Suite au rejet par le Sénat de la proposition de loi Claeys-Leonetti, largement amendée par les sénateurs dans un sens plus respectueux de la fin de vie, Soulager mais pas tuer annonce de grandes mobilisations à l’automne pour préserver les Français d’une euthanasie masquée. Pour Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA et porte-parole de Soulager mais pas tuer :
« Nous avions soutenu une sécurisation et une clarification de la loi sur la fin de vie pour qu’elle écarte vraiment l’euthanasie. En faisant en sorte que ce nouveau texte soit refusé, le gouvernement confirme notre alerte : il n’a cessé de cultiver l’ambiguïté sur ce texte pour forcer un prétendu consensus. Ce consensus promis par le Premier ministre a bel et bien volé en éclat aujourd’hui. Soulager mais pas tuer se prépare donc à une mobilisation générale pour rassembler soignants et non soignants. Nous ne pouvons pas accepter le retour à un texte qui laisse entendre que des vies sont inutiles et dissimule le mot euthanasie derrière des pratiques de sédation visant à faire mourir ».
Le docteur François Bertin Hugault, porte-parole de Convergence Soignants-Soignés, réagit :
« Refuser d’améliorer un texte qui trouble en profondeur la communauté médicale est un signal très négatif pour la confiance entre soignants et soignés. Nous sommes déjà plus de 10 000 médecins et autres soignants à demander une clause de conscience explicite face à la pratique de la sédation euthanasique que ce texte qui va revenir inchangé à l’Assemblée nationale prétend nous imposer sans le dire. Depuis quelques mois, de très nombreux soignants ont compris à quel point l’application de ces dispositions les mettaient dans une grande difficulté professionnelle en créant de la confusion sur l'interdit de tuer qui est au cœur de toute déontologie médicale. »
Jean Fontant, porte-parole de Soigner dans la dignité, confirme :
« Nous serons mobilisés en force avec de nombreux étudiants en médecine lors du nouveau passage de ce texte inacceptable à l’Assemblée nationale. Car nous ne voulons pas nous retrouver en situation de devoir provoquer la mort avec ce prétexte insidieux d’une sédation terminale avec arrêt d’alimentation et d’hydratation. La main qui soigne ne peut être celle qui tue. »
Parrain de Soulager mais pas tuer, Philippe Pozzo di Borgo synthétise :
« Je pense aujourd’hui aux personnes gravement handicapées et malades qui vivent en France, à ceux qui prennent soin d’elles, à leurs proches et aux équipes médicales. Notre société, au lieu de remettre en cause leur existence fragile, s’humanise quand elle leur fait une place de choix, en leur donnant toute la considération et l’aide dont chacun a besoin pour vivre. Leur grande fragilité nous rappelle la nôtre et nous invite à davantage de solidarité vraie entre tous ! »