en Dieu, exprimée par une mélodie joyeuse et pleine d’allant, tandis que la deuxième phrase passe à la deuxième personne, et devient une prière suppliante, marquée par une mélodie plus tourmentée, surtout la cadence en demi-ton de inimicis meis. Mais on retrouve la confiance à la fin avec une belle courbe calme mais pleine d’assurance sur les mots protector meus. Cet Introït est accompagné bien entendu par le premier verset du psaume 53 :

Deus in nomine tuo salvum me fac : et in virtute tua judica me.
Mon Dieu par votre nom sauvez-moi, et par votre puissance faites-moi justice.

► Graduel : Domine Dominus noster

Entre les supplications de l’Introït et de l’Alléluia, nous allons trouver dans le Graduel du neuvième dimanche après la Pentecôte, une exclamation de louange, d’admiration et de reconnaissance pour le créateur et tous ses bienfaits, sur la terre, univers visible, et dans les cieux, univers invisible. C’est le début du psaume huit.

Domine Dominus noster, quam admirabile est nomen tuum in universa terra ! Quoniam elevata est magnificentia tua super cælos !
Seigneur, notre maître, que votre nom est admirable sur toute la terre ; que votre majesté est élevée au-dessus des cieux !

Pour la sixième fois consécutive en ces dimanches après la Pentecôte, la mélodie de ce Graduel utilise le cinquième mode grégorien, avec des formules typiques qui reviennent souvent et se ressemblent plus ou moins. Mais à chaque fois ces mélodies s’adaptent parfaitement au texte qu’elles doivent servir. Ici on n’a pas au départ un grand élan enthousiaste comme dans l’Introït et l’Alléluia de dimanche dernier ; la mélodie de la première phrase reste d’abord grave, calme et horizontale, exprimant une profonde adoration ; puis elle s’élève en un bel élan d’admiration, précisément sur le mot admirabile, et se poursuit en souples ondulations pleines du bonheur de contempler la splendeur divine.

► Alléluia : Eripe me

L’Alléluia du neuvième dimanche après la Pentecôte présente un contraste frappant avec le Graduel de cette messe ainsi qu’avec l’Alléluia Magnus Dominus du dimanche précédent. La plupart des Alléluias de ce temps liturgique sont des chants d’action de grâces et des acclamations enthousiastes et triomphales, mais il y a quelques exceptions. Nous avions rencontré dans l’Alléluia du sixième dimanche une prière suppliante mais pleine de confiance. Nous avons cette fois une supplication intense, presque douloureuse. Un Alléluia n’est pas toujours joyeux.

Le texte est le premier verset du psaume 58. Nous avons déjà remarqué que depuis le cinquième dimanche tous les Alléluias ont pour texte le premier verset d’un psaume, et il en sera ainsi tous les dimanches jusqu’au quatorzième dimanche, sans exception.

Eripe me de inimicis meis, Deus meus : et ab insurgentibus in me libera me.
Arrachez-moi à mes ennemis, mon Dieu et délivrez-moi de ceux qui se dressent contre moi.

Ce verset de psaume, où David demande au Seigneur d’abattre les ennemis qui le harcèlent sans cesse, est très utilisé au temps de la Passion dont il est une sorte de refrain ; il y est bien entendu placé dans la bouche du Christ. En ce temps après la Pentecôte, qui représente la longue marche de l’Église depuis les apôtres jusqu’à la fin des temps, il peut être mis dans la bouche de l’Église, c’est tout à fait d’actualité, ou de chaque âme chrétienne en proie aux épreuves et aux tentations. La mélodie est aussi suppliante que le texte. Elle s’étire comme une longue plainte.

► Offertoire : Justitiæ

Comme cela arrive assez souvent en ce temps après la Pentecôte, nous l’avons déjà constaté au sixième dimanche, et ce sera encore le cas les deux prochains dimanches, l’Offertoire du neuvième dimanche après la Pentecôte est repris à un autre dimanche de l’année. Aujourd’hui nous trouvons celui du troisième dimanche de Carême,  méditation aimante et contemplative sur la loi divine et le bonheur qu’il y a à l’observer :

Justitiæ Domini rectæ, lætificantes corda, et dulciora super mel et favum, nam et servus tuus custodiet ea.
Les préceptes du Seigneur sont justes, ils réjouissent les cœurs et sont plus doux qu’un rayon de miel ; aussi votre serviteur les observe-t-il.

Les mots dulciora et ea qui sont au neutre se rapportent au substantif judicia qui figure dans le psaume, mais qui n’est pas repris dans le texte de l’Offertoire. Il est d’ailleurs à peu près synonyme du premier mot de ce texte justitiæ. On notera aussi à la fin, le passage de la troisième à la deuxième personne que l’on rencontre souvent dans les psaumes. Ce texte aurait pu être emprunté au psaume 118, la longue méditation sur la volonté de Dieu et ses commandements que l’on rencontre souvent au cours de l’année liturgique et d’où était tiré l’Offertoire de dimanche dernier.

En fait, celui-ci est pris dans un autre psaume, le psaume 18, dont la deuxième partie résume au contraire les mêmes thèmes en quelques versets très condensés. La mélodie est très calme, paisible et assurée, tournant toujours autour de la même note sur laquelle elle pose notes longues et cadences. Cependant la conclusion est surprenante : au lieu de se terminer sur cette même note, la mélodie descend un demi-ton plus bas, restant en suspens comme un long regard qui ne veut pas finir.

► Communion : Qui manducat

L’Antienne de Communion du neuvième dimanche après la Pentecôte est le seul chant de cette messe dont le texte n’est pas tiré d’un psaume, mais de l’Évangile. Il ne s’agit d’ailleurs pas de l’Évangile du jour, mais d’un passage célèbre du discours sur le pain de vie, dans l’Évangile de saint Jean qui convient particulièrement bien au moment de la Communion. Le nouveau Graduel publié par Solesmes en 1974 a affecté cette Communion à la fête du Saint Sacrement, où elle est également bien à sa place ; le texte figure d’ailleurs dans le verset d’Alléluia de cette fête.

Qui manducat carnem meam, et bibit sanguinem meum, in me manet, et ego in eo, dicit Dominus.
Qui mange ma chair et boit mon sang, demeure en moi et moi en lui, dit le Seigneur.

On sait qu’en entendant ces mots, auxquels ils ne comprirent rien, un grand nombre de disciples se scandalisèrent et partirent. Nous qui savons et avons éprouvé la réalité de ces paroles, nous les répétons avec joie et enthousiasme. La mélodie est légère avec un grand élan qui monte vers les mots sanguinem meum. La deuxième phrase et ego in eo est plus calme et intérieure. C’est vraiment le Christ qui nous parle cœur à cœur.

Chaos à La Rochelle : faudra-t-il encore dissoudre une association d’ultra-droite ?

L’extrême-gauche sème le chaos à La Rochelle, sous des prétexte écolos.

Contre ces voyous, le gouvernement ira-t-il jusqu’à dissoudre encore une association de (giga/ultra/extrême) droite ?

Les habitants ayant voté à gauche, ils ont ce qu’ils méritent :

L’ex-président de l’association LGBTQIXYZ “Le Refuge” de nouveau mis en cause

Les scandales autour de l’association LGBT Le Refuge sont très nombreux :

  • A Montpellier, où l’association a été dans la tourmente
  • A Angers, où les langues se sont déliées suite à un suicide
  • Dans le Doubs, avec “un climat malsain”.
  • L’association “Le Refuge” a même créé un faux témoignage contre Cyril Hanouna pour l’accuser d’homophobie. Mais l’animateur n’a pas tremblé et cela a permis de découvrir qu’il s’agissait d’une fausse accusation.

Suite à tous ces scandales, la direction de l’association avait été contrainte de démissionner en 2021.

En 2022, l’ancien président et fondateur du Refuge Nicolas Noguier a été mis en examen, ainsi que son compagnon Frédéric Gal au terme de leur garde à vue à Montpellier. Une vingtaine de plaintes ont été déposées dans ce dossier, dont une pour viol contre Nicolas Noguier. Or, il s’avère que Nicolas Noguier continue ses activités et ses comportements inappropriés. De nombreux témoignages et documents tendent à indiquer que Nicolas Noguier, pourtant soumis à un contrôle judiciaire renforcé, gère en sous-main une nouvelle association d’aide aux migrants LGBTQI+, Famille au grand cœur. Il est aussi visé par de nouveaux signalements auprès de la justice.

Chronique des cinglés

Au début, j’ai cru à un article parodique du Gorafi… mais non :

Le wokisme pollue tous les milieux.

Saint Thomas l’apôtre en Chine?

D’Aurelio Porfiri, éditeur et écrivain catholique italien, pour le Salon beige:

Peut-être que peu de personnes savent comment la parole de Dieu est arrivée dans la lointaine terre de Chine, un endroit encore mystérieux pour beaucoup mais qu’on ne peut certainement pas ignorer pour sa grande culture et civilisation, ainsi que pour le rôle que ce pays joue à l’échelle mondiale. L’histoire de la rencontre entre le christianisme et la Chine a un goût épique; elle est remplie de héros, de saints, d’empereurs, de nombreuses défaites et de quelques victoires. Et ce n’est pas une histoire récente. En effet, beaucoup pourraient penser que nous devons cette rencontre au travail des jésuites, un travail certes précieux, mais qui est arrivé pendant un processus qui avait commencé bien avant leur époque.

Nous pourrions aussi être quelque peu trompés par la vision que les Chinois eux-mêmes ont souvent du christianisme, “une religion étrangère, qui vient de l’extérieur”. C’est une manière très chinoise d’exclure ce qu’ils considèrent comme non conforme à leur culture, mais jamais autant que dans ce cas, c’est une manière de voir largement incorrecte. Comme nous le verrons, la Chine a beaucoup plus à voir avec le christianisme que certaines nations européennes elles-mêmes. Ce qui est vrai, c’est que le christianisme a toujours vécu de manière périlleuse en terre chinoise, étant toujours entravé pour les raisons culturelles mentionnées ci-dessus. Essayons de sonder les origines.

Ici, nous devons raisonner un peu entre histoire et légende, et certains historiens cherchent à transformer la légende en histoire en trouvant des éléments pour corroborer leurs théories. Nous parlerons bientôt de l’Église de l’Est, mais il faut dire que certains font remonter l’évangélisation de la Chine au premier siècle de l’ère chrétienne. C’est ce qui est affirmé dans un article d’il y a une vingtaine d’années de Ted Olsen (Christianity Today), qui se demande si les apôtres eux-mêmes n’auraient pas visité la Chine pour l’évangéliser :

« Que le christianisme ait atteint la Chine à la fin du premier siècle a longtemps été rejeté comme un mythe. Maintenant, selon le Chinese People’s Daily, des preuves suggèrent que cela s’est réellement produit. Wang Weifan du Jinling Seminary dit que des sculptures de pierres tombales datant d’environ 86 apr. J.-C. représentent des histoires bibliques et des motifs chrétiens. ‘Quelqu’un prenait certainement la Grande Commission très au sérieux’ (Somebody certainly was taking the Great Commission rather seriously), déclare Ralph Covell, professeur senior de christianisme mondial au Denver Seminary. Bien que cette découverte puisse repousser la date de l’arrivée du christianisme de 550 ans, Covell note que la rencontre en 635 apr. J.-C. entre le chrétien nestorien Alopen et l’empereur chinois T’ang T’ai Tsung a eu une influence bien plus grande. »

Un article du quotidien des évêques italiens Avvenire (20 janvier 2009) fait écho à ces théories :

« Une des accusations les plus fréquentes utilisées par la propagande du Parti communiste pour discréditer le christianisme soutient, depuis des décennies, qu’il serait arrivé en Chine de concert avec les conquérants européens, accompagné par les canonnières des ‘guerres de l’opium’. En réalité, des études approfondies ont depuis longtemps établi que l’Évangile est entré dans le Royaume du Milieu au début du VIIe siècle, c’est-à-dire plus de sept cents ans avant l’arrivée des Espagnols en Amérique. Un livre récemment paru en France, Thomas fonde l’Église de Chine (Éditions du Jubilé), propose désormais des raisons raisonnables de rétrograder encore davantage l’arrivée de la foi chrétienne en Chine. Les deux auteurs – Pierre Perrier, un technicien expert en antiquités chrétiennes, et le sinologue Xavier Walter – formulent l’hypothèse que le premier évangélisateur de l’Empire céleste pourrait avoir été un apôtre : ce même saint Thomas à qui une tradition établie attribue le début de l’évangélisation de l’Inde. Si ces hypothèses s’avéraient fondées, l’histoire du catholicisme chinois devrait être entièrement réécrite. »

Une thèse fascinante, peut-être audacieuse, mais qu’il ne faut pas écarter d’emblée sans l’avoir examinée. En effet, cette thèse semble gagner de plus en plus de terrain auprès de nombreux chercheurs, ayant été soutenue par le passé par l’Église chaldéenne. Dans un article de 1908 dans la Catholic Encyclopedia d’Henri Cordier, il est dit :

« L’introduction du christianisme en Chine a été attribuée non seulement à l’apôtre de l’Inde, saint Thomas, mais aussi à saint Barthélemy. Au troisième siècle, Arnobe, dans ‘Adversus Gentes,’ parle des Seres, avec les Perses et les Mèdes, comme parmi les nations atteintes par ‘cette nouvelle puissance qui a surgi des œuvres accomplies par le Seigneur et ses apôtres.’ (that new power which has arisen from the works done by the Lord and his Apostles). Bien qu’il y ait des preuves que le christianisme existât en Mésopotamie et en Perse au quatrième siècle, comme en témoignent les persécutions qui ont commencé en 345 sous Sapor (309-379), il n’y a aucune preuve qu’il se soit étendu à la Chine. Après la condamnation de Nestorius, patriarche de Constantinople, au Concile d’Éphèse (431) et son bannissement, ses disciples répandirent ses erreurs à travers l’Asie. Ils semblent avoir atteint la Chine au septième siècle, selon l’inscription de Si-ngan-fou. Il faut ajouter que, selon Ebedjesus, certains pensaient qu’Archæus, archevêque de Séleucie, avait créé un siège métropolitain en Chine en 411, tandis que d’autres disaient que les métropolitains de Chine dataient seulement de Saliba Zacha, patriarche des Nestoriens de 714 à 728. Selon Pauthier, l’empereur T’ang, Hiuan T’sung, émit en 745 un édit où il était déclaré que les temples de la religion de Ta Ta’in étant connus populairement sous le nom de temples persans, il était ordonné que, cette appellation étant inexacte, à partir de ce moment-là, ce nom soit changé en temples de Ta Ts’in. »

Cette identification avec le nestorianisme de l’Église qui se fera une place en Chine au septième siècle n’est pas considérée comme fiable par tout le monde. Mais ce que je crois important de souligner, c’est comment les véritables origines du christianisme en Chine semblent enveloppées d’une lumière mystérieuse, un peu comme ces peintures de paysages chinois, qu’ils appellent 山水 Shan Shui, “montagne et eau,” où les contours des choses semblent se perdre dans une atmosphère évanescente dont il est difficile d’identifier la fin et le début.

Mais revenons à saint Thomas et la Chine. Je voudrais également citer les paroles d’un éminent spécialiste du christianisme chinois décédé récemment, le père Jean Charbonnier des Missions étrangères de Paris. J’ai connu le père Charbonnier, dont je me souviens comme d’une personne pleine de zèle pour la Chine et son évangélisation. Je me souviens aussi comment, en lisant une première version de ce texte, il se montra content que j’aie mentionné la possibilité que saint Thomas soit arrivé en Chine et avec lui la religion chrétienne. D’ailleurs, dans le même article d’Avvenire cité ci-dessus, le père Charbonnier affirmait, en se référant à des preuves possibles de la visite de l’apôtre :

« Le personnage auréolé de lumière qui serait apparu en rêve à l’empereur Han a jusqu’à présent été interprété comme une vision de Bouddha, mais la description qu’il en fait ne correspond pas aux représentations communes de Bouddha et pourrait également être interprétée dans un sens chrétien. »

Comme je l’ai dit, c’est une thèse fascinante qui nous dit certainement une chose, c’est que nous devons être très prudents lorsque nous affirmons que le christianisme en Chine est une religion étrangère car, en réalité, de nombreux faits nous racontent une toute autre histoire.

Mantes-la-Jolie, cité halal

Au Val-Fourré, le dernier commerce qui vendait du porc et de l’alcool a fermé, après vingt-deux ans d’activité. La faute à un ras-le-bol général et à l’inflation. Pour le Parisien cette

fermeture […] marque aussi un changement dans les habitudes culinaires du quartier.

Comme c’est bien formulé !

Le propriétaire de La Crémerie, le bien nommé Loïc Vigneron, souligne :

« Avec la fermeture de La Crémerie, ce sont le porc et l’alcool qui disparaissent du Val-Fourré ».

Deux denrées dont la consommation baisse en France.

À la place de la supérette, c’est une chaîne de boulangeries qui va s’installer. Elle proposera des sandwichs mais pas le traditionnel jambon-beurre, peu demandé.

Droit d’asile de fous : les Togolais LGBTQXYZ sont les bienvenus en France

En France, la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) reconnaît l’existence au Togo d’un « groupe social » des personnes homosexuelles, leur donnant droit au statut de réfugié si elles en font la demande. La décision a été prise le 17 juillet après l’examen du cas d’un Togolais, ayant fui son pays en raison de son orientation sexuelle. Lorsque la famille de ce trentenaire découvre son homosexualité, elle l’attache et le soumet durant une semaine à de mauvais traitements. Par chance, une amie s’interpose et il arrive à s’enfuir.

La CNDA est allée plus loin en considérant la communauté LGBT+ au Togo comme un groupe social, c’est-à-dire comme un groupe partageant certaines caractéristiques, une identité propre perçue comme étant différente par la société environnante ou par les institutions. Et les persécutions liées à l’appartenance à un groupe social donnent droit au statut de réfugié tel que défini par la convention de Genève de 1951.

Cette décision de la CNDA bénéficiera donc à tout Togolais, reconnu comme appartenant au groupe social LGBT+, qui demanderait la protection de la France.

Joe Biden confiné

Lu dans Conflits :

Selon le Washington Post, Barack Obama a récemment exprimé aux démocrates ses inquiétudes pour Joe Biden, et que l’actuel président devrait réévaluer sa candidature. Nancy Pelosi a également averti Biden des risques de perdre la Chambre des représentants s’il reste en course. À la suite d’un débat difficile, des bourdes monumentales, à une infection du covid et confronté à un Trump miraculé, Biden est sous pression. Cependant, son directeur adjoint de campagne a affirmé qu’il ne compte pas se retirer de la course, malgré les inquiétudes croissantes au sein du parti démocrate. Tandis qu’il est actuellement en confinement, peut-être prendra-t-il la décision ce week-end de se retirer au profit de Kamala Harris, l’actuelle vice-présidente. Dans le cas contraire, la convention démocrate qui se tiendra à Chicago du 19 au 22 août pour désigner son candidat pourrait réserver des surprises.

Il est interdit d’embrasser sa femme

Cet article est une tribune libre, non rédigée par la rédaction du Salon beige. Si vous souhaitez, vous aussi, publier une tribune libre, vous pouvez le faire en cliquant sur « Proposer un article » en haut de la page.

L’histoire prêterait à sourire et même rire. Mais voilà, l’absurde a déjà de loin dépassé tout logique et accompagné de la démagogie la plus folle, poursuit ses ravages dans notre société.

La dernière expression en date de la déliquescence insensée de notre civilisation à laquelle de mauvais génies nous contraignent résume à elle seule l’idiotie permanente qui nous entoure.

Pour bon nombre de nos compatriotes et moi-même, heureux et fiers franchouillards que nous sommes, piaffants d’impatience à l’approche de cette compétition plus que centenaire incarnée au sens premier du terme, véritable morceau de bravoure virile, anthologie de la souffrance physique, la Grande Boucle puisque telle est son nom renvoie à une certaine histoire de la France.

Je me souviens de mon grand-père installé devant son poste de télévision, journal du jour sur la table, ouvert à la page sport cycliste, stylo à la main et notant les classements d’étape, général etc… Pour rien au monde, cet homme n’aurait manqué une étape du Tour de France, seule distraction qu’il s’accordait pendant trois semaines d’une année remplie à travailler dans les champs puis plus tard à faire son jardin jusqu’au soir de sa vie.

A l’heure où les technologies nous apportent de façon instantanée culture, divertissement, voyage, il est difficile d’imaginer l’importance de cette épreuve dépassant largement le cadre sportif en invitant quotidiennement au voyage dans toute la France ceux qui ne pouvaient pas se déplacer, ceux pour qui les vacances restaient une utopie. Les paysages de notre beau pays se succédaient, la montagne et ses cols impossibles, les bords de mer bretons, aquitains, méditerranéens, les bocages vendéens, normands et puis Paris, sa Tour Eiffel, ses Champs-Elysées consacrant tous ces champions, ces forçats de la route dixit Albert Londres.

Le Tour, c’est aussi une ambiance. Folle. Il n’est qu’à voir et prendre peur pour ces damnés du bitume, dans les cols, se frayant péniblement un chemin, cernés par la masse joyeuse, criarde, rougie par le soleil et le pinard saucisson, encourageant ces héros… ses héros.

En famille… Et oui, toute la famille est conviée au spectacle éphémère de ces quelques instants de coups de pédale, de cette effort suintant la sueur et le courage. Enfants et grands, frères, soeurs, épouses et maris se retrouvent en communion pour accueillir cette caravane du Tour distribuant petits cadeaux et préparant l’arrivée d’un peloton multicolore sur des machines rutilantes aux guidons à cornes et autres cintres route. Une ambiance quoi…

Alors comment ne pas exprimer notre tristesse la plus profonde en apprenant par quelle imbécilité crasse des organisateurs peu soucieux de cette histoire, de cet héritage laissé par des anciens ont cru indispensable de sanctionner un coureur, Julien Bernard, qui, croyant certainement encore à cette petite magie, celle qui fait briller les yeux des enfants, a cru bon de s’arrêter pour embrasser sa femme et son enfant, de se laisser aller à cette communion entre un public et ses acteurs authentiques.

Nous y voyons un amour, celui pour sa famille, celui pour son public. Ils y voient un comportement déplacé. La démagogie destructrice LGBT a encore frappé.

Dans l’indifférence générale.

Amitiés patriotes

P.MAGNERON
Président IDNF

L’Etat de droit est une farce

La République des copains et des coquins a encore frappé.

 

“Assis à la droite de Dieu” : le Credo affirme la royauté du Christ

Prêtre de l’Institut du Bon Pasteur, docteur en philosophie et fondateur du Centre Saint-Paul à Paris, l’abbé Guillaume de Tanoüarn vient de publier quelques Méditations sur le Credo. Il ne s’agit pas d’un précis de théologie ni d’un catéchisme, mais bien de méditations sur les articles du Symbole des apôtres, qui nous enseigne la vérité qui libère sur Dieu, l’Eglise, la Foi catholique. Ainsi le Credo nous fait dire que Jésus-Christ “est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant” :

“Etre assis” renvoie dans l’Antiquité à une manière d’exercer le pouvoir, et l’on peut dire que ces termes sont expressifs jusqu’à nos jours, dans le mot “siéger” par exemple, où l’on voit bien l’autorité qui siège. Voici quelques années maintenant, l’érudit Jacques Charles-Gaffiot avait organisé une exposition au Palais de Versailles sur les trônes dans l’histoire. Son intuition de départ était que tout pouvoir qui a pour lui une vraie légitimité s’exerce en position assise. L’iconographie est très abondante sur ce point. Dans le vocabulaire courant, “siéger” signifie à la fois commander et être assis. Charles-Gaffiot voulait montrer que le vrai pouvoir, le pouvoir légitime, celui qui s’impose naturellement s’exerce en position assise et que le conquérant qui a renversé l’autorité légitime, le gouvernant républicain, l’empereur napoléonien, mais aussi le fasciste, la nazi, le communiste exercent leur pouvoir debout, parce que ce pouvoir, arraché aux circonstances, on ne l’exerce pas paisiblement, dans une tranquille possession, mais l’on est sans cesse en train de le revendiquer aux évènements et de l’imposer aux populations que l’on domine. […]

Mais avant même les premières rédactions d’un Credo catholique, on trouve cette affirmation sur le Christ assis à la droite de Dieu, non seulement dans la finale de l’Evangile de Marc, mais dans l’épître aux Ephésiens de saint Paul : “Telle est, envers nous qui croyons, la suréminente grandeur de sa puissance, attestée par l’efficacité de sa force victorieuse. Cette force, il l’a déployée dans le Christ, lorsqu’il l’a ressuscité des morts et l’a fait asseoir à sa droite dans les cieux, au-dessus de toute principauté, de toute autorité, de toute puissance, de toute domination et de tout ce qui se peut nommer, non seulement dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir. Il a tout mis sous ses pieds et il l’a donné pour chef suprême à l’Eglise, qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous.” (Eph 1, 19-23). Quelle éloquence pour parler de la royauté du Christ !

Amis cocus, bonsoir !

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Puisqu’on vous dit que la démocratie est sauve.

Puisqu’on vous répète en boucle cette diarrhée verbale de la fausse victoire, à la Pyrrhus, honteusement appuyée d’arguments qu’un sophiste même n’oserait avancer ; une bouillie médiatique à en vomir ses tripes dans le caniveau de notre système électoral, que le front républicain, roublardise pourtant éculée, est LA solution au problème posé par toute cette populace désespérée et pourtant fière, combative mais qui, ô scandale, s’extrémise sans gêne, sans pudeur aucune, au grand dam d’une élite apeurée de perdre ses privilèges, prête à toutes les prostitutions -pardon alliances entre partis – pour conserver individuellement des droits devenus illégitimes car contraires à la volonté du peuple.

Les élections législatives sont une tromperie. Une de plus.

Où l’on nous convainc de croire à l’absence de vainqueurs quand un parti a écrasé, à défaut des débats, la concurrence.

Où l’on nous explique, sans rire, que le retrait d’un candidat LR au seul bénéfice d’un futur repris de justice LFI dans le seul but dégueulasse d’éliminer le candidat RN n’a rien de choquant. Pour eux, c’est de la stratégie. Pour nous, de la magouille.

Alors depuis une semaine, oui, les tractations de bas étage se poursuivent à qui mieux mieux pour déterminer selon une formule de paquet de lessive le nom du futur premier ministre. Ils s’écharpent, s’étrillent, proposent un heureux élu, puis le condamnent, en reprennent un autre, aussitôt jeté dans l’oubli. A en pleurer.

Ce Nouveau Front Populaire ne ressemble à rien. Il n’est rien. Il n’a rien de nouveau tant cette politicaillerie est ancienne. Il n’a rien de front tant cet aréopage de parvenus, la main sur le coeur (pardon sur le portefeuille), l’air sournois de ceux qui vont vous dépouiller est hétéroclite et sans conviction commune.

Il n’a enfin rien de populaire. Le peuple en a cure de leurs calculs erronés, de leurs programmes illusoires, de leurs fausses belles promesses.

A l’heure où les postes se distribuent au sein de l’Assemblée Nationale, devenue une sorte de bourse où s’échangent compromissions contre mandats, la volonté du peuple semble bien éloignée de leurs préoccupations, l’important étant qu’en définitive, rien ne change.

Attal est toujours là, Braun-Pivet aussi. Quant à Macron… Une sorte de changement dans la continuité.

Ceux qui entrevoyaient l’espace d’un instant la possibilité d’une alternance en sont pour leur grade, cocufiés par un système verrouillé, contrôlé, cadenassé comme jamais.

Le RN n’a aucun élu dans les commissions de l’Assemblée Nationale car une partie de la France méprise copieusement l’autre. Tout du moins une nomenklatura politique méprise 11 millions de français.

Le bateau coule (bien), l’orchestre joue (mal). Et la colère gronde.

Amitiés patriotes

P.MAGNERON
Président IDNF

La Traversaine de Marie sillonne la Vendée, du 15 juillet au 22 août

L’initiatrice de ce pèlerinage, Coline Dupuy, est interrogée dans France catholique :

Pourquoi cette marche ?

La Traversaine de Marie est placée sous le patronage spirituel de la Troménie de Marie. De même que ce pèlerinage avait réveillé la foi des Bretons, en 2022, celui-ci va réveiller celle des Vendéens ! À notre tour, nous marchons, derrière la statue de Notre-Dame de France, portée sur une calèche. Traversaine, signifie, en patois, que Marie va « assainir », « sanctifier » les lieux qu’elle va traverser. Mgr François Jacolin, notre évêque, a donné sa bénédiction à tous les pèlerins et consacrera la Vendée, le 19 août, jour de la Saint-Jean-Eudes, aux Cœurs unis de Jésus et Marie. Nous prions, pendant cette marche, pour que la France entière leur soit bientôt consacrée…

Quel est le lien avec l’histoire vendéenne ?

Nous souhaitons permettre aux Vendéens de se réapproprier leur patrimoine spirituel. Nous marchons donc derrière les bannières des saints locaux et de Notre-Dame de la Vendée. Nous allons également à la rencontre des martyrs de la Révolution, car notre itinéraire passe par tous les petits sanctuaires et lieux des grands massacres des « colonnes infernales » de 1794 [envoyées pour exterminer les Vendéens, ndlr] : pas une commune ni une église n’a été épargnée…

C’est une marche des martyrs finalement ?

Oui, en grande partie. Nous honorons l’anniversaire de leur martyre, il y a 230 ans, car nous croyons qu’il peut être semence de sainteté. Ils ont su pardonner à leurs bourreaux. Par ailleurs, faire mémoire des Vendéens massacrés nous associe au jubilé des apparitions de Paray-le-Monial, car la plupart d’entre eux portaient le scapulaire du Sacré-Cœur et certains celui des Cœurs unis. Plonger dans cette histoire de Vendée, c’est préparer les catholiques à la résistance spirituelle, pour que la France retrouve sa mission d’éducatrice des peuples… Mgr Éric de Moulins-Beaufort, nous a encouragés, par une belle lettre, à cultiver cette mémoire des « authentiques martyrs » de la Terreur. Il nous a également confié  travailler à la consécration de la France aux Cœurs de Jésus et de Marie, nous demandant de « prier à cette intention ».

Quels thèmes sont abordés ?

Au terme de chaque journée, des intervenants viennent évoquer différents thèmes, tels que l’histoire spirituelle de la Vendée et la spiritualité des deux Cœurs. Nous vénérons aussi les reliques de saints prêtres vendéens, en particulier de réfractaires de la Révolution, sans oublier celles des saints protecteurs de la Vendée comme saint Philibert de Noirmoutier ou saint Louis-Marie Grignion de Montfort, –, ni, bien sûr, celles des martyrs de 1794, dont certains ont été béatifiés par saint Jean-Paul II.

Messager du meilleur

Chronique scoute d’Hermine parue dans la revue “Europa scouts” de juin 2024, par Rémi Fontaine :

« Comme ils sont beaux sur les montagnes, les pas du messager, celui qui annonce la paix, qui apporte la paix, qui apporte la bonne nouvelle, qui annonce le salut, et vient dire à Sion : “Il règne ton Dieu !”»  (Is 52, 7)

Dans Parole de scout (éditions Sainte-Madeleine, 2007), au chapitre « Au moins 5% de bon » (p. 45), je relatais cet échange émouvant de correspondance entre un prêtre et un aumônier de prison. Le premier demandait au second de visiter un jeune détenu de 17 ans en transit à Fresnes pour lui donner une missive et lui dire combien il le portait dans sa prière et aurait souhaité le rejoindre avant Noël, le comprendre sans haine… malgré le fait horrible qu’il avait tué sa propre sœur et son fils de 16 ans.

On ne sait pas pourquoi, le prêtre ne reçut pourtant pas la réponse de l’aumônier. Je le sus bien des années plus tard par sa petite nièce, Florence, qu’il avait baptisée et préparée à la première Communion, comme il avait reçu sa Promesse puis deviendra son aumônier lorsqu’elle sera cheftaine de Compagnie. On avait bien sûr raconté à Florence cette dramatique histoire familiale de sa grand’ tante Marinette, assassinée en 1978 avec son fils de seize ans par une relation de ce fils à qui des calomnies terribles avaient été contées. Le grand oncle en question, l’abbé Maurice Bolze, avait une profonde affection pour sa sœur cadette et son neveu qui étaient d’honnêtes personnes, sans histoires. Il confiera lui-même à sa petite nièce, lorsqu’elle eut une vingtaine d’années, qu’il avait écrit à leur assassin pour lui dire qu’il lui pardonnait et peut-être davantage, car elle n’a pas eu le contenu de cette lettre et sa mémoire fait défaut. La démarche du prêtre alors encore relativement jeune avait dû être faite vers 1980. Mais il lui dit aussi qu’il n’avait jamais eu de nouvelles de cet envoi et de son destinataire…

Ce n’est que plus tard, alors qu’elle est cheftaine de Compagnie que Florence lit Parole de scout. Bien qu’aucun nom ne soit cité, elle reconnaît le récit familial. Mais elle découvre aussi avec émotion la réponse de l’aumônier de Fresnes et l’impact qu’avait eu la lettre de son grand oncle sur le jeune criminel (j’avais eu moi-même connaissance de cette correspondance parce qu’elle était rapportée par l’évêque du lieu dans son bulletin diocésain d’après sans doute le témoignage de l’aumônier de prison). Alors âgé de plus de 80 ans, l’abbé Bolze n’en savait toujours rien ! Avec quelle joie Florence se hâta-t-elle de partager avec lui cette heureuse découverte : « Je crois que pour lui cela a été un cadeau et une bénédiction. » Relisons-là ensemble :

« Mon frère prêtre, tu m’as demandé d’être le messager de ton pardon auprès du jeune qui a tué ta sœur et son enfant. Moi, qui, en ce carrefour de la dégradation humaine, suis tou­jours le témoin du pire, tu m’as demandé d’être le messager du meilleur… Je lui ai lu ton message… Il a pleuré. Il a tant san­gloté que j’en étais bouleversé. Ton pardon venait de l’Évan­gile, il venait de Dieu… On ne résiste pas au pardon de Dieu.

« Ce pauvre garçon n’a jamais été éveillé à aimer, mais il est capable d’aimer. Peut-être l’as-tu fait naître à l’amour en l’aimant assez pour ne pas le rejeter… Lui qui n’a connu com­me père que les amants successifs de sa mère. Figure-toi que l’autre jour, en parlant de toi, il m’a dit : “Mon père qui m’a pardonné.”

« Tu ne l’as pas enfermé dans la mort de la douleur. Tu l’as aimé au-delà de ta douleur. L’amour est générateur de vie. Dans le milieu de pourrissement qu’il connaîtra, tes sentiments exprimés seront le rayon qui l’empêchera de sombrer dans le désespoir. »

Voici donc les circonstances et la suite de cette chronique d’Hermine tels qu’ils m’ont été rapportés par Florence bien des années après comme un clin d’œil de la Providence, un clin-Dieu comme on dit ! En lui portant cette bonne nouvelle dans sa vieillesse, elle-même avait été pour son oncle la messagère du meilleur. Elle ne cache pas combien il a marqué sa vie de chrétienne, depuis sa première communion – « ne me laissant, du haut de mes six ans, aucun doute sur la Présence réelle du Christ dans l’hostie » – en passant par la bénédiction de ses fiançailles, ainsi jusqu’à sa mort : « Il s’attristait un jour, alors qu’il était alité à plus de 90 ans, de ne pouvoir dire sa Messe quotidienne (fidélité à laquelle, je pense, il n’a jamais dérogé) en présence d’une personne au moins. » Avec son frère Louis Bolze, routier scout fidèle jusqu’à la mort à sa Promesse et à la Route, ces deux éclaireurs ont profondément marqué la guide, la cheftaine et la mère de famille : « Ils étaient chrétiens et fidèles et j’espère les suivre sur ce chemin et transmettre cela à mes enfants. »

Le père Maurice Bolze s’est endormi dans l’espérance de la résurrection le dimanche 20 janvier 2019 à l’âge de 93 ans dans la 69ème année de son ordination. Il « était un homme de caractère, de prière, un peu “bourru”, mais aussi de bonté de cœur et de grand investissement pastoral », précise sobrement le communiqué de son diocèse. « Il a également été un aumônier scout qui a marqué des générations de jeunes grenoblois. » Honneur à ce messager scout du meilleur !

Hermine

Un député européen sorti de force pour avoir osé protester contre l’avortement

Diana Iovanovici-Șoșoacă, avocate de 48 ans, présidente du parti SOS Roumanie, candidate à la prochaine élection présidentielle roumaine, est élue député européen. Lors de sa première intervention dans l’hémicycle, elle a déclaré :

« Il y a des démons au Parlement européen, tout comme au Parlement roumain. J’amènerai un prêtre pour consacrer les bureaux et les autres locaux. C’est mon droit d’exprimer ma foi religieuse. J’ai déjà apporté de l’encens, de la myrrhe et une icône de sainte Paraskeva. »

Lorsque Valérie Hayer a demandé à Ursule « de faire tout (son) possible pour inscrire le droit à l’IVG dans la Charte européenne des droits fondamentaux», Diana Iovanovici-Șoșoacă a bruyamment protesté, et elle s’est fait sortir du Parlement manu militari. La présidente du Parlement Roberta Metsola a déclaré :

C’est la troisième fois que vous faites cela, je demande que la députée soit accompagnée vers la sortie de la salle.

Diana Iovanovici-Șoșoacă n’a pas décoléré, continuant à tempêter tandis que des huissiers tentaient de la diriger vers la sortie de l’hémicycle. Reprenant la parole, Valérie Hayer a vu dans cet incident la « preuve, s’il en était besoin, qu’il est fondamental et urgent de défendre le droit à l’IVG partout en Europe ».

Un peu plus tôt pendant le discours d’Ursula von der Leyen, Diana Iovanovici-Șoșoacă a exhibé une muselière qu’elle a placée devant sa bouche. Elle est connue pour avoir protesté contre les restrictions covidiennes.

Orange : destruction de la statue du Christ dans l’église Saint-Florent

Mercredi 17 juillet, un sans domicile fixe âgé de 42 ans a été arrêté par la police municipale pour la dégradation de plusieurs œuvres religieuses au sein de l’église Saint-Florent à Orange.

Comment l’Azerbaïdjan détruit le patrimoine chrétien arménien dans le Haut-Karabakh​

De l’ECLJ :

Le Haut-Karabakh, situé dans ce qui est aujourd’hui le sud-ouest de l’Azerbaïdjan, abrite un trésor de patrimoine chrétien arménien – églises, monastères, khachkars et autres objets culturels qui témoignent de la foi et de la culture du peuple arménien. Ces précieux éléments de l’histoire arménienne sont toutefois systématiquement effacés de la région.

Le Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ) a récemment publié un rapport détaillé intitulé « L’effacement systématique du patrimoine chrétien arménien dans le Haut-Karabakh ». Ce rapport cherche à attirer l’attention sur la destruction et le révisionnisme du patrimoine chrétien arménien, à évaluer la réponse internationale à ce jour et à fournir des recommandations pour lutter contre l’effacement culturel qui se produit au Haut-Karabakh.

Le rapport de l’ECLJ fournit une liste exhaustive et un examen détaillé des sites religieux qui ont été détruits, endommagés ou menacés par l’Azerbaïdjan entre septembre 2023 et juin 2024. Le rapport détaille également le révisionnisme culturel mené par l’Azerbaïdjan. Pour parvenir à un effacement culturel complet, l’Azerbaïdjan ne s’est pas contenté de détruire le patrimoine arménien, il nie également son existence.

L’impact du rapport de l’ECLJ

L’ECLJ s’est engagé à utiliser son rapport pour inciter les institutions internationales à protéger le patrimoine chrétien arménien. D’ores et déjà, «L’effacement systématique du patrimoine chrétien arménien au Haut-Karabakh» a influencé le dialogue autour de la destruction dans le Caucase du Sud.

Le 26 juin 2024, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) a adopté la résolution 2558 (2024), «Lutter contre l’effacement de l’identité culturelle en temps de guerre et de paix». Cette résolution condamne la destruction méthodique des monuments historiques ukrainiens et la décontextualisation des artefacts culturels ukrainiens par le biais du révisionnisme culturel.

Avant l’adoption de cette résolution, pour attirer l’attention sur l’effacement culturel dans le Haut-Karabakh, l’ECLJ a présenté son dernier rapport aux députés de l’APCE et les a exhortés à dénoncer les horribles destructions commises par l’Azerbaïdjan dans le Haut-Karabakh. L’ECLJ a également contacté la rapporteuse Mme Yevheniia Kravchuk (Ukraine), l’autrice du projet de résolution, pour la remercier de son travail sur l’effacement culturel en Ukraine et d’avoir pris en considération les destructions au Haut-Karabakh dans son rapport.

Des délégués tels que M. Hayk Mamijanyan (Arménie), M. Gergely Arató (Hongrie) et Mme Sona Ghazaryan (Arménie) ont utilisé la tribune pour souligner la situation épouvantable dans le Haut-Karabakh et la nécessité de concentrer les efforts pour protéger ce qui reste du patrimoine culturel de la région. L’ECLJ exhorte l’APCE à écouter les paroles de M. Mamijanyan qui a déclaré lors du débat sur la résolution: «Restons unis dans notre engagement à protéger et à préserver l’identité culturelle de toutes les nations, en veillant à ce que l’histoire, aussi vulnérable soit-elle, ne soit jamais oubliée».

M. Arató a souligné la nécessité de s’opposer à l’Azerbaïdjan en déclarant que « le mépris du droit international et de l’autodétermination culturelle du peuple arménien dans le cas du Haut-Karabakh est troublant. […] Si nous acceptons la destruction des valeurs culturelles et de l’identité nationale dans le cas d’un seul pays, d’une seule région, nous ne serons pas non plus protégés si notre culture et notre identité sont en danger ».

L‘APCE doit agir pour protéger le patrimoine en danger au Haut-Karabakh

L’ECLJ se réjouit de la nouvelle résolution et de sa protection du patrimoine culturel ukrainien. La résolution 2558 appelle les États membres à «promouvoir une protection efficace des identités culturelles, du patrimoine culturel et des droits culturels menacés». La résolution demande également aux États membres de «mettre en commun leurs ressources et de coordonner leurs actions» pour aider l’Ukraine, mettre fin à la destruction culturelle et soutenir les efforts de rétablissement et de reconstruction.

Il est impératif que l’APCE adopte une résolution similaire demandant une protection spécifique du patrimoine chrétien arménien en danger. Comme l’a souligné Mme Ghazaryan, «la préservation des monuments historiques et culturels est notre responsabilité collective, quelle que soit leur origine culturelle et nationale, car il est de notre responsabilité collective de protéger notre histoire humaine commune». La même menace d’effacement culturel total qui pèse sur l’Ukraine pèse sur le Haut-Karabakh. L’APCE doit agir avant qu’il ne soit trop tard.

Le rapport de l’ECLJ a contribué à souligner l’importance de la protection des sites culturels dans le monde entier, et l’ECLJ continuera à attirer l’attention des institutions internationales sur cette question jusqu’à ce que la protection du patrimoine chrétien arménien soit assurée.

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