Dans une vidéo pour le site Konbini, une femme de 74 ans en pleine santé évoque son souhait de recourir au suicide assisté «parce qu'il faut bien fixer une date», en l'occurrence en janvier 2020. Elle est bien portante, n'a pas de maladie, n'est pas en «fin de vie». Sur un canapé, elle discute avec Hugo Clément, du Petit journal puis du Quotidien. À la fin de l'entretien, elle dit faire un «geste militant». En même temps que cet entretien, Jacqueline apparaît aussi sur un autre site («Brut») et accorde un entretien au Nouvel Obs. Le Point, RTL, 20 minutes… tous reprennent cette «nouvelle».
Or, cette «Jacqueline» fut (ce qui n'est jamais dit) pendant longtemps vice-présidente de l'ADMD (Association pour le droit de mourir dans la dignité), aux côtés de Jean-Luc Romero : le plus actif lobby militant en faveur de l'euthanasie. Il s'agit donc bien d'une opération de lobbying en faveur du suicide assisté relayée par des médias complaisants. Elle a soutenu sans la moindre réserve le docteur Bonnemaison – celui qui, en 2010 et 2011, a donné la mort à sept vieilles personnes à l'hôpital de Bayonne, par injection de curare, sans concertation avec qui que ce soit et sans répondre le moins du monde à une demande des patients. Elle va même jusqu'à considérer qu'il faudrait pratiquer à grande échelle l'euthanasie dans les EPHAD sans demander l'avis des personnes concernées.
L'ADMD met en scène régulièrement des cas particuliers. L'année dernière, il s'agissait de l'«affaire Anne Bert». Maintenant c'est l'affaire «Jacqueline Jencquel». De nombreux journalistes sont à la fois juges et parties. Par exemple, les deux parrains de «l'opération ADMD Tour 2018» qui a fait la promotion de l'euthanasie cet été, étaient Wendy Bouchard (Europe 1) et Olivier Minne (France Télévision). Quand l'ADMD parle, tous les médias relaient sa propagande. Quand la SFAP (Société française d'accompagnement et de soins palliatifs) qui représente presque toutes les associations et tous les professionnels de la fin de vie en France, se prononce, peu de médias reprennent ce qu'elle dit. Il y a là une situation qui devrait attirer l'attention du CSA.