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Médias : Désinformation

Dévoiement des méthodes naturelles

Dévoiement des méthodes naturelles

Gabrielle Vialla, ex-présidente du Centre Billings France et auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet, met en garde contre les erreurs répandues sur les réseaux sociaux concernant la régulation naturelle des naissances :

M’intéressant à l’univers de mes grandes filles, je me suis inscrite, il y a quelques temps déjà, sur Instagram. Je regarde quelques comptes dont celui d’une jeune femme dynamique, aimant le Seigneur et voulant Le faire connaître. Au milieu de diverses considérations – coiffures de mariage, pause café et achat de poussette -, elle témoigne du bénédicité, de la prière conjugale ou des méthodes naturelles. Merci!

Seulement, un matin, poussée par je ne sais quel mauvais augure, j’ai commencé à écouter son live avec Laurène du compte « Emancipée ». Pour vous donner un ordre d’idée de l’audience touchée par ces instagrameuses, le compte de Laurène affiche 83k. L’autre, essentiellement des catholiques, 17k . Un potentiel de 100 000 couples.

Laurène connait sa physiologie. Rien à dire. Elle est souriante, pédagogue et rassurante. On sent qu’elle vit son cycle, cela donne du crédit et du poids à sa parole. C’est entraînant… Seulement très vite, nous voici ballottés en pleine confusion, dans un univers où tout est placé sur le même plan. S’il s’agit des diverses méthodes, pourquoi pas, mais nous apprenons d’elle que « faire l’amour, ce n’est pas éjaculer dans le vagin de sa femme. » Et de nous renvoyer vers les sexologues qui savent mieux en parler, dit-elle. Son discours est bien rôdé. Avec « émancipées », grâce à elle et selon elle, les méthodes naturelles « ne sont plus jamais l’objet de la moindre plainte de frustration ».

À la jeune maman « émancipée » qui vivrait un combat humain bien normal – puisque parvenir à une sexualité qui dit vrai, qui humanise, demande des efforts -, eh bien Laurène incite à « être open ». Si la jeune maman vit quelques difficultés à s’ajuster avec son époux, elle doit s’inscrire au « club de sérénité ». Selon le niveau plus ou moins « coincé » de l’audimat, la charmante vendeuse explique qu’en période fertile il s’agit de « se donner plein de plaisir en dehors d’une pénétration vaginale non protégée ». Je vous épargne les détails. Pour les moins créatifs elle décrit une vieille solution: « On peut utiliser le préservatif, le diaphragme ! » Pas plus original que le grappin finalement…

Malheureusement la jeune femme en face d’elle, rougissante, n’a pas su réagir. Elle a oublié de rappeler qu’homme et femme nous sommes créés par Dieu et que nous n’échappons pas à son Regard. Regard d’amour qui ne veut que notre bonheur. Plus simplement, la sexualité n’échappe pas à l’anthropologie, au sens de notre être, du corps, de la dignité de la personne.

Mais que répondre à la question qui reste : Comment gérer la frustration de la continence en période fertile ?

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7 commentaires

  1. Mais pourquoi toujours limiter les cadeaux du ciel ?
    Pourquoi limiter sans cesse le nombre d’enfants ?
    Peut on penser une seule seconde que le Seigneur permettrait une fecondation sans avoir un projet de vie pour son futur serviteur ?
    Remplacez donc prudence par confiance, jamais le Seigneur ne vous abandonnera !
    Sauf raison sévère rare et passagère , la limitation des naissances, même par des moyens de naturels s’apparente à un “non serviam” dont nous aurons des comptes à rendre !
    FC

    • Merci Monsieur de rappeler à la générosité. En effet, il y a beaucoup d’égoïsme et de matérialisme aujourd’hui qui expliquent le malthusianisme. Cela n’épargne pas de nombreux promoteurs de méthodes naturelles.

      Ceci étant dit, la sagesse populaire rappellait que qui veut aller loin ménage sa monture. Seule une très faible minorité de femmes peut avoir un enfant par an ou tous les deux ans. Pour aller au plus vite, je donnerai mon exemple personnel : si j’avais eu un enfant par an pendant 4 ou 5 ans, je n’aurais pas pu en avoir 8. Car mon cycle et mon corps se seraient épuisés. Mon cas n’est pas isolé. Un corps féminin épuisé régule à sa manière, fait des fausses couches à répétition, des saignements abondants… Tout acte profondément humain est un acte qui implique la vertu de prudence. L’acte conjugal n’implique pas un renoncement à l’intelligence, à la compréhension de ce que Dieu a placé dans la nature.

    • Il peut y avoir différentes raisons à cette limitation, par exemple des raisons de santé.
      Mon mari et moi aurions beaucoup aimé avoir plus de 5 enfants mais des raisons de santé auraient rendu cela dangereux.
      On ne peut pas savoir ni juger des raisons. Certains n’ont tout simplement pas le temps ou la force physique ou morale pour avoir une dizaine d’enfants.

  2. C’est un sujet important pour les chrétiens et pour le monde, où l’Eglise devrait sans doute développer Humanae Vitae pour nous aider, et particulièrement les jeunes générations, à élever notre rapport à la sexualité où tout est dit dans tous les sens.
    Une liste d’interdits peut aider en présentant des garde fous mais constitue un guide insuffisant pour décrire le bon chemin à suivre.
    S’agissant d’un domaine intime, où l’expérience est, normalement, limitée à un conjoint par personne et où on peut difficilement présenter des exemples à son enfant, il y aurait peut-être un intérêt à collecter les témoignages, les analyser en y discernant le bien et le mal et présenter des exemples concrets de manières authentiquement chrétienne de vivre sa sexualité.

  3. Je souhaiterais signaler un petit livre intéressant sur ce sujet par Ingrid d’Ussel: “Humanae Vitae questionnée par Proust”.
    C’est un regard féminin sur les difficultés pratiques et les moyens de les diminuer. Comme d’éviter de porter des tenues provocantes en période délicate – petit acte de charité conjugale, bien dans la ligne exposée par JP II dans “Amour et responsabilité”.

  4. Je suis étonné que cette question “Comment gérer la frustration de la continence en période fertile” pose question, justement. Où est le problème ??? Comment faites-vous, quand l’un des deux partenaires est malade, en voyage, ou traverse une période de fatigue ou toute autre raison ? Si ne pas faire l’amour pendant une semaine est une frustration insupportable, c’est que cette activité est devenue une addiction, et ce n’est pas sain, ni saint.

  5. Certes, mais on est de manière pragmatique, au coeur du sujet pour la plupart des couples chrétiens. Merci à Gabrielle Vialla et au SB de remettre ces sujets à l’ordre du jour. Ce sujet nous rappelle en toute humilité, nos limites humaines.

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