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Culture de mort : Euthanasie

Fin de vie : « l’exception devient toujours la règle ! »

Fin de vie : « l’exception devient toujours la règle ! »

Alors que l’Académie de Médecine vient de se prononcer en faveur d’un droit « à titre exceptionnel » à l’assistance au suicide, Le Syndicat de la Famille alerte sur le passage de l’exception à la généralisation en matière sociétale et médicale. Il appelle à respecter les fondements du soin sans céder aux sirènes de « l’exception », d’autant qu’avec les soins palliatifs, la médecine sait maintenant traiter la souffrance.

Il n’est pas possible de conserver dans la durée le caractère exceptionnel d’une pratique. En effet, accepter un dispositif, quel qu’en soit l’encadrement, c’est valider son principe. Dès lors, il devient de facto impossible de ne pas élargir son application au fil du temps. L’avis de l’Académie de médecine est donc à tout le moins empli d’une grande naïveté. Sans le vouloir, il donne des gages au projet de légaliser l’aide active à mourir confié par le Président de la République à Agnès Firmin Le Bodo. Pour rassurer l’opinion et les soignants, le gouvernement entend précisément mettre en avant le caractère « exceptionnel » des mesures. Mais comme l’histoire se répète, les garde-fous n’empêcheront pas de légitimer la pratique et de multiplier les cas d’« exception ». Le Syndicat de la Famille appelle les dirigeants et les élus à faire preuve de discernement et de courage. Cette alerte sera une nouvelle fois présentée par Ludovine de La Rochère, Présidente du Syndicat de La Famille, lors de son prochain rendez-vous avec Agnès Firmin Le Bodo, prévu le 20 juillet.

La longue liste des exceptions devenues ordinaires

En matière de bioéthique et sur les questions sociétales et médicales, de nombreuses pratiques aujourd’hui communément pratiquées ont vu le jour pas à pas et avec une promesse d’ « exception » qui n’a pas tenue longtemps. C’est le cas de la recherche sur les embryons. D’abord interdite, elle fut ensuite interdite sauf exceptions, puis les critères d’exception ont été élargis au fil du temps, jusqu’à finalement l’autoriser sur demande auprès de l’Agence de la biomédecine, puis sur simple déclaration. L’encadrement de l’assistance médicale à la procréation a suivi la même trajectoire. Elle a d’abord été autorisée pour des couples homme-femme souffrant d’une infertilité médicalement constatée, mariés, en âge de procréer et tous les deux vivants. La plupart de ces conditions ont sauté les unes après les autres et la PMA est aujourd’hui accessible sans diagnostic d’infertilité, à des personnes seules et des couples de même sexe, des associations militant désormais pour la PMA post-mortem et la PMA pour les personnes trans. Le changement de sexe à l’état civil en est aussi une illustration : interdit, puis autorisé sur certificat médical, il est devenu possible en 2016 sur attestation d’un membre de l’entourage ou d’une association, autrement dit quasiment sur simple déclaration.

De telles évolutions, dont le prétexte est systématiquement la liberté individuelle, entraînent des conséquences en chaîne pour les autres : ainsi, des hommes, devenues femmes à l’état civil, réclament et obtiennent d’être reconnus comme leur mère sur leur actes de naissance.

« Dire d’une pratique qu’elle est possible à titre exceptionnel, c’est en accepter le principe et l’ouvrir à son élargissement indéfini, ne serait-ce qu’au motif de l’égalité. Est-ce vraiment l’avis de l’Académie de médecine ou s’est-elle laissée piéger par la dialectique des militants de l’aide au suicide ? Ils avancent pourtant pas à pas en regardant toujours l’étape suivante : depuis 2015, la possibilité d’arrêter l’hydratation et l’alimentation, demain le suicide assisté « exceptionnel », puis la multiplication des exceptions – comme c’est le cas dans l’Oregon, Etat modèle de Madame Firmin Le Bodo, et l’euthanasie qui elle aussi sera d’abord exceptionnelle avant d’être élargie, y compris aux enfants, comme en Belgique.

Cet engrenage n’a rien d’inéluctable s’il est dénoncé dès l’origine. C’est tout l’enjeu des prochaines semaines et des prochains mois pour ne pas tomber dans une société dont les plus fragiles se sentiront indésirables et gênants » souligne Ludovine de La Rochère, Présidente du Syndicat de la Famille. « Parce que la fin de vie est encore la vie, la famille a un rôle irremplaçable pour la vivre le mieux possible ; pour accepter sa propre vulnérabilité ou celle de l’un de ses membres ; pour considérer et respecter la dignité de la personne, quel que soit son état. Refuge pour les plus fragiles et premier lieu de solidarité, la famille doit être prise en compte et entendue dans le cadre de ce débat majeur sur les plans humain et civilisationnel » poursuit-elle.

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2 commentaires

  1. Eu égard à l’âge moyen des membres de l’Académie de médecine, ceux-ci devraient se méfier : ils pourraient être les premiers bénéficiaires de ces cas exceptionnels…

  2. Et comme par hasard, d’après “Le Figaro”, parmi les ministres sortants du gouvernement lors du “réajustement” à venir, il y aurait les deux opposants à ‘euthanasie : le ministre de la santé Braun et celui des solidarités Lacombe

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