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Valeurs chrétiennes : Education

La multiplication des écoles indépendantes : une planche de salut

C'est l'avis de Pierre Barthe, professeur agrégé, ancien attaché de coopération, bon connaisseur de nombreux systèmes étrangers, dont des établissements internationaux :

"Loin des feux de la rampe et des effets de manche, leurs fondateurs agissent de manière concrète et pragmatique pour proposer aux enfants une instruction de qualité, en dépit du délitement général des institutions éducatives. Le développement tranquille mais résolu des écoles hors contrat suscite un espoir de plus en plus largement partagé. Bien sûr, ce renouveau suscite des levées de boucliers des partisans de l’étatisme éducatif : ces écoles seraient un défi à l’unité républicaine, un repère des communautarismes de tous bords. Personne n’évaluerait leur qualité ; leur personnel enseignant ne présenterait pas des garanties de qualification ; elles seraient élitistes car accessibles seulement à ceux qui peuvent payer les scolarités ; celles qui ne sont pas laïques signeraient un retour pur et simple à l’obscurantisme d’avant Jules Ferry… […] Pourtant, le développement d’un réseau d’écoles indépendantes apporterait un oxygène et une issue salutaires à toutes les impasses dans lesquelles se débattent les responsables éducatifs.

Arrêtons-nous un instant sur le concept de ce type d’école : Que cherche-t-on à faire en promouvant les écoles indépendantes ? A créer, partout où le besoin s’en fait ressentir, de petites unités éducatives fonctionnant en toute autonomie selon des critères d’instruction et de vie scolaire choisis et mis en œuvre par l’équipe éducative qui les animera en relation étroite avec les familles.

[…] Notre pays possède un vivier de maîtres et d’éducateurs de qualité qui ne demandent qu’à exercer leurs compétences, leur conscience professionnelle et leur créativité au service des enfants. Il est temps de s’appuyer enfin sur eux pour relever l’école, et de ne plus accepter que leurs talents et leur dévouement ne soient plus longtemps gaspillés.

Dans cette optique, l’éducation n’est pas coupée du monde, comme on le craint souvent – et comme c’est de fait le cas depuis des décennies dans les programmes appliqués de façon figée ou répétitive, quand ils ne sont pas aberrants, par les corps des inspecteurs académiques. Elle procède d’adaptation permanente au terrain, en fonction des besoins des élèves et des évaluations. Mais en revanche, ce type d’éducation fait courageusement de vrais choix : il ordonne le réel, se fixe des priorités au lieu de livrer les élèves, sous prétexte de les « ouvrir au monde » au foisonnement d’informations, de techniques, de sollicitations, de modes ou de tendances colportées de façon chaotique par la société environnante, et en particulier par les médias. […]

Mais qu’en est-il du nerf de la guerre : le financement ? Dans l’état actuel des choses, le financement est assuré par les parents, soutenus par les associations favorables au concept d’école indépendante. Toutefois, il serait temps que soit envisagé un chèque scolaire ou une contribution d’État versée aux parents qui soulagent le service public de la charge de cette population d’élèves. Une alternative serait une déduction fiscale attribuée aux parents qui ne se servent pas du système scolaire public, auquel ils sont tout de même tenus de contribuer solidairement par le biais de l’impôt.

On s’apercevrait peut-être que le budget global d’une école est beaucoup moins élevé que celui d’un établissement géré par l’État, ce qui en dirait long sur le système de gestion et d’allocation des ressources tel qu’il est pratiqué dans l’Éducation nationale. Le prétendu manque de moyens ne serait-il pas dès lors un simple défaut de structure et de gestion éducative, pour ne rien dire du poids budgétaire que font peser la lassitude bien compréhensible et le manque de motivation des enseignants ? […]"

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7 commentaires

  1. Tout ceci est bel et bon mais très coûteux, alors que s’il y avait le bon scolaire, on aurait de bonnes écoles gratuitement, et la qualité des autres monterait forcément afin d’attirer les fameux bons.

  2. Je suis prêt à donner des cours bénévolement

  3. “Les écoles indépendantes jouissent d’une totale liberté pédagogique et le contenu de l’enseignement est très libre, à condition de respecter un programme minimal, fondé sur le simple bon sens (lire, écrire, compter, réfléchir et acquérir une culture générale)(…)”
    …bon, tout le monde aura compris, je pense…

  4. @Jean Theis
    Ce n’est pas cela qui est coûteux, c’est bien plutôt l’énorme machine bureaucratique qu’est devenue l’éducation nationale.
    Antoine

  5. “On s’apercevrait peut-être que le budget global d’une école est beaucoup moins élevé que celui d’un établissement géré par l’État” est une phrase très contestable : si on recrute des enseignants mal payés ou bénévoles, et si on ne construit pas et amortit pas de bâtiments scolaires, installations sportives scolaires, etc…, la phrase est exacte. Mais là se situent ses limites.
    De plus cet enseignant qui a enseigné dans des établissements étrangers devrait connaître le montant des scolarités demandées dans les lycées français étrangers, à statut privé : le chèque scolaire n’est pas la panacée à tous nos maux, et ne concerne qu’un public limité.
    L’étape de l’autonomie des établissements et des chefs d’établissements est aussi fondamentale que la liberté crée par le chèque scolaire. Dans le calendrier d’une réforme globale, cette autonomie est même la première étape à mettre en oeuvre partout; le chèque scolaire ne pouvant être généralisé en une seule rentrée pour des raisons évidentes d’organisation matérielle.

  6. Bon scolaire et/ou déduction fiscale? La déduction fiscale ne “profite” évidemment qu’aux familles “riches” (puisqu’elles paient des impôts). On retombe sur la même question que la mise sous condition de ressources des allocations familiales.
    Éviter de se faire piéger par les mots. Le premier intérêt du “bon scolaire” (quel qu’en soit le nom) est de mettre en évidence qu’il n’y a pas d’école gratuite, que l’école a un coût, fût-il entièrement pris en charge par la collectivité au moyen de l’impôt … c’est-à-dire par à peu près la moitié des habitants (puisqu’un foyer fiscal sur deux ne paie pas d’impôts).
    Outre cet aspect de prise de conscience, le bon scolaire participe à la relocalisation d’emplois, puisqu’il contribue à rémunérer des emplois sur le sol français.

  7. La première école est le milieu familial irremplaçable.Les trois premières années d’un enfant sont le fondement de toute sa vie cognitive et affective.Rien ne peut remplacer une mère et un père.D’où les mesures favorisant la plus grande présence de la mère et du père au foyer familial.Ce n’est pas une utopie…
    Le “Mamouth écrase nos petits”Il est vétuste et moribond.Pas d’acharnement thérapeutique sur ce cadavre…Dégage…

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