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L'Eglise : L'Eglise en France

Les catholiques français en ont assez de la langue de bois de la conférence épiscopale [ADD.]

Les catholiques français en ont assez de la langue de bois de la conférence épiscopale [ADD.]

Jean-Marie Guénois du Figaro rappelle à juste titre qu’un évêque n’a “pas de compte à rendre à une conférence épiscopale selon le droit canonique“. On se demande donc à quoi sert cette conférence épiscopale des évêques de France au moment où la déclaration Fiducia Supplicans sur la bénédiction des couples en situation irrégulière du Dicastère pour la Doctrine de la Foi sème le trouble chez les catholiques.

Ainsi, le conseil permanent de l’épiscopat vient de publier un communiqué à propos de la déclaration Fiducia Supplicans, communiqué digne du “en même temps” macronien où chacun peut y trouver ce qu’il cherche, comme en témoignent ces deux publications opposées :

Isabelle de Gaulmyn, catholique progressiste qui sévit dans la Croix y voit avec satisfaction

« un accueil large et inconditionnel à la bénédiction des couples de même sexe“.

Jean-Marie Guénois préfère illustrer son article par la photo de Mgr Aillet, qui a clairement rejeté la possibilité de bénir des “unions” homosexuelles. Mais son analyse est différente dans la mesure où il constate que le communiqué parle de bénédiction des personnes et non de “couples” :

Dans un premier temps, les évêques de France justifient leur mise au point par « le retentissement certain dans l’opinion publique » de ce sujet « sensible ». Ils évoquent « l’accompagnement dans l’Église des personnes homosexuelles vivant en couple » mais aussi des « personnes divorcées engagées dans une vie de couple ».

Le mot « couple » disparaît dans la suite du communiqué pour ne laisser place qu’à celui de « personnes » qu’ils « encouragent à bénir généreusement », au nom de l’Église, dès lors qu’elles « demandent humblement l’aide de Dieu » pour découvrir « l’appel de Dieu » sur un « chemin de foi ».

Au final, aucun catholique français ne sera vraiment éclairé par ce communiqué qui s’apparente une fois de plus  à de la langue de bois. On se demande combien de temps il faudra aux évêques français pour comprendre que les fidèles ont besoin de pasteurs courageux, aux prises de position claires et nettes. Une conférence épiscopale n’est pas là pour brosser dans le sens du poil chaque sensibilité, tout en évitant de froisser tel ou tel.

L’année 2024 va demander beaucoup de courage aux évêques puisque des sujets hautement sensibles comme la  constitutionnalisation de l’avortement ou la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté sont au programme…sans même parler de la GPA qui progresse de plus en plus dans les esprits.

Les fidèles catholiques espèrent que leurs évêques seront aussi courageux que leurs pairs africains, américains, hongrois ou polonais. Sinon, comment s’étonner et déplorer ensuite que le denier du culte ne rentre pas et que les fidèles se tournent de plus en plus vers des communautés nouvelles plus courageuses ou vers les traditionalistes ?

Addendum : Preuve que ce communiqué manque de clarté (il n’y a qu’à lire les commentaires contradictoires ci-dessous), Mgr Rougé, membre de la CEF, a été interrogé par Camille Delmas. Donnant plutôt raison à Jean-Marie Guénois, il apporte des précisions dont on se demande pourquoi elles ne figurent pas dans le communiqué :

Dans ce communiqué, vous encouragez les bénédictions en général mais n’évoquez pas les bénédictions pour les couples de personnes homosexuelles ou divorcées. Recommandez-vous les bénédictions des personnes, et non les couples ?

En tout cas, nous insistons sur le fait que les bénédictions sont pour les personnes, pour les aider à avancer sur leur chemin. Toute personne peut s’ouvrir aux bénédictions du Seigneur et il est bon que les ministres ordonnés n’hésitent pas à accompagner par la bénédiction de Dieu tous ceux qui sont en chemin vers lui.

 

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25 commentaires

  1. Cet article est particulièrement injuste. Oui, les évêques doivent utiliser la langue de buis, c’est ce qui a fait le succès de la diplomatie vaticane . Et tout le monde (ok, sauf IdG) a compris : la bénédiction des couples irréguliers, c’est non. Benir les personnes se faisait déjà avant FS. “Que celui qui a des oreilles, qu’il entende”

  2. Entendu ce jour sur une radio locale : “malgré quelques évêques rétifs” (sic) la conférence avance vers plus de tolérance … Et en plus la satisfaction bruyante des “David et Jonathan” avec chansonnette à l’appui… Le schisme est t’il désormais en route? Prions pour le Pape!

    • Et pourtant la position de la CEF ne change rien, finalement, à ce qui existait déjà, puisque les bénédictions individuelles se faisaient. Et elle incite fortement les évêques français à ne pas bénir les couples. Les media qui titrent qu’elle autorise les bénédictions de couples mentent et les personnes averties (cf JM Guénois dans le Figaro) ont bien compris que c’était un désaveu de FS

    • Ils s’aveuglent car qui n’est pas aveugle a compris que la CEF incite les évêques français à ne pas autoriser les bénédictions de couples irréguliers. Donc à ne pas appliquer FS. Quant aux bénédictions individuelles, elles existaient déjà.

  3. Bonjour,

    Qui pourra reprendre, sur la base de ce communiqué, les évêques qui se sont réjouis de cette ouvertures aux bénédictions de couples ?
    En faisant ce communiqué “digne du en même temps””, le conseil permanent décide donc de permettre ces bénédictions sacrilèges. Si Dieu vomit les tièdes, je n’aimerai pas être membre de conseil permanent…

    • Quiconque sait lire et comprend la “langue de buis”. Tout le monde dans Catholand a bien compris que c’est non possumus aux bénédictions de couples irréguliers, même si les militants LGBT ou polygames essaient de faire croire le contraire.

      • Désolé en évitant soigneusement de dire explicitement “non aux bénédictions de couples irréguliers”, ce communiqué va laisser croire à de nombreux « cathos de base », laïcs mais aussi prêtres, que l’on peut désormais distribuer des bénédictions tout azimuts.

  4. La conférence épiscopale est une institution sans pouvoir.
    Son président n’est que le « primus inter pares ».
    Son conseil permanent gère seulement les affaires courantes entre les assemblées plénières.
    Le communiqué d’hier sur la déclaration Fiducia Supplicans n’a donc aucune autorité canonique. N’en déplaise à Isabelle de Gaulmyn.
    Son laconisme dissimule mal un embarras et un compromis minimal entre ses 10 évêques signataires.

    • Ce n’est pas un compromis, c’est un désavoeu de FS. En langue de buis ou en onction de prélat, comme vous voulez. Et on verra bien quel évêque ira contre cette déclaration en bénissant les couples irréguliers. Mais le texte montre que la majorité des évêques refusent de le faire et sont fidèles à la foi de l’Eglise

      • Montalte vous êtes exagérément optimiste.
        Les évêques de France rasent les murs depuis 80 ans. Ils sont dans le complexe de la droite après que leurs aînés eurent été le plus souvent à tort taxés de vichystes ou collaborationnistes.
        Aujourd’hui la plupart d’entre eux sont des enfants ou petits-enfants de Vatican II ou mai 68 voire des deux. Ils ont donc le relativisme de gauche dans leurs gènes.

  5. Relisons l’évangile Matthieu 5,37 :
    « Que votre parole soit “oui”, si c’est “oui”, “non”, si c’est “non”. Ce qui est en plus vient du Mauvais. »
    Et aussi Matthieu 12,25 :
    « Tout royaume divisé contre lui-même devient un désert ; toute ville ou maison divisée contre elle-même sera incapable de tenir… » :
    Et prions pour l’Eglise et nous-même, que nous suivions toujours Jésus qui est le Chemin, la Vérité et la Vie.

    • Et bien c’est non aux bénédictions de couples irréguliers et donc non à FS avec toute la prudence et la diplomatie ecclésiastique habituelle. “Que celui qui a des oreilles, qu’il entende”. Et rendons grâce au Seigneur que ceux qui ne comprennent pas ne soient pas pasteurs du peuple de Dieu.

  6. Rappelons que Simone W avait déclaré en substance que si l’Eglise était montée au créneau, l’immonde loi ne serait probablement pas passée…. Alors Messeigneurs il en temps de monter à l’attaque sur les sujets de société à venir au lieu de persister à faire chanter des psaumes appelant à l’immigration …..

  7. Si nos évêques étaient courageux celà se saurait depuis longtemps.
    Que Dieu leur accorde sa Miséricorde pour ce nouveau faux pas

    • Faux pas de refuser les bénédictions des couples irréguliers ?! Vous êtes pour les bénédictions de couples divorcés remariés et de paires homo ?

  8. La Croix, la CEF… sont des maisons construites sur du sable…

  9. L’exemple vient de haut dans une ONG synodale gouvernée par un idolâtre (Pachamama), hérétique (partisan de l’apokastase), progressiste (partisan du “dialogue” chrétiens-marxistes), islamo-compatible, anti-traditionnel et maintenant bénisseur de sodomites et de couples adultérins non repentis, en attendant sans doute les pédophiles…

  10. Cet article est très injuste. Pour une fois la CEF a été claire: accompagnement de tous, bénédiction des personnes sans condition, prohibition de la bénédiction des couples. On ne peut pas être plus clair. Que les LGBT cherchent à dénaturer ce message relève de leur responsabilité.

    • « Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, Et les mots pour le dire arrivent aisément.» écrivait Nicolas Boileau voici près de quatre siècles.
      Le conseil permanent de la conférence des évêques de France en est bien loin en ce début de 2024.
      Son communiqué est vraisemblablement le résultat d’un compromis laborieux au point de perdre toute intelligibilité.

  11. Il y a un proverbe, chers lecteurs : “le plancher de l’enfer est construit avec des os des évèques”

  12. Face à la déclaration “Fiducia Supplicans” la division semble s’installer dans l’Église.
    S’agissant des positions, pour le moins contrastées, il n’y a rien d’étonnant. Depuis l’origine, d’âpres discussions ont traversé l’Église. Il y a un peu plus de 2.000 ans, on se disputait sur l’obligation ou pas de la circoncision des païens voulant suivre le Christ. Et puis, à la Révolution, une division est apparue entre, d’une part, les clercs qui se soumettaient à la Constitution Civile du Clergé, et ceux qui s’y opposaient : les réfractaires. De là vient, sans doute, l'”opposition” entre “progressiste” et “traditionaliste”. En conséquence, diverses opinions et prises de positions, parfois opposées, se sont manifestées. Le journal “La Croix”, par exemple, a été antisémite et, forcément, anti-dreyfusard. Depuis, il est devenu “progressiste”, “européaniste” et mondialiste”. Ce qui, compte tenu du climat actuel, n’est pas le bon positionnement.
    Dans cette affaire, il convient de revenir à la source : le Christ qui est la Tête de l’Église (en non pas le pape qui n’est que son lieutenant).
    Jésus n’a-T-il pas rappelé aux Pharisiens : “À l’origine, Dieu les fit homme et femme … que ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas”.
    Si par grand malheur, l’Église s’écartait de cette vérité universelle, elle cesserait d’être l’Église du Christ. Mais cela n’arrivera pas. Il n’en demeure pas moins que l’apostasie gagne une partie de l’Église. La vigilance est de mise et, celle-ci, n’exclu en rien la correction fraternelle même vis-à-vis du pape et de ses collaborateurs. La correction fraternelle est une œuvre de charité qu’il est urgent de pratiquer, car nous sommes bien dans les Fins dernières.

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