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Culture

L’« homme déconstruit », une nouvelle version de l’homme nouveau généré par la Révolution

L’« homme déconstruit », une nouvelle version de l’homme nouveau généré par la Révolution

Extrait d’un entretien dans Valeurs Actuelles sur l’âme humaine, avec Michel Onfray, qui vient de publier un ouvrage sur le sujet :

[…] Le déiste Rousseau croit à l’âme immatérielle et immortelle. C’est sa pensée politique qui génère des ravages ! L’“homme nouveau”, auquel invite saint Paul et qui se réalise par l’adhésion à la foi en Jésus-Christ, est laïcisé puis repris par les jacobins, qui veulent le réaliser concrètement à coups d’éradication de l’homme ancien et d’éducation républicaine. Cette réalisation passe par un génocide du vieux monde avec l’aide de la guillotine qui décapite aristocrates, religieux et suspects déclarés tels à la tête du client, et par une éducation républicaine qui vise à “régénérer” la “race” humaine, les mots sont ceux des jacobins… Régénérer suppose qu’il y ait des hommes dégénérés ! La Terreur se double d’une politique franchement eugéniste chez Condorcet, l’abbé Sieyès, Maupertuis, Diderot, qui veulent produire une nouvelle race humaine comme on en produit avec les chevaux dans des haras ! Le bolchevisme reprend cette idée en annonçant la production d’un homme nouveau, même chose avec le fascisme et le nazisme qui, eux aussi, annoncent un homme nouveau.

Quand Sandrine Rousseau célèbre aujourd’hui un « homme déconstruit », quelle reconstruction veut-elle ? Sinon produire elle aussi un homme nouveau…

« L’âme décapitée de Louis XVII fut celle du dernier homme. » Pourquoi ?

Parce que la Révolution française a tué deux rois, on le dit trop peu : Louis XVI, on le sait, par la guillotine, et son fils Louis XVII devenu roi de facto le 21 janvier 1793. Il le reste jusqu’à sa mort, le 8 juin 1795, après avoir été torturé pendant presque deux années, du 1er juillet 1793 à sa mort. Il a été maltraité, humilié, frappé, alcoolisé, menacé de mort, enfermé pendant six mois dans un cachot, interdit de contact avec les humains. Privé d’hygiène, il attrape la gale puis la tuberculose, on ne le soigne pas, il vit accroupi, il cesse de parler et meurt épuisé. À Antoine Simon, le cordonnier jacobin qui le garde et lui demande ce qu’il ferait si les Vendéens venaient à le libérer, il répond : « Je vous pardonnerais. » Et Simon : « Moi, je te tuerais. » Ce traitement inhumain et dégradant, voilà ce qu’est la pédagogie jacobine destinée à produire leur fameux homme nouveau. C’est l’homme ancien qui oppose le pardon à la haine révolutionnaire. Sa mort est celle du dernier homme, en effet. La plupart de ceux qui ont suivi pensaient le monde dans l’ombre du jacobin Simon…

J’aimerais tourner un film pour porter à la connaissance du plus grand nombre cette histoire passée sous silence dans le pays. Ce non-dit est pourtant généalogique du monde dans lequel nous sommes entrés après la Terreur, un monde dont nous ne sommes pas vraiment sortis…

Vous dites que nous sommes dans une ère postchrétienne en matière d’âme, comment définir cette ère ? Qu’est-ce que cet homme nouveau ? Il est frappant de constater qu’il est dépourvu d’âme…

Dans l’Encyclopédie, Diderot écrit à l’article Philosophie des Sarrasins ou Arabes, qu’en 1700, dans une commune catholique, on consommait 50 000 hosties. En 1759, dans cette même bourgade, les fidèles n’en ont consommé que 10 000. Il conclut : « Donc la foi s’est affaiblie, dans l’intervalle de cinquante-neuf ans, de quatre cinquièmes, et ainsi de tout ce qui tient à l’affaiblissement de la foi. » J’aimerais disposer du nom de cette commune pour connaître les chiffres des hosties d’aujourd’hui !

Nombre de chrétiens ne souscrivent plus aux enseignements de leur religion : je ne voudrais pas effectuer parmi ceux qui se disent chrétiens un sondage à propos de la parousie ou du Corps glorieux, de la transsubstantiation ou des limbes ! Ou même les questionner sur l’âme, son existence, sa nature, sa définition.

L’homme postmoderne, inculte, et produit comme tel à dessein, est une cire vierge sur laquelle l’idéologie “wokiste” et déconstructionniste imprime désormais sa marque. Il est un pantin animé, au sens étymologique, par le marché. Il est acéphale. Et l’athée matérialiste que je suis n’a rien à voir avec ce genre de projet athée mais tout à voir avec les moines de n’importe quelle abbaye qui prient un Dieu auquel je ne crois pas.

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2 commentaires

  1. l’ homme postmoderne se croit un Surhomme, libre parce qu’il a ” tué Dieu” , sa conscience morale.
    il triomphe dans son Ciel, par delà le Bien et le Mal, à Sodome.

  2. Les philosophes et les idéologues sont des autistes qui vivent dans leurs cerveaux. Le monde réel leur fait peur et les gens rongés par la peur deviennent maniaques du contrôle et ultra-violents s’ils sont bousculés par la Vie (le locataire de l’Élysée et les adorateurs de la Gueuse rentrent dans cette catégorie).

    « L’homme postmoderne, inculte, et produit comme tel à dessein, est une cire vierge sur laquelle l’idéologie “wokiste” et déconstructionniste imprime désormais sa marque. »
    Ça me fait penser au « Poteau de Boue » qu’annonçait Marie-Julie Jahenny :
    https://www.marie-julie-jahenny.fr/quelques-propheties.htm

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