Partager cet article

Liberté d'expression / Valeurs chrétiennes : Education

« Incitation à la discrimination religieuse » : le professeur suspendu répond aux accusations

« Incitation à la discrimination religieuse » : le professeur suspendu répond aux accusations

Accusé d’ « incitation à la discrimination religieuse » par un de ses élèves musulman, suspendu « à titre conservatoire » pour quatre mois par le directeur de l’établissement, le professeur d’un lycée catholique d’Angers, donne sa version des faits sur RCF Anjou. Frédéric Mortier est maire de Longué-Jumelles, actuellement encarté chez les Républicains. Il a commencé son engagement politique au sein du Mouvement pour la France de Philippe de Villiers, tout en passant par l’UMP avant de devenir secrétaire général du Debout la France de Nicolas Dupont-Aignant puis candidat malheureux aux dernières élections départementales sous l’étiquette LR.

Frédéric Mortier, professeur d’économie au lycée Joseph-Wresinsky à Angers, a été mis en examen pour « incitation à la discrimination raciale ou religieuse », « harcèlement moral » et « dénonciation mensongère ». Il a accepté de donner sa version des faits.

Que s’est-il passé avec cet élève ?

C’est un cours classique dans lequel l’ambiance est bonne et durant lequel, le professeur que je suis, se permet de traiter tous les sujets avec humour, y compris celui de la religion. Nous sommes dans un établissement catholique, il n’y a pas de raison que l’on ne puisse pas le faire.

Une parole, semble-t-il malheureuse, qui consiste à interpeller un jeune sous la forme de la boutade, en l’invitant à rejoindre les catholiques, est mal interprétée par ce jeune en question. Il le prend mal et les choses s’enveniment. Nous en sommes donc là aujourd’hui, c’est-à-dire dans une situation complétement disproportionnée, sur un sujet qui doit être traité dans un établissement scolaire et seulement, dans le cadre d’un établissement scolaire.

J’ai 27 ans d’expérience derrière moi, j’ai été directeur de collège et de lycée catholique moi-même. Je ne saisis pas ce qui se passe. En tout cas, il me semble qu’il n’y a pas matière à discussion ou s’il y a matière à discussion, cela signifie que l’on ne peut pas parler de tout en tant qu’enseignant et que l’on ne peut plus employer le ton de l’humour. Ce qui va poser un problème grave dans le futur à l’ensemble des enseignants de ce pays.

Selon la déposition du plaignant, cité par nos confrères de Ouest-France, vous auriez affirmé que les « établissements catholiques auraient dû continuer à n’enseigner qu’à des élèves de confession catholique ». Maintenez-vous ces propos ?

Non, je n’ai jamais dit cela. J’ai simplement rappelé que l’établissement était catholique et qu’il l’était peut-être encore plus à une époque où les enseignants étaient des prêtres et des religieuses. Moi-même quand j’étais directeur, j’accueillais évidemment toute sorte de jeunes gens.

J’ajoute que lorsque je rentre en classe -j’ai plus de 200 élèves entre les mains. Je ne les connais pas tous. En l’occurrence c’était une classe que je connaissais peu- je ne m’occupe pas de savoir s’ils sont verts, blancs ou bleus ou s’ils ont une religion X ou Y. Ce n’est pas le sujet. Le sujet, c’est de pouvoir parler de tout et sur tous les tons.

Je crois être un enseignant bienveillant et respectueux de tous. Les témoignages de soutien que je reçois me le prouvent encore. J’espère que le juge les entendra. Et là, je tombe sur un jeune qui, pour ses raisons à lui, décide d’aller plus loin. Je suis très malheureux de la situation et je suis effondré car je subis une garde à vue, je me retrouve devant les tribunaux et je pense que ce n’est pas du tout comme cela qu’on règle ce genre de chose.

Selon vous, pourquoi cette affaire a pris cette tournure ? Vos engagements politiques ont-ils pu entrer en ligne de compte ? *

Il existe deux raisons. La première, je ne vous la donnerai pas parce qu’elle est interne à l’établissement et qu’il faudra la régler à un moment donné. La seconde, c’est bien évidemment mon engagement politique. J’ai entendu des journalistes de la presse écrite me dire que, pace que je suis un élu de la République, je deviens de facto coupable de la moindre malheureuse parole. Quand vous entendez cela, il n’y a plus de respect de la parole… plus de respect de la famille.

Et ce que je ne comprends pas à l’heure qu’il est, c’est que la presse soit au courant avant moi de ce qui va m’arriver. Donc moi, je viens bien tout entendre, mais il y a une présomption d’innocence qui existe jusqu’au jugement. Elle n’est absolument pas respectée. Il semblerait dans ce pays que certains soient intouchables. En revanche, l’élu local que je suis, lui, on peut tout lui faire. Jusqu’à sacrifier sa carrière, jusqu’à mettre en situation très compliquée sa famille.

Je ne sais pas où va notre pays… mais ce qui est certain, c’est qu’il ne va pas au bon endroit.

Partager cet article

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services