Lu sur le blog de Jeanne Smits :
"Les faits remontent à 2009 : Colleen S. Burns, 41 ans, était conduite
aux urgences, victime d'une surdose de drogues. Les médecins de
l'hôpital Saint-Joseph la déclarèrent en état de mort cérébrale puis
réclamèrent à ses proches la permission de récupérer ses organes. C'est
seulement parce que la patiente a ouvert les yeux sur la table
d'opération que l'extraction de son cœur et de ses autres organes vitaux
n'a pas eu lieu.
L'équipe médicale de Saint-Joseph a dû subir une enquête dont les
résultats font aujourd'hui état de graves manquements à la fois sur le
plan du diagnostic et de la communication avec les personnels soignants :
les médecins ont confondu, selon l'enquête du Département de la Santé,
l'état de mort cérébrale et le coma provoqué par la surdose de
stupéfiants, et ignoré les indications d'une infirmière selon lesquelles
l'état de Colleen Burns s'ameliorait ; ils n'ont pas réalisé
d'indispensables scanners pour confirmer leur diagnostic ; ils n'avaient
même pas pris soin de pratiquer les lavages nécessaires pour empêcher
la drogue absorbée par la victime de se répandre dans son système
digestif. Pas même pour assurer la bonne qualité de ses organes au
moment de la « récolte »…
Le rapport indique ainsi qu'à la veille de l'opération de récupération,
Colleen Burns avait répondu à des stimulations, et qu'au moment d'être
transportée vers la salle d'opération, elle respirait sans ventilation
et remuait ses lèvres. On choisit plutôt de lui administrer une sédation
sans le noter pour autant dans son dossier médical. […]
L'hôpital s'en tire donc avec une amende de 6.000 dollars, quelques
obligations de sécurité et l'injonction d'embaucher un neurologue
capable de mieux diagnostiquer la mort cérébrale.
C'est le choix qui va être difficile. Selon les pays, les époques, et
même les Etats américains la définition de la « mort » cérébrale est
très différente, les protocoles de vérification sont diverses et les
critères variés. Il est vrai que c'est un concept inventé en 1968 en vue
de faciliter la récolte d'organes vitaux sur des personnes dont le cœur
bat normalement et dont la fonction respiratoire est simplement
assistée d'une ventilation. Et qu'on l'a élargi progressivement.
L'industrie de la transplantation représente un marché colossal…"