Mgr Paul D. Etienne, archevêque de Seattle, a réagi à l’interdiction du secret de la confession dans l’Etat de Washington, rappelant qu’on obéit à Dieu plutôt qu’aux hommes :
[…] Ce week-end, à la messe, la première lecture était tirée des Actes des Apôtres. Après que les apôtres ont été arrêtés et jetés en prison pour avoir prêché le nom de Jésus-Christ, saint Pierre répond au Sanhédrin : « Nous devons obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Actes 5:29). Telle est notre position face à cette nouvelle loi. Le clergé catholique ne peut violer le sceau de la confession, sous peine d’être excommunié de l’Église. Tous les catholiques doivent savoir et être assurés que leurs confessions restent sacrées, sûres, confidentielles et protégées par la loi de l’Église. […]
Bien que nous restions déterminés à protéger les mineurs et toutes les personnes vulnérables contre les abus, les prêtres ne peuvent pas se conformer à cette loi si la connaissance de l’abus est obtenue pendant le sacrement de la réconciliation. […]
Avec cette loi, l’État de Washington vise spécifiquement le comportement religieux en insérant le gouvernement dans la tradition catholique, à savoir le rituel hautement défini du sacrement de la réconciliation. L’État exige maintenant des prêtres qu’ils violent un élément essentiel du rite, la communication confidentielle entre le prêtre et le pénitent au cours de laquelle l’absolution des péchés est offerte. […]
Une fois que l’État s’est arrogé le droit de dicter les pratiques religieuses et de contraindre les informations obtenues dans le cadre de ce sacrement – communication privilégiée -, où se situe la frontière entre l’Église et l’État ? Qu’est-ce que l’État peut encore exiger comme droit de savoir ? Quelles autres pratiques religieuses tentera-t-il de légiférer ? Pourquoi la communication privilégiée entre le prêtre et le pénitent est-elle la seule à être visée ? Pourquoi pas avocat/client ? Médecin/patient ? Les conjoints ?
Cette nouvelle loi singularise la religion et constitue clairement un excès de pouvoir et une politique de deux poids, deux mesures. La frontière entre l’Église et l’État a été franchie et doit être rétablie. Les personnes de toutes les religions de l’État de Washington et d’ailleurs devraient s’alarmer de ce dépassement de pouvoir de la part de notre législature et de notre gouverneur.
De son côté, le ministère de la Justice de Trump a lancé une enquête fédérale sur les droits civils concernant cette nouvelle loi de l’État de Washington. L’assistant du procureur général Harmeet Dhillon a écrit dans un communiqué :
« Le SB 5375 exige que les prêtres catholiques violent leur foi profonde afin d’obéir à la loi, une violation de la Constitution et une atteinte au libre exercice de la religion ne peuvent être tolérées dans notre système constitutionnel de gouvernement ».
« Pire encore, la loi semble isoler les membres du clergé comme n’ayant pas le droit de faire valoir les privilèges applicables, par rapport à d’autres professionnels de l’information. Nous prenons cette affaire très au sérieux et espérons que l’État de Washington coopérera à notre enquête ».
« La division des droits civils enquêtera sur le conflit apparent entre la nouvelle loi de l’État de Washington et le libre exercice de la religion en vertu du premier amendement, pierre angulaire de la Constitution des États-Unis »