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Culture de mort : Euthanasie

Le gouvernement a-t-il eu le cynisme de calculer l’économie financière qui serait réalisée avec l’euthanasie et le suicide assisté, au détriment des soins ?

Le gouvernement a-t-il eu le cynisme de calculer l’économie financière qui serait réalisée avec l’euthanasie et le suicide assisté, au détriment des soins ?

Le député RN Christophe Bentz est membre de la commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi sur la fin de vie à l’Assemblée nationale. Il est interrogé dans Valeurs Actuelles :

On peine à comprendre les mots employés. « Fin de vie, suicide assisté, euthanasie ». La sémantique est importante. Pour vous, de quoi parle la loi? Du suicide assisté, de la fin de vie, de l’euthanasie ? Sur quoi vous débattez, vous, en tant que député ?

On en vient à se demander, car c’est surtout un projet de loi qui est mensonger. Vous évoquiez le problème sémantique. Il y a bien, dans ce texte, un mensonge sémantique et terminologique par le choix de mots qui ne sont pas conformes à la réalité et à la vérité, tout simplement. Par le choix de l’oxymore « aide à mourir », le gouvernement fait à nouveau preuve de cynisme puisqu’il s’apprête bien à légaliser l’euthanasie et le suicide assisté, mais sans jamais les mentionner. Avec ma collègue Sandrine Dogor-Such, nous avons tous deux suivi la construction du texte au sein du groupe de travail avec l’ancienne ministre Agnès Firmin-Le Bodo, qui portait à l’époque le texte. Au cours d’une de ces réunions, on nous a soudainement annoncé qu’ils retiraient purement et simplement les termes euthanasie et suicide assisté. Tout est fait pour que personne ne sache vraiment de quoi nous parlons. Tout est fait pour manipuler l’opinion. Pourtant nous le savons très bien. Nous avons pleinement conscience des enjeux de ce texte. Mais il y a cette volonté gouvernementale de camoufler volontairement, et j’insiste vraiment là-dessus, les véritables enjeux. Donc, ils mentent aux parlementaires français, ils mentent aux Français dans un débat qui va finalement porter sur quelque chose qui ne dit pas son nom, à aucun moment du texte.

Concrètement, dans ce texte, il y a la possibilité pour un tiers de mettre fin à la vie d’un proche avec quand même des garde-fous ou est-ce que tout cela risque de dériver ?

On se rend compte avec les exemples de nos voisins européens que les garde-fous, un jour ou l’autre, tôt ou tard, ils sautent. On le voit avec la Belgique, on le voit avec la Hollande. Le témoignage de l’ancien contrôleur des cas d’euthanasie aux Pays-Bas, Théo Boer, a alerté à de nombreuses reprises le public français à ce sujet. Il nous a clairement dit « Attention, les garde-fous sauteront. Attention, ne faites pas l’erreur que nous, Hollandais, avons faite ». Je pense qu’il faut savoir écouter et tirer des enseignements des erreurs de nos voisins, surtout quand ils les reconnaissent.

Pour ce qui est du texte français, il prévoit que le suicide assisté soit demandé sur un patient par ce qu’ils appellent « un tiers de confiance ». Un proche pourrait donc injecter une dose létale à son père, sa mère, à son frère, sa sœur, sa grand-mère… Outre l’aspect glauque d’un tel procédé, on se pose la question de la fiabilité du tiers. Et si dans les fratries par exemple, les enfants se divisaient sur le fait de pratiquer ou non une euthanasie sur un parent ? Qui aura le dernier mot ? Et quid des ravages psychologiques postérieurement à un tel acte pour les proches ? Autant d’insurmontables questions. D’ailleurs, je note qu’au début des travaux d’élaboration de ce texte, on nous avait certifié qu’une euthanasie ne pourrait être pratiquée qu’à l’issue d’une décision collégiale du corps médical. Là, le texte prévoit simplement un accord entre deux médecins. Le texte arrive à peine en commission et déjà un garde-fou a sauté ! C’est très préoccupant.

C’est donc Catherine Vautrin, Ministre de la Santé et ancien membre important des Républicains qui portera ce texte. Ce doit être particulier pour vous puisque vous avez, par le passé, partagé de nombreux combats avec elle comme l’opposition au mariage pour tous. Mais vous étiez aussi, si on en croit les anciennes prises de position de la ministre, tous les deux farouchement opposés à l’euthanasie. Comment expliquez-vous son revirement alors que vous vous êtes retrouvé face à elle en commission ?

Je n’arrive pas à l’expliquer, tout simplement. Je ne comprends pas son cheminement personnel. L’audition de ce lundi ne m’en a pas appris davantage que ses déclarations dans les médias. Est-ce qu’elle a évolué en termes de convictions personnelles sur le sujet ? Elle avait un peu botté en touche en disant que, dans l’absolu, on peut toujours évoluer. C’est une espèce de réponse sans réponse. Donc, je ne sais pas. Rien est clair dans cette affaire. Je ne connais pas les ressors profonds des évolutions de Catherine Vautrin. Mais ce revirement a de quoi interpeller évidemment. […]

Est-ce qu’une loi sur l’euthanasie permettrait au fond de faire des économies sur des soins de fin de vie, typiquement des chimiothérapies qui sont des processus médicaux très coûteux, ou en tout cas, s’épargner des investissements dans le secteur des soins palliatifs ?

Je crains que ce soit le cas. Je crains que ce gouvernement ait cette vision purement comptable du soin aux Français et à de la vie humaine. J’ai d’ailleurs posé cette question à Madame Catherine Vautrin hier soir, mais elle a refusé de nous répondre, à deux reprises. Je lui ai demandé s’ils avaient poussé leur cynisme, et j’insiste sur le terme cynisme, jusqu’à calculer l’économie financière qu’ils pourraient faire avec l’euthanasie et le suicide assisté, au détriment des soins pour les affections de longue durée et sur les soins palliatifs. Cette question n’est pas innocente puisque c’est exactement ce qu’on observe en Belgique. On ne peut pas, concernant l’euthanasie, considérer un médecin aujourd’hui comme étant celui qui peut soigner ou tuer, soigner et tuer. On ne peut pas d’une main soigner et de l’autre, provoquer la mort. […]

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8 commentaires

  1. On a fait de gros progrès depuis les années 40. Désormais plus besoin de camps pour regrouper et exterminer des populations. Cela se passera à domicile. Un grand merci à Adolf Macron et ses sbires pour une telle évolution.

  2. Que c’est beau la démoncrassie: Votez….. votez….. on s’en moque, nous ferons ce que nous voulons: cela st vraiment de l’éthanasie; vous ne croyez pas? J’ai 89 ans….. Qu’est-ce qui risque de m’arriver?

  3. Moi médecin jamais je n’accepterai ni cautionerai de donner la mort.
    Ils pourront faire toutes les lois qu’ils veulent, si on s’y oppose dans les faits rien ne pourra se passer

    • Pourquoi pas constitutionnaliser l’euthanasie puis coffrer les médecins s’opposant à sa pratique comme ils feront pour l’avortement au prétexte de la transgression d’un principe constitutionnel inviolable ? Tout peut s’imaginer avec ces promoteurs de barbarie.

  4. Lors de l’épisode Covid, ils ont bien fermé les églises, enfermé la population chez elle et jeté les morts dans des sacs plastique sans que les familles et les proches puissent leur donner un dernier adieu … N’oubliez jamais ça : Ce fut un test grandeur nature; la police et la gendarmerie ont exécuté, les français se sont couchés. Certains idiots utiles ont applaudi !

    Plus jamais ça !

  5. Le mensonge, c’est de faire croire qu’une mort demandée par une personne et donnée légalement par un médecin, serait une mort “douce “. Faux, et il faut écouter le témoignage d’un fils qui expose le cas de sa mère sur Europe 1, émission La Libre antenne, lundi 22 avril 2024, à partir de 22 h- 22 h 30.
    Sa mère atteinte d’une maladie cardiaque, a décidé de mourir à la belge, car cela se passe en Belgique. Elle avait vu un film dans lequel Raquel Welch se faisait piquer, entourée de sa famille, ses amis, en une jolie fête. Le fils a fait ce que sa mère demandait, avec champagne belge, et dans la gaieté. Première piqûre pour endormir la dame. Puis piqûre pour causer la mort. Et ce fut l’horreur car son fils dit que sa mère a visiblement souffert, son thorax se soulevant en un grand spasme.
    Les assistants étaient tellement traumatisés que beaucoup n’ont pas assisté aux obsèques.
    Souvenez-vous de l ‘horrible agonie de Vincent Lambert, voulue par un type en blouse blanche et d’autres en robe noire.

  6. En 2003, une personnalité de l’époque avait salué le surplus de décès des personnes âgées en raison de la canicule : cela avait engendré des économies considérables pour la Caisse nationale d’assurance vieillesse.
    Pourquoi pas un calcul identique avec la loi sur l’euthanasie ?

  7. Il va falloir agir et vite, que ceux qui vont voter la mort des autres pourquoi n’auraient-ils pas droit eux en premier à leur propre mort? Ce ne serait que justice et les autres surtout pourraient vivre en paix. Les nazis sont de retour c’est une guerre détruisons l’ennemi c’est autorisé en temps de guerre, il me semble

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