Né en 1950 à Amiens, le père Jean-Emmanuel de Gabory devient Frère de Saint Jean en 1979 à Fribourg (Suisse). Ordonné en 1983, son ministère pastoral commence auprès des jeunes, en fondant l’Association Saint Jean Education tout en étant aumônier d’établissements scolaires (Passy-Buzenval à Rueil Malmaison, et Stanislas à Paris). De 1998 à 2007 il exerce les charges de Prieur au couvent de Boulogne (92) puis de Rimont (71), la Maison Mère de la Congrégation et studium de théologie. Prieur à Vilnius en Lituanie de 2007 à 2012, il approfondit le message de Sainte Faustine et de la miséricorde. Il devient Curé de la paroisse Notre-Dame de l’Alliance (Pellevoisin, Ecueillé, Luçay le Mâle) en septembre 2013, puis recteur du sanctuaire en septembre 2014.
Il est l'auteur de la méditation de cette semaine pour La Neuvaine :
"Marie et Pellevoisin
Lors de la onzième apparition, le 15 septembre 1876, Marie dit à Estelle : « Je tiendrai compte des efforts que tu as faits pour avoir le calme ; ce n’est pas seulement pour toi que je le demande, mais aussi pour l’Eglise et pour la France. Dans l’Eglise, il n’y a pas ce calme que je désire. » Elle soupira et remua la tête en disant : « Il y a quelque chose. » Elle s’arrêta … Je compris tout de suite qu’il y avait quelques discordes. Puis elle reprit lentement : « Qu’ils prient et qu’ils aient confiance en moi. » Ensuite la Sainte Vierge me dit tristement : « Et la France ! Que n’ai-je pas fait pour elle ! Que d’avertissements, et pourtant encore, elle refuse d’entendre ! « Elle paraissait émue en ajoutant : « La France souffrira. » Elle appuya sur ces paroles. Puis elle s’arrêta encore et reprit : « Courage et confiance. »
Quel est ce calme dont nous parle la Vierge et qu’Estelle a su gagner ? Lors de la neuvième apparition (9 septembre 1876), Marie nous éclaire sur ce point : « Tu t’es privée de ma visite le 15 août ; tu n’avais pas assez de calme … Hier encore, je serai venue. J’attendais de toi cet acte de soumission et d’obéissance. »
‘Comme Jésus en avait fait le reproche à Marthe qui voulait le bien servir : « Tu t’inquiètes et tu t’agites … (Lc 11, 40-41), ainsi la Vierge reproche à Estelle l’agitation de son cœur qui se tourmente de la voir. Il lui faut retrouver cette paix de l’âme, vaincre le tumulte intérieur, pour retrouver aussi bien la communion fructueuse avec le Christ que la présence miséricordieuse de Marie. La perturbation de l’âme, même provoquée par une bonne cause, ne peut qu’être nuisible au degré d’amour en lequel le Seigneur et sa Mère désirent se communiquer à nous ; cette agitation ne peut qu’être nuisible à la lucidité intérieure et par là à la rectitude de notre jugement, comme à la bonne orientation et à la fermeté de nos décisions. C’est tout le bien spirituel de notre personne qui en dépend. Aussi dans son amour maternel, la Vierge veille-t-elle chaque fois qu’elle le juge nécessaire, à nous recommander, comme elle le fait pour Estelle, le calme, en vue de continuer à rendre sensibles ses ‘visites’ spirituelles, son assistance ainsi que sa communion de Mère au plus intime de notre cœur. ‘
Mais comment l’Eglise et la France doivent-elles elles-mêmes s’efforcer de gagner ce calme ? En ce qui concerne l’Eglise, Estelle le comprendra plus tard. Lors de son audience privée avec Léon XIII le 30 janvier 1900, le Pape qui est bien informé sur Pellevoisin lui demande si la Vierge est contente de lui et Estelle de lui répondre : « Oh ! Oui, Saint Père, elle est bien contente, très contente. Vous avez répondu à son appel, vos enseignements ont été depuis 22 ans les désirs exprimés par la Sainte Vierge. Vous avez ordonné le Salve Regina qui est la prière à la Mère toute miséricordieuse ; puis, Très Saint Père, vous avez ordonné la prière du Rosaire. Puis enfin, Très Saint Père, dans votre encyclique dernière, vous avez consacré le genre humain au Sacré-Cœur. » C’est par ses enseignements sur Marie et la Consécration au Sacré-Cœur que Léon XIII a aidé l’Eglise à retrouver le calme, en ces temps troublés.
Pour la France, il s’agit, pour sa part, encore et toujours de retrouver l’Alliance avec la Sagesse éternelle, comme Saint Jean Paul II nous le rappelait lors de la fameuse homélie du Bourget le 1° juin 1980 : « France, fille aînée de l’Eglise et éducatrice des peuples, es-tu fidèle, pour le bien de l’homme, à l’Alliance avec la Sagesse éternelle ? ». Dès lors puisque ‘dans la conversion et le calme était (notre) salut, dans la sérénité et la confiance était (notre) force (Is 30, 15), il nous faut nous garder dans la prière et tout attendre du Christ qui est notre paix, en demandant à faire sa volonté dans le calme. (Ep. 2, 14)"