Minute a interrogé un gardien de prison sur son quotidien. Extraits :
"Des menaces, des insultes, des intimidations sur le thème : Tu verras quand je sortirai !"
A Aiton, en Savoie, en mars dernier, un collègue a reçu une casserole d'huile bouillante. Ça n'a pas fait beaucoup de bruit. Mais pourtant, ce surveillant est handicapé à vie."
"Des surveillants intervenaient, nombreux, pour porter secours à un détenu qui se faisait prendre a partie par une dizaine d'autres. Ils faisaient barrage et se sont retrouvés face à une meute armée de piquets en bois et de barres en métal, et qui leur lançait des boules de pétanque !"
"L'administration pénitentiaire souhaite juste protéger les détenus et acheter la paix sociale, en laissant le trafic de drogue prospérer. […] Pour un directeur de prison, empêcher la drogue de circuler, ce serait ouvrir la boite de Pandore. Ce serait s'attirer des ennuis et faire parler de soi. Et […] moins on parle de sa prison, mieux le directeur se porte."
"Quant a l'islam en prison, il est omniprésent. On le sait depuis longtemps, "le fait d’être musulman en prison, ça vous offre la sécurité". Et c'est valable pour tout le monde, même pour les violeurs d'enfants, appelés pointeurs dans le langage carcéral et considérés comme la lie des détenus. Les pointeurs subissent pressions, brimades et agressionsc Or a Moulins-Yzeure, […] l'un d'entre eux s'est converti à l'islam : Depuis sa conversion, il ne subit ni pression ni brimade. C'est un frère disent les autres détenus."