Député de l’Ain et président de l’Entente parlementaire pour la famille, Xavier Breton, interrogé par Famille chrétienne, regrette que le débat sur la fin de vie soit verrouillé par la commission des affaires sociales, qui refuse toute amélioration du texte.
"L’Assemblée nationale examine en seconde lecture, les 5 et 6 octobre, la proposition de loi Claeys-Leonetti sur la fin de vie. La commission des affaires sociales a refusé toute amélioration du texte.[…]
Réunie jeudi 1er octobre, la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale a rejeté tous les amendements visant à modifier la proposition de loi sur la fin de vie. Cela signifie-t-il que le débat est clos d’avance ?
Je trouve regrettable de ne pas profiter de la navette parlementaire, et des deux lectures, pour améliorer le texte. Car, au-delà des questions de principe, de nombreuses maladresses sont encore présentes dans sa rédaction, comme le fait de parler « de ne pas prolonger inutilement sa vie ». L’Assemblée doit travailler sur ces points et ne pas attendre la commission mixte paritaire pour faire le travail.
Malheureusement, la commission des affaires sociales a verrouillé tout débat. Nous sommes pourtant bien loin de l’unanimité de la loi Leonetti et du consensus voulu par François Hollande sur cette question. J’estime que le sujet est assez délicat pour que l’on profite de toutes les occasions pour choisir les bons termes et supprimer les dérives potentielles.[…]
Quels sont les risques si ce texte n’est pas modifié ?
Nos amendements portent sur deux points principalement : la sédation profonde et continue qui est – à mon sens – une dérive euthanasique, et sur le dialogue qui doit exister entre les malades, leurs familles et les professionnels de santé.
Avec cette proposition de loi, nous nous situons dans une logique d’affirmation de droits, or je crains que celle-ci n’altère la qualité du dialogue et de l’écoute entre les parties. Je ne suis pas sûr que le titre même du texte (« Proposition de loi créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie », Ndlr), qui est fondé sur une logique de droit, soit une bonne approche pour aborder des sujets comme cela. La logique du droit ne va-t-elle pas supplanter celle du dialogue ?"[…]