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Bioéthique

“Gestation pour autrui” : un matérialisme dégradant

Mères porteuses et euthanasie font partie des dossiers qui sont discutés au 7e sommet des comités d’éthique de 30 pays, lundi et mardi à Paris. Après San Francisco, Tokyo, Londres, Brasilia, Camberra et Pekin, c’est au tour de la France d’accueillir ce sommet. Ces rencontres, où les échanges se font à huis clos, ont lieu tous les 2 ans. Dans l’Homme Nouveau, Pierre-Olivier Arduin dénonce la "gestation pour autrui",

"terminologie bien-pensante forgée pour atténuer l’impact transgressif de cette pratique et l’affubler d’un sentiment de générosité […]

L’instrumentalisation de l’enfant dépasse ici l’entendement, l’acte d’y renoncer après enfantement et de le céder contre une rétribution le fait basculer dans le monde des choses, appropriables et disponibles, à l’inverse des personnes, radicalement indisponibles. Les choses ont un prix mais l’homme a une dignité, loi fondamentale de notre civilisation, même pour ceux qui n’ont plus de Dieu. L’enfant est ici appréhendé dans un rapport de fabrication où seuls comptent la matière première, en l’occurrence les gamètes, l’ingénierie procréative et le tout-puissant projet parental. […]

Xavier Lacroix, qui a pris ses fonctions comme représentant de l’Église catholique au sein du Comité national d’éthique, déplore quant à lui que soient occultées les dernières données scientifiques sur l’apport de la relation materno-foetale dans la construction de l’enfant. La «gestation et l’accouchement» donnent lieu à

«une interaction d’une immense finesse entre le corps de la femme et celui de l’enfant [qui] ressent les émotions de sa mère et est sensible à ses rêves. Inversement a lieu chez la femme tout un processus qu’on appelle l’attachement : on tremble donc à l’idée d’une grossesse vécue dans l’indifférence».

Tout en poussant la mère gestatrice à se placer en situation d’abandon psychologique de cet enfant – le sera-t-elle vraiment lorsqu’elle le sentira bouger ? Et que penseront ses propres enfants en constatant que leur mère livre celui qu’ils seraient en droit de considérer comme leur petit frère ou soeur ? –, le rapport du Sénat lui accorde un droit au repentir si elle souhaite in fine devenir la mère éducatrice. On a décidément du mal à croire que des sénateurs aient pu échafauder un tel tissu d’incohérences."

Michel Janva

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