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L'Eglise : Foi

“Ce qui fait la légitimité d’un régime politique, c’est sa capacité à réaliser le bien commun”

“Ce qui fait la légitimité d’un régime politique, c’est sa capacité à réaliser le bien commun”

Commentant l’encyclique Quas Primas, Guillaume Bernard écrit dans L’Homme nouveau :

[…] Jésus-Christ a envoyé les apôtres enseigner et baptiser toutes les nations (Mt 28, 19) : les sociétés ont donc une identité religieuse. La royauté du Christ s’adresse non seulement aux individus mais aussi aux corps sociaux : « les hommes ne sont pas moins soumis à l’autorité du Christ dans leur vie collective que dans leur vie privée » (n. 13).

L’Église militante a pour mission de convertir les hommes ; mais elle s’attache aussi à transfigurer les personnes collectives. Le catholicisme n’a donc pas à être relégué dans la vie privée ni à être mis au même rang que les « fausses religions », comme le voudrait la « peste » du « laïcisme » (n. 18). L’Église catholique s’oppose donc frontalement au subjectivisme intellectuel et à l’indifférentisme moral : « les chefs d’État » ne doivent pas « refuser de rendre – en leur nom personnel, et avec tout leur peuple – des hommages publics, de respect et de soumission à la souveraineté du Christ » (n. 13). Seul Dieu peut sonder le cœur et les reins. Par conséquent, l’homme ne doit pas être contraint au for interne. En revanche, dans la mesure où sa conduite peut influencer son prochain, il peut l’être au for externe : il ne dispose pas d’un droit de propager l’erreur. Même si la société est (devenue) multiculturelle, le pouvoir politique doit a minima respecter l’ordre naturel et permettre à l’Église de prêcher l’ordre surnaturel.

Le Christ règne sur les hommes en gagnant leurs intelligences, leurs volontés et leurs cœurs (n. 4 et 22). Il ne s’impose pas à eux par force et n’exige nulle soumission servile. Mieux encore : sa souveraineté se concrétise grâce aux hommes eux-mêmes. Le Christ règne là où il est aimé : par la charité des hommes, c’est-à-dire les actes qu’ils accomplissent librement en conformité avec ce que Dieu leur propose de faire. « Le royaume de Dieu ne vient pas de manière à frapper les regards. On ne dira point : il est ici, ou il est là ; car voyez, le royaume de Dieu est au milieu de vous » (Lc 17, 20-21). Dans ces conditions, Jésus n’est, dans l’histoire des hommes, jamais autant roi qu’il le devrait. En attendant la Parousie, persiste un fossé, que l’Église tente de combler, entre sa royauté « de fait » et celle qu’il a « en droit » (n. 15)…

Si la souveraineté du Christ n’a pas de frontières, celle des pouvoirs humains en a. Dès lors, si elle n’est pas idéalisée, la patrie terrestre peut fort bien être un vecteur pour la patrie céleste. Quelle que soit sa forme, le pouvoir temporel a pour mission de maintenir et, au besoin, de restaurer l’ordre cosmologique des choses. Il consiste en un ministère, c’est-à-dire une fonction au service d’une autorité supérieure, en l’occurrence celle de Dieu : « les gouvernants […] commandent bien moins en leur propre nom qu’au nom et à la place du divin Roi » (n. 14). Ce qui fait la légitimité d’un régime politique, c’est sa capacité à réaliser le bien commun ; autrement dit, de permettre à chaque être (individuel et collectif) de tendre vers sa fin : en l’occurrence, pour chaque homme, d’atteindre la vision béatifique. […]

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