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De l’utilisation du devoir de réserve pour mieux interdire de critiquer Macron

De l’utilisation du devoir de réserve pour mieux interdire de critiquer Macron

Suite à la parution d’une tribune hostile au traité de Marrakech et critiquant vivement Emmanuel Macron, le ministère s’agite et promet des sanctions puisque 12 des 13 signataires sont d’anciens militaires de haut rang, généraux en 2ème section pour la plupart. L’argument est le devoir de réserve. Et peu importe que le 13ème signataire soit un ancien ministre de la Défense, Charles Millon, 100 fois plus connu que les généraux en question

Ce qui est amusant, c’est que personne ne formule le même reproche au général Pierre de Villiers qui en est à son 2ème livre à peine un an après avoir quitté brutalement son poste de CEMA. Personne ne formule le même reproche au général Desportes ou au colonel Goya, pourtant très critiques sur l’engagement de l’armée de terre sur l’opération Sentinelle. Personne n’a sanctionné le général Dary pour s’être engagé au sein de la manif pour Tous. Personne ne reproche au général Soubelet de s’être présenté aux élections législatives…mais il a soutenu Macron en 2017. Personne ne reproche à l’ancien CEMAT, le général Ract-Madoux, de s’être présenté aux législatives en 2017 sous l’étiquette LR, etc…

En fait, il est tout simplement interdit de critiquer Emmanuel Macron ou de le soupçonner de trahison du peuple français.

Voici ce que dit le ministre des armées :

Ces propos sont inadmissibles et indignes. Les généraux 2S qui ont signé ce texte sortent du devoir de réserve auquel ils sont soumis. Ce devoir de réserve les oblige et ce d’autant plus qu’en tant qu’officiers généraux ils incarnent le sommet de la hiérarchie militaire, c’est à dire qu’ils ont la charge de montrer l’exemple. En dérogeant à leurs devoirs, ils sapent ce qui les a conduits aux responsabilités du haut desquelles ils donnent aujourd’hui des leçons. Ce faisant ils ne répondent pas à leurs obligations statutaires et s’exposent de ce fait à des sanctions disciplinaires, dont nous apprécierons l’opportunité dans les jours à venir.

Voici la réponse d’un ancien colonel publié sur un blog consacré aux affaires de défense, autrefois honnête et objectif, et qui ressemble de plus en plus à un site gauchiste hurlant avec les loups :

“J’ai lu le manifeste de mes camarades, publié notamment sur le site de Minurne, organe aussi valable que ce blog présent, et sur lequel j’ai déjà écrit d’ailleurs. Etant totalement d’accord avec ce qu’ils y ont dit, et notamment la brutalité des termes que je trouve justifiée vu la gravité des offenses, je ne regrette qu’une chose : que mon nom n’ait pas été ajouté à ceux de ce manifeste. Je vais donc essayer de faire réparer ça dans les semaines qui viennent. Etant désormais en retraite, et occupant un brillant poste dans ….. l’aviation civile, si cela vous intéresse, je ne vois pas de quelle façon je pourrais désormais être inquiété ou sanctionné.”

Et concernant le fameux devoir de réserve des militaires, voici quelques éléments de réponse, donnés par le général de corps d’armée (2S) Alain BOUQUIN, qui montrent qu’il ne s’agit là, une fois de plus, qu’une question d’interprétation des textes dans le but de réaliser une manœuvre d’intimidation. toujours le deux poids, deux mesures :

Lorsque qu’un officier général quitte le service actif et rejoint le G2S, une des premières questions qu’il peut chercher à résoudre est celle de la nouvelle liberté qui sera la sienne en matière d’expression… Force est de reconnaître que les investigations peuvent s’avérer décevantes :

  • Il n’y a pas de règles spécialement applicables aux officiers généraux, ni a fortiori à ceux en deuxième section.
  • Les textes, qui sont communs à toutes les catégories de personnels militaires, sont finalement peu explicites (ce dont on peut d’une certaine manière se réjouir).
  • Ces textes de référence ne sont d’ailleurs pas spécifiques à la fonction militaire, mais sont en général ceux en vigueur pour l’ensemble des fonctionnaires…(…)

Le site officiel de l’administration française (service-public.fr) fournit quelques indications plus précises : « Tout agent public doit faire preuve de réserve et de mesure dans l’expression écrite et orale de ses opinions personnelles. Cette obligation ne concerne pas le contenu des opinions (la liberté d’opinion est reconnue aux agents publics) mais leur mode d’expression. L’obligation de réserve s’applique pendant et hors du temps de service. »

« Le manquement au devoir de réserve est apprécié par l’autorité au cas par cas. Ce devoir s’applique plus ou moins rigoureusement selon :

  • la place dans la hiérarchie, l’expression des hauts fonctionnaires étant jugée plus sévèrement,
  • les circonstances dans lesquelles un agent s’est exprimé, […]
  • la publicité donnée aux propos, si l’agent s’exprime dans un journal local ou dans un important média national,
  • et les formes de l’expression, si l’agent a utilisé ou non des termes injurieux ou outranciers. » (…)

Ces documents nous éclairent peu. Et ils paraissent dans certains cas difficilement applicables à la position « 2S » :

  • parler librement de la défense n’est pas faire action de « propagande », loin s’en faut…
  • les généraux 2S n’ont plus de « fonction » qui puisse être « instrumentalisée » ;
  • cette obligation semble concerner les « agents publics »… ce qu’il n’est pas sûr que les généraux continuent à être sous statut « 2S » (tout en pouvant le redevenir temporairement en cas de rappel en première section !…).

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1 commentaire

  1. Le rôle des officiers supérieurs est de s’exprimer lorsque la nation est en danger !
    On peut même dire qu’il était plus que tant qu’ils le fassent…
    Non seulement ils ne sortent pas de leur devoir de réserve mais s’ils ne l’avaient pas fait, ils seraient complices de la Haute Trahison pour lequel ce gouvernement sera jugé à la libération.

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